En cours au Siège de l'ONU

DEV/2602

LA RÉUNION ONU-UIP INSISTE SUR L’IMPORTANCE D’ACQUÉRIR UNE CULTURE DE PRÉVENTION EN MATIÈRE DE CONFLITS

13/11/2006
Communiqué de presseDEV/2602
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Audition parlementaire conjointe ONU-UIP

Prévention des conflits et consolidation de la paix

matin


LA RÉUNION ONU-UIP INSISTE SUR L’IMPORTANCE D’ACQUÉRIR UNE CULTURE DE PRÉVENTION EN MATIÈRE DE CONFLITS


Elle souligne également le rôle unique des parlementaires dans la prévention des conflits armés


Les conflits ne sont pas inévitables et avec une volonté politique et un soutien matériel, il est possible de désamorcer les tensions et d’épargner la vie de victimes, a affirmé Pier Ferdinando Casini, Président de l’Union interparlementaire, à l’occasion de l’ouverture, ce matin, au Siège de l’ONU à New York, de l’audition parlementaire conjointe de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union interparlementaire (UIP).


Cette réunion annuelle, qui se tient les 13 et 14 novembre, est consacrée, cette année, au thème « Prévention des conflits et consolidation de la paix: renforcement du rôle essentiel des Nations Unies ».  Comme chaque année, cette audition permet aux parlementaires membres de leur délégation nationale de dialoguer avec les dirigeants des Nations Unies, des représentants diplomatiques et des chercheurs et universitaires de premier plan.


Reconnaissant les efforts de l’ONU en matière de prévention des conflits et de consolidation de la paix, M. Casini s’est notamment félicité de la récente création de la Commission de la consolidation de la paix, du Conseil des droits de l’homme et du Fonds pour la démocratie.  Il a toutefois estimé que les Nations Unies ne pouvaient agir seules et que les parlementaires et autres dirigeants politiques qui sont à l’écoute des populations étaient dans la meilleure position pour leur fournir un appui.  Il a affirmé que la coopération croissante entre l’ONU et l’UIP pouvait contribuer à améliorer les activités opérationnelles et faciliter des solutions pacifiques.


Par la voix de Mark Malloch Brown, Vice-Secrétaire général de l’ONU, le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a rappelé qu’un des objectifs principaux de son mandat était de passer d’une culture réactive à une culture préventive en matière de conflits.  Il a constaté que la culture de prévention commençait à s’implanter aux Nations Unies, insistant particulièrement sur la mise en place, cette année, de la Commission de consolidation de la paix.  M. Annan a, en outre, estimé que l’appropriation nationale, et donc le rôle des parlements, était essentielle pour la prévention et le règlement des conflits et a exprimé l’engagement de l’Organisation dans le renforcement de sa coopération avec les parlements en faveur de la consolidation de la paix.


Parlant également en son propre nom, le Vice-Secrétaire général a salué la contribution importante du Secrétaire général pour sortir les pays de la guerre, rappelant notamment que M. Annan avait, le premier, mis l’accent sur les liens qui existent entre la paix, la sécurité et le développement et sur le rôle primordial que jouaient les questions de droits de l’homme dans la réalisation de la sécurité et du développement.


Pour sa part, la Présidente de l’Assemblée générale, Haya Rashed Al-Khalifa a rappelé que, lors du Sommet mondial de 2005, les dirigeants présents à cette occasion avaient décidé de renforcer la coopération entre l’ONU et les parlements nationaux dans tous les domaines de travail.  S’agissant de la prévention des conflits, elle a particulièrement insisté sur la plus grande reconnaissance du rôle des femmes dans ce domaine, notant l’importance de l’adoption, par le Conseil de sécurité en 2000, de la résolution 1325 relative aux femmes, à la paix et à la sécurité.  La participation des femmes est aussi essentielle pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle poursuivi, invitant les parlementaires à redoubler d’efforts et à utiliser les outils à leur disposition pour encourager l’incorporation des questions relatives aux femmes dans leurs secteurs d’activité et pour faciliter l’accès des femmes aux postes électifs.


Suivant les discours d’ouverture, les parlementaires ont participé à la première de quatre sessions dédiées à la question de la prévention des conflits prévues pour aujourd’hui et demain.  Celle-ci a fait ressortir l’importance de passer d’une culture de réaction à une culture de prévention, ainsi que de la participation des femmes, tout en insistant sur la contribution des parlementaires afin de mieux coordonner les efforts des Nations Unies au niveau national.


Entamant le débat, M. Bayo Ojo, Ministre de la justice du Nigéria, a cité le cas de la péninsule de Bakassi dont l’appartenance a fait l’objet d’un différend entre le Cameroun et le Nigéria.  Il a indiqué que le règlement de cette dispute pouvait fournir de précieuses leçons en matière de prévention de conflit.  Rappelant que la Cour internationale de Justice avait, en 2002, déclaré la souveraineté du Cameroun sur ce territoire, il a souligné la contribution du Secrétaire général des Nations Unies dans la création de la Commission mixte Cameroun-Nigéria chargée de superviser l’application pacifique de la décision du tribunal.  Il a noté qu’après avoir siégé pendant quatre ans, la Commission a contribué à la conclusion d’un accord entre les deux pays, le 2 juin 2006.  Grâce à un engagement politique ferme, a-t-il affirmé, les conflits armés peuvent être évités.  Il a également affirmé que l’ONU et la communauté internationale devaient travailler activement pour faciliter ce genre de dialogues.


Notant la pertinence du dernier rapport du Secrétaire général sur la prévention des conflits*, Angela Kane, Sous-Secrétaire générale aux affaires politiques, a déclaré que ce document contenait un grand nombre d’idées qui devaient encore être traduites en action.  Nous comptons sur votre contribution pour ce faire, a-t-elle lancé aux parlementaires.  Elle a, par ailleurs, estimé qu’il fallait renforcer les mécanismes qui encouragent la paix comme les droits de l’homme, les droits humanitaires et le concept de la responsabilité de protéger.  Au niveau national, il faut également renforcer la gouvernance, l’état de droit et la tenue d’élections régulières et participatives, a-t-elle ajouté, en soulignant le rôle unique des parlementaires dans ce sens.  Enfin, elle a plaidé pour que des ressources supplémentaires et fiables soient consacrées à la question de la prévention des conflits.


Mme Elizabeth Rehn, ancienne Secrétaire générale adjointe et Rapporteure spéciale sur la situation des droits de l’homme en Bosnie-Herzégovine, a, quant à elle, mis l’accent sur le rôle des femmes dans la prévention et la résolution des conflits.  Elle a fait remarquer que la brutalité à l’égard des civils se manifestait essentiellement à l’égard des groupes les plus vulnérables, particulièrement les femmes et les filles.  Se disant encouragée par l’adoption de la résolution 1325, elle a jugé indispensable de faire participer les femmes au processus de paix ainsi qu’à celui politique dans son ensemble.  Les parlementaires ont les pouvoirs nécessaires pour faire évoluer cette participation, a-t-elle conclu.


Plusieurs parlementaires ont convenu, par la suite, de l’importance d’encourager la participation des femmes à la résolution et à la prévention des conflits.  Ils ont, par ailleurs, attiré l’attention sur le rôle qu’ils sont appelés à jouer en tant que représentants du peuple, dans l’écoute des populations victimes des conflits et le règlement de ces conflits.  Ils ont également noté l’importance de l’UIP dans l’engagement des parlementaires au niveau international et se sont félicités du partenariat de cette organisation avec les Nations Unies.


* Ce document est publié sous la cote A/60/891.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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