SG/SM/10471-OBV/558-PKO/134

ALORS QUE LES CASQUES BLEUS ONT CONNU EN 2005 UNE ANNÉE MEURTRIÈRE, KOFI ANNAN SOULIGNE LA NÉCESSITÉ D’APPORTER UN SOUTIEN ADAPTÉ À LEURS BESOINS

23 mai 2006
Secrétaire généralSG/SM/10471
OBV/558
PKO/134
Department of Public Information • News and Media Division • New York

ALORS QUE LES CASQUES BLEUS ONT CONNU EN 2005 UNE ANNÉE MEURTRIÈRE, KOFI ANNAN SOULIGNE LA NÉCESSITÉ D’APPORTER UN SOUTIEN ADAPTÉ À LEURS BESOINS


Vous trouverez ci-après le message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, à l’occasion de la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies, le 29 mai 2006:


Lorsque le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a mis sur pied la première mission de maintien de la paix ce même jour, en 1948, peu, dans la salle du Conseil, auraient pu imaginer à quel point ces missions allaient évoluer au fil des ans.  L’époque où des Casques bleus légèrement armés patrouillaient à pied les lignes de cessez-le-feu entre États souverains est révolue depuis longtemps.  Les opérations de maintien de la paix de l’ONU sont aujourd’hui de plus en plus complexes et pluridimensionnelles: il ne s’agit plus uniquement de surveiller un cessez-le-feu mais aussi de relever des États qui se sont effondrés, souvent au lendemain de conflits qui ont duré des dizaines d’années.  Casques bleus et civils s’attachent ensemble à organiser des élections, à faire réformer la police et la justice, à promouvoir et à défendre les droits de l’homme, à déminer, à faire progresser l’égalité des sexes, à amener d’anciens combattants à rendre leurs armes de leur plein gré, et à favoriser le retour dans leurs foyers des réfugiés et des déplacés.  L’année dernière en particulier, les policiers de l’ONU ont joué un rôle de plus en plus vital, comblant un vide entre les forces militaires de l’ONU et les forces de sécurité locales lorsque celles-ci n’étaient pas en mesure de maintenir pleinement l’ordre en raison des tensions qui régnaient encore après un conflit.


Cette action si précieuse n’est pas dénuée de risques.  L’année 2005 a été la plus meurtrière des 10 dernières années: 124 Casques bleus de 46 pays ont perdu la vie pour cause de violences, de maladies ou d’accidents, et 32 soldats de la paix ont péri jusqu’ici, en 2006, dont huit Guatémaltèques qui s’efforçaient d’instaurer la paix dans la région orientale de la République démocratique du Congo, en proie à des troubles.  De surcroît, le nombre de Casques bleus qui risquent leur vie a décuplé et ne cesse d’augmenter.  Plus de 72 000 soldats en uniforme et 15 000 civils sont à pied d’œuvre dans le cadre de 18 actions menées par le Département des opérations de maintien de la paix.  L’ONU est l’organisation multilatérale qui contribue le plus à stabiliser la situation au lendemain des conflits.


Les Casques bleus sont très sollicités, car on fait de plus en plus confiance à l’ONU pour calmer les esprits et rétablir la paix.  Les États Membres, qui ne l’ignorent pas, apportent leur soutien et ils sont aujourd’hui 108 à prêter des soldats en uniforme.  Il y a même une mission au Soudan à laquelle participent 71 pays.  C’est la plus vaste coalition jamais mise sur pied.  L’Inde, le Pakistan et le Bangladesh sont de loin les pays qui fournissent le plus grand nombre de soldats de la paix –plus de 40% des Casques bleus– et sont donc ceux qui ont essuyé les plus lourdes pertes.


Le maintien de la paix faisant désormais partie des tâches principales de l’Organisation et les Casques bleus étant de plus en plus nombreux là où il y a danger, il est indispensable de leur apporter un soutien professionnel et institutionnel plus adapté à leurs besoins.  Nous nous y attachons en réformant de manière fondamentale l’administration et la supervision et en faisant respecter de manière très stricte les normes de conduite les plus élevées et la politique de tolérance zéro pour l’exploitation à des fins sexuelles et les sévices sexuels.  Nous demandons aux États Membres et aux pays qui fournissent les contingents de faire preuve de la même fermeté en ce domaine.


La création d’une Commission de consolidation de la paix est un autre pas important.  En étant attentif aux difficultés particulières qui se présentent au lendemain d’un conflit, cet organisme essaiera d’empêcher les conflits de renaître, ce qui arrive hélas trop souvent.  En effet, les Casques bleus ont maintes fois été appelés à retourner dans des pays où la paix n’avait pas pris racine.


En cette Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies, rendons hommage aux hommes et aux femmes du monde entier qui se dévouent sans répit et avec courage pour faire régner la paix.  Souvenons-nous des héros qui, au service de la paix, ont fait don de leur vie loin de leur patrie.  Et réaffirmons notre volonté de bâtir un monde délivré du fléau de la guerre.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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