QU’EST-CE QUE VOUS POUVEZ FOURNIR ET QUAND? DEMANDE MARK MALLOCH BROWN, EN EXPRIMANT L’INTENTION DE L’ONU D’OBTENIR DANS 10 JOURS 3 500 HOMMES POUR UN PREMIER RENFORCEMENT DE LA FORCE AU LIBAN
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QU’EST-CE QUE VOUS POUVEZ FOURNIR ET QUAND? DEMANDE MARK MALLOCH BROWN, EN EXPRIMANT L’INTENTION DE L’ONU D’OBTENIR DANS 10 JOURS 3 500 HOMMES POUR UN PREMIER RENFORCEMENT DE LA FORCE AU LIBAN
On trouvera ci-après le texte intégral du discours du Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Mark Malloch Brown, à la réunion des pays fournissant des contingents qui s’est tenue à New York, le 17 août 2006:
Je vous remercie d’avoir répondu si rapidement à l’appel. Je sais que vous êtes ici parce que vous vous sentez concernés par les pertes de vies humaines et les destructions au Liban et en Israël et parce que vous partagez notre volonté de voir ce conflit trouver une issue globale et durable.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité, adoptée la semaine dernière –qui a été acceptée par toutes les parties au conflit–, a finalement donné à la communauté internationale une base à partir de laquelle résoudre la crise.
Au moment où nous nous réunissons, la cessation des hostilités à laquelle appelait la résolution continue d’être observée. Mais la situation sur le terrain est précaire. Nous devons tous agir dans la plus grande urgence pour transformer la cessation actuelle des hostilités en un cessez-le-feu durable.
Je sais que vous avez tous des questions auxquelles nous devons chercher à répondre aujourd’hui, concernant à la fois le concept d’opérations et les règles d’engagement. Aujourd’hui, c’est notre tour de vous donner des réponses, mais j’espère que, sinon aujourd’hui, du moins dans les prochains jours, ce sera votre tour de répondre à nos questions: Qu’est-ce que vous pouvez fournir, et quand?
On a aussi parlé des différents rôles que les pays pourraient jouer. À notre avis, c’est son caractère authentiquement multilatéral qui conférera sa légitimité à la Force. Nous espérons donc pouvoir réunir à la fois un noyau de grands contributeurs reflétant ce caractère multilatéral, mais aussi d’autres contributeurs qui pourront combler des besoins spécifiques. Nous souhaitons également que les grands contributeurs soient bien représentés dans la composition du quartier général de la Force.
Des nombreuses tâches qui attendent la communauté internationale au Liban –et l’ONU aide déjà le Gouvernement libanais dans des domaines allant de l’assistance humanitaire aux premières actions de relèvement et de reconstruction à long terme–, aucune n’est plus urgente ni plus indispensable à la préservation de la paix que le déploiement, de concert avec l’armée libanaise et en soutien à celle-ci, d’une Force intérimaire des Nations Unies au Liban plus nombreuse et plus robuste.
Comme l’a déclaré hier le Premier Ministre Siniora dans son discours à la nation, le Liban veut « un État fort et une armée forte. Il n’y aura au Liban aucune terre interdite à l’armée. Il n’y aura pas d’autres armes que celles de l’armée ».
Le déploiement rapide de cette FINUL développée et renforcée permettra au Premier Ministre Siniora de respecter cet engagement et aux Israéliens de se retirer parallèlement au déploiement des forces armées libanaises. En fait, les forces israéliennes se sont aujourd’hui retirées de trois secteurs.
Les réunions tripartites historiques de cette semaine ont montré la détermination des deux camps à remplir leurs obligations à cet égard le plus vite possible, mais les deux camps auront besoin de l’aide de la FINUL pour y parvenir.
Le renforcement rapide de la FINUL est donc la clef d’une réaffirmation historique de la souveraineté du Liban sur son Sud. Et par-dessus tout, ce renforcement est indispensable si l’on veut créer les conditions du processus politique élargi qui seul pourra déboucher sur un cessez-le-feu permanent.
Comme la résolution du Conseil de sécurité le reconnaît, et comme la présentation d’aujourd’hui le montrera, nous envisageons une Force solide, robuste, bien équipée et habilitée à prendre toutes les mesures nécessaires, pour appuyer l’armée libanaise dans son travail humanitaire, éviter une reprise des hostilités et établir, entre la Ligne bleue et le Litani, une zone exempte de forces armées, de matériel et d’armes, à l’exception de ceux du Gouvernement libanais et de la FINUL. De même, la Force aidera, « sur sa demande, le Gouvernement libanais […] à sécuriser ses frontières et les autres points d’entrée de manière à empêcher l’entrée au Liban […] d’armes ou de matériel connexe ».
Le projet de règles d’engagement autorise la FINUL à recourir à la force pour veiller à ce que son théâtre d’opérations ne soit pas utilisé pour des activités hostiles, pour résister aux tentatives visant à l’empêcher de s’acquitter du mandat que lui ont confié les résolutions 425 et 1701 du Conseil de sécurité, et pour aider, sur sa demande, le Gouvernement libanais à sécuriser ses frontières et les autres points d’entrée de manière à empêcher l’entrée au Liban sans son consentement de troupes étrangères, d’armes ou de matériel connexe.
Alors oui, il s’agira d’une Force robuste, mais non d’une Force offensive. Elle aura pour mission de maintenir la paix jusqu’à ce qu’une solution politique durable soit trouvée. En effet, le règlement de ce conflit et de beaucoup des problèmes plus généraux de la région, passe par une solution non pas militaire, mais politique. C’est ce que reconnaît clairement la résolution dans son ensemble; c’est aussi la raison pour laquelle le Secrétaire général envoie dès aujourd’hui une équipe au Liban et en Israël pour voir comment mettre en œuvre toutes ses dispositions, et pourquoi il prévoit de se rendre lui-même dans la région à un stade ultérieur.
Il importe au plus haut point que les parties au conflit comprennent ceci: certes, la communauté internationale les aidera à appliquer cette résolution, mais elles-mêmes –les parties– doivent non seulement à leurs peuples mais aussi à nos soldats à nous qui risquent leur vie pour la cause de la paix, de trouver une solution politique qui offre à Israël la sécurité et au Liban la paix et la souveraineté. Tel est l’engagement que les parties se doivent de prendre envers nos Casques bleus.
La réunion d’aujourd’hui est essentielle pour l’avènement d’une paix stable et durable. Pour que l’espoir devienne réalité, il ne suffira pas que les parties au conflit fassent preuve de courage et de vision; il faudra également l’engagement et le soutien concrets de la communauté internationale.
Le nombre d’États Membres qui se sont dits intéressés à mettre des contingents à la disposition de la nouvelle FINUL est un motif d’encouragement pour le Secrétaire général. Il nous faut maintenant transformer ces promesses en engagements fermes, et ces engagements fermes en un rapide déploiement sur le terrain. Tout retard fait naître le risque d’une reprise des combats.
Nous avons l’espoir et la ferme intention de déployer, dans les 10 jours à venir, un détachement précurseur d’au moins 3 500 hommes qui viendront renforcer la FINUL –actuellement forte de 2 000 hommes– puis de porter sa capacité à 15 000 hommes, ainsi que la résolution 1701 du Conseil de sécurité l’y autorise.
Il s’agit là d’une entreprise considérable, exigeante et complexe. Normalement, un déploiement de ce genre demande de nombreux mois. Mais, vu l’importance de l’enjeu, nous avons décidé de déroger exceptionnellement à un grand nombre de nos procédures normales afin de réduire au minimum la bureaucratie et de pouvoir déployer nos contingents sur le terrain le plus vite possible.
Mais nous n’y réussirons pas tout seuls. L’Organisation des Nations Unies –comme toujours, et a fortiori quand il s’agit de déployer des contingents, l’ONU ne vaut que ce que valent les États qui la composent. Je n’ignore pas les inquiétudes qu’ont beaucoup d’entre vous quant aux modalités précises de fonctionnement de la Force. La présente réunion a pour but de répondre à ces inquiétudes et, ce faisant, de vous encourager à devenir nos partenaires dans cette mission.
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