SG/2119-GA/10558

LES ÉTATS MEMBRES ONT BESOIN D’UN SECRÉTARIAT DYNAMIQUE ET COURAGEUX ET NON PASSIF ET TIMORÉ, ESTIME LE SUCCESSEUR DE KOFI ANNAN

14/12/2006
Secrétaire généralSG/2119
GA/10558
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LES ÉTATS MEMBRES ONT BESOIN D’UN SECRÉTARIAT DYNAMIQUE ET COURAGEUX ET NON PASSIF ET TIMORÉ, ESTIME LE SUCCESSEUR DE KOFI ANNAN


On trouvera ci-après l’allocution du Secrétaire général désigné de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de sa prestation de serment, le 14 décembre:


Je vous remercie vivement des félicitations que vous m’avez adressées, Madame la Présidente et Monsieur le Secrétaire général, et je tiens à vous dire combien j’apprécie vos paroles d’encouragement alors que je m’apprête à assumer les responsabilités qui m’ont été confiées.


Je suis profondément conscient du serment que je viens de prêter.  En effet, la loyauté, la discrétion et la conscience seront –avec les principes consacrés dans la Charte– les mots d’ordre qui me guideront dans l’exercice de mes fonctions de Secrétaire général.


Preuve de ma foi dans la Charte, j’ai demandé, aujourd’hui, au Secrétariat d’instituer une nouvelle pratique et de prêter serment la main gauche posée sur la Charte.


Monsieur le Secrétaire général, je suis d’autant plus ému que c’est à vous que je succède dans ce que vous avez décrit comme étant le métier le plus exaltant du monde.  C’est pour moi un honneur que de vous suivre dans la noble voie que vous avez tracée.  Je me joins aux nombreux orateurs qui vous ont rendu hommage aujourd’hui, hommages qui sont tous très largement mérités.  Votre mandat a été marqué par de nobles idéaux et aspirations et d’audacieuses initiatives.  Votre courage et votre vision ont inspiré le monde entier.


Vous avez conduit l’Organisation à travers des périodes difficiles et préparé fermement son entrée dans le XXIe siècle.  Vous avez fait en sorte que l’ONU présente de nouveau une utilité pour la vie de chacun d’entre nous.  En outre, vous avez fait preuve d’une générosité exceptionnelle à mon égard en me prodiguant sans compter des conseils sages et éclairés, alors que je m’apprête à marcher dans la voie que vous avez tracée.


Grâce à l’achèvement rapide du processus de nomination, j’ai eu le privilège exceptionnel de disposer de plus de deux mois pour préparer mon entrée en fonctions.  J’ai passé le plus clair de ce temps à écouter mes futurs collègues -parmi les délégations, au sein du Secrétariat et dans l’ensemble du système des Nations Unies – et à m’informer auprès d’eux.


J’ai pu me rendre directement compte du niveau élevé de professionnalisme, de dévouement et de compétence qui existe dans l’ensemble de l’Organisation.  De ce fait, je me réjouis encore plus à la perspective de travailler aux côtés des femmes et des hommes capables et courageux qui servent cette Organisation tous les jours, souvent dans des conditions difficiles et parfois même dangereuses. 


Aujourd’hui, alors que nous rendons hommage au Secrétaire général, M. Kofi Annan, pour le dévouement avec lequel il a servi tout au long de sa vie la fonction publique internationale, nous rendons aussi hommage à la fonction elle-même.  Cette voie est étroite et ardue et transcende les frontières nationales et les intérêts partisans.  Nombre sont ceux qui trébuchent ou qui choisissent un parcours plus facile.  Néanmoins, inspirés par les buts et principes immuables de la Charte, des jeunes femmes et des jeunes hommes de toutes les régions du monde, de toutes croyances et de tous horizons aspirent toujours à suivre cette voie moins fréquentée.  Leur enthousiasme et leur idéalisme animeront notre Organisation pendant des décennies encore.


L’une des tâches essentielles que je me suis fixées consistera à insuffler une vie nouvelle et une confiance renouvelée dans un Secrétariat qui cède parfois à la lassitude.  En ma qualité de Secrétaire général, je m’efforcerai de récompenser les fonctionnaires pour leurs talents et leurs compétences, tout en tirant le meilleur parti de leur expérience et de leurs connaissances.  Je chercherai à améliorer notre système de gestion des ressources humaines et d’organisation des carrières, en offrant des possibilités de formation et de mobilité.  L’Organisation des Nations Unies étant de plus en plus appelée à jouer un rôle à l’échelon mondial, son personnel doit lui aussi être plus mobile et polyvalent.


Par ailleurs, je chercherai à établir les normes les plus élevées en matière de déontologie.  La réputation de l’Organisation constitue l’un de ses atouts les plus précieux, mais aussi l’un des plus vulnérables.  La Charte exige que les fonctionnaires possèdent les plus hautes qualités de travail, de compétence et d’intégrité et je tâcherai de faire en sorte que nous jouissions d’une solide réputation dans ce domaine.  Je tiens à vous assurer que je montrerai l’exemple à cet égard.  Pour ce faire, je m’emploierai à améliorer le moral, le professionnalisme et la responsabilisation des fonctionnaires, ce qui aura pour effet de nous aider à mieux servir les États Membres et à redonner confiance dans l’Organisation.


Nous devrions également nous souvenir de ce que la Charte et le rapport de la Commission préparatoire de la Conférence de San Francisco de 1945 disent de la relation entre les États Membres et le Secrétariat.  Nulle part, ces deux textes fondateurs ne suggèrent que le Secrétariat devrait être indépendant des États Membres.  En fait, sans les États, ni le Secrétariat ni l’Organisation elle-même, n’auraient d’utilité véritable ou de raison d’exister.


Les États Membres ont besoin d’un Secrétariat dynamique et courageux, et non d’un Secrétariat passif et timoré.  Le moment est venu d’instaurer un nouveau type de relation entre le Secrétariat et les États Membres.  Les heures sombres de la méfiance et de l’indifférence n’ont que trop duré.  Commençons donc par dire ce que nous pensons, et par faire véritablement ce que nous disons.


Nous ne pouvons pas tout changer du jour au lendemain.  En revanche, nous pouvons déjà faire des progrès dans certains domaines, puis les étendre à de nombreux autres.  Il faudra pour cela avoir instauré un dialogue soutenu et constant.  Il faudra travailler ensemble dans la transparence, et en faisant preuve de souplesse et d’intégrité.  Et il faudra aborder la tâche avec un esprit d’ouverture.  Aujourd’hui, je demande aux fonctionnaires, mes collègues, et aux États Membres, d’œuvrer avec moi dans cet esprit.  Vous êtes en droit d’attendre la même chose de moi.


Conformément au serment que j’ai prêté aujourd’hui, j’entends œuvrer exclusivement au service de l’Organisation, de sa Charte et de ses 192 États Membres.  Chacune de ces entités joue un rôle particulier dans notre entreprise commune.  Chacune devra être prise en compte.  En définitive, c’est aux « peuples des Nations Unies » que nous devons tous –Secrétariat comme États Membres– rendre compte.  Nos publics n’auront plus guère de considération pour une Organisation ou un Secrétaire général qui défend les intérêts des uns et néglige la détresse des autres.  Ensemble, nous pouvons – et nous devons – faire mieux.  Nos peuples et notre avenir en dépendent.


En renforçant les trois piliers de notre Organisation, à savoir la sécurité, le développement et les droits de l’homme, nous pourrons édifier un monde plus pacifique, plus prospère et plus juste pour les générations futures.  Dans le cadre de l’action commune que nous mènerons pour atteindre cet objectif, je m’emploierai avant tout à rétablir la confiance.  Je m’efforcerai d’harmoniser et de jeter des ponts.  J’espère que tous –États Membres comme fonctionnaires de l’Organisation– pourrez reconnaître en moi un Secrétaire général accessible, dévoué à son travail et disposé à écouter attentivement.


Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir afin que notre Organisation se montre digne de son nom et soit véritablement unie, de manière à ce que nous puissions répondre aux attentes que tant de peuples dans le monde ont placées dans cette institution, qui reste unique dans l’histoire de l’humanité.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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