En cours au Siège de l'ONU

PI/1712

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT À LA COMMUNICATION ET À L’INFORMATION DÉFEND LE BILAN DU DPI

26 avril 2006
Assemblée généralePI/1712
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité de l’information

4e & 5e séances – matin & après-midi


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT À LA COMMUNICATION ET À L’INFORMATION DÉFEND LE BILAN DU DPI


Le Comité de l’information, organe intergouvernemental chargé de suivre les progrès réalisés en matière d’information par les Nations Unies, a poursuivi aujourd’hui son examen des principaux produits et services du Département de l’information.  


Shashi Tharoor, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a répondu aux nombreuses questions et commentaires formulés au cours du débat général portant notamment sur le processus de rationalisation des centres d’information et la parité linguistique sur le site Web des Nations Unies.


Le Secrétaire général adjoint a ainsi précisé que les centres d’information avaient été intégrés à la Division de la communication stratégique, à la suite de la restructuration du DPI selon un nouveau modèle opératoire.  Les centres sont donc pleinement intégrés au processus de planification stratégique de la Division et partagent les mêmes priorités en matière de communication que l’ensemble du Département.  En outre, le processus de consultation entre les centres et le Siège et entre les centres eux-mêmes a été renforcé.  Shashi Tharoor a par ailleurs expliqué que la redistribution de ressources provenant de la fermeture des centres d’information d’Europe de l’Ouest a permis au Département d’accroître sa présence au sein de pôles médiatiques importants de certains pays en développement. Il a précisé que l’ouverture d’un centre à Luanda en Angola n’était malheureusement pas possible pour des questions de coûts.


S’agissant de la parité linguistique sur le Web des six langues officielles, le Secrétaire général adjoint a précisé que son Département n’épargne aucun effort pour parvenir à cet objectif dans les limites de ses ressources.  Dans ce cadre, a-t-il précisé, le DPI approche aussi les départements qui fournissent du contenu en leur rappelant l’exigence de la parité linguistique.  D’autres précisions ont porté sur le lancement sur le site Web de la radio d’une nouvelle page en swahili et du redéploiement d’un poste P-3 du Groupe chargé du site Web en arabe après qu’il fut doté d’un poste P-4.


Auparavant, les délégations avaient achevé leur débat général, la question de la révision des mandats ayant été abordée par quelques délégations.  Ainsi, pour le représentant du Japon, le but ne doit pas être simplement la réduction des coûts ni l’élimination d’activités ciblées mais plutôt la réallocation des ressources vers des activités prioritaires.  Il serait utile, a précisé le représentent, que les États Membres revoient la pertinence du Comité de l’information ainsi que sa relation avec la Quatrième Commission de l’Assemblée générale (questions des politiques spéciales et de la décolonisation).  Une analyse à laquelle s’est associé le représentant de la Suisse qui a soutenu également l’idée de réduire le nombre de rapports.  Pour sa part, le représentant d’Israël a fait part de sa préoccupation quant à la mise en œuvre des résolutions relatives au Programme d’information pour la Palestine qui, par définition, a-t-il dit, est partial.  En cette période de réforme, ce Programme devrait être dicté par une approche plus équilibrée sur la question du Moyen-Orient.


Outre les pays cités, les délégations suivantes ont pris la parole: République populaire démocratique de Corée, Japon, République islamique d’Iran, Mongolie, Angola, Kenya, Bélarus, Indonésie, Pakistan, République du Congo, Yémen et Népal.  Le représentant de la République islamique d’Iran a exercé son droit de réponse.


Le Comité de l’information se réunira de nouveau en plénière, vendredi 5 mai.



DÉBAT GÉNÉRAL ET EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Déclarations


M. SONG SE IL (République démocratique populaire de Corée) a déclaré qu’au lieu d’être un moyen au service de la paix et de la prospérité internationales, les technologies de l’information et de la communication étaient utilisées à des fins politiques par un certain nombre de pays.  Ainsi, selon lui, les États-Unis et d’autres pays développés abusent de leur prédominance sur le plan technologique dans le champ de l’information pour porter atteinte à la souveraineté des pays en développement. 


Le représentant a cité à cet égard l’exemple de la « Radio Free Asia », sponsorisée par le Gouvernement américain, et qui émet une propagande mensongère dans tout le continent asiatique, a-t-il affirmé.  C’est pourquoi il a réitéré la nécessité pour tous les pays de respecter le principe de souveraineté absolue et de non-ingérence et de confier aux Nations Unies la gestion des activités internationales d’information.  La délégation a ensuite jugé essentiel de fournir une assistance et des ressources techniques aux pays en développement en vue d’améliorer leur capacité nationale d’information.


M. JIRO KODERA (Japon) a dit apprécier les efforts de réforme menés au sein du DPI qui se sont traduits par un recours intensif aux nouvelles technologies de l’information, le développement du site Web des Nations Unies et la réforme des services offerts par le réseau des bibliothèques.  Rappelant que cette année marque le cinquantième anniversaire de l’adhésion de son pays aux Nations Unies, le représentant a souligné l’importance qu’il y a à faire comprendre au peuple japonais l’action de l’Organisation.  À cet effet, le Gouvernement a alloué 37 millions de Yen au Centre d’information de Tokyo.  Évoquant le Document final adopté lors du Sommet de 2005 qui selon lui a permis d’imprimer un élan de réforme au sein de l’Organisation, il a souhaité la poursuite de ces efforts pour que les Nations Unies soient en mesure de faire face aux défis actuels que connaît le monde.


Au sujet de la révision des mandats en cours de discussion, il a souligné que le but ne devait pas être simplement la réduction des coûts ni l’élimination d’activités ciblées mais plutôt la réallocation des ressources vers des activités prioritaires.  Le rapport du Secrétaire général sur cette question (A/60/733) suggère que l’on élimine la duplication entre le Comité et la Quatrième Commission qui ne serait plus que saisie d’un projet de résolution sur la question de l’information sur une base biennale.  Il serait opportun, a précisé le représentant, que les États Membres réexaminent la pertinence  du Comité de l’information ainsi que sa relation avec la Quatrième Commission.


M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a insisté sur le rôle central que doit jouer le DPI, en s’efforçant de promouvoir les buts de l’Organisation dans le monde entier et de s’opposer aux informations tronquées qui sont parfois diffusées.  Quant au Comité de l’information, a estimé le représentant, c’est un forum qui doit élaborer la politique d’information de l’ONU afin de surmonter les fossés entre les différentes cultures et civilisations, et tout particulièrement celui qui sépare pays développés et pays en développement.  Le représentant iranien a regretté sur ce point qu’un monopole soit exercé par quelques pays sur les moyens modernes de communication, portant ainsi préjudice aux pays en développement et dont l’image est régulièrement par les informations diffusées  à travers ces supports.  Les Nations Unies doivent prendre à cet égard les mesures nécessaires qui permettraient de surmonter la fracture numérique qui séparent ces deux groupes de pays.  Il est également nécessaire, a poursuivi le représentant iranien, de mettre les technologies de l’information et de la communication (TIC) au service du développement, en sensibilisant l’opinion publique internationale à certaines situations.  Soulignant ensuite l’importance du réseau des centres d’information des Nations Unies, le représentant s’est inquiété du fait que les restrictions budgétaires auxquelles se heurtent ces centres ne leur permettent pas de renouveler leurs moyens technologiques.  Enfin, la délégation iranienne a affirmé que la liberté d’expression doit s’accompagner d’une certaine forme de responsabilité pour éviter d’offenser certaines populations, comme en témoignent les incidents survenus au lendemain de la publication des caricatures du prophète Mahomet.


M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a convenu que l’augmentation du nombre de membres du Comité, qui a doublé, témoigne de l’intérêt très vif que témoignent les membres de l’Organisation aux travaux du Comité de l’information.  Il a estimé que désormais le DPI devait évoluer dans un contexte en constant changement.  Il doit servir de baromètre pour savoir comment les Nations Unies sont perçues par le grand public du monde entier.  Les réalisations du DPI dans le cadre de la célébration du soixantième anniversaire de l’ONU et mais aussi dans le cadre du Sommet de 2005 sont remarquables.  L´élan de septembre ne sera pas perdu. 


La Mongolie soutient aussi les efforts déployés pour mieux faire connaître les travaux de l’Assemblée générale dans le cadre de la revitalisation des travaux de cet organe, dans la mesure où elle est le principal organe délibérant et le plus représentatif. 


En tant que pays fournisseur de contingents, a ajouté le représentant, nous nous félicitons des activités visant à promouvoir l’image de Caques bleus et des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Le dialogue entre civilisations est aussi extrêmement important et nous souhaitons que les activités du DPI à l’avenir permettent de lutter contre l’intolérance.


M. SIMON PIDOUX (Suisse) a déclaré qu’après la phase ponctuelle de réorientation effectuée par le Département de l’information, il convenait maintenant de répondre aux évolutions rapides du monde des médias afin que le DPI puisse offrir à ses clients les meilleurs produits possibles.


L’expérience de régionalisation entreprise avec la création du Centre de Bruxelles a permis selon lui de créer des gains en termes de synergies, mais aussi de constater que ce modèle comportait certaines limites.  Selon le représentant, il est en effet important que les différents centres puissent baser leurs travaux sur une mission et des objectifs calibrés  Ces éléments permettront de mieux cerner les compétences respectives, de mesurer les résultats obtenus et d’opérer éventuellement les adaptations nécessaires.


Ces efforts de rationalisation doivent également s’appliquer aux travaux de ce Comité, a déclaré le représentant, qui a soutenu l’idée d’éviter qu’une même question soit examinée de façon redondante dans différentes enceintes et de réduire le nombre de rapports.  S’agissant enfin du site Internet de l’ONU, la délégation a encouragé les efforts du DPI à atteindre les objectifs de parité linguistique, sujet auquel la Suisse, pays comptant quatre langues nationales, est particulièrement favorable.


M. DANIEL CARMON (Israël) a dit apprécier les efforts de réforme du DPI, en particulier le recours intensif aux nouvelles technologies de l’information.  Il a également exprimé ses félicitations au DPI pour les résultats positifs qui ont marqué la première commémoration internationale de l’Holocauste.  Nous sommes extrêmement fiers de la manière dont le Secrétaire général adjoint et son équipe ont fait preuve de créativité lors de la préparation de cette commémoration au Siège des Nations Unies. 


Rappelant que les Nations Unies sont nées des cendres de l’Holocauste, le représentant a précisé que l’adoption de la résolution sur la commémoration de l’Holocauste par l’Assemblée générale en novembre dernier a été une première dans la mesure où l’Assemblée générale a, pour la première fois, rendu hommage officiellement aux victimes, survivants et libérateurs des camps.  Nous nous situons à un moment charnière où l’Holocauste, jusqu’ici dans les mémoires, est en train d’entrer dans l’histoire.  Par ailleurs, les activités éducatives menées dans ce contexte doivent envoyer un message universel qui est que de telles atrocités ne doivent jamais se reproduire, ou que ce soit et envers qui ce soit.


Malheureusement, a regretté le représentant, et malgré le fait que cette résolution ait été adoptée par consensus, certains États Membres véhiculent une rhétorique révisionniste et de la haine.  En particulier, le Président iranien a appelé à plusieurs reprises à la destruction d’un autre État Membre.  Nous souhaitons que les Nations Unies, à travers ses activités éducatives, fassent de leur mieux pour promouvoir le message de l’Organisation et que la communauté internationale ne tolère pas de telles déclarations.


Le représentant a par ailleurs fait part de sa préoccupation quant à la mise en œuvre des résolutions relatives au Programme d’information pour la Palestine, qui par définition, a-t-il dit, est partial.  À ce sujet, nous reconnaissons les efforts déployés par Shashi Tharoor pour que les documents émanant de DPI soient équilibrés mais nous continuons toutefois à être le seul Etat Membre qui soit ciblé.  En cette période de réforme, ce programme devrait être dicté par une approche plus neutre sur la question du Moyen-Orient qui repose sur la promotion de la paix et de la tolérance, la compréhension mutuelle et la prévention de l’incitation à la haine.


M. MARIO DE AZEVEDO CONSTANTINO (Angola) a fait observer que l’accès aux technologies de l’information et de la communication (TIC) a pendant longtemps été réservé aux pays qui avaient les moyens de se les offrir, ce qui marginalisé les peuples des pays en développement, pénalisés par manque de moyens.  Il a ensuite salué le DPI pour ses efforts en vue de rendre plus efficace le travail des centres d’information des Nations Unies à travers le monde.  Cependant, dans le contexte de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le représentant angolais a exhorté le DPI à créer un centre à Luanda, auquel le Gouvernement angolais prêterait des locaux à titre gracieux.  L’existence de ce centre serait justifiée par la nécessité de desservir cinq pays africains lusophones, dont certains ont été ravagés par des guerres, et qui ne peuvent se contenter du travail que fournit le bureau en langue portugaise du centre de Bruxelles.  Le représentant a ensuite félicité le personnel de l’unité de la radio en langue portugaise de l’ONU, particulièrement le travail accompli en Afrique, ainsi que le DPI pour les efforts qu’il a déployés en vue d’améliorer le site Internet des Nations Unies, notamment par l’introduction d’une nouvelle page pour les communiqués de presse.  Le représentant de l’Angola a d’autre part annoncé l’adoption dans  son pays d’une nouvelle loi sur la presse, qui est plus adaptée au contexte sociopolitique qui y règne.  Ainsi, la censure est désormais interdite, et plusieurs dispositions facilitent désormais l’accès à l’information, a indiqué en conclusion le représentant.


M. KOIGI WA WAMWERE (Kenya) a estimé que le Kiswahili devrait être reconnu comme une langue officielle des Nations Unies afin que l’ONU soit en mesure de transmettre son message au niveau des communautés locales. 


Le représentant a par ailleurs estimé que le DPI devait défendre les pays en développement comme le Kenya face aux médias qui ont diabolisé l’Afrique.  Malgré les accusations dans la presse internationale au sujet de prétendues menaces à la liberté de la presse au Kenya, nous réaffirmons l’engagement du pays en faveur d’une presse indépendante et variée.  Le Gouvernement kényen se refuse à censurer la presse qui de son côté ne doit pas bannir certaines personnalités politiques de ses colonnes. 


Par ailleurs, le DPI et les centres d’information doivent prévenir la diffusion de la haine ethnique et du racisme en montrant des films comme Hotel Rwanda.  De même, le DPI doit allouer davantage de ressources à des campagnes de sensibilisation mondiale au sujet de la pandémie du VIH sida, de la pauvreté grandissante, du fossé qui se creuse entre pays développés et pays en développement, les effets de la sécheresse et de la famine, les injustices nées de la mondialisation, la corruption et le néo-colonialisme.


M. SERGEI RACHKOV (Bélarus) a appuyé les efforts entrepris par le DPI en vue d’établir un dialogue et un partenariat constructifs avec les membres du Comité de l’information.  Il a souhaité que soit poursuivi l’élan ainsi imprimé à la gestion toujours plus équilibrée de l’information  à l’ONU et ce en vue de mieux faire connaître l’Organisation. 


Selon le représentant, il faudrait cependant mettre l’accent sur les activités de l’Assemblée générale et ses organes subsidiaires.  Nous considérons par ailleurs qu’il est nécessaire de renforcer le réseau des centres d’information et la composante information des différents départements, notamment au sein des opérations de maintien de la paix, a ajouté le représentant. 


Celui-ci s’est ensuite déclaré inquiet du manque d’objectivité de certaines informations diffusées par les médias concernant les Nations Unies.  À ses yeux, il est donc impératif de renforcer les partenariats avec les médias.  Enfin, à l’heure du vingtième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, le représentant a exprimé sa reconnaissance devant le travail réalisé par le DPI concernant cette tragédie.  À cet égard, il a estimé qu’il était indispensable de garantir le bon fonctionnement des pages Internet des Nations Unies à ce sujet, comme c’est déjà le cas en langue russe.


M. SANGA PANGGABEAN (Indonésie) a déclaré que les changements opérés au cours des dernières années avaient généré une plus grande efficacité notamment pour ce qui est de la fourniture d’une information ciblée, du recours intensif aux nouvelles technologies de l’information, et d’un partenariat accru avec les partenaires de la société civile.  De même, le Sommet de 2005 a amélioré de manière significative l’image des Nations Unies en tant qu’organisation tête de file des efforts visant à assurer le bien-être de l’humanité.


Malheureusement, cette perception se trouve faussée dans les pays en développement en raison du manque d’accès à l’information, a poursuivi le représentant.  Nous sommes à cet égard fortement inquiets par le fait que les centres d’information ne reçoivent pas un financement suffisant.  Les centres et les services qu’ils fournissent sont indispensables en ce qu’ils établissent un pont entre les populations et le DPI.  En fait, pour les pays en développement qui ont un accès limité à l’information et aux technologies, modifier le rôle que jouent les centres d’information serait contre-productif. 


Nous souhaitons dans ce contexte que le poste de directeur du centre d’information de Djakarta soit attribué le plus rapidement possible.  Le représentant a par ailleurs insisté sur le rôle que peut jouer le DPI pour promouvoir le dialogue des civilisations et une culture de paix.


M. MANSOOR SUHAIL (Pakistan) a réitéré l’importance que son gouvernement attache aux fonctions du Département de l’information (DPI), voix de l’Organisation, chargé de diffuser l’information la plus précise possible en provenance des Nations Unies auprès des États Membres et de la communauté internationale dans son ensemble. 


Dans ce contexte, la tâche la plus importante du DPI, aux yeux du représentant, est d’atteindre les populations des pays en développement.  Pour lui, le centre d’information des Nations Unies constitue la source principale d’informations au Pakistan.  Pour ma délégation, a-t-il dit, il serait utile de comprendre et d’apprécier à sa juste valeur l’efficacité des efforts du Centre pour toucher la société pakistanaise.  Faisant référence au rapport du Secrétaire général sur la rationalisation du réseau des centres, il a noté qu’il semble que celui d’Islamabad n’ait pas reçu l’attention qu’il méritait en ce qui concerne l’attribution d’un poste de niveau de directeur.  En outre, dans le cadre de la révision des mandats que M. Tharoor a appelée de ses vœux, nous aimerions comprendre comment le DPI a choisi d’accorder la priorité à certains mandats plutôt qu’à d’autres.


Évoquant ensuite le rapport du Secrétaire général sur la modernisation des bibliothèques, qui fournit une vue d’ensemble de la façon dont elles deviennent des acteurs vitaux dans le domaine des connaissances et le partage des ressources, la délégation a souhaité savoir comment une bibliothèque telle que Dag Hammarskjöld pourrait mettre à disposition ses immenses ressources au service d’un pays en développement comme le Pakistan.  Enfin, elle a souligné la nécessité de maintenir les moyens traditionnels d’information dans les pays en développement, dans la mesure où ils en dépendent étroitement, en particulier de la radio.


M. RAPHAEL MABOUNDOU (République du Congo) a fait part de sa satisfaction au sujet de l’usage que fait le DPI des technologies de l’information ainsi que de l’adoption d’une culture de l’évaluation renforcée grâce à un partenariat avec le Bureau des services de contrôle interne. 


Toutefois, a constaté le représentant, il existe une inégalité de traitement entre les six langues officielles des Nations Unies, notamment sur le site Internet des Nations Unies.  La politique de rationalisation des centres d’information a montré ses limites, a ajouté le représentant.  Le plan de création de pôles régionaux, dont celui mis en place à titre expérimental à Bruxelles, n’a pas donné les résultats escomptés.  Nous souhaiterions une évaluation complète de cette expérimentation avant de lancer une nouvelle stratégie de rationalisation.  Toute proposition à cet égard doit se faire en consultation avec les pays hôtes concernés et prendre en compte les spécificités géographiques, linguistiques et technologiques des régions dont ils dépendent. 


Se félicitant par ailleurs des succès remportés par le programme UNIFEED, qui permet aux producteurs des institutions des Nations Unies et ceux de la Télévision des Nations Unies d’échanger du matériel audiovisuel, il a souhaité qu’il en soit de même avec la radio des Nations Unies.  Ceci, a-t-il encore précisé, ne pourra se faire que grâce aux Centres d’information des Nations Unies.


M. EFFIONG NDEKHEDEKHE (Nigéria) a déclaré que la perception qu’a le public des activités que mènent les Nations Unies dépend largement de la manière dont le DPI s’acquitte de son mandat et dans quelle mesure il est capable de toucher tous les peuples du monde.  Tout en appréciant la rationalisation en cours du réseau des centres d’information des Nations Unies, le représentant a souligné qu’elle ne devait pas se faire aux dépens des sociétés où l’accès aux technologies est limité.  Nous souhaiterions à cet égard appuyer une augmentation des ressources budgétaires mises à disposition du DPI pour lui permettre de toucher le public le plus large possible. 


Il faut en outre, pour le Nigéria, renforcer le partenariat avec les stations de radio locales, qui demeurent selon la délégation le moyen le plus efficace de faire entendre la voix de l’Organisation dans les pays en développement.  Enfin, tout en saluant les succès du DPI dans son action pour contrer les critiques dont les Nation Unies ont été victimes, la délégation a estimé que le Département pourrait en faire beaucoup plus, notamment en promouvant davantage l’initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


M. ISMAIL ALMAABRI (Yémen) s’est félicité des diverses propositions faites dans le cadre de ce débat ainsi que de la présentation remarquable faite par M. Shashi Tharoor.  Faire entendre le message des Nations Unies est une tâche noble et nous nous félicitons qu’elle se fasse par le biais des dernières technologies de l’information. 


En ces temps difficiles marqués par les conflits, la pandémie du VIH sida, la dégradation de l’environnement, la sensibilisation de l’opinion publique est importante.  Il s’agit de diffuser les principes de tolérance, de dialogue et de respect des autres.  Il faut éviter de blasphémer les convictions religieuses des autres.  Le représentant a conclu en adhérant aux nouvelles orientations stratégiques du DPI qui devraient contribuer à mieux faire entendre la voix des Nations Unies.


M. RAM BABU DHAKAL (Népal) a déclaré qu’il appuyait les efforts du DPI pour promouvoir l’établissement d’un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication.  Il a également encouragé le Comité à renforcer la paix et la compréhension internationales pour assurer la diffusion de l’information la plus équilibrée à travers le monde.  Le représentant a également souligné la nécessité de surmonter le fossé numérique qui existe entre pays développés les pays en développement, qui font face à d’énormes difficultés dans l’accès à la révolution technologique. 


En outre, alors que les Nations Unies se sont engagées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Népal a émis l’espoir que le DPI contribuerait à ce qu’ils soient atteints.  La délégation a ensuite soutenu la présence des centres d’information des Nations Unies dans les pays en développement et demandé que des ressources additionnelles soient affectées à celui de Katmandou, qui joue un rôle important dans le sous-continent sud asiatique.


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, la République islamique d’Iran a déclaré qu’elle condamnait le génocide contre tout groupe religieux ou ethnique.  Lorsqu’on mentionne des évènements historiques horribles, il est nécessaire de les présenter de manière objective et critique de manière à éviter qu’ils ne se reproduisent, a-t-elle estimé. 


Invoquant les principes fondamentaux de la démocratie comme le droit à la libre expression et le droit à la libre croyance, le représentant a déclaré que le génocide ne devrait pas être manipulé à des fins politiques, comme c’est selon lui le cas avec Israël, qui l’utilise pour occulter ses crimes contre le peuple palestinien.  Rappelant que l’Iran n’avait jamais attaqué le moindre pays au cours des 250 dernières années, la délégation a estimé qu’un régime comme le régime israélien, qui a acquis l’arme nucléaire et a déjà perpétré des attaques par le passé, n’avait pas de légitimité pour interroger les raisons qui poussent un autre pays à développer des activités nucléaires à des fins pacifiques.


Réponses de Shashi Tharoor, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, aux questions posées par les délégations :


M. SHASHI THAROOR, abordant la question de la rationalisation du réseau des centres d’information des Nations Unies, a précisé que les centres avaient été intégrés à la Division de la communication stratégique à la suite de la restructuration de DPI selon un nouveau modèle opératif.  Les centres sont donc pleinement intégrés au processus de planification stratégique de la Division et partagent les mêmes priorités en matière de communication que l’ensemble du DPI.  Nous avons renforcé en outre le processus de consultation entre les centres et le Siège et entre les centres eux-mêmes. 


Sur la question de l’évaluation et de la transparence de la planification du budget des centres d’information, le Secrétaire général adjoint a fait part de progrès importants grâce à la mise en place de directives administratives et programmatiques, d’un modèle de travail commun, de formulaires budgétaires communs.  Tous les nouveaux Directeurs des centres reçoivent une formation au moment de leur recrutement ainsi que des critères de performance clairs.  Les centres sont donc également soumis à la « culture d’évaluation ». 


Par ailleurs, nous reconnaissons le besoin d’allouer des ressources financières adéquates aux centres pour qu’ils soient équipés des dernières technologies de l’information.  La redistribution de ressources provenant de la fermeture des centres d’information d’Europe de l’Ouest, le redéploiement de postes de directeur a permis au Département d’accroître sa présence au sein de pôles médiatiques importants de certains pays en développement.  De même, l’élimination de postes a permis à un grand nombre de ces centres de leur dépendance vis-à-vis de contributions temporaires.  Il a précisé que l’ouverture d’un centre à Luanda, en Angola, n’était malheureusement pas possible pour des questions de coûts.


Le Secrétaire général adjoint a par ailleurs indiqué que le DPI a été en mesure d’absorber le travail de communication supplémentaire induit par la création de la Commission de la consolidation de la paix et que le DPI a entrepris de développer la page Web de la Commission. Il a également mentionné de nombreux exemples de coopération entre DPKO et le DPI comme le lancement d’une campagne de sensibilisation, dans le cadre du Programme « l’ONU travaille », des pays hôtes des missions et de ceux qui fournissent des contingents.   


S’agissant de la mise en œuvre par le Département du Programme spécial d’information sur la Palestine, il a noté que le programme de formation à l’intention des journalistes palestiniens, qui se concentrera cette année sur la presse écrite, aura lieu plus tard en 2006.  De même, Le Séminaire des médias internationaux sur la paix au Moyen-Orient sera organisé, au mois de juin à Moscou, en collaboration avec le Gouvernement de la Fédération de Russie.  En organisant ce Séminaire, le Département poursuit ses efforts pour assurer un équilibre tant dans le contenu du programme que dans l’assistance, en réunissant des représentants de toutes les parties concernées.  De plus, nous utilisons ces séminaires comme un moyen de promouvoir un dialogue pour la paix.


Le Secrétaire général adjoint a dit apprécier l’appui du Gouvernement du Rwanda aux activités que le Département a menées, plus tôt au courant de ce mois, pour commémorer le douzième anniversaire du génocide rwandais.  Les manifestations ont connu un franc succès comme en témoignent les 1000 articles parus dans les médias du monde entier.  Nous avons l’intention de poursuivre le programme d’information et de sensibilisation sur « Le Rwanda et les Nations Unies », en y ajoutant d’autres activités tout au long de l’année.  Il a toutefois noté avec préoccupation la demande de la délégation du Rwanda visant à ce que le Département procède à plus de consultations dans la planification de ce programme de sensibilisation.  Il a assuré le Rwanda que son Département  mènera des consultations intensives au fur et à mesure que ce programme sera mis développé.


            Il a également dit avoir pris note des suggestions visant à ce que le DPI s’attache à la cohérence et à la clarté dans la promotion du Dialogue entre les civilisations.  Ces derniers mois, par exemple, des activités telles qu’une procession de paix, un dialogue interactif et diverses manifestations culturelles ont été menées par les centres d’information des Nations Unies à Djakarta, à Harare et à New Dehli.  Il a également précisé au sujet de l’affaire des caricatures que de rencontres avaient eu lieu le mois dernier avec les représentants d’ONG sur le rôle des médias dans ce contexte.


Notant que les délégations ont particulièrement réaffirmé leur appui soutenu au travail effectué par la Radio des Nations, Shashi Tharoor a interprété ce soutien comme un vote de confiance, et en conséquence, comme une incitation à poursuivre les  efforts pour élargir la base des partenariats ainsi que l’audience des Nations Unies.


S’agissant de la création par le Département de produits d’information en swahili, il a annoncé que, le mois prochain, le Département lancera sur le site Web de la radio une nouvelle page en swahili qui contiendra deux de nos programmes hebdomadaires actuels.  Les centres d’information des Nations Unies à Dar es-Salaam et à Nairobi mènent, en outre, de vastes activités en swahili et entretiennent des sites Web dans cette langue.


Une délégation ayant exprimé sa préoccupation face à la suppression de l’un des deux programmes de radio en bengali, il a précisé qu’en fait, les deux programmes ont été réunis en un seul.  Ainsi, nous utilisons, de la façon la plus efficace, nos ressources limitées, puisque nous sommes capables de produire un programme bien fouillé et bien écrit et de l’offrir, rapidement par le biais de l’Internet, à divers partenaires dans la région.


Un certain nombre de délégations ont également mentionné le site Web des Nations Unies et la nécessité de déployer davantage d’efforts pour assurer la parité entre les langues officielles.  Nous n’épargnons aucun effort, dans les limites de nos ressources, et le mandat que le Comité nous a confié nous permet de répondre à cette exigence.  Dans ce processus, nous approchons aussi les départements qui fournissent les contenus pour leur rappeler que ces contenus doivent, effet, pouvoir être placés sur le site dans toutes les langues officielles, a précisé Shashi Tharoor.


S’agissant des préoccupations relatives au redéploiement d’un poste P-3 du Groupe chargé du site linguistique Web arabe après qu’il fut doté d’un poste P-4, pendant le dernier exercice biennal, il a assuré que cette mesure était, en fait, de nature provisoire, et que les mesures nécessaires ont été prises  pour doter le Groupe d’un deuxième poste de la catégorie professionnelle afin de le mettre sur un pied d’égalité avec les autres groupes linguistiques.  


Quant à la suggestion concernant l’utilisation des techniques d’analyse  de l’Internet, il a informé les délégations que le DPI avait pu bénéficier des avancées technologiques disponibles sur le marché qui permettent aujourd’hui non seulement de localiser les visiteurs des  sites Web, mais aussi de savoir comment ils font pour y accéder.


Le Secrétaire général adjoint à par ailleurs dit prendre note, avec plaisir, des commentaires positifs qui ont été faits par plusieurs délégations  sur la proposition visant à changer le nom actuel de la Bibliothèque pour en faire la « Bibliothèque et le Centre de partage de connaissances Dag Hammarskjöld », en vue d’en refléter les nouvelles orientations.  Les différentes bibliothèques du réseau de documentation du système de l’ONU continueront à travailler étroitement ensemble à travers le « Comité directeur pour la modernisation et la gestion intégrée des bibliothèques de l’Organisation des Nations Unies », en vue d’identifier des approches et des méthodes de travail communes. 


Le Département de l’information se félicite d’autre part du soutien qui a été apporté aux initiatives visant à inclure un cours d’études sur les Nations Unies dans les programmes scolaires à travers le monde.  Bien que le lancement de discussions avec les Ministères de l’éduction et les autres autorités compétentes des Etats Membres sur cette question soit du ressort de l’ONU, le DPI compte poursuivre les efforts qu’il a entrepris pour mettre à la disposition du plus grand nombre ses publications et matériaux d’information visant les étudiants et les enseignants.  Cet effort continuera à se faire à travers la Section de l’action éducative du DPI.   


De nombreuses délégations ont évoqué les interactions croissantes que nous développons avec la communauté académique.  Pour nous, cette démarche offre l’opportunité d’impliquer le monde universitaire et enseignant, pour en faire un « multiplicateur », et un « catalyseur » de la dissémination de l’information, tout en étant, pour l’Organisation, une importante ressource de pensée créative et d’idées sur ce que les Nations Unies pourraient être, et peuvent devenir dans des domaines très précis.  Il s’est dit encouragé par la multiplication des citations et des références faites à la « Chronique de l’ONU », depuis que cette publication a commencé à ouvertement s’adresser à des audiences académiques.   Les articles de la « Chronique de l’ONU » sont cités notamment dans plus de cinq cents (500) pages de livres figurant dans le fichier du nouveau moteur de recherche de l’encyclopédie électronique du site Google.  Conscient du nouvel intérêt académique porté à la Chronique, nous nous proposons de « l’électroniser » pas à pas, de manière à rendre le magazine plus rapidement disponible que ne le permet sa publication traditionnelle sur papier, qui est pour le moment trimestrielle.


Le Secrétaire général adjoint s’est toutefois dit conscient que pour les nombreux auteurs d’articles qui contribuent gratuitement à la rédaction de ce magazine, la publication sur papier, qui apparaît plus durable et tangible qu’une  édition sur écran électronique, est très importante.  C’est pour cette raison que nous proposons que soit maintenue la publication sur papier des éditions en langues française et anglaise,  de la Chronique de l’ONU. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.