SG/SM/10444

LE MONDE S’ATTEND À CE QUE LES ÉTATS-UNIS CONTRIBUENT À FAIRE DE L’ONU L’INSTRUMENT INTERNATIONAL POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DE L’HUMANITÉ, DÉCLARE KOFI ANNAN

5 mai 2006
Secrétaire généralSG/SM/10444
Department of Public Information • News and Media Division • New York

LE MONDE S’ATTEND À CE QUE LES ÉTATS-UNIS CONTRIBUENT À FAIRE DE L’ONU L’INSTRUMENT INTERNATIONAL POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DE L’HUMANITÉ, DÉCLARE KOFI ANNAN


Vous trouverez  ci-après le texte intégral du discours prononcé par le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, lors de la Conférence donnée à l’Université George Washington intitulée « Les États-Unis et l’Organisation des Nations Unies: surveiller ensemble au XXIe siècle », à Washington le 5 mai:


Je vous remercie de l’accueil que vous m’avez réservé. C’est pour moi un grand honneur que de recevoir un diplôme honoris causa de votre prestigieuse université. Vous avez voulu, à travers ma personne, honorer également l’Organisation des Nations Unies. Je vous en suis très reconnaissant et vous remercie aussi de l’occasion que vous me donnez de prononcer la première d’une série annuelle de conférences consacrée aux relations entre les États-Unis et l’Organisation des Nations Unies.


Chers amis, si j’ai voulu aborder le sujet: « Les États-Unis et l’Organisation des Nations Unies, travailler ensemble » c’est que je suis convaincu que c’est ce qu’ils doivent faire. En particulier, il est important que les États-Unis continuent de s’impliquer dans les activités que l’ONU mène dans le domaine des droits de l’homme où traditionnellement les États-Unis ont toujours été en première ligne, et il est urgent que nous fassions tous beaucoup plus pour aider les populations du Darfour dont les droits de l’homme sont violés de la façon la plus horrible.


Je ne vois pas d’avenir de paix et de stabilité pour l’humanité en ce siècle si les États-Unis n’impriment pas la direction nécessaire au niveau mondial. Mais je ne pense pas qu’ils puissent agir seuls.


Certains d’entre vous pourraient convenir de ce que j’ai dit mais se demander pourtant « pourquoi l’Organisation des Nations Unies? » Ne pouvons-nous compter sur nos amis et alliés traditionnels? Ou bien sur des coalitions, selon les circonstances, avec ceux qui le veulent? Ou peut-être sur une nouvelle organisation dont ne seraient membres que des pays démocratiques?


Je réponds que ce sont là de bonnes idées qui ne peuvent cependant se substituer à l’Organisation des Nations Unies. Ces idées sont un moyen de rendre l’Organisation plus efficace.


De fait, l’Organisation des Nations Unies, ce n’est qu’un groupe d’amis et d’alliés qui œuvrent ensemble, ce n’est qu’un lieu où se font les coalitions. C’est également celui de la démocratie.


Le monde n’est plus divisé comme il y a 20 ans entre deux camps, d’un côté les régimes démocratiques, de l’autre les totalitaires. Aujourd’hui les États Membres forment un ensemble continu. Certains comme les États-Unis sont de réelles démocraties depuis très longtemps; beaucoup ont effectué leur transition vers la démocratie depuis la fin de la guerre froide et beaucoup d’autres sont encore en chemin – ils sont plus ouverts et plus tolérants qu’auparavant mais balbutient encore et peuvent retourner en arrière. Mais presque tous reconnaissent que la démocratisation est souhaitable, en théorie du moins.


Dans l’ensemble, les gouvernements qui siègent à l’Assemblée générale des Nations Unies sont plus représentatifs de leurs peuples et plus sensibles que par le passé à leur opinion publique.


Dans ce processus de démocratisation, l’ONU joue un important rôle.


À travers notre programme de développement, nos experts des droits de l’homme, nos observateurs des élections et notre nouveau Fonds pour la démocratie, nous encourageons et aidons plus d’une centaine de pays à améliorer la gouvernance, à assurer une liberté plus grande à leurs citoyens et à organiser des élections plus libres et transparentes.


En un mot, le moment est venu de renforcer la démocratie au sein de l’Organisation des Nations Unies, et vous verrez que c’est ce que la majorité des amis, alliés et démocraties sœurs de l’Amérique veulent faire. Ils sont beaucoup plus disposés à coopérer avec les États-Unis ou à suivre l’Amérique, si des décisions sont prises dans le cadre des Nations Unies.


À l’évidence, il y a toute une série de questions au niveau mondial sur lesquelles les États doivent se pencher ensemble en ce siècle, s’ils veulent que leurs citoyens et entreprises aient la chance de vivre dans un environnement sûr, ordonné et prévisible. En cette ère de mondialisation, une menace contre un pays est une menace contre tous les pays et une chance pour un pays en est une également pour tous les autres.


Probablement, les plus évidentes des menaces mondiales, contre vous ici à Washington, sont le terrorisme international et la prolifération des armes de destruction massive.


Il faut que chaque État souverain fasse preuve de vigilance à l’égard de ces menaces. Aucune nation ne peut cependant à elle seule se prémunir contre ces deux menaces. Les États doivent travailler de concert.


C’est la raison pour laquelle les dirigeants du monde, réunis à l’occasion du Sommet de l’ONU à New York en septembre dernier, ont lancé un appel pour une stratégie mondiale globale de lutte contre le terrorisme, sur la base des cinq « D » que j’avais proposés six mois plus tôt à savoir : décourager les terroristes de recourir au terrorisme ou de le soutenir; dénier aux terroristes les moyens de perpétrer une attaque; dissuader les États de soutenir le terrorisme; développer la capacité des États de prévenir le terrorisme; et défendre les droits de l’homme, étant donné que tout compromis dans ce domaine profite directement aux terroristes.


Au début de la semaine, j’avais, sur la base de ces éléments, présenté des recommandations plus détaillées à l’Assemblée générale. J’espère qu’elles permettront à l’Assemblée générale de convenir d’une stratégie mondiale très bientôt et je suis sûr que les États-Unis feront tout en leur pouvoir, aux côtés des États Membres, pour qu’il en soit ainsi.


Parallèlement, dans les efforts que nous déployons pour lutter contre la prolifération nucléaire, nous comptons sur les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire pour surveiller les programmes nucléaires et sur le Conseil de sécurité pour appliquer la discipline aux pays qui ne coopèrent pas avec les inspecteurs. Le Conseil étudie à l’heure actuelle la meilleure voie à suivre à l’égard de l’Iran.


La plupart des États Membres de l’Organisation des Nations Unies diraient cependant que pour eux la question la plus pressante de toutes est la lutte contre la pauvreté – qu’on peut assimiler à un tsunami qui se produit chaque jour, à en juger par le nombre d’enfants qui meurent de malnutrition, du VIH/sida et d’autres maladies évitables, ou dont la vie est ruinée par le manque d’éducation et d’emplois.


Il est vrai que chaque nation doit se sauver elle-même ou du moins veiller à ce que ses populations aient la chance de se sauver elles-mêmes, en produisant et en échangeant des biens et services dans un marché libre, dégagé du carcan de la corruption ou de contrôles tyranniques. Des milliards de gens n’auront cependant jamais cette chance tant qu’il n’y aura pas des règles de jeu équitables dans le commerce mondial et ne seront pas supprimés les quotas, barrières douanières ou subventions qui discriminent contre les produits des pays pauvres. Et de nombreux pays sont si pauvres qu’ils ne peuvent profiter des opportunités commerciales à moins qu’ils reçoivent une aide pour mettre en place l’infrastructure et les capacités nécessaires à cet effet.


En d’autres termes, le développement exige un cadre mondial caractérisé par la justice et la solidarité. Le Président Bush a pris une importante initiative dans cette voie lorsqu’il a assisté au Sommet mondial en septembre dernier et a entériné les objectifs du Millénaire pour le développement. La direction éclairée des États-Unis est essentielle dans ce combat, également.


D’autres domaines où, à mon avis, les nations doivent œuvrer de concert si elles veulent se protéger des menaces et tirer le plus grand parti des chances qui s’offrent, sont les risques mondiaux sur la santé tels que la grippe aviaire; la gestion de la migration mondiale; les mesures visant à prévenir le changement climatique; la coordination des opérations de secours pour faire face à des catastrophes majeures et la consolidation de la paix dans les pays en proie à la guerre.


Mais il y a un domaine, mes chers amis, que je voudrais mentionner tout particulièrement aujourd’hui, c’est la nécessité que les pays œuvrent ensemble pour protéger les droits de l’homme.


Théoriquement du moins, les États Membres de l’Organisation des Nations Unies ont pris une importante mesure dans ce sens en septembre dernier lorsqu’ils sont convenus que c’était à chaque État qu’il incombait de protéger ses populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité et ont ajouté qu’ils avaient la volonté de mener en temps voulu une action collective résolue, par l’entremise du Conseil de sécurité lorsque les autorités nationales n’assurent manifestement pas la protection de leurs populations contre de tels crimes.


Mais ces mots resteront vides tant que les populations au Darfour continuent d’être chassées de leurs maisons par la terreur et le viol systématique.


Aucun mot ne peut bien exprimer ce que je pense de cette inexcusable tragédie. Pendant plus de deux ans maintenant, je ne cesse, comme beaucoup d’autres, de prier la communauté internationale d’agir avec fermeté et de manière résolue pour arrêter cette tragédie.


Nous avons fait quelques progrès.


Grâce à une opération humanitaire massive, des milliers de gens sont restés en vie, mais la semaine dernière, Jim Morris, un grand Américain généreux qui dirige le Programme alimentaire mondial de l’Organisation des Nations Unies, a été obligé d’annoncer qu’il aurait à diminuer de moitié les rations distribuées aux personnes souffrant de la famine au Darfour qui avaient été chassées de leurs maisons et de leurs fermes, parce que les fonds promis par beaucoup de pays riches n’arrivaient pas assez rapidement.


Une mission de l’Union africaine a été déployée et a pu améliorer la situation sur le plan de la sécurité, du moins dans certaines parties de la région, mais elle n’est pas assez étoffée et elle n’a ni le mandat ni les ressources qu’il lui faudrait pour protéger la vie de la plupart des personnes dont la vie est menacée. L’Union africaine a donc décidé en principe de faciliter le passage à une opération de maintien de la paix de l’Organisation au Darfour.


Dans l’entretemps, l’Union africaine, appuyée par l’ONU, les États-Unis et d’autres pays, a mené une action énergique pour aider les pays à trouver un accord politique. J’espère encore que cet accord interviendra dans un jour ou deux, avec la participation de toutes les parties intéressées. Je leur lance un appel pour qu’elles saisissent l’occasion qui leur est donnée et consentent à la paix, pour le bien de populations qui ont eu tant à souffrir.


Tant que l’entente ne sera pas faite, nous ne devons pas nous imaginer que le problème est résolu. Il reste encore beaucoup à faire pour s’assurer que les habitants du Darfour peuvent simplement survivre, sans parler de rentrer chez eux en toute sécurité et de cultiver leurs terres pour se nourrir.


Les institutions humanitaires ont un besoin urgent de moyens financiers et leurs agents doivent pouvoir travailler dans un environnement moins exposé si l’on veut qu’ils atteignent ceux qui ont le plus besoin de leur aide. Il est donc très urgent que tous les pays qui sont à même de le faire fournissent à l’Union africaine l’aide dont elle a besoin pour renforcer ses troupes et créer ainsi un environnement plus sûr.


Même en mettant les choses au mieux, l’Union africaine ne pourra porter à bout de bras cette situation encore pendant des mois. Elle a besoin de l’aide de la communauté internationale. La vie des gens du Darfour en dépend.


En attendant, nous travaillerons sans relâche nuit et jour, avec le Conseil de sécurité, pour pousser le Gouvernement soudanais et les autres parties à mettre l’accord en œuvre sur le terrain, et avec les pays pouvant fournir des contingents militaires à mettre sur pied une force de l’ONU en s’appuyant sur la structure déjà en place, en lui donnant plus d’ampleur et de mobilité. Plus nous tardons, plus s’aggrave le risque de voir l’accord de paix violé et le sang recommencer à couler.


L’aide que je demande ici fait précisément partie de ces actes concrets qui répondraient aux appels des milliers de personnes qui ont manifesté à Washington le week-end dernier. J’espère que des voix de plus en plus nombreuses s’élèveront dans toutes les régions du monde pour réclamer aide et protection pour tous ceux qui ont souffert, au Darfour et dans tout le Soudan, pendant des décennies de guerre civile. Leur sort est pour l’humanité tout entière, c’est-à-dire pour nous tous, un sujet de préoccupation et de honte.


C’est justement pour promouvoir cet esprit de solidarité avec tous les autres êtres humains, quelle que soit leur race ou leur croyance, que nous avons besoin d’un dispositif de défense des droits de l’homme efficace au sein de l’ONU.


Depuis que j’ai été nommé Secrétaire général, j’insiste sur le fait que les droits de l’homme ne doivent pas être confiés à un seul bureau ou département ni traités à part, mais être pris en compte dans toutes nos activités. Je dois dire que nous y sommes fort bien parvenus.


Toutefois, nous avons souvent été déçus au plus haut sommet de la structure, au sein de l’organe où les gouvernements se réunissent pour débattre des droits de l’homme et où ils sont censés donner des orientations politiques.


Il y a deux mois encore, cet organe était la Commission des droits de l’homme, qu’Eleanor Roosevelt avait aidé à établir et qui était naguère le joyau de l’ONU. Depuis quelques années malheureusement, la Commission était divisée en deux groupes d’États, l’un comprenant principalement des pays développés, résolus à poursuivre les pires criminels des droits de l’homme dans le monde en développement, l’autre rassemblant principalement des pays en développement, y compris certains des criminels en question, mais aussi d’autres pays qui, par solidarité, votaient de la même façon qu’eux afin de détourner les critiques.


Dans le tumulte que causait cette bataille virulente et artificiellement polarisée, les débats constructifs sur la façon de mieux assurer le respect des droits de l’homme dans les différents pays étaient en grande partie étouffés.


Le 15 mars dernier, l’Assemblée générale a cependant pris une décision historique. Elle a choisi de remplacer la Commission par un nouveau Conseil des droits de l’homme, dont les membres seront élus directement par elle-même. Ces membres devront emporter le soutien de la majorité absolue des États Membres de l’ONU lors d’une élection à bulletin secret. Plutôt que de s’en prendre à quelques pays, ce nouveau conseil examinera la situation des droits de l’homme dans tous les pays, en commençant par ceux représentés par ses propres membres.


C’est là l’occasion unique de prendre un nouveau départ. L’ordre du jour et le règlement du nouveau Conseil seront établis à sa première session, qui sera ouverte le 19 juin à Genève. Les premiers membres auront une lourde responsabilité, car ce sont eux qui amélioreront réellement la nouvelle institution de façon spectaculaire, ou qui se contenteront de recourir aux pratiques de l’ancienne commission sous un nouveau nom.


Il est donc très important de savoir quels seront ces premiers membres. Ceux-ci doivent être élus mardi prochain à New York, soit dans quatre jours seulement.


Comme vous le savez, les États-Unis ont choisi de ne pas se présenter à la première élection. Je le regrette, car je crois qu’ils devraient toujours jouer un rôle de premier plan dans les activités que mène l’ONU pour défendre les droits de l’homme. Ils peuvent néanmoins conserver une grande influence, aussi bien sur la composition du Conseil que sur les décisions que ses membres prendront après avoir été élus.


Je ne doute pas que les Américains participeront pleinement au débat. En employant le mot « Américains », je pense non seulement à l’Administration mais également aux membres du Congrès, aux groupes de pression tels que Human Rights Watch, sans oublier les spécialistes des grandes universités comme la vôtre. Le moment est venu pour toutes celles et tous ceux qui s’intéressent vraiment à la cause des droits de l’homme de s’engager à fond.


L’humanité n’a jamais vu autant de défis s’opposer non pas à une seule nation ou à une seule région, mais à l’espèce humaine tout entière et appelant une réponse à l’échelle de notre monde.


Dans ce contexte, la coopération internationale n’est pas un choix et une organisation internationale n’est pas un luxe. Ce sont des nécessités.


J’admets que l’Organisation des Nations Unies telle que nous la connaissons n’est pas parfaite. L’an dernier, j’ai recommandé un grand nombre de réformes, notamment l’établissement du nouveau Conseil des droits de l’homme et d’une commission de consolidation de la paix, et j’espère que ces deux organes démarreront leurs activités le mois prochain.


J’ai également préconisé de grandes réformes de gestion. Certaines ont été approuvées par les États Membres, comme la création d’un Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit. J’ai pu en faire avancer d’autres qui relevaient de ma compétence, ce qui a permis d’établir le Bureau de la déontologie de l’ONU, d’assurer la protection des dénonciateurs d’irrégularités, de durcir les règles s’appliquant à la déclaration de situation financière des hauts fonctionnaires et de renforcer notre principal organe de contrôle, à savoir le Bureau des services de contrôle interne.


J’ai aussi présenté aux États Membres des recommandations et des instruments destinés à leur permettre d’éliminer les doubles emplois et les gaspillages dans les activités de l’Organisation, notamment des suggestions de rationalisation des programmes et de regroupement des rapports, ainsi qu’une base de données répertoriant tous les mandats qui se sont accumulés au cours des 60 dernières années. Les États Membres ont commencé à passer en revue ces mandats quant au fond et ont clairement l’intention de rendre effectivement l’Organisation plus efficace.


Ils ne se sont toutefois pas encore prononcés sur les propositions que j’ai soumises il y a deux mois, suite à une sollicitation faite lors du sommet de l’an dernier, en vue d’une réorganisation profonde du Secrétariat de l’Organisation visant à améliorer nos mécanismes de gestion et à faire en sorte que le personnel réponde avec plus de souplesse aux nombreuses demandes qui nous sont adressées aujourd’hui. J’espère qu’ils pourront le faire bientôt, après avoir reçu une version plus détaillée de ces propositions. J’espère d’autre part qu’ils continueront de s’efforcer à trouver un accord sur la réforme que la plupart des peuples du monde entier considèrent comme la plus essentielle, à savoir l’élargissement du Conseil de sécurité, afin de l’adapter aux réalités géopolitiques d’aujourd’hui, et non celles de 1945.


Au final, seuls les États Membres peuvent faire de l’Organisation des Nations Unies l’instrument international dont l’humanité a besoin pour surmonter les défis qui se posent au monde en ce siècle. La question est de savoir si aujourd’hui les nations du monde sont assez sages pour se réunir en vue d’accomplir cette tâche.


Elles auront besoin pour cela de l’autorité sûre et clairvoyante de dirigeants capables de se placer au-dessus de l’intérêt national limité pour exprimer une vision d’ensemble et d’avoir ce que le Président Franklin D. Roosevelt, dont la vision a été si déterminante pour la fondation de l’ONU, appelait « le courage de prendre leurs responsabilités dans un monde assurément imparfait ».


Cette autorité ne peut provenir d’un seul pays. Mais le monde s’attend certainement que les États-Unis y aient leur part.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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