LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME CÉLÈBRE SON SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE
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Commission de la condition de la femme
Table ronde – après-midi
LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME CÉLÈBRE SON SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE
Les participants à la table ronde réitèrent
l’importance de son rôle dans l’avancement social des femmes
« Au cours des 60 dernières années, la Commission de la condition de la femme a joué un rôle crucial en faveur du développement social des femmes et de l’amélioration de leurs conditions de vie partout dans le monde, tant au niveau national qu’au niveau international. » C’est par ces mots que le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a salué, cet après-midi, les travaux de la Commission.
Les participants à la table ronde organisée par le Bureau de la Commission de la condition de la femme s’étaient réunis pour célébrer le soixantième anniversaire de cet organe, fondé en 1946 par le Conseil économique et social (ECOSOC), en vue d’inclure la promotion des droits des femmes dans le domaine des droits civils. Kofi Annan a qualifié la Commission de catalyseur de la promotion de l’égalité entre les sexes. « En impliquant de manière novatrice et solidaire la société civile et les Nations Unies, a-t-il dit, la Commission a contribué à la mise en place d’un authentique forum où les femmes peuvent se réunir, partager leurs expériences et consolider les réseaux indispensables pour relever les défis auxquels ce groupe vulnérable continue d’être confronté ».
Saluant le rôle unique des Nations Unies dans la promotion de l’égalité des genres, la Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa, a, quant à elle, estimé que cette réunion offrait l’opportunité de discuter des différents progrès accomplis sous l’égide de la Commission, notamment dans les domaines du développement, de la paix et de la sécurité. Replaçant les différents acquis de la Commission de la condition de la femme dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, elle a rappelé que, depuis sa création, la Commission avait œuvré sans relâche à l’intégration de la question sexospécifique dans tous les domaines d’activités de l’ONU.
Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Ali Hachani, a également salué la portée de l’action de la Commission, un organe, a-t-il déclaré, qui n’a eu de cesse de faire connaître depuis 60 ans les travaux du Conseil en matière de droits des femmes auprès des différentes instances intergouvernementales et autres entités rattachées au système des Nations Unies. M. Hachani a en outre demandé à la Commission de poursuivre ses efforts pour garantir l’application du Programme d’action de Beijing à l’échelle des pays, d’évaluer les progrès réalisés à cette fin et de formuler des recommandations pour faciliter cette entreprise.
« Au cours de son histoire, la Commission de la condition de la femme a progressivement mis l’accent sur la nécessité de renforcer la parité entre les sexes et l’autonomisation des femmes pour réaliser les objectifs de paix et de sécurité durable partout dans le monde », a affirmé de son côté la Présidente de la Commission, Mme Carmen Maria Gallardo Hernandes. Cette dernière a jugé que le principal défi de la Commission, et de la communauté internationale dans son ensemble, était de parvenir à mettre pleinement en œuvre les recommandations et trains de mesures déjà convenus. Sur ce dernier point, les participants, en particulier les représentants de délégations, ont noté que la persistance des difficultés identifiées depuis des décennies continuait de faire obstacle, dans les faits, à l’essor des femmes.
Certains pays ont ainsi noté qu’en dépit des progrès réalisés au plan de la participation des femmes aux processus de décision politique et de leur accès aux sphères non traditionnelles du travail, la promotion de l’égalité des chances, comme la mise en place de mesures concrètes de conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée, se heurtaient toujours aux stéréotypes sexistes. La situation préoccupante des femmes migrantes ou de celles vivant dans des pays en conflit, donnent en outre lieu à des manifestations nouvelles de la violence à leur encontre, ont reconnu les intervenants. C’est en ce sens qu’il a été recommandé à la Commission d’intensifier ses efforts pour traduire les objectifs définis notamment dans le cadre des principales conventions, le Programme d’action de Beijing et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), en changements réels. La représentante de l’Union européenne a, par exemple, souhaité que la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité ne s’applique pas uniquement aux problématiques liées au maintien de la paix. « La perspective sexospécifique dessinée par cette directive devrait être élargie aux cadres conceptuels et d’action en vigueur dans le domaine des migrations internationales », a jugé Mme Kirsti Lintonen, de la Finlande.
Les participants sont aussi tombés d’accord sur la nécessité vitale d’associer les hommes et les garçons aux campagnes de sensibilisation au bien-fondé de l’égalité entre les sexes. Là encore, les intervenants ont demandé à la Commission de jouer un rôle accru pour éveiller les consciences, et ce, en tenant compte des spécificités culturelles de chaque pays et à l’intérieur de chaque pays et de chaque région. D’autres ont par ailleurs affirmé qu’il était temps que la communauté internationale se saisissent de mesures distinctives visant à punir les auteurs de crimes fondés sur le sexe et, au-delà, d’établir des mesures préventives de ces délits.
La délégation de l’Afrique du Sud a souligné la nécessité de voir le système des Nations Unies appuyer davantage les pays en développement. « Alors que ces pays prennent des mesures qui bouleversent leurs modes de vie, a lancé M. Dumisani Shadrack Kumalo, l’ONU devrait renforcer la coopération internationale en consolidant les partenariats mondiaux dévolus à l’assistance technique dans des domaines aussi essentiels que la santé, l’éducation ou l’emploi ». Éliminer les disparités entre les sexes, voilà le minimum que sont en droit d’attendre les femmes de 60 ans après la création de la Commission de la condition de la femme, a-t-il ajouté.
Les représentants d’entités de l’ONU ont pris la parole pour rappeler leurs priorités et encourager la Commission à aller plus loin dans l’engagement politique des gouvernements à la cause de l’égalité entre les sexes.
La Vice-Présidente du Comité exécutif de l’Union interparlementaire, Mme Margreth Mensah-Williams, de la Namibie, a ainsi estimé que la Commission devait réfléchir aux moyens à mettre sur pied pour intensifier l’impact de ses travaux, en particulier au niveau national. À ses yeux, la participation accrue des parlements au sein des Nations Unies –et en premier lieu de la Commission de la condition de la femme– devrait permettre de concrétiser dans des délais plus rapides les accords internationaux pertinents. C’est pourquoi, a-t-elle préconisé, les rapports et résolutions de la Commission devraient être débattus par les institutions parlementaires des États Membres. La représentante a rappelé que c’était à cette fin que l’Union interparlementaire avait, en collaboration avec la Division de la promotion de la femme, mis en place un calendrier d’événements parlementaires parallèles à la tenue de chaque conférence d’examen du Programme d’action de Beijing.
Pour sa part, le Secrétaire général adjoint au Département des opérations de maintien de la paix, M. Jean-Marie Guéhenno, a noté que depuis l’adoption en 2000 de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, il était désormais admis que la dimension sexospécifique devait être intégrée à tous les niveaux d’action des services du Département. Indiquant que le Département avait installé des bureaux dans ses missions pour coordonner l’application des dispositions figurant dans la résolution 1325, M. Guéhenno a précisé qu’il était essentiel que cet effort soit, à présent, appuyé par l’établissement de nouveaux partenariats stratégiques. Dans les situations post-conflit notamment, une approche globale doit être privilégiée en vue de renforcer les liens entre la Commission de la condition de la femme et le Département, a-t-il encore dit. Le représentant a expliqué que telles initiatives pourraient avoir des effets positifs sur le taux et le degré de participation des femmes aux processus électoraux dans les pays en reconstruction, ou encore sur le déploiement de celles-ci dans les opérations de maintien de la paix, en qualité de personnel civil ou militaire.
La représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Mme Rima Salah, a plaidé pour inscrire la cause des jeunes filles à l’ordre du jour international relatif aux droits des femmes. Elle a souhaité que la voix de ce groupe particulièrement vulnérable soit davantage entendue au cours des travaux de la Commission. Il est important, a dit Mme Salah, de pousser plus loin la coopération annuelle entre l’UNICEF et la Commission de la condition de la femme, en se basant notamment sur des données plus détaillées fournies à la fois par les États et les organisations non gouvernementales. Elle a réaffirmé l’importance du rôle de la Commission dans le cadre de la réalisation des droits de la femme et des jeunes filles et, au-delà, des Objectifs du Millénaire pour le développement.
Mme Jackie Shapiro, la Présidente du Comité des ONG sur la condition de la femme, a, quant à elle, fait savoir qu’au cours des sessions du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, les ONG avaient contribué progressivement à mettre en lumière la situation particulière des femmes âgées, un groupe qui était jusqu’alors laissé pour compte par les conventions pertinentes.
Elle s’est finalement fait l’écho des participants à cette table ronde en souhaitant que les travaux futurs du Comité, en collaboration avec la Commission de la condition de la femme et la Division de la promotion de la femme bénéficient de l’aide financière et de la volonté politique des pays pour pouvoir répondre aux nouveaux défis en matière de droit des femmes présentant un caractère d’urgence.
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