LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL PRÉSENTE CHINUA ACHEBE ET PAUL MULDOON À L’OUVERTURE DE LEUR CONFÉRENCE SUR LE THÈME « LA LANGUE AU SERVICE DE LA GUERRE ET DE LA PAIX »
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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL PRÉSENTE CHINUA ACHEBE ET PAUL MULDOON À L’OUVERTURE DE LEUR CONFÉRENCE SUR LE THÈME « LA LANGUE AU SERVICE DE LA GUERRE ET DE LA PAIX »
(publié le 4 avril, retardé à la traduction)
On trouvera ci-après le texte des observations faites le 28 mars par le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, en présentant l’écrivain Chinua Achebe et le poète Paul Muldoon à l’ouverture de leur conférence sur le thème « La langue au service de la guerre et de la paix ».
Bonjour, chers amis et collègues. Bienvenue à ce nouveau rendez-vous de notre cycle de conférences après une assez longue interruption que nous devons –vous vous en doutez peut-être– à quelques contrariétés que nous avons connues l’année dernière.
Bref, c’est pour nous un insigne honneur et un grand plaisir que de pouvoir repartir en accueillant deux écrivains aussi éminents.
Je suis certain que vous connaissez tous l’œuvre de Chinua Achebe, en qui l’on s’accorde à voir le père fondateur de la littérature africaine moderne, ce qui signifie, naturellement, qu’il n’appartient pas à la seule Afrique, mais au monde entier. Traduit en 50 langues, son roman révolutionnaire « Le monde s’effondre » est un classique de la littérature mondiale.
Par ailleurs, ses recueils de poèmes, « Beware » et « Soul Brother », composés pendant la guerre du Biafra, lui ont valu le premier Prix de poésie du Commonwealth en 1972.
Paul Muldoon est également un grand poète originaire d’une terre qui en a produit beaucoup, l’Irlande. Il a publié son premier recueil de poèmes à l’âge de 20 ans. Depuis, il truste les prix prestigieux, dont le prix Pulitzer 2003 venu primer son recueil intitulé « Moy Sand and Gravel ».
Pour le supplément littéraire du Times de Londres, il est « la figure de proue de la poésie de langue anglaise depuis la deuxième Guerre mondiale ».
Il n’est pas de meilleur choix que ces deux hommes, tous deux orfèvres des mots, pour nous entretenir de « La langue au service de la guerre et de la paix ».
La parole est le propre de l’homme, qui lui permet d’exprimer bien davantage que les pensées les plus élémentaires. En fait, la pensée ne se conçoit pas sans elle.
La parole relie l’homme à son ensemble. Mais, elle est facteur de divisions depuis que le monde est monde. À l’image des autres formes de diversité, la diversité linguistique mérite d’être appréciée, car l’une des plus grandes satisfactions de notre vie est de pouvoir apprendre de l’autre et le connaître en ce qui le différencie de soi. Cependant, comme les autres formes de diversité, la parole peut également devenir source de méfiance, de malentendu, voire de haine.
La puissance des mots est aussi manifeste entre les personnes qui ne parlent pas la même langue; cette puissance peut être mise au service du meilleur comme du pire.
On ne peut donc appréhender véritablement le monde sans comprendre la manière dont on se sert des mots, et à quelle fin. Et nul ne peut expliquer ce phénomène mieux que ceux qui ont le don d’écrire. C’est pourquoi je suis particulièrement reconnaissant au professeur Achebe et au professeur Muldoon d’avoir accepté notre invitation.
Ils interviendront dans l’ordre alphabétique, en commençant –à ma demande– par un exposé d’une vingtaine de minutes pour se ménager ainsi le temps de répondre à quelques questions.
Professeur Achebe, vous avez la parole.
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