L’OCI A UN RÔLE CLEF À JOUER DANS LA RECHERCHE DE SOLUTIONS AUX PROBLÈMES DU MOYEN-ORIENT, DE L’IRAQ ET DE L’AFGHANISTAN, DÉCLARE KOFI ANNAN
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Department of Public Information • News and Media Division • New York |
L’OCI A UN RÔLE CLEF À JOUER DANS LA RECHERCHE DE SOLUTIONS AUX PROBLÈMES DU MOYEN-ORIENT, DE L’IRAQ ET DE L’AFGHANISTAN, DÉCLARE KOFI ANNAN
On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à la Conférence de l’Union parlementaire des États Membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) qui s’est tenue à Istanbul, dont Mohamed Sahnoun, Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique, a donné lecture ce jour:
Il me plaît de vous adresser mes salutations à l’occasion de la quatrième Conférence de l’Union parlementaire des États Membres de l’Organisation de la Conférence islamique, rencontre qui vient à point nommé pour les membres de l’OCI et pour la communauté internationale dans son ensemble.
Je sais que comme moi le fossé d’incompréhension dont souffre le monde à l’heure actuelle, en particulier entre la société islamique et la société occidentale, est pour vous source de préoccupation. L’émotion qu’a suscitée chez vous la publication des caricatures insultantes du prophète Mahomet est évidente et se comprend. Je suis heureux que nos organisations se soient unies pour lancer un appel au calme et soutenir le lancement de l’initiative de l’ONU « Alliance des civilisations » contre l’extrémisme. Car, au fond, la crise actuelle traduit la montée de l’extrémisme dans nos sociétés. Pour lutter contre ce fléau, nous devons tous ensemble défendre la liberté de culte et la liberté d’expression. Nous devons souligner qu’il n’y a pas de droits sans responsabilités, mais qu’aucun droit n’autorise à avilir, humilier ou insulter tel groupe ou individu quel qu’il soit. Au contraire, il nous faut vouer un grand respect aux symboles ou traditions que d’autres tiennent pour sacrés, et encourager le dialogue permanent sur ces questions entre personnes de confessions et de cultures différentes.
Le conflit israélo-palestinien est un autre sujet de préoccupation pour tous. Le peuple palestinien a récemment élu ses nouveaux représentants, et l’ONU respecte ce choix démocratique. Elle espère que le Hamas en viendra à souscrire aux trois principes posés par le Quatuor, à savoir la non-violence, la reconnaissance du droit d’Israël d’exister et l’acceptation de tous les accords préalables, notamment la Feuille de route, principes qui sont conformes aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au Plan de paix arabe. Les accepter devrait, de l’avis de l’Organisation, aider le peuple palestinien à atteindre son objectif légitime de mettre un terme à l’occupation et de créer un État indépendant et viable, vivant en paix et en sécurité avec ses voisins. De son côté, Israël se doit de prendre les mesures nécessaires pour atténuer les souffrances des populations palestiniennes, en levant le bouclage des territoires, en mettant fin aux démolitions de maisons, et exécutions extrajudiciaires, en réduisant le nombre de détentions arbitraires et en mettant un terme aux activités de peuplement. En cette période difficile, il incombe à la communauté internationale, notamment à l’OCI, d’encourager les deux parties à emprunter la voie de la négociation et du compromis.
En Iraq, malgré des succès ici et là, la situation demeure instable. Les récents actes de violence qui s’y sont déroulés, notamment le bombardement du Lieu saint de Samarra, font planer le spectre de dissensions confessionnelles. La constitution d’un gouvernement ouvert à tous et représentatif, de nature à promouvoir la confiance et à faciliter la réconciliation nationale, demeure essentielle. Pour ma part, je continue d’insister auprès de toutes les entités internationales présentes en Iraq pour qu’elles encouragent vigoureusement la formation d’un Gouvernement iraquien à base élargie. Entre-temps, la Mission d’assistance des Nations Unies poursuit ses activités sur le terrain.
L’Afghanistan continue également d’avancer sur la difficile voie de la transition politique. En décembre dernier, le processus de Bonn est arrivé à terme avec la mise en place d’une Assemblée nationale représentative. Désormais, ce pays dispose de toutes les institutions nécessaires au fonctionnement d’un État démocratique. Il se heurte toutefois encore à d’énormes problèmes qui tiennent à l’insécurité essentiellement, aux carences en matière de gouvernance, à la lenteur des progrès économiques et sociaux, et à l’essor du trafic des stupéfiants. L’ONU et les États Membres concernés continuent d’oeuvrer étroitement avec le Gouvernement afghan au règlement de ces problèmes, notamment par le biais du Pacte pour l’Afghanistan récemment lancé, ambitieux projet de consolidation de la paix dans un délai de cinq ans. Le succès du Pacte dépendra en dernier ressort des décisions du Gouvernement afghan, mais le soutien indéfectible de la communauté internationale demeure indispensable.
Organisation islamique particulièrement active dans le domaine du multilatéralisme, l’OCI a un rôle essentiel à jouer dans la recherche de solutions aux problèmes que je viens de nommer, ainsi qu’à d’autres. Je suis profondément reconnaissant à l’OCI de la contribution qu’elle a apportée sous la direction de la Malaisie, et je me réjouis à la perspective de collaborer avec vous. C’est ici le lieu pour moi de former à votre endroit mes meilleurs vœux de plein succès dans vos travaux.
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