SG/SM/10379

LA CULTURE DE MADAGASCAR, MERVEILLEUSEMENT DIVERSE ET VARIÉE, A BEAUCOUP À NOUS APPRENDRE, DÉCLARE KOFI ANNAN À L’ACADÉMIE MALGACHE

17/03/2006
Secrétaire généralSG/SM/10379
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LA CULTURE DE MADAGASCAR, MERVEILLEUSEMENT DIVERSE ET VARIÉE, A BEAUCOUP À NOUS APPRENDRE, DÉCLARE KOFI ANNAN À L’ACADÉMIE MALGACHE


On trouvera ci-après les remarques du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à l’Académie malgache à Antananarivo, Madagascar, le 17 mars:


Merci infiniment de votre accueil chaleureux.  Merci aussi de la distinction que vous m’avez décernée.  C’est un privilège d’être admis en tant que membre à part entière de cette prestigieuse académie, aux côtés d’hommes et de femmes illustres dans divers domaines.  Je vous suis reconnaissant de cet honneur que j’interprète comme l’expression de votre soutien, pas seulement à ma personne, mais aux Nations Unies dans leur ensemble.  Un tel soutien est particulièrement encourageant au moment où nous nous employons à donner à l’Organisation les moyens de mieux servir les peuples du monde.


Permettez-moi également de vous dire tout le plaisir que j’éprouve à visiter Madagascar et à découvrir les richesses culturelles et naturelles qui font sa renommée.  Depuis mon arrivée, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec le Président, le Premier Ministre, ainsi que les Présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale.  J’ai aussi rencontré des représentants de l’opposition.  Le peu de temps que j’ai passé sur votre île m’a permis de réaliser l’importance des progrès accomplis dans le domaine du développement économique et social.  J’ai été particulièrement frappé par les avancées en matière d’alphabétisation et les efforts déployés pour surmonter les barrières commerciales et remédier à la vulnérabilité du pays face aux catastrophes naturelles.


Je sais que le développement durable est une des priorités de Madagascar.  Votre volonté de développer l’écotourisme, de préserver les espaces naturels, de protéger les espèces en danger et les écosystèmes, en particulier l’exceptionnelle diversité biologique de l’île, en sont clairement la preuve. 


Ces efforts sont essentiels pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, ici à Madagascar, comme dans d’autres pays.  La durabilité écologique est à juste titre une fin en soi.  Mais cet objectif est aussi étroitement lié aux autres objectifs du Millénaire pour le développement.  Car si nous continuons de tolérer la dégradation de la biodiversité, c’est tout un éventail de services vitaux que nous perdrons: les ressources indispensables pour se nourrir, se vêtir ou s’abriter; les médicaments dont nous avons besoin pour soigner les maladies; les moyens de fertiliser les cultures. 


Hélas, en dépit de certains progrès, le développement durable ne bénéficie pas encore du haut degré de priorité qu’il mérite.  Je suis d’ailleurs heureux de constater que Madagascar a adhéré au Protocole de Kyoto.  Et j’espère non seulement que vous poursuivrez vos efforts, mais aussi que vous aiderez d’autres pays confrontés à des problèmes du même type. 


Les Nations Unies, pour leur part, continueront de travailler en étroit partenariat avec vous.  L’ONU est présente à Madagascar depuis son accession à l’indépendance il y a près d’un demi-siècle.  Ses agences sont fortement représentées et travaillent dans le cadre intégré de « l’équipe de pays ».  Elles interviennent dans les domaines de la gouvernance, de l’éducation, de la lutte contre le sida, de la prévention des catastrophes naturelles.  La première réunion de suivi du Cadre d’assistance des Nations Unies pour le développement de Madagascar, qui s’est tenue cette semaine, a fait état de progrès notables.  Je m’en réjouis


Pour renforcer l’efficacité des Nations Unies, ici à Madagascar et partout ailleurs dans le monde, je viens de mettre en place un groupe d’experts chargé d’identifier les voies et moyens, pour notre système, de mieux travailler ensemble dans les domaines du développement, de l’assistance humanitaire et de l’environnement.  Les dirigeants de la planète en avaient exprimé le souhait, en septembre dernier, lors du Sommet mondial qui s’est tenu à New York.  L’objectif est de poser les bases pour une restructuration en profondeur des activités opérationnelles des divers fonds, programmes et agences des Nations Unies.


Nous nous employons aussi à mettre en œuvre les recommandations du sommet dans d’autres domaines clés.  Ainsi les Etats membres ont créé une nouvelle Commission de la consolidation de la paix et un nouveau Fonds central d’intervention d’urgence pour l’aide humanitaire.  Nous avons lancé le Fonds des Nations Unies pour la démocratie qui a pour but de soutenir le renforcement des institutions et l’exercice par tous les peuples de leurs droits démocratiques.  Et il y a tout juste deux jours, l’Assemblée générale a pris la décision historique de créer un Conseil des droits de l’homme qui permettra de prendre un nouveau départ dans ce domaine et de restaurer la crédibilité de l’Organisation. 


A la demande des Etats Membres lors du Sommet, j’ai présenté de nouvelles propositions de réformes visant à transformer en profondeur nos systèmes de gestion.  Grâce aux réformes déjà mises en œuvre, l’Organisation est plus efficace qu’il y a dix ans.  Mais mes nouvelles propositions portent sur l’aspect opérationnel de nos activités – que ce soit dans les domaines du maintien de la paix, de l’aide au développement, de la promotion des droits de l’homme, de l’assistance humanitaire, de la justice pénale ou dans bien d’autres domaines encore.  Nous sommes une Organisation en pleine transformation.  Et j’espère que la nouvelle ONU pourra compter sur un partenariat plus étroit encore avec le peuple malgache.


Il va sans dire que je me réjouis de la poursuite de mon séjour ici.  Après notre rencontre, j’aurai le privilège de visiter, en compagnie du Président, le célèbre Palais de la Reine.  Je sais que sa destruction, il y a plus de dix ans, a été ressentie comme une profonde tragédie.  Je suis heureux que, par le biais de l’UNESCO, les Nations Unies contribuent à sa restauration.  Je partage votre attachement à voir ce site sacré restauré dans toute sa splendeur et vous promets mon soutien dans cet effort. 


En effet, tout comme nous devons préserver notre environnement, nous devons protéger le patrimoine culturel mondial.  Et la culture malgache n’est pas seulement très vivante, elle aussi merveilleusement diverse et variée.  Elle a beaucoup à nous apprendre, nous qui essayons, au niveau mondial et au sein de nos sociétés, de vivre ensemble, en paix et en harmonie, ce qui est l’ambition fondamentale des hommes.  Ce pays, avec ses brassages de populations et de traditions, est parvenu à former une nation.  Dans le monde d’aujourd’hui, l’esprit de Fihavanana est un atout pour la paix, le développement et un rôle important au sein des Nations Unies. 


Merci encore de l’honneur qui m’est fait et de votre soutien.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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