SG/SM/10655

AIDEZ À METTRE EN ŒUVRE UNE RÉFORME DU SECRÉTARIAT POUR LE RENDRE PLUS INTÈGRE POUR LA LÉGITIMITÉ DE L’ONU, DÉCLARE KOFI ANNAN AU GROUPE DES 77

22/09/2006
Secrétaire généralSG/SM/10655
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

AIDEZ À METTRE EN ŒUVRE UNE RÉFORME DU SECRÉTARIAT POUR LE RENDRE PLUS INTÈGRE POUR LA LÉGITIMITÉ DE L’ONU, DÉCLARE KOFI ANNAN AU GROUPE DES 77


On trouvera ci-après le texte intégral de l’allocution prononcée par le Secrétaire général lors de la trentième Réunion annuelle des Ministres des affaires étrangères du Groupe des 77, tenue au cours de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, à New York le 22 septembre:


Permettez-moi tout d’abord de rendre hommage à l’éminente Ministre des affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Nkosazana Dlamini Zuma, ainsi qu’à l’Ambassadeur Kumalo, pour la façon dont leur pays conduit le Groupe des 77.  À la tête du Groupe, l’Afrique du Sud apporte une importante contribution à la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial de 2005.  Je saisi aussi cette occasion pour féliciter le Pakistan de sa nomination en tant que Président du Groupe des 77, l’année prochaine.


Parallèlement, vous avez signalé les risques d’exclusion et de marginalisation des pays en développement.  Vous vous êtes employés à renforcer la coopération Sud-Sud.  Vous vous êtes efforcés de faire en sorte que le monde en développement contribue plus largement à accélérer la mise en œuvre de tous les textes issus des grandes conférences et sommets de l’ONU – textes qui sont d’une importance capitale pour la vie des milliards de personnes que représente le groupe des 77.


Les résultats du Sommet mondial sont de véritables jalons sur la voie du changement.  La Commission de consolidation de la paix, que le Groupe des 77 a largement contribué à créer, facilitera la transition cruciale et difficile de la guerre à la paix.  Grâce au Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires l’Organisation des Nations Unies pourra apporter davantage de secours humanitaires.  Le Fonds des Nations Unies pour la démocratie permettra de renforcer les institutions et de veiller à ce que chacun puisse exercer ses droits démocratiques.  À ces mécanismes, les États Membres ont ajouté un cadre stratégique global pour la lutte contre le terrorisme.  Enfin, le Conseil des droits de l’homme vient d’entamer sa deuxième session, au cours de laquelle il continuera de réformer et de revitaliser les mécanismes des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme.


Prises ensemble, ces mesures laissent présager une Organisation des Nations Unies plus dynamique et plus active dans les domaines de la paix et de la sécurité, des droits de l’homme et des secours humanitaires.  Notre Organisation peut tirer une fierté légitime de ces résultats.


Dans le domaine du développement, nous avons aussi accompli certains progrès, mais il reste beaucoup à faire.


Faut-il, chers amis, rappeler la dure réalité qui ressort des statistiques?  Chaque jour, 30 000 enfants meurent de maladies évitables, et chaque minute une femme meurt des complications d’une grossesse ou d’un accouchement.  Une soixantaine de pays, dans différentes régions du monde, se sont appauvris au cours des années 90.  Aujourd’hui, presque trois milliards de personnes vivent avec moins de 2 dollars par jour, exactement comme il y a 10 ans.  Plus d’un milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, et la dégradation de l’environnement continue de rendre des terres naguère fertiles incapables de produire de quoi répondre aux besoins les plus élémentaires des familles qui les exploitent.


Faut-il davantage expliquer que, face à cette réalité, l’ONU doit réagir vigoureusement?


Les gouvernements l’ont constaté dans le Consensus de Monterrey et au Sommet mondial de 2005.  À ces réunions historiques, ils ont tous affirmé et réaffirmé leur attachement à l’idée d’un partenariat mondial pour le développement.


Et ils l’ont fait à nouveau en juin, lorsque l’Assemblée générale a adopté une résolution sur la suite à donner au Document final du Sommet.


Cette résolution est un grand pas en avant, et j’espère qu’elle va relancer le mouvement.  J’espère en particulier qu’elle va dynamiser l’action menée pour améliorer le fonctionnement du Conseil économique et social.


Le Conseil est le principal organe chargé de la coordination et de l’amélioration des politiques de développement, et il faut qu’il soit investi d’une mission globale qui donne un sens à tous ses travaux.  Par bonheur, il en a désormais une: les Objectifs du Millénaire pour le développement lui offrent l’occasion de se mobiliser derrière une batterie d’objectifs concrets, clairs, universellement acceptés et réalisables.


Objectif par objectif, région par région, les membres de l’ECOSOC doivent faire le point, redresser la barre en cas de dérive, saluer les réussites, obtenir des ressources supplémentaires et pousser à la réalisation de réformes afin que le monde tienne la cadence jusqu’en 2015.


S’ils s’y consacrent, ils ont la possibilité d’avoir une influence déterminante sur la vie quotidienne des citoyens ordinaires, partout dans le monde.  Et s’ils réussissent à créer des événements tels que des conférences ministérielles annuelles d’examen des progrès accomplis et un forum biennal de la coopération pour le développement, l’ECOSOC pourra commencer à se hisser à la hauteur de ses promesses.


Mais quelles que soient les réformes institutionnelles que nous réussirons à appliquer, elles ne compteront pas pour grand-chose si nous ne réussissons pas aussi à faire de l’ONU elle-même une Organisation mieux dirigée, qui fonctionne mieux.


La légitimité et l’efficacité de l’Organisation reposent sur l’intégrité et l’efficacité du Secrétariat.  Le Document final du Sommet donne la marche à suivre, et le feu vert, pour une réforme complète de la gestion du Secrétariat propre à le rendre plus efficace, plus performant et plus responsable.  Je compte sur vous pour aider à mettre en œuvre ce Document final auquel ont adhéré vos chefs d’État et de gouvernement.


Je compte aussi sur vous pour traduire dans l’action votre détermination, également déclarée dans le Document final, de « renforcer et actualiser le programme de travail de l’Organisation des Nations Unies, de sorte qu’il réponde aux besoins présents des États Membres. » 


Les activités que vos prédécesseurs et vous-mêmes avez prescrites ces 60 dernières années montrent que tous vos pays souhaitent voir l’ONU participer effectivement au règlement des problèmes de la planète.  Cependant, elle a beau être universelle par sa composition, et son personnel a beau se donner énormément de mal, elle ne peut pas tout faire.  Vos gouvernements l’ont constaté quand ils ont décidé de « réexaminer tous les mandats qui remontent à plus de cinq ans ». 


C’est la dernière fois que je vous parle en tant que Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.  Alors que je m’apprêtais à prendre mes fonctions, il y a presque 10 ans, je me suis engagé à tout faire pour que les ressources et les moyens du système des Nations Unies soient bien mis au service de ceux qui en ont le plus besoin.  C’est-à-dire aux populations de vos pays, qui, ne l’oublions jamais, forment la majorité des Membres de notre Organisation.


Je pars bien avant que le travail ne soit achevé.  Et je ne suis pas sûr qu’il puisse jamais l’être complètement.  Comme je l’ai dit bien des fois, la réforme est un processus qui se déroule, pas un événement qui se produit.  Mais je suis profondément convaincu qu’en 10 ans, nous avons réussi à rendre cet outil indispensable plus efficace, plus responsable et mieux coordonné qu’il ne l’avait jamais été, pour le bien de ceux qu’il a pour raison d’être de servir.


Et je suis tout aussi convaincu qu’il nous faudra bâtir notre avenir sur une démarche globale, une démarche qui accorde une égale importance aux trois éléments fondamentaux que sont le développement, la sécurité et les droits de l’homme.  Une démarche qui tient compte du fait que ces trois éléments ne sont pas seulement des fins en soi, mais aussi des conditions préalables à notre bien-être collectif.  Comme ces années nous l’ont appris à tous, ces trois éléments se renforcent mutuellement, et ils dépendent les uns des autres.


Je souhaite de tout cœur que cette vision des choses continue à guider votre action, pas seulement pour le bien de l’ONU mais pour celui de vos peuples.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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