POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU: 9 FÉVRIER 2006
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POINT DE PRESSE QUOTIDIEN DU BUREAU DU PORTE-PAROLE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU: 9 FÉVRIER 2006
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous, les principaux points développés par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan:
Commentaires du Secrétaire général à la presse
Interrogé ce matin par la presse au sujet de la publication récente par plusieurs organes de presse des caricatures du prophète Mahomet, le Secrétaire général, tout en défendant la liberté d’expression, a aussi souligné la nécessité de faire preuve de responsabilité et de discernement dans le contexte actuel. En même temps, Kofi Annan a condamné de nouveau les attaques perpétrées contre des civils innocents, qu’il a qualifiées d’inacceptables.
Il a par ailleurs évoqué son déplacement lundi prochain à Washington, ainsi que sa rencontre, prévue cet après-midi, avec la Ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Livni, qui devait porter sur les récentes élections palestiniennes.
S’agissant du Darfour, le Secrétaire général a indiqué que la future opération de maintien de la paix dans cette région serait d’une autre nature que celle qui y est actuellement déployée et dirigée par l’Union africaine. Selon M. Annan, elle couvrira l’ensemble du territoire grâce à des véhicules blindés de transport de troupes et des jeeps et sera appuyée par des moyens aériens tactiques capables d’intervenir en cas d’appel à l’aide – et non à l’issue des hostilités. Une telle force militaire, a-t-il poursuivi, sera en mesure de faire comprendre aux milices et aux individus responsables de violations son omniprésence et sa capacité d’intervention. Mais si la communauté internationale veut faire cesser le carnage au Darfour, une telle force exigera l’implication d’États Membres disposant de troupes particulièrement bien entraînées et équipées, a prévenu le Secrétaire général, soulignant qu’il ne serait pas possible de s’en remettre seulement aux contingents des pays du tiers-monde.
Conseil de sécurité
Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis ce matin en séance privée avec les pays contributeurs de troupes à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) avant de tenir des consultations à huis clos sur la même question. Par ailleurs, dans le cadre du point quotidien sur les travaux du Secrétariat, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Hédi Annabi, a évoqué la tenue des élections en Haïti, au sujet desquelles une déclaration présidentielle a ensuite été adoptée.
Haïti
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) indique qu’environ 15% des bulletins de vote sont parvenus jusqu’à présent au centre de décompte de Port-au-Prince. Le reste des ballots, qui se trouve encore dans les centres locaux de l’île, sera rapidement acheminé dans la capitale. Le Conseil électoral provisoire d’Haïti a annoncé que certains des résultats seront affichés aujourd’hui à 18 heures, heure locale, mais que les résultats définitifs ne seront pas connus avant vendredi soir ou samedi matin.
Côte d’Ivoire
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ont indiqué aujourd’hui que les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG) ont repris la distribution de vivres dans la localité ivoirienne de Guiglo, située dans l’ouest du pays. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et ses partenaires ont distribué environ 300 tonnes de nourriture aux habitants de la ville, qui a été le théâtre d’affrontements en janvier dernier. L’assistance dans la région avait été suspendue à la suite des attaques perpétrées contre les organismes des Nations Unies et les ONG. Une aide alimentaire a été notamment apportée à des enfants, regroupés dans un centre, souffrants de malnutrition, ainsi qu’à 13 000 personnes déplacées et à des réfugiés hébergés dans deux camps situés dans les environs. De son côté, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d’Ivoire, Pierre Schori, a inauguré aujourd’hui un séminaire de trois jours auquel ont pris part les dirigeants de toutes les factions en vue de parvenir à un accord global sur les prochaines étapes du processus de paix.
Moyen-Orient
Dans un rapport rendu public aujourd’hui, le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, affirme que le mur de séparation construit par Israël a un impact négatif sur l’économie palestinienne, portant tout particulièrement préjudice aux communautés établies à l’est du tracé. La plupart des zones rurales de la Cisjordanie ont souffert d’un isolement grandissant depuis 2000, souligne le rapport, qui précise que l’agriculture et l’élevage ont permis d’en atténuer les effets. Il es de même avec la reprise du travail par les femmes désireuses de compenser la perte de revenus de leurs maris. Le rapport recommande de renforcer au plus vite les infrastructures locales et de faciliter l’accès aux marchés et à l’emploi.
Kosovo
La Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) exhortent les personnes déplacées issues des communautés rom et ashkali à quitter les camps pollués au plomb pour les sites plus sûrs que la Mission leur a offert. La MINUK affirme que la seule solution à ce problème est de les envoyer dans le camp d’Osterode, qui a été nettoyé par son personnel sur la recommandation d’ingénieurs écologues américains.
Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)
Aujourd’hui s’est conclue à Dubaï la neuvième session extraordinaire du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), qui a appelé à un renforcement rapide et général des économies d’énergie dans les bâtiments, les usines et les véhicules. Ces changements sont nécessaires si la communauté internationale veut surmonter sa dépendance aux hydrocarbures.
Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) indique que cinq pays d’Afrique centrale, ainsi que la Fédération de Russie et l’Azerbaïdjan, sont parvenus à un accord lors d’une réunion ministérielle qui s’est tenue à Tashkent, en Ouzbékistan, pour ouvrir un centre régional à Almaty, au Kazakhstan, qui permettra de coordonner la lutte contre le trafic illicite des drogues.
Conférence de presse jeudi 10 février
Invité demain du point de presse, le Directeur de la Division de l'action interinstitutions en faveur des personnes déplacées, Dennis McNamara, évoquera la nécessité de mettre fin à la situation de ces personnes, qui sont aujourd’hui plus de 23 millions dans le monde.
Invité du point de presse
A la suite du Porte-Parole, M. Dumisani Kumalo (Afrique du Sud), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a également tenu un point de presse sur la réforme de la gestion au sein du Secrétariat ainsi que sur les consultations actuelles relatives au futur Conseil des droits de l’homme. S’agissant du premier point, le représentant a d’abord observé que les prochains mois allaient être intenses. Le « Groupe des 77 et la Chine », a-t-il poursuivi, soutient la mise en œuvre et le respect des principes de transparence et de responsabilité redditionnelle, non seulement par toutes les composantes du système des Nations Unies mais aussi par l’ensemble des États Membres. L’objectif de cette réforme est de permettre à l’Organisation de mener efficacement son mandat, a rappelé l’intervenant qui a par ailleurs insisté sur le rôle important que doit jouer l’Assemblée générale dans ce processus. Répondant à cet effet à un journaliste, qui voulait savoir si le G-77 ne cherchait pas à ralentir le processus de suspension de hauts fonctionnaires de l’Organisation soupçonnés de corruption, le représentant sud-africain a observé que n’importe quelle forme de corruption au sein du Secrétariat allait à l’encontre des intérêts des pays en développement. Nous sommes en désaccord avec cette tendance de certains fonctionnaires de haut rang qui préfèrent informer la presse de ce qui se passe à l’ONU plutôt que d’informer d’abord les États Membres. Nous ne sommes pas contre la suspension ou le licenciement de fonctionnaires qui ont violé la loi, mais en tant qu’États Membres nous souhaitons en être informés.
À une question sur l’évolution des discussions sur le Conseil des droits de l’homme, le représentant a noté que trois questions étaient toujours en suspens : la taille de l’organe – certains proposant de 42 à 48 sièges, d’autres 53 –, les modalités d’élection de ses membres, et enfin la nature du mandat du nouveau Conseil. S’agissant des délais d’établissement, il a noté que le Président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson (Suède), engagé dans des consultations bilatérales soutenues, souhaitait que le Conseil voit le jour d’ici le mois prochain, peu avant l’ouverture des travaux de l’actuelle Commission des droits de l’homme. Enfin, interpellé sur le silence de l’Afrique du Sud, dont certaines entreprises ont été épinglées par la Commission Volcker sur le programme « Pétrole contre nourriture », M. Kumalo a indiqué que son pays avait lancé une enquête parlementaire sur cette question, et qu’elle était toujours en cours.
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