SG/SM/10647-SC/8835

DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ, KOFI ANNAN APPELLE À UN PARTENARIAT PLUS CLAIR, PLUS RÉALISTE ET PLUS SÉRIEUX AVEC LES ORGANISATIONS RÉGIONALES

20/09/2006
Secrétaire généralSG/SM/10647
SC/8835
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DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ, KOFI ANNAN APPELLE À UN PARTENARIAT PLUS CLAIR, PLUS RÉALISTE ET PLUS SÉRIEUX AVEC LES ORGANISATIONS RÉGIONALES


Vous trouverez ci-après le texte de la déclaration du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, lors de la réunion ministérielle du Conseil de sécurité sur la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, à New York, le 20 septembre:


J’aimerais rendre hommage à la délégation grecque, et en particulier à vous, Madame la Ministre des affaires étrangères, pour avoir convoqué cette réunion sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Le fait que le Conseil de sécurité se soit réuni à deux reprises en deux ans pour aborder cette question montre toute l’importance que vous y attachez à juste titre.


En octobre dernier, dans sa première résolution sur le sujet, la résolution 1631 (2005), le Conseil a exprimé sa détermination à faire avancer cette coopération et m’a demandé de préparer un rapport sur les défis et les possibilités dans ce domaine.  Mon rapport est maintenant sous vos yeux, publié sous la cote S/2006/590, et je me réjouis de pouvoir y apporter quelques précisions.


Voilà maintenant 14 ans que le Conseil a invité mon prédécesseur à présenter des recommandations en vue de renforcer les activités des Nations Unies dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales, et notamment notre coopération avec les organisations régionales au titre du Chapitre VIII de la Charte.  Depuis lors, mon prédécesseur et moi-même avons convoqué six réunions de haut niveau avec les chefs des organisations partenaires.  Une septième doit suivre sous peu, comme le Conseil l’a appris de la Présidente.


Ces réunions nous aident à constituer une tribune et un ordre du jour communs dans le domaine de la coopération.  Le partenariat est aujourd’hui plus solide qu’il ne l’était au début des années 90; beaucoup des partenaires régionaux et sous-régionaux sont eux-mêmes plus forts; notre interaction est plus intense, plus significative, et elle a plus de sens.  Pour la seule année en cours, nous avons apporté notre collaboration politique et opérationnelle à l’opération de maintien de la paix de l’Union africaine au Soudan, à l’Union européenne pour appuyer le processus de paix en République démocratique du Congo, sans oublier nos partenariats permanents avec la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest en Afrique occidentale, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord en Afghanistan et au Kosovo, et l’Organisation des États américains pour appuyer le processus électoral en Haïti.


Nous sommes également engagés dans des consultations régulières avec l’Organisation de la Conférence islamique et la Ligue des États arabes pour le règlement de conflits au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie.  Nos initiatives de médiation, et autres, comprennent des partenariats avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement, en Somalie et au Soudan, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, au Cambodge, au Myanmar et au Timor-Leste, l’Organisation internationale de la Francophonie en République centrafricaine et la Communauté des pays de langue portugaise en Guinée-Bissau.


Il ne s’agit là que d’un échantillon des nombreuses activités politiques et opérationnelles que nous menons.  Ces diverses expériences embrassent la prévention des conflits, mais aussi le rétablissement, le maintien et la consolidation de la paix.  Elles portent leurs fruits sur le terrain et nous permettent de tirer des enseignements pour l’avenir. 


Nous avons une idée plus claire, aujourd’hui, de nos forces et de nos atouts respectifs.  L’engagement politique des acteurs régionaux nous donne une meilleure connaissance des situations spécifiques.  Leurs capacités militaires et de maintien de la paix nous permettent maintenant de réagir plus rapidement aux moments clefs, notamment lorsqu’une crise se déclenche.  Leurs ressources s’avèrent être la pierre angulaire de la consolidation de la paix après un conflit.  Mon rapport contient des propositions spécifiques visant à tirer parti de cette connaissance croissante de nos forces respectives. 


Cela dit, même si nous avons renforcé nos capacités au fil des années, il est essentiel que nous fassions encore plus.  Le programme décennal de l’Union africaine pour le renforcement des capacités fait des progrès, avant tout parce qu’il rassemble, avec l’intention résolue d’atteindre leurs objectifs, tous les acteurs concernés au niveau régional, sous-régional, dans la zone et hors zone.  Avec cet exemple en vue, mon rapport énonce un certain nombre de recommandations concrètes en vue d’appuyer les différentes initiatives de renforcement des capacités, dont celle-ci.


Nous oublions parfois à quelle vitesse le monde change.  Il n’y a pas si longtemps, on n’aurait pu concevoir l’idée d’avoir plus de 90 000 Casques bleus sur le terrain, ou de voir prendre forme une force africaine d’intervention, ou encore de déployer une mission de police de l’Union européenne en République démocratique du Congo.  C’est pourtant la réalité d’aujourd’hui.


De la même façon, l’étendue de notre action en matière de médiation, notre conscience croissante de la fragilité des situations postconflictuelles, et l’accent mis de plus en plus sur la prévention sont devenus les principaux traits de notre engagement.


Dans la décennie à venir, la demande de maintien de la paix et des autres services que nous pouvons fournir continuera de s’accroître, et nous devons être prêts à y faire face.


Cela signifie qu’il est temps pour nous de rendre le partenariat régional-mondial encore plus clair, plus réaliste et plus sérieux. La raison d’être du Chapitre VIII demeure intacte après 61 ans.  La coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales offre pour cela un cadre doté de la souplesse, de la responsabilité et de la légitimité nécessaires.  Je me félicite donc de l’engagement croissant des organisations régionales dans les initiatives de l’ONU en faveur de la paix et de la sécurité, et j’exhorte chacun d’entre nous à continuer de réfléchir à de nouvelles manières de coopérer et de créer un nouveau mécanisme de sécurité collective qui soit de nature à protéger les populations et à poser les bases d’une paix durable.

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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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