COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT: LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL POUR LES MIGRATIONS ET LE DÉVELOPPEMENT DEMANDE AUX ÉTATS MEMBRES D’AMÉLIORER LEUR COOPÉRATION
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Commission de la population
et du développement
7e séance – matin
COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT: LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL POUR LES MIGRATIONS ET LE DÉVELOPPEMENT DEMANDE AUX ÉTATS MEMBRES D’AMÉLIORER LEUR COOPÉRATION
Des délégations proposent à la Commission d’adopter de nouvelles méthodes de travail
La question des migrations est un défi posé au multilatéralisme et aux Nations Unies, a estimé Peter Sutherland, le Représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations internationales et le développement, lors d’une déclaration devant la Commission de la population et du développement qui poursuivait ce matin les travaux de sa 39e session.
Intervenant dans le cadre de la suite à donner aux recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement de 1994, M. Sutherland a énuméré les transformations du phénomène des migrations internationales. Il a affirmé qu’il était dans l’intérêt de tous les États de gérer ces mouvements de manière efficace. M. Sutherland a notamment insisté sur l’importance d’une coopération améliorée aux niveaux bilatéral, régional et international qui permettrait, entre autres, de garantir les droits des migrants, de définir les formes de migrations qui profiteraient à tous, de déterminer la contribution de la diaspora et de créer de véritables partenariats entre les parties prenantes et les institutions. Nous avons aujourd’hui une opportunité exceptionnelle de développer de nouvelles formes de coopération, a-t-il poursuivi, en insistant sur la nécessité pour les États Membres de travailler de manière constructive dans la perspective du Dialogue de haut niveau de septembre consacré aux migrations internationales et au développement.
La Commission a également entendu aujourd’hui une présentation de Mme Patricia A. Sto. Tomas, Secrétaire d’État au travail et à l’emploi des Philippines, qui a partagé l’expérience de son pays en matière de migrations. Elle a indiqué que les Philippines comptaient 7,5 millions de ressortissants vivant et travaillant à l’étranger et que leurs envois de fonds représentaient 13% du PNB du pays. En outre, elle a expliqué qu’afin de faciliter ces mouvements et de protéger les droits de ces travailleurs, le Gouvernement philippin avait pris de nombreuses mesures visant à répondre aux besoins spécifiques de ces ressortissants. À cet égard, Mme Tomas a mis l’accent sur le rôle de l’Administration philippine du travail à l’étranger qui régule les contrats de travail et assiste entre autres les travailleurs lors de leur séjour en dehors du pays. Les réglementations sont la clef des migrations des travailleurs, a-t-elle déclaré, notant que 99% de ceux qui partent le font en application d’un contrat soumis au Gouvernement des Philippines. Elle a de plus estimé que son pays avait réussi à tirer parti des aspects positifs des migrations grâce à une gestion de ces phénomènes qui s’adapte à la nature changeante de la demande de main d’œuvre aux niveaux national et international. Selon elle, cette gestion a permis aux migrations de contribuer non seulement au développement de la société mais aussi des individus.
Par ailleurs, la Commission a abordé ce matin le point de son ordre du jour relatif à ses méthodes de travail. Mme Hania Zlotnik, Directrice de la Division de la population, a rappelé qu’à sa 38e session, la Commission avait demandé aux États Membres de communiquer à son Bureau leur position sur les méthodes de travail et noté qu’un consensus était en bonne voie sur de nombreuses questions. Dans ce cadre, le représentant de l’Autriche, qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, a suggéré de choisir un thème annuel spécial pour les travaux de la Commission. Il a aussi demandé que les questions émergeantes relatives au mandat de la Commission soient abordées lors des débats et que le Bureau se réunisse plus fréquemment pour préparer les sessions de la Commission. Notant le souhait consensuel des délégations de travailler sur une planification du travail biannuelle, le représentant de la Suisse a, pour sa part, estimé que le nouveau mandat de la Commission de la population et du développement ne devrait pas affaiblir celui qu’elle avait auparavant, et qui faisait d’elle un organe essentiellement technique et scientifique.
Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole lors des débats d’aujourd’hui: Kenya, France, Canada, Italie, Chine, Suède, Pays-Bas, Cap-Vert, Colombie, Indonésie, Ghana et Nicaragua. Sont également intervenus les représentants de la Commission économique pour l’Europe (CEE), de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC).
La Commission de la population et du développement se réunira de nouveau demain, vendredi 7 avril. Elle devrait achever les travaux de sa 39e session.
SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT
Déclaration
M. PETER SUTHERLAND, Représentant spécial du Secrétaire général pour les migrations internationales et le développement, a déclaré que les États Membres devaient relever le défi posé par les migrations car c’était là un défi posé au multilatéralisme et à l’ONU. Il a prié les pays de travailler de manière constructive dans le cadre du Dialogue de haut niveau de septembre. Ce Dialogue ne sera pas une fin en soi mais le début d’une concertation importante pour la communauté internationale, a-t-il insisté.
L’intervenant a souligné que la dynamique des migrations se transformait et que nous passions d’une ère de migration à une ère de mobilité. Il a indiqué que de nombreux pays n’étaient plus uniquement des pays d’origine ou d’accueil mais souvent les deux à la fois et qu’il était donc dans l’intérêt de tous de gérer les migrations de manière efficace. Il a aussi fait remarquer que les parties prenantes au débat sur les migrations s’étaient multipliées et comprenaient désormais les individus qui souhaitent se déplacer, en premier lieu, mais aussi les autorités locales et régionales, les ONG ou encore les entreprises. Nous avons aujourd’hui une opportunité exceptionnelle de développer de nouvelles formes de coopération, a poursuivi le Représentant spécial, affirmant qu’il fallait tirer profit de l’internationalisation du débat sur les migrations ces dix dernières années. Il a énuméré les aspects de la migration qui sont, selon lui, le fondement de toutes coopération future: la décision individuelle de migrer, la protection des droits des migrants et le droit d’un État à déterminer qui peut entrer sur son territoire. Si l’on respecte les droits des individus et des États, nous aurons les bases pour progresser ensemble sur la question des migrations, a-t-il ajouté. Dans ce cadre, il a mis l’accent sur l’importance du Dialogue de haut niveau de septembre afin d’acquérir les capacités d’une meilleure coopération et tirer les bénéfices des migrations.
Il a affirmé qu’il fallait pour l’instant rassembler les connaissances sur les migrations puis trouver les moyens de partager et d’utiliser ces connaissances. Selon le Représentant spécial, une coopération améliorée aux niveaux bilatéral, régional et international permettrait, entre autres, de garantir les droits des migrants, de trouver des formes de migrations bénéfiques à tous, de déterminer la contribution de la diaspora et de créer de véritables partenariats entre les parties prenantes et les institutions.
Enfin, il a demandé aux États Membres de trouver des conclusions satisfaisantes lors de leurs discussions et de lancer un processus pour permettre d’agir véritablement face aux défis posés par le phénomène des migrations.
Dialogue interactif
Suite à cette déclaration, M. Sutherland a répondu à une question du représentant du Kenya sur la relation entre l’aide publique au développement (APD) et les envois de fonds. Précisant qu’il s’agissait là de son point de vue personnel, il a indiqué que ces fonds ne devaient pas être considérés comme faisant partie du capital du pays. Ce sont des fonds privés, a-t-il insisté, et l’APD n’en est donc en aucune façon réduite. Alors que le représentant de la France s’est interrogé sur les manières de renforcer la coopération dans le domaine des migrations, M. Sutherlanda fait valoir que les discussions bilatérales ne pouvaient couvrir toutes les questions relatives aux migrations. Pour traiter de ce phénomène de manière cohérente, il faut replacer cette question dans une approche plus vaste, a-t-il ajouté.
S’agissant de l’idée, soulevée par le représentant du Canada, d’une possible instance internationale traitant des migrations, M. Sutherland a affirmé que si cela était en préparation, sa forme n’avait cependant pas encore été arrêtée. Il a indiqué que ce forum ne serait pas une instance de décisions mais qu’elle comprendrait des réunions ministérielles traitant d’une seule question à la fois. Suite à une question du représentant du Mexique sur les relations migratoires entre son pays et les États-Unis, M. Sutherland a rappelé qu’un échange au sein des Nations Unies pourrait élever le débat au-dessus des relations entre deux pays.
Répondant à une question du représentant de l’Italie sur l’importance de la cohérence des politiques, M. Sutherland a fait remarquer que l’utilité de ces débats était de stimuler une plus grande cohérence interne au sein des États Membres des Nations Unies. Il a souligné que les mécanismes de coordination internes étaient indispensables. Enfin, il a insisté sur le rôle positif des migrations mais a regretté le manque de communication réelle avec le public quant aux questions qui se posent. Il a estimé qu’un engagement de haut niveau au Dialogue de Septembre était une des réponses à ce problème. Enfin, le Représentant spécial a remercié le représentant de la Chine d’avoir souligné la relation entre les migrations et les changements démographiques, expliquant que c’était là un des élément positif de ce débat, dans le cadre du vieillissement de la population et de la baisse des taux de fécondité dans de nombreux pays développés.
Déclarations
Mme CHARLOTTE SVENSON, Vice-Ministre chargée des questions de migration et d’asile de la Suède, a déclaré que les migrations sont bénéfiques pour le développement des pays. Les gens qui voyagent pour chercher un emploi ou étudier s’enrichissent et peuvent profiter des opportunités qui s’offrent à eux tout en apportant leur propre capital humain, a-t-elle estimé. Les migrants ne doivent pas être perçus comme des victimes, mais comme des entrepreneurs et des travailleurs qualifiés dont a besoin l’économie mondialisée, a dit Mme Svenson en se réjouissant que la Commission mondiale sur les migrations internationales ait soutenu ce point de vue dans son rapport. La Commission de la population et du développement devrait faire bon usage des informations et des recommandations contenues dans ce rapport, a dit la Vice-Ministre.
L’impact de la migration sur le développement pourrait être plus important si on mettait en place des politiques plus cohérentes au niveau de la programmation. La Suède est le premier pays au monde à avoir adopté une politique générale de développement qu’appliquent toutes les branches de son Gouvernement. Cette politique est approuvée par le Parlement et fait l’objet d’évaluations et de rapports annuels. La Suède se félicite que l’Union européenne soit en train d’adopter la même approche, a dit Mme Svenson. « Si nous voulons maximiser l’impact de la migration sur le développement, nous devrons veiller à ce que les migrations contribuent à l’amélioration des normes de travail et à la mise en place de meilleurs grilles salariales », a poursuivi la Vice-Ministre. Pour y aboutir, il faut que les migrations soient régulées et qu’elles soient régies par des cadres favorisant le respect des droits de l’homme permettant de protéger les migrants, notamment les femmes migrantes.
Les pays riches ne doivent pas faire usage de la force de travail des migrants s’ils ne sont pas prêts à leur verser une juste rémunération, et toute personne résidant dans un pays devrait pouvoir jouir de tous ses droits. La migration et le développement ont besoin de toute l’attention de la communauté internationale. Nous devrons promouvoir une meilleure coopération internationale en vue de créer un socle de la migration basé sur des règles claires et un esprit de liberté.
M. ARJAN HAMBURGER (Pays-Bas) a déclaré que le Dialogue de haut niveau sur les migrations et le développement, qui se tiendra en septembre prochain à New York, devrait mettre l’accent sur la gestion de la migration, le renforcement des capacités humaines, et la lutte contre l’immigration illégale et le trafic des êtres humains. Les politiques d’immigration et celles de soutien au développement ne doivent plus être traitées de manière séparée, a dit M. Hamburger.
Les Pays-Bas sont en train de créer à cet égard un cadre inclusif qui veillera à s’assurer que les politiques et développement et celles de gestion de la migration se soutiennent et se renforcent. Le Ministère de la coopération pour le développement et le Ministère de l’immigration et de l’intégration ont formulé des politiques communes. Dans ce cadre, des experts de ces deux organes ont récemment visité le Kenya pour discuter avec les autorités de ce pays des questions ayant trait à la protection des réfugiés, à la lutte contre les trafics humains, et au renforcement des capacités dans la gestion des migrations, a indiqué M. Hamburger.
Les Pays-Bas soutiennent des projets et une gestion de la migration qui incitent les migrants à s’engager dans le développement de leurs pays d’origine. Le Dialogue de haut niveau devrait aussi discuter des conséquences de la fuite des cerveaux sur les pays d’origine des migrants, et notamment des conséquences de cette perte de compétences sur le secteur de la santé, a dit M. Hamburger.
Notre pays attache beaucoup d’importance à la situation des femmes migrantes, qui sont souvent victimes d’abus sexuels et de trafics. Il est important que le Dialogue de haut niveau insiste sur le droit d’accès de ces femmes aux soins de santé génésique.
DÉBAT GÉNÉRAL CONSACRÉ À L’EXPÉRIENCE DES PAYS DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION: MIGRATIONS INTERNATIONALES ET DÉVELOPPEMENT
Déclarations
Mme PATRICIA A. STO. TOMAS, Secrétaire d’État au travail et à l’emploi des Philippines, a indiqué que de nombreux ressortissants de son pays étaient des résidents d’autres pays mais que, ces 30 dernières années, ceux-ci quittaient le pays surtout de manière temporaire. Elle a précisé que 7,5 millions de citoyens des Philippines vivaient et travaillaient en dehors du pays, dont 2,5 millions résidaient aux États-Unis. Les envois de fonds transférés au pays par ces travailleurs s’élèvent à 12 milliards de dollars par an, soit 13% du PNB du pays, a-t-elle ajouté. Elle a souligné que le travail à l’étranger de ces ressortissants répondait à une demande des employeurs étrangers. Ceux-ci doivent signer des accords de recrutement et sont ensuite enregistrés avec l’Administration du travail à l’étranger des Philippines, a-t-elle poursuivi. La Secrétaire d’État a fait savoir que cette Administration traitait aussi les offres d’emploi, s’assurant que les termes et conditions du travail étaient au moins deux fois supérieurs au même poste aux Philippines. De plus, cette Administration a 200 bureaux et des agents à l’étranger qui assistent les ressortissants philippins. Elle a aussi expliqué que les travailleurs partant à l’étranger devaient assister à des cours sur le pays de destination avant leur départ.
À cet égard, Mme Tomas a indiqué que les réglementations étaient la clef des migrations des travailleurs: 99% de ceux qui partent, le font en application d’un contrat soumis au Gouvernement des Philippines. Compte tenu de la demande du marché, il serait plus facile de déréguler ce processus, a-t-elle avoué, mais il s’agit là de personnes et non d’un produit de consommation. Elle a insisté sur la protection des travailleurs migrants et de leurs familles ainsi que sur la réintégration de ces travailleurs lorsqu’ils ne sont plus sous contrat à l’étranger. Soulignant le lien important entre migrations et développement aux Philippines, la Secrétaire d’État a précisé que cela ne concernait pas seulement le pays mais se ressentait au niveau des familles et des individus. Elle a indiqué que les travailleurs à l’étranger représentaient la classe moyenne émergente du pays. Toutefois, elle a souligné que l’absence d’un parent et les flux supplémentaires d’argent avaient aussi créé quelques problèmes dans les familles dont un membre travaille à l’étranger. En conclusion, Mme Tomas a estimé que son pays avait réussi à tirer parti des aspects positifs des migrations grâce à une gestion de ces phénomènes qui s’adapte à la nature changeante de la demande de travailleur aux niveaux national et international. Elle a estimé que la caractéristique de la gestion des migrations était de faire preuve de vigilance face aux problèmes engendrés par ces mouvements et d’y répondre pour que les migrations contribuent au développement d’une société mais aussi des individus.
Dialogue interactif
Après cet exposé, Mme TOMAS a répondu aux questions des délégations qui s’interrogeaient sur des aspects spécifiques des migrations aux Philippines. Ainsi, elle a expliqué au représentant du Kenya que les migrations forcées n’étaient pas une préoccupation dominante aux Philippines puisque les travailleurs partaient volontairement. S’agissant du retour au pays, une préoccupation soulevée par les représentantes du Cap-Vert et de la Colombie, elle a expliqué que les travailleurs bénéficiaient de la sécurité sociale et de leur retraite puisque de nombreux accords avaient été signés avec les pays ou les ressortissants travaillent. Par ailleurs, elle a confirmé au représentant du Canada que le Gouvernement des Philippines avait en effet la possibilité de refuser des contrats s’il considérait que ceux-ci allaient à l’encontre du bien-être de ses citoyens, comme dans le cas de pays à risques par exemple.
Répondant à une question de la représentante de l’Indonésie sur les bureaux de travail à l’étranger, Mme Tomas a expliqué que ces bureaux avaient été mis en place pour aider les ressortissants, notamment ceux se trouvant dans un pays où la culture est très différente, comme au Moyen-Orient. Il s’agit de les assister face aux problèmes culturels importants dans certaines régions ou pays afin qu’ils ne soient pas confrontés à des situations difficiles, a-t-elle précisé. Alors que le représentant de l’Italie a noté la prédominance de femmes originaires des Philippines dans son pays, la Secrétaire d’État a indiqué que celles-ci étaient souvent diplômées mais réalisaient qu’elles étaient mieux payées en tant qu’employées de maison en Italie. Pour soutenir les familles concernées aux Philippines, le Secrétariat d’État au travail et à l’emploi des Philippines a créé des cercles de familles qui rassemblent 15 familles dont un membre est à l’étranger et qui sont assistées par des travailleurs sociaux comme une solution à ce problème, a-t-elle fait valoir. Enfin, répondant aux questions des représentants de la Chine et du Ghana sur les difficultés qui persistaient aux Philippines et les mesures prises par le Gouvernement pour y répondre, elle a indiqué que son pays continuait à évaluer les questions des familles en difficulté ou encore de la fuite des cerveaux. Sur ce dernier point, elle a déclaré que le Gouvernement philippin avait pris, il y a 15 jours, la décision d’obliger les pilotes de ligne et les mécaniciens d’avion à donner un préavis de six mois avant de partir pour l’étranger en raison du vide créé par leur départ dans l’industrie de l’aviation civile nationale.
EXÉCUTION DU PROGRAMME ET FUTUR PROGRAMME DE TRAVAIL DU SECRÉTARIAT DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION
Déclarations
M. MAURICIO SLORZANO (Nicaragua) a déclaré que les migrations internationales font partie intégrante des processus mondiaux de développement. Beaucoup de migrants nicaraguayens sont de sexe féminin, et cette féminisation de la migration doit conduire la communauté internationale à accorder une attention particulière aux difficultés que rencontrent les femmes. Le Nicaragua est en faveur d’une meilleure protection des migrantes et de la mise à leur disposition de services de santé génésique. Le système des Nations Unies devrait avoir dans ses programmes des stratégies de prévention de la migration des femmes chefs de famille, a estimé M. Slorzano.
M. ANDRES VIKAT (Commission économique pour l’Europe - CEE) a déclaré que les changements démographiques que l’on observe en Europe permettent d’y constater une très faible natalité incapable d’assurer le remplacement des générations. Le vieillissement de la société et l’instabilité des cellules familiales, qui est due au grand nombre de divorces, ont de graves répercussions sur les pays européens. Les décideurs politiques s’interrogent sur les causes de ces changements. Ils veulent aussi savoir quelles actions pourraient être prises pour apporter des changements susceptibles de créer des tendances démographiques plus favorables à la stabilité économique et sociale. Pour trouver des réponses à ces questions, le Secrétariat de la Commission économique pour l’Europe a lancé, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), un « programme sur l’étude des générations et des différences sexuelles » (GGP). Ce programme est le seul en Europe à offrir un soutien scientifique au développement de politiques liées à la famille et à la fertilité. Coordonné par le Service des activités de population de la CEE, ce programme est mis en place avec le soutien de sept instituts universitaires et de recherche de premier plan et de bureaux européens de la statistique, a indiqué M. Vikat. Le cadre conceptuel et les instruments de méthodologie du GGP ont été complétés et publiés. À la fin de l’année 2006, 14 pays auront achevé la compilation de leurs données statistiques nationales, a indiqué le représentant.
Mme SHAKOORI(Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale -CESAO) a déclaré que la CESAO avait adopté une stratégie multisectorielle pour favoriser la mise en œuvre des recommandations du Programme d’action du Caire. Les pays arabes ont pris des mesures pour renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles pour soutenir la mise en œuvre de ce Programme. La lutte contre le VIH/sida est devenue un des domaines d’action prioritaires de la CESAO et des pays à qui elle apporte son expertise et ses services. La CESAO a organisé la tenue d’un Forum arabe sur la population à Beyrouth en 2004, a poursuivi la représentante. Pour déterminer les progrès en matière de santé de la reproduction, la CESAO a mis en place une politique qui se base sur le renforcement des capacités nationales des pays de sa région dans ce domaine. Les États arabes ont fait des progrès dans la planification de leur développement et dans la maîtrise des politiques démographiques qui doivent les accompagner. La CESAO plaide en faveur de l’établissement systématique d’un lien entre les évolutions démographiques, la planification économique, et la mise en valeur des ressources dont disposent les pays arabes de sa région.
M. ISRAEL SEMBAJWE(Commission économique pour l’Afrique - CEA) a indiqué que les activités de population s’inséraient dans plusieurs domaines des travaux de la Commission. Il a ainsi fait part de certains exemples de ces actions dont, au niveau régional, la publication de rapports sur la population en Afrique afin d’orienter les activités pour les années à venir dans ce domaine. Il a fait valoir que de nombreuses divisions de la Commission étaient impliquées dans les travaux sur la population. La Division des politiques économiques et sociales a, par exemple, pris en compte le nombre croissant de pauvres dans la région ainsi que la croissance des personnes en âge de travailler dans ses actions pour réduire le chômage, a-t-il expliqué. Par ailleurs, il a énuméré les objectifs de la Commission dans le domaine de la population et du développement pour l’année à venir, mettant l’accent sur les services consultatifs et techniques offerts aux États Membres, l’offre de formations afin d’améliorer la connaissance des questions liées à la population et le suivi et l’évaluation des politiques mises en œuvre pour parvenir aux objectifs souscrits sur le plan international dans ce domaine. Enfin, il a insisté sur les renforcements des partenariats sur les questions de population et de développement avec des partenaires régionaux et internationaux comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Ligue des États arabes ou encore les autres commissions régionales.
M. DIRK JASPER FAIJER (Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes -CEPALC) a déclaré que la question du vieillissement devrait être mieux intégrée aux programmes d’action nationaux entrant dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire. C’est le conseil que donne la CEPALC à ses États membres. Un autre point important est celui qui touche aux aspects sociaux et démographiques de la vie des populations autochtones, a indiqué le représentant. Les États ont besoin d’avoir des informations fiables sur la vie de ces populations quand ils élaborent leurs politiques en matière de population. La CEPALC a aussi mené des études sur la formation des ressources humaines dans les Caraïbes et les pays d’Amérique latine. Elle a recommandé que ces pays adoptent des stratégies au niveau régional en vue d’orienter leurs ressources vers les secteurs où ils ont besoin le plus rapidement de main d’œuvre et ceux dans lesquels la main d’œuvre migrante a besoin d’être formée pour mieux répondre aux besoins des marchés de l’emploi. La CEPALC a bénéficié du soutien de gouvernements étrangers dans la conduite de ses études, a indiqué le représentant en mentionnant particulièrement l’aide reçue du Gouvernement français.
MÉTHODES DE TRAVAIL DE LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT
Déclarations
Mme HANIA ZLOTNIK, Directrice de la Division de la population, a rappelé qu’à sa 38e session, la Commission avait demandé aux États Membres de communiquer à son Bureau leur position sur les méthodes de travail. Elle a indiqué que le Bureau avait tenu une séance le 8 mars dernier et qu’un consensus était en bonne voie sur de nombreuses questions.
M. THOMAS NADER (Autriche), prenant la parole au nom de l’Union européenne, a fait part de son attachement à l’amélioration des méthodes de travail de la Commission. Cette réforme doit être envisagée dans le contexte plus large de la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC), a-t-il précisé. Afin de rendre le travail de la Commission plus efficace, il a suggéré que la réforme implique un thème annuel spécial, lié à la Conférence internationale sur la population et le développement, et sur la base d’un programme de travail sur deux années. Nous devrions aussi envisager comment améliorer la contribution à l’ECOSOC et à d’autres organes des Nations Unies lorsque cela est utile, comme dans le cas du débat de la Commission sur les migrations et du prochain Dialogue de haut niveau, a-t-il ajouté. Il a suggéré que le résultat des discussions du thème spécial pourrait être, comme c’est le cas actuellement, un document négocié. Il a souhaité également que la Commission accorde un délai supplémentaire aux discussions menées par des experts ainsi qu’à des tables rondes consacrées aux expériences nationales. M. Nader a aussi souhaité que la Commission traite des questions émergeantes relatives à son mandat. Enfin, il a demandé que le Bureau se réunisse plus fréquemment pour préparer les sessions de la Commission et que les rapports des réunions intersessions soient disponibles le plus tôt possible.
M. WERNER HAUG (Suisse) a estimé que le nouveau mandat de la Commission de la population et du développement ne devrait pas affaiblir celui qu’elle avait auparavant, et qui faisait d’elle un organe essentiellement technique et scientifique. Il devrait être possible d’harmonier les travaux menés par les démographes et ceux des experts du développement, a dit M. Haug. La Suisse souhaite donc que soit soumis à la Commission un rapport du Secrétaire général sur les approches à adopter pour améliorer la collaboration entre la Division de la population et le FNUAP, ceci dans le but de mieux servir la Commission. Ce rapport devrait présenter des recommandations sur la répartition du travail entre la Division de la population et le FNUAP, a suggéré le représentant. La Suisse prend note du souhait consensuel des délégations de travailler sur une planification du travail biannuelle. Mais elle pense que cette période pourrait être allongée et que les délégations devraient avoir à l’esprit qu’il ne reste que six sessions avant 2014. À cette date une évaluation générale de la mise en œuvre des recommandations et du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), et de la mise en œuvre des programmes devant faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pourrait avoir lieu dans le cadre d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale, a rappelé le représentant.
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