En cours au Siège de l'ONU

FEM/1553

LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME ACHÈVE SES TRAVAUX EN ADOPTANT DES TEXTES SUR LES FEMMES, LES PROCESSUS DE PRISE DE DÉCISIONS ET LE DÉVELOPPEMENT

16 mars 2006
Conseil economique et socialFEM/1553
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Commission de la condition de la femme

Cinquantième session

15e séance – après-midi


LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME ACHÈVE SES TRAVAUX EN ADOPTANT DES TEXTES SUR LES FEMMES, LES PROCESSUS DE PRISE DE DÉCISIONS ET LE DÉVELOPPEMENT


La Commission de la condition de la femme a, cet après-midi, engagé instamment les gouvernements et autres acteurs concernés comme la société civile et les partis politiques à veiller à ce que les femmes disposent du droit de vote et à ce qu’elles exercent ce droit sans contrainte, incitation ou coercition.  Dans ses conclusions concertées* relatives respectivement à la participation des femmes et des hommes à la prise de décisions, et à leur participation au développement, la Commission a aussi engagé gouvernements et acteurs concernés à réviser la législation en vigueur et à adopter des mesures spéciales en vue de renforcer la participation des femmes au processus de prise de décisions.


Dans un premier texte de huit pages qu’elle a adopté sans vote, la Commission s’inquiète des obstacles sérieux et persistants qui compromettent cet objectif.  Sont notamment cités: la féminisation de la pauvreté, l’impossibilité d’accéder dans des conditions d’égalité aux services de santé, à l’éducation, les conflits armés ou encore les catastrophes naturelles.  La Commission engage donc les gouvernements et entités concernés à prendre des mesures plus efficaces pour lutter contre la pauvreté des femmes, pour que les filles aient accès à l’éducation dans des conditions d’égalité, pour éliminer la ségrégation professionnelle, assurer l’accès des femmes au microcrédit ou encore pour veiller à l’égalité des chances durant les campagnes électorales.


Dans les conclusions concertées sur le renforcement de la participation des femmes au développement, également adoptées sans vote, la Commission adresse une série de demandes aux gouvernements pour qu’ils créent un environnement propice à l’égalité des sexes et à la promotion de la femme, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et du travail.


Plusieurs délégations ont commenté ces deux textes.


La représentante des États-Unis a précisé que son pays est fermement attaché à la promotion de la femme.  Ces conclusions, a-t-elle dit, reprennent le Programme d’action de Beijing que nous faisons nôtre sur la base de certains éléments entendus à savoir qu’il ne saurait constituer un texte juridiquement contraignant créant de nouvelles obligations pour les États.


Nous ne reconnaissons pas, a rappelé la représentante, l’avortement comme une méthode de planification familiale et l’expression « service de la santé de la reproduction » ne constitue pas une acceptation de l’avortement.  Notre approche vise l’abstinence pour les couples non mariés et l’utilisation constante de préservatifs pour les personnes à risque.  Les mesures prises à cet égard doivent se faire dans le respect des traditions locales.  Par ailleurs, les textes agréés aujourd’hui encouragent les gouvernements et autres entités à prendre des mesures pour garantir un travail égal à valeur égale, la représentante a souligné qu’il n’existe aucun critère international permettant de décider qu’un emploi est égal à un autre.


Pour sa part, la représentante de la Nouvelle-Zélande, au nom de l’Australie et du Canada (Groupe CANZ) s’est dite déçue du fait que ce texte ne tienne pas compte des questions de santé, d’éducation et de l’emploi dans le contexte de la participation au développement et du lien entre eux.  Les droits touchant à ces domaines sont essentiels à l’autonomisation des fillettes et des femmes, a-t-elle souligné.  Appuyant ces propos, la représentante du Japon  a regretté que ces questions n’aient pas été traitées de manière plus exhaustive.  Elle a, elle aussi, imputé cet état de fait à un problème de temps.


Le représentant de l’Égypte aurait souhaité, quant à lui, une référence explicite au statut de femme dans le territoire palestinien occupé.  Il est regrettable, a ajouté la représentante de la République arabe syrienne, de constater l’absence de toute référence aux difficultés que rencontrent les femmes vivant sous occupation étrangère à participer aux processus de prise de décisions.  L’occupation étrangère est pourtant un obstacle majeur en la matière, a renchéri le représentant du Soudan qui a mis en avant le souci de sa délégation de faire le lien entre occupation étrangère et limitation de la capacité des femmes à participer aux processus décisionnels.  Affirmant que les négociations étaient sur le point d’aboutir, il a dénoncé la « seule délégation » qui a choisi la politique de l’obstruction. 


Après ces interventions, la Commission a, concernant la future organisation de ses travaux, recommandé au Conseil économique et social de l’autoriser à examiner à compter de sa prochaine session, un thème prioritaire par session.  Pour 2007, 2008 et 2009, les thèmes choisis devraient être l’élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des petites filles; le financement de la promotion de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes; et le partage dans des conditions d’égalité, des responsabilités entre les femmes et les hommes, en particulier des soins dispensés dans le contexte du VIH/sida. 


Les moyens d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris en vertu de ces thèmes prioritaires seraient examinés par le biais de deux tables rondes consacrées, pour la première, à l’identification des principales initiatives permettant d’accélérer cette mise en œuvre, et pour la seconde, au renforcement des capacités concernant la prise en compte des spécificités.  Les thèmes prioritaires feraient également l’objet d’un débat qui donnerait lieu à un document final présenté sous la forme de conclusions concertées devant identifier aussi bien les lacunes que les défis à relever.  Un dialogue interactif serait aussi organisé dont les résultats prendraient la forme d’un résumé du Président, établi en consultation avec les groupes régionaux.  L’ordre du jour provisoire de la prochaine session a également été adopté aujourd’hui. **


Le programme de travail « novateur », a été salué par la Présidente de la Commission, Carmen María Gallardo Hernández du Salvador.  Elle a souligné que la Commission a tenu ses travaux à un moment historique, en invoquant l’adoption hier par l’Assemblée générale de la résolution établissant le Conseil des droits de l’homme qui doit remplacer la Commission du même nom.  Elle a appelé la Commission à redoubler les efforts pour assurer l’égalité entre les sexes, en renforçant notamment le rôle de son Groupe de travail chargé des communications. 


La Commission a d’ailleurs élu trois membres de ce Groupe de travail.  Il s’agit de Jiakun Guo de la Chine; de Jennifer Feller du Mexique; et de Janne Jokinen de la Finlande.  À sa prochaine session, elle élira les représentants des autres groupes régionaux à savoir, le Groupe des États d’Afrique et celui des États d’Europe orientale.


La Commission a ainsi achevé sa cinquantième session qui était placée sous  le thème de la participation des femmes au développement et leur participation à tous les niveaux de prise de décisions.  Le débat général et tables rondes ont permis d’entendre de nombreux ministres, représentants d’institutions spécialisées, experts des questions de parité et représentants d’organisations non gouvernementales qui ont identifié les meilleures pratiques et les obstacles à la création d’un environnement propice à l’égalité, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et du travail.


La Commission a été établie en juin 1946 pour formuler des recommandations au Conseil économique et social afin de promouvoir les droits des femmes dans les domaines politique, économique, civil, social et culturel.


*E/CN.6/2006/L.9 et E/CN.6/2006/L.10

**E/CN.6/2006/L.8 et E/CN.6/2006/L.7


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.