DEVENUE L’UNE DES ZONES DE CONFLIT LES PLUS MEURTRIÈRES AU MONDE, L’IRAQ DOIT RÉALISER AU PLUS VITE LA RÉCONCILIATION NATIONALE, ESTIMENT LES MEMBRES DU CONSEIL
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Conseil de sécurité
5523e séance – matin
DEVENUE L’UNE DES ZONES DE CONFLIT LES PLUS MEURTRIÈRES AU MONDE, L’IRAQ DOIT RÉALISER AU PLUS VITE LA RÉCONCILIATION NATIONALE, ESTIMENT LES MEMBRES DU CONSEIL
L’apaisement des tensions communautaires est une condition préalable au rétablissement de la sécurité
L’Iraq se trouve à la croisée des chemins, ont estimé ce matin les membres du Conseil, gravement préoccupés par l’extrême violence qui sévit dans le pays, mais encouragés par les mesures prises conjointement par le Gouvernement iraquien et la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI) pour y remédier.
Présentant le rapport du Secrétaire général, le Représentant spécial pour l’Iraq, Ashraf Qazi, a indiqué que le défi le plus important que doivent maintenant relever les autorités iraquiennes est de répondre aux aspirations et aux besoins de l’ensemble de leurs citoyens. Les Iraquiens, a-t-il ajouté, ont tous les droits d’attendre de leurs dirigeants constitutionnellement élus qu’ils œuvrent au plus vite à la réalisation d’un Iraq pacifique, démocratique et prospère.
Pour y parvenir, il est indispensable de faciliter la réconciliation nationale à l’heure où le pays est déchiré par le sectarisme et les violences interconfessionnelles. À cet égard, le Plan proposé en juin dernier par le Premier Ministre iraquien al-Maliki identifie les principaux problèmes exigeant une action efficace. Intégrée à ce Plan, l’Initiative de paix de Bagdad, menée par les Iraquiens eux-mêmes, pourrait contribuer pour beaucoup à la réalisation de ces objectifs, ont estimé plusieurs délégations. S’exprimant au nom des 29 pays formant les forces de coalition, le représentant des États-Unis s’est également félicité de ce Plan de réconciliation, qui vise à remédier aux iniquités passées, à rassembler les Iraquiens dans un processus démocratique et à créer les conditions permettant à l’Iraq d’assumer un rôle régional et international.
John Bolton a reconnu que les tensions communautaires constituaient la menace la plus significative à la sécurité et à la stabilité du pays. Provoquées selon lui à dessein par les insurgés et les extrémistes, elles se sont accrues au cours du dernier trimestre, se traduisant par la multiplication des meurtres, des enlèvements, des attaques contre les civils, ainsi que par l’augmentation du nombre de personnes déplacées. Le nombre des déplacés dépasse désormais les 200 000, au moment où les Nations Unies sont confrontées à un grave problème de sous-financement de leurs opérations humanitaires, a alerté M. Qazi, qui a fait remarquer par ailleurs les problèmes liés à l’insécurité sur le terrain, qui rend les interventions parfois délicates.
La reconstruction des infrastructures iraquiennes a également été évoquée comme un préalable à la relance économique du pays. Le Pacte international pour l’Iraq consacre le partenariat conclu entre la communauté internationale et l’Iraq et donne une chance aux pays donateurs d’honorer leurs obligations, a rappelé le représentant iraquien. La délégation française a toutefois estimé que ce processus devrait être conduit par les Iraquiens eux-mêmes et reposé d’abord sur la mobilisation de leurs efforts et de leurs ressources, en particulier de leurs ressources naturelles.
Saluant l’appui apporté par la MANUI aux institutions iraquiennes, notamment dans l’assistance au rétablissement de l’état de droit et du respect des droits de l’homme, les délégations placent maintenant leurs espoirs dans la réunion convoquée par le Secrétaire général au Siège de l’ONU le 18 septembre prochain. À cette occasion, les représentants de l’Iraq et des pays voisins, les membres permanents du Conseil, les principaux donateurs et des organisations régionales et internationales s’efforceront de proposer de nouvelles solutions.
Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Qatar, Ghana, Chine, Congo, Danemark, Royaume-Uni, Argentine, Slovaquie, République-Unie de Tanzanie, Fédération de Russie, Pérou, Japon, et Grèce.
LA SITUATION CONCERNANT L’IRAQ
Rapport présenté par le Secrétaire général en application du paragraphe 30 de la résolution 1546 (2004) (S/2006/706)
Le présent rapport rappelle qu’au cours des trois dernières années, les Iraquiens ont consenti de nombreux sacrifices pour faciliter la transition politique de leur pays. Grâce à leur participation active à deux consultations électorales –le processus constitutionnel et le référendum constitutionnel–, ils ont manifesté leur volonté résolue d’édifier un Iraq pacifique, démocratique et prospère, malgré un calendrier de transition très serré et d’énormes problèmes de sécurité. Ils ont maintenant absolument le droit d’attendre de leurs dirigeants et, avant tout, de leur Gouvernement constitutionnellement élu, qu’ils fassent tout leur possible pour apporter des améliorations concrètes à leur vie quotidienne.
Malgré les progrès notables enregistrés dans le processus de transition politique, la réalisation des objectifs approuvés par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1546 (2004) ne s’est pas traduite par une amélioration de la situation dans les domaines de la sécurité et des droits de l’homme, qui demeurent de graves problèmes, souligne le rapport. Les attaques lancées par les insurgés, les milices et les terroristes, ainsi que les violations flagrantes des droits de l’homme –meurtres, enlèvements, tortures, etc.- sont toujours aussi nombreuses dans la plupart des régions. Un grand nombre de victimes sont des femmes, des enfants et des minorités. L’Iraq est devenu aujourd’hui l’une des zones de conflit les plus violentes dans le monde. D’après les chiffres les plus récents communiqués par le Gouvernement, le nombre de civils tués a augmenté considérablement et représente en moyenne une centaine de personnes par jour et plus de 14 000 autres seraient blessées tous les mois. Par ailleurs, poursuit le rapport, depuis l’attaque de Samarra, perpétrée le 22 février dernier, environ 200 000 personnes ont été déplacées. Il s’agit là d’une évolution inquiétante qui, si elle se poursuit, risque d’entamer le tissu politique et social du pays.
Face à de telles difficultés, la direction du pays représente un lourd fardeau. À cet égard, le Pacte international pour l’Iraq, coparrainé par le Gouvernement et l’Organisation des Nations Unies, constitue une initiative économique importante prise par le Gouvernement iraquien pour instaurer un nouveau partenariat avec la communauté internationale, tandis que le Plan de réconciliation nationale présenté par le Premier Ministre, M. Jawad al-Maliki, définit les principaux problèmes appelant une action efficace. L’initiative de paix de Bagdad menée par les Iraquiens peut contribuer pour beaucoup à la réalisation des objectifs énoncés dans le Plan, et l’ONU est prête à y apporter son concours, précise le rapport.
Les pays de la région ont un rôle important à jouer dans la réconciliation nationale en Iraq, compte tenu de la relation symbiotique qu’ils entretiennent avec lui sur les plans de la sécurité et de la prospérité. Mais s’il importe que la réconciliation nationale bénéficie d’un appui régional, la responsabilité première de cette réconciliation incombe bien entendu au peuple iraquien. La révision de la Constitution pourrait se révéler être un bon moyen d’en jeter solidement les bases. Une révision efficace de la Constitution pourrait aussi avoir d’importantes retombées positives sur le Pacte international, en donnant des bases solides à la reconstruction économique du pays et en renforçant la confiance des donateurs et des investisseurs. L’ONU espère donc que le Conseil des représentants commencera à réviser la Constitution dès que possible et demeure déterminée à fournir l’appui nécessaire.
L’ONU reste aussi pleinement déterminée à s’acquitter du mandat que lui a confié le Conseil de sécurité dans sa résolution 1546 (2004), pour autant que les circonstances le lui permettent. Se félicitant que le Conseil ait prorogé de 12 mois le mandat de la MANUI, conformément à la demande du Gouvernement iraquien, le Secrétaire général indique par ailleurs qu’il convoquera, à New York, le 18 septembre prochain, une réunion à laquelle participeront les représentants de l’Iraq et des pays voisins, les membres permanents du Conseil de sécurité, les principaux donateurs et des organisations régionales et internationales. Par ailleurs, la présence et la capacité d’action de l’Organisation étant toujours sévèrement restreintes par la situation en matière de sécurité, la MANUI examine actuellement comment elle pourrait en maximiser l’impact et quelles tâches peuvent être effectuées en priorité.
La transition politique en Iraq étant officiellement achevée, le moment est venu pour le Gouvernement constitutionnellement élu et la communauté internationale de mettre la sécurité et le bien-être du peuple iraquien au premier plan de tous leurs efforts collectifs. Le peuple iraquien et ses dirigeants sont arrivés à un croisement important: s’ils se montrent capables de jeter de solides fondations dans l’intérêt commun de tous les Iraquiens, la paix et la prospérité seront à leur portée. En revanche, si les manifestations actuelles de discorde et de violence se poursuivent, le risque est grand que l’État iraquien ne puisse plus fonctionner et, éventuellement, qu’une guerre civile se déclenche, ce qui serait néfaste, non seulement au peuple iraquien, mais aussi aux pays de la région et à la communauté internationale dans son ensemble, prévient le rapport. Le Secrétaire général espère donc qu’en ce moment crucial, le peuple iraquien va se résoudre à s’unir pour garantir un meilleur avenir à tous, en s’appuyant sur l’important potentiel humain et naturel du pays. Il aura besoin, pour cela, de l’appui actif de la région et de la communauté internationale, qui doivent comprendre que pour surmonter les nombreuses difficultés auxquelles l’Iraq est confronté, il faudra adopter des solutions à long terme qui ne vaudront que si leur mise en œuvre bénéficie d’une coopération et d’un appui soutenus, conclut le rapport.
Déclarations
M. ASHRAF QAZI, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, a rappelé que le défi le plus important que devait relever le Gouvernement iraquien était de répondre aux aspirations et aux besoins de tous les Iraquiens. À cet égard, le Premier Ministre al-Maliki a fait un certain nombre de propositions contenues dans le Plan de réconciliation nationale, dont l’Initiative de paix de Bagdad qui vise à établir un dialogue en faveur d’une confiance mutuelle et de protection intercommunautaire, s’est félicité M. Qazi. Il est également encourageant de noter que le Gouvernement iraquien tente d’établir un dialogue avec les communautés qui ne sont pas encore parties au processus politique.
Le Représentant spécial a fait ensuite observer que l’Iraq était devenu l’une des zones de conflit les plus violentes au monde, soumises en permanence à des attaques terroristes ou de miliciens et des violations de droits de l’homme, dont les femmes et les enfants sont les premières victimes. Les Iraquiens, a déclaré M. Qazi, ont tous les droits d’attendre de leurs dirigeants élus d’inverser cette dynamique inquiétante qui pourrait mettre en péril la vie sociale et politique du pays mais aussi de la région tout entière. Grâce à son partenariat avec la communauté internationale, le Pacte international pour l’Iraq pourrait devenir un instrument important pour faciliter l’intégration régionale d’un Iraq pacifique, a estimé M. Qazi.
Le Gouvernement de l’Iraq a présenté des priorités essentielles sur lesquelles devrait être établi un tel Pacte, comme la gestion efficace des ressources publiques, la réforme sociale et économique, et la modernisation du secteur pétrolier. Une réunion de haut niveau aura lieu le 18 septembre prochain à l’initiative du Secrétaire général, a annoncé M. Qazi, pour évaluer les progrès accomplis par le Pacte international mais aussi dans la mise en œuvre de la résolution 1546 (2006). Pour sa part, le Conseil des représentants devra décider d’un ensemble de lois visant à renforcer la Constitution pour qu’elle reflète le consensus national. Un dialogue multipartite a d’ailleurs été engagé en faveur d’un examen constitutionnel pour créer une série d’accords fondamentaux sur lesquels pourrait s’appuyer la démocratie iraquienne. La protection des Institutions indépendantes iraquiennes doit en outre être garantie par des lois efficaces, a insisté le Représentant spécial, qui a souligné la nécessité de former un corps de fonctionnaires intègres et compétents à cette fin.
L’un des principaux défis reste le respect des droits de l’homme, a-t-il remarqué. La Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI) s’efforce actuellement d’aider à créer un système de protection en ce domaine, en mettant en place des institutions judiciaires efficaces et en essayant d’inculquer une culture des droits de l’homme. Une action a également été lancée sur la justice de transition pour faciliter la réconciliation nationale. Le problème des personnes déplacées est également préoccupant, 200 000 d’entre elles ayant fui pour la plupart Bagdad à la suite de l’incident de Samara et ce, au moment où les Nations Unies sont confrontées à un problème de sous-financement de leurs opérations humanitaires, a prévenu M. Qazi.
Le Représentant spécial a fait ensuite état de quelques raisons de faire preuve d’un optimisme prudent. Parmi elles, la détermination du peuple iraquien à réaliser un État pacifique et prospère est, selon lui, d’autant plus rassurante au regard de la situation chaotique qui règne dans le pays. Le Gouvernement iraquien a par ailleurs initié des réformes sécuritaires et économiques prometteuses. Il reste maintenant à réaliser une démocratie participative et représentative de toutes les sensibilités confessionnelles et politiques qui s’expriment dans le pays. Un consensus fort demeure essentiel, a ajouté M. Qazi, qui a conclu en assurant que la MANUI explorait les meilleurs moyens pour appuyer cet élan du Gouvernement.
M. JOHN BOLTON (États-Unis), qui a présenté un rapport au nom des 29 pays composant les forces multinationales en Iraq (MNF-I), a rappelé que le rapport présenté aujourd’hui coïncidait avec les 90 premiers jours du Gouvernement démocratiquement élu de l’Iraq, un élément substantiel de rupture avec le passé. Il a indiqué que le «Projet de dialogue et de réconciliation national» présenté en juin par le Premier Ministre al-Maliki visait à remédier aux iniquités passées et à rassembler les Iraquiens autour du principe d’égalité. Il vise aussi à établir l’unité nationale au travers du processus démocratique et à créer les conditions permettant à l’Iraq d’assumer un rôle régional et international. Dans les cinq ans à venir, l’objectif est de parvenir à faire en sorte, avec l’aide de la communauté internationale, que l’Iraq soit un pays uni, démocratique, régi par un système fédéral, en paix avec ses voisins et avec lui-même, économiquement autosuffisant et prospère. Depuis 2003, a estimé M. Bolton, l’Iraq a connu des succès significatifs dans le développement d’institutions politiques, économiques et gouvernementales légitimes.
Selon le représentant des États-Unis, le déroulement du processus électoral auquel nous avons assisté ces dernières années a constitué un succès clef pour édifier les fondations d’un nouvel Iraq libre et démocratique. Il a toutefois reconnu que malgré ces succès, des obstacles demeuraient. Il a noté que les reculs en ce qui concerne le niveau et la nature de la violence continuaient de constituer des défis significatifs à la stabilité, la reconstruction et la transition. Il a constaté que les tensions communautaires, provoquées à dessein par les insurgés et les extrémistes, s’étaient accrues au cours du dernier trimestre, ce qui s’est traduit par l’augmentation du nombre de meurtres, des enlèvements, des attaques contre les civils, ainsi que par l’augmentation du nombre de personnes déplacées. Il s’agit, a-t-il dit, de la menace la plus significative à la sécurité et à la stabilité en Iraq. Pourtant, selon M. John Bolton, le peuple iraquien continue de rejeter dans sa très grande majorité la violence comme moyen de parvenir à un changement politique. Il a relevé que quatre provinces, dont celle de Bagdad, sur les dix-huit que compte le pays totalisaient plus de 81% des attaques.
Néanmoins, les terroristes ne sont pas parvenus à faire dérailler le processus politique et à élargir le soutien en leur faveur au sein de la population, a-t-il fait observer. L’insurrection, a-t-il cependant reconnu, demeure puissante et viable, bien que sa visibilité ait été diminuée par l’augmentation de la violence communautaire qu’elle a d’ailleurs fomentée. Cette violence interreligieuse définit la nouvelle nature de la violence au milieu de l’année 2006. Après avoir évoqué les mesures prises pour rétablir la sécurité à Bagdad, l’Ambassadeur des États-Unis a noté que cet effort semble avoir réduit la violence dans la capitale. Le potentiel des Forces de sécurité iraquiennes continue d’augmenter, de s’améliorer, ce qui leur permet d’effectuer de plus en plus d’opérations de manière autonome, a-t-il dit. De plus en plus, les forces iraquiennes assument la responsabilité première de la sécurité du pays. Au sujet de la présence onusienne dans le pays, le représentant des États-Unis estime qu’elle demeure vitale.
En conclusion, M. Bolton a reconnu que l’évolution d’un Iraq pleinement libre, sûr et prospère demeurait un travail en cours. À cet égard, la formation et l’entraînement des forces iraquiennes pour qu’elles assurent la responsabilité première étaient essentiels. Il estime que le Chef du gouvernement avait eu des initiatives prometteuses en faveur de la réconciliation nationale, ainsi qu’en faveur du développement économique, des réformes et de la reconstruction. Il a souligné que les voisins de l’Iraq avaient une responsabilité envers la sécurité interne du pays. Il a dit que la Syrie devait empêcher tout soutien matériel et financier, les armes en particulier, en direction de l’Iraq. Il a estimé que l’Iran devait cesser d’approvisionner les groupes extrémistes en munitions et en autres matériels de soutien. Les voisins se doivent d’aider le Gouvernement démocratiquement élu en tenant leurs promesses de fournir une assistance économique, notamment en ce qui concerne l’allègement de la dette. Il s’est félicité du fait que la Jordanie ait récemment envoyé un ambassadeur à Bagdad et a émis l’espoir que les autres pays arabes l’imiteront rapidement. Enfin, M. Bolton a renouvelé son appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne le Gouvernement souverain de l’Iraq et qu’elle redouble ses efforts d’assistance.
M. JAMAL NASSER AL-BADER (Qatar) s’est déclaré préoccupé par les graves violations des droits de l’homme perpétrées en Iraq qui obligent les Iraquiens à placer le dialogue national au premier plan pour réaliser la réconciliation et mettre fin aux violences intercommunautaires. Les efforts nationaux, régionaux et internationaux doivent être renforcés pour atteindre cet objectif, a-t-il insisté. Nous espérons que le Plan de réconciliation nationale annoncé en juin par les autorités iraquiennes sera couronné de succès, a poursuivi le représentant. Outre ce processus politique transparent qui répond aux besoins de toutes les communautés, il convient de renforcer les services de sécurité et d’améliorer les conditions de vie des Iraquiens, dont la situation humanitaire devient préoccupante. La réunion ministérielle convoquée la semaine prochaine par le Secrétaire général devrait être l’occasion de parvenir à un accord global, a estimé le délégué du Qatar. Compte tenu de la situation difficile qui prévaut en Iraq, la MANUI joue un rôle inestimable, en offrant une assistance et une expertise appréciable auprès du Gouvernement iraquien, s’est félicité le représentant.
M. LESLIE K. CHRISTIAN (Ghana) a exprimé l’espoir que les initiatives en cours allaient permettre de rétablir la paix et la sécurité. Il s’est félicité de la mise en place du Pacte international pour l’Iraq. Le représentant ghanéen a émis l’espoir que la réunion du 18 septembre allait permettre aux Nations Unies de faire des propositions concrètes en matière d’assistance. Il s’est dit cependant préoccupé par l’épuisement des ressources des institutions des Nations Unies chargées de l’aide humanitaire. La demande de moyens financiers supplémentaires par le Secrétaire général doit obtenir une réponse rapide, a-t-il dit. Le représentant du Ghana a parlé d’une « situation particulièrement alarmante » dans le domaine de la sécurité. La présence et la capacité de l’ONU de travailler en Iraq sont toujours limitées, a-t-il déploré, en souhaitant que des mécanismes soient mise en place pour accroître ces possibilités d’intervention.
M. LIU ZHENMIN (Chine) s’est félicité de l’attachement de la population iraquienne à la démocratie et à la réalisation d’un état stable, prospère et pacifique. L’Iraq se trouve maintenant à la croisée des chemins, a-t-il estimé, et doit promouvoir au plus vite la réconciliation nationale. Nous espérons que les différentes factions iraquiennes travailleront avec le Gouvernement iraquien pour prendre part au Plan proposé par le Premier Ministre al-Malaki. Dans le domaine de la sécurité, il faut œuvrer à l’élimination de l’instabilité et de l’insécurité, qui ne font qu’aggraver les problèmes économiques et sociaux de l’Iraq, a poursuivi le représentant. L’aide de la communauté internationale est indispensable à cet égard et nous espérons que le Pacte international pour l’Iraq sera inclusif et intègrera l’ensemble des sensibilités politiques du pays. La délégation chinoise s’est également félicitée de la réunion ministérielle convoquée par le Secrétaire général la semaine prochaine, qui devrait sensibiliser l’opinion publique mondiale aux graves difficultés que traverse l’Iraq.
M. PASCAL GAYAMA (République du Congo) a jugé que la situation demeurait très préoccupante en Iraq au plan de la sécurité, en dépit des développements enregistrés en ce qui concerne le processus politique. Tout en saluant les initiatives encourageantes prises par le Gouvernement iraquien, qui a lancé un Plan de sécurité pour Bagdad, il a constaté que la violence et les violations des droits de l’homme demeuraient endémiques. L’Iraq reste un des endroits les plus dangereux au monde, où l’horreur le dispute au fanatisme. M. Gayama a estimé que le pays était au bord de la guerre civile généralisée, ce qui saperait tous les efforts entrepris pour le redresser et risquerait de décourager la communauté internationale. Il a donc appelé cette dernière à accompagner les efforts du Gouvernement iraquien en vue de parvenir à la réconciliation nationale, seule à même de permettre de sortir d’une crise qui ne peut être réglée par la voie militaire. M. Gayama a donc appelé la Ligue des États arabes à faire aboutir le projet de conférence de réconciliation nationale iraquienne. De même, il a estimé que la présentation annoncée du Plan international par l’Iraq devrait également favoriser le retour de la paix et de la sécurité et il a donc demandé à la communauté internationale d’appuyer sa mise en œuvre.
M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France) a déclaré que la France partageait pleinement le constat du Secrétaire général selon lequel l’Iraq restait à la croisée des chemins. Il a noté que la situation sécuritaire demeurait hautement préoccupante et que le risque d’une dégradation ne pouvait être écarté. Cependant, le représentant français croit que la perspective d’un redressement existe bien et qu’il n’est certainement pas trop tard pour sortir de l’engrenage et tracer un chemin de sortie de crise. L’Ambassadeur de France, qui a évoqué les « efforts importants et méritoires » du Gouvernement de Bagdad, a néanmoins noté que les défis à relever restaient immenses, l’Iraq étant devenu une des zones de conflit les plus violences au monde. La France, a-t-il dit, réitère son soutien au Gouvernement iraquien et lui redit sa disponibilité à développer sa coopération avec lui et à se tenir aux côtés de l’Iraq.
Reprenant les conclusions du Secrétaire général, le représentant de la France a jugé qu’il n’y aura pas de réponse militaire unique aux défis que connaît le pays. Il a évoqué plusieurs réponses, la toute première étant politique. Pour la France, c’est le sens du plan de réconciliation nationale. Nous estimons, a-t-il dit, que seul un processus véritablement inclusif permettra d’isoler les groupes extrémistes et de ramener, dans le jeu politique, les communautés qui se sentent exclues. Par ailleurs, M. de La Sablière a évoqué la nécessité de donner une réponse aux besoins légitimes de sécurité des Iraquiens, la formation des forces de sécurité restant une priorité. Il a souligné la nécessité de donner une réponse aux défis de la reconstruction et aux attentes de la population.
Évoquant le Pacte international pour l’Iraq, il a estimé que ce processus devait être conduit par les Iraquiens et qu’il reposait sur la mobilisation de leurs efforts et de leurs ressources, naturelles en particulier. Il y a, a-t-il ajouté, nécessité de créer les conditions politiques et sécuritaires indispensables à toute réforme d’envergure. Enfin, le représentant de la France a évoqué le soutien de la communauté régionale et internationale. Pour lui, toute solution politique suppose que les principaux acteurs concernés, notamment parmi les voisins de l’Iraq, soient associés. La France a remercié le Secrétaire général d’avoir convoqué une réunion le 18 septembre sur ces sujets. L’Ambassadeur de France a salué le travail remarquable effectué par la MANUI et rappelé l’attachement du Gouvernement français à l’action de l’ONU en Iraq. M. de La Sablière a estimé que le rapport du Secrétaire général venait utilement rappeler les difficultés mais également les espoirs tout en traçant des perspectives. La communauté internationale doit continuer de jouer son rôle pour aider l’Iraq et ses dirigeants à avancer, la France entendant « prendre toute sa place » dans ces efforts. Dans cette perspective, a-t-il conclu, la France exprime l’espoir que l’initiative engagée par la Ligue des États arabes, avec le soutien de l’ONU, aboutira prochainement à la convocation d’une conférence d’entente nationale inter iraquienne.
Mme ELLEN MARGRETHE LØJ (Danemark) a estimé que les initiatives politiques prises par le nouveau Gouvernement iraquien, combinées à l’engagement continu de la communauté internationale, vont assurer la réussite du Pacte international pour l’Iraq. Elle a cependant souligné que la sécurité demeurait précaire dans plusieurs parties du pays. Notant que les violences risquaient de se poursuivre pendant un certain temps, elle a jugé préoccupante leur nature communautaire et elle s’est inquiétée de l’inaptitude des institutions à protéger les citoyens face aux terribles violations des droits de l’homme. Mme Løj a estimé que les opérations de sécurité ne suffiraient pas à mettre un terme à l’influence des milices communautaires et qu’il fallait donc mettre également en œuvre réconciliation et développement économique et instaurer un système de police et de justice indépendant.
Mme Løj a ensuite salué le Plan de paix et de réconciliation lancé en juin par le Gouvernement iraquien, tout en appelant les Nations Unies et la MANUI à s’impliquer dans le processus. Elle a jugé positif l’accroissement des capacités des forces de sécurité iraquiennes qui leur a permis de prendre en charge la sécurité dans la province d’Al-Muthanna et qui devrait contribuer à réduire le niveau de violence. Saluant le lancement du Pacte international pour l’Iraq, elle a affirmé que son pays maintiendrait sa présence en Iraq aussi longtemps que le Gouvernement iraquien le souhaitera et aussi longtemps que cette présence aura un sens. Le Danemark a donc étendu le mandat de ses troupes en Iraq jusqu’à la fin du mois de juin 2007.
M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a estimé qu’en dépit des progrès politiques remarquables accomplis par l’Iraq, il restait encore beaucoup à faire dans la lutte contre les milices, le sectarisme et le respect des droits de l’homme. Il s’est félicité à cet égard du Plan de réconciliation nationale mis en ouvre par le Premier Ministre. Il est essentiel, a souligné le représentant britannique, que les dirigeants politiques de l’Iraq contribuent au renforcement des capacités économiques du pays. Nous espérons que le Pacte international pour l’Iraq va mener la communauté internationale, et plus largement la région, à renforcer le rétablissement de la sécurité et de la paix dans le pays, a ajouté le représentant. Sa délégation encourage en outre la Syrie et l’Iran à faire davantage pour empêcher l’entrée d’armes et de munitions en Iraq.
M. CÉSAR MAYORAL (Argentine) a déploré la détérioration de la situation en matière de sécurité et de droits de l’homme en Iraq. Selon lui, aucune solution militaire n’est envisageable pour résoudre les nombreux problèmes que rencontre l’Iraq et il faut s’attaquer aux causes profondes de cette crise. Il a renouvelé son soutien au Plan de réconciliation nationale et fait sienne l’initiative de la Ligue des États arabes de réunir une conférence sur l’accord en Iraq qui a malheureusement été reportée plusieurs fois. M. Mayoral a regretté que, quatre mois après l’investiture du nouveau Gouvernement iraquien, peu de progrès aient été accomplis dans la révision de la Constitution. L’Argentine est aussi très préoccupée par la situation des droits de l’homme en Iraq, a-t-il poursuivi, alors que les violations de ces droits se généralisent partout dans le pays. Des décisions devraient être prises par le Gouvernement pour s’attaquer au problème et protéger les vies des civils innocents. En particulier, de l’avis du représentant, la détention de milliers de personnes dans des conditions illégales est inacceptable et des enquêtes devront être diligentées pour que toutes les violations alléguées soient poursuivies en justice.
M. PETER BURIAN (Slovaquie) a noté que la situation en Iraq demeurait « complexe » et qu’elle requérait à la fois notre attention, notre soutien et notre assistance « inconditionnels ». Pour lui, le pays se trouve à la croisée des chemins entre la paix et la prospérité et l’effondrement de l’État et le risque de guerre civile. M. Burian a estimé que depuis trois ans, le peuple et les dirigeants de Bagdad avaient clairement montré leur engagement et leur soutien en faveur de la transition politique et qu’ils avaient fait de nombreux sacrifices pour y parvenir. La priorité doit aller, selon lui, au renforcement des institutions démocratiques mais aussi en faveur de l’adoption de mesures concrètes pour répondre aux besoins de base des diverses communautés du pays.
La Slovaquie, a déclaré son représentant, estime que l’implication des Nations unies demeure fondamentale. Il a dit que son pays était prêt à jouer son rôle avec ses partenaires de l’Union européenne. M. Burian s’est félicité à son tour de l’initiative du Secrétaire général de réunir les ministres des affaires étrangères à New York le 18 septembre afin d’engager une stratégie de dialogue sur l’avenir de l’Iraq. Il s’est dit profondément préoccupé non seulement par l’augmentation de la violence et de l’insécurité mais aussi par la situation des droits de l’homme. En conclusion, il a réaffirmé que son pays demeurait pleinement engagé en faveur de la transition politique et économique. Il a rappelé que l’armée slovaque faisait partie des forces multinationales en Iraq et que le Gouvernement de Bratislava restait disposé à aider celui de Bagdad, en particulier sur les plans matériel et financier.
M. AUGUSTINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) s’est félicité que la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI) et les Nations Unies aient pu continuer à fournir des services de base aux populations en détresse, en dépit des graves difficultés liées à l’insécurité sur le terrain et au manque de financement. La violence est dérangeante car elle frappe tous les groupes de la population, y compris les femmes et les enfants. Les informations selon lesquelles la police a retrouvé, dans les rues de Bagdad, les corps de personnes exécutées sont particulièrement préoccupantes, a indiqué le Représentant. Rétablir l’ordre doit devenir une priorité pour éviter que ce conflit intercommunautaire ne dégénère en guerre civile. À cette fin, un engagement durable des forces de sécurité iraquiennes est essentiel. Rendant ensuite hommage à la persévérance et au courage du peuple iraquien, la délégation tanzanienne a estimé que le Gouvernement devrait poursuivre ses activités en faveur d’une réconciliation nationale, dont l’importance ne saurait être trop soulignée. La reconstruction des infrastructures déchirées par la guerre aura besoin d’un climat propice prenant en compte la sécurité et autres. L’Iraq continue d’être confronté à des défis économiques, sociaux et politiques considérables, au moment où l’insécurité continue d’avoir des incidences sur la stabilité du pays. Le Représentant a souligné en conclusion que dans ce contexte, l’Iraq continuera de dépendre de l’appui de la communauté internationale.
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a estimé que le processus de transformation politique en Iraq était complexe et qu’il n’y avait pas consensus sur l’avenir du pays. Il a salué l’initiative de paix pour Bagdad et le plan de réconciliation visant à assurer l’unité de la société iraquienne, deux initiatives du Gouvernement iraquien. Pour le représentant russe, le fédéralisme peut être une solution aux problèmes du pays. De l’avis de sa délégation, la présence étrangère ne doit pas avoir un caractère permanent. En outre, a-t-il estimé, le recours à la force est contreproductif, soulignant que seul un large dialogue national pourrait permettre d’avancer. Quant au Pacte international pour l’Iraq, promu par le Secrétaire général, le représentant russe s’est déclaré convaincu qu’il pourrait contribuer au rétablissement économique du pays.
M. VITALIANO GALLARDO (Pérou) s’est félicité des initiatives prises à tous les niveaux pour promouvoir la réconciliation nationale en Iraq qui pourraient aboutir à un dialogue interne et apaiser les tensions intercommunautaires. En ce qui concerne la sécurité, nous espérons que le Gouvernement iraquien sera en mesure d’adopter des politiques visant à renforcer l’ordre public. Le Pérou attend tout particulièrement la création d’une commission des droits de l’homme, dans un climat d’état de droit et d’institutions judiciaires efficaces. Le Pacte international pour l’Iraq est l’initiative la plus importante prise en faveur de la réconciliation nationale, a estimé le représentant péruvien, qui a déclaré que son pays appuyait le rôle de la MANUI dans la reconstruction économique du pays.
M. KENZO OSHIMA (Japon) a estimé que la communauté internationale devait continuer d’apporter l’appui nécessaire à l’Iraq. Il s’est félicité de l’organisation de la réunion du 18 septembre des ministres des affaires étrangères à l’ONU. La stabilité politique et le retour de la sécurité constituent les éléments préalables à tout redressement, a—t-il dit. Le Gouvernement iraquien a convoqué une conférence sur la sécurité nationale, tandis que la Ligue des États arabes doit se réunir pour débattre de la réconciliation, deux initiatives dont se félicite le Japon.
Le représentant a émis l’espoir que le Pacte international pour l’Iraq sera finalisé prochainement et adopté avant la fin de l’année. Il a rappelé que son pays participait au pont aérien permettant d’acheminer le matériel nécessaire à la MANUI. Évoquant le plan pour l’Iraq, il a estimé que le Gouvernement iraquien devait prendre le contrôle du processus tandis que les partenaires étrangers devaient s’engager concrètement. Enfin, un mécanisme doit être créé dans le cadre de ce plan en vue de fixer des objectifs tangibles. Le Japon a l’intention de s’engager en faveur de ce plan, a confirmé son représentant.
M. ADAMANTIOS VASSILIAKIS (Grèce) a rappelé qu’il restait encore beaucoup à faire en Iraq. Le processus de transition s’est peut-être achevé mais cela n’a pas abouti à une situation satisfaisante en matière de sécurité, a fait observer le représentant. La Grèce continuera pour sa part d’appuyer les efforts, sur le plan bilatéral et à travers l’Union européenne, qu’elle fournit déjà en faveur d’un Iraq stable, prospère et démocratique.
M. HAMID AL-BAYATI (Iraq) a déclaré que la MANUI aurait à jouer un rôle important dans son pays dans le renforcement du dialogue, de la réconciliation nationale et dans le développement des institutions électorales. Il a estimé que, dans l’immédiat, les effectifs des Nations Unies dans son pays sont insuffisants, tout en disant en comprendre les raisons. Le représentant de l’Iraq a rappelé que son Gouvernement avait annoncé, en juin dernier, un Plan de réconciliation nationale qui concerne tous les éléments de la société. Evoquant le plan de sécurité pour Bagdad, il a affirmé que la violence était en baisse dans la capitale ces 30 derniers jours, en comparaison des mois de juin et juillet. Évoquant le Pacte international pour l’Iraq, il a expliqué que son pays attendait de la communauté internationale qu’elle fournisse les moyens nécessaires pour répondre aux grandes priorités. Bagdad demande aussi le soutien de la communauté internationale pour reconstruire l’économie du pays et la relier à l’économie régionale et internationale.
L’Iraq s’engage de son côté à lutter contre la corruption, à mettre sur pied un secteur pétrolier efficace et transparent et à renforcer ses institutions nationales. Il ne fait pas de doute que le Pacte complètera le rôle de la MANUI, selon lui. L’Ambassadeur al-Bayati a estimé par ailleurs que le Pacte donnait l’occasion aux pays donateurs de concrétiser les engagements pris. Il a appelé les pays « amis et frères » qui ne se sont pas encore engagés dans la reconstruction de l’Iraq à le faire au travers du Pacte international. Au sujet du risque de guerre civile, il a estimé que des actes de violence pouvaient avoir provoqué des déplacements internes, ceux-ci étant en fait l’objectif même des terroristes. Le Gouvernement et le peuple iraquien sont résolus à vaincre le terrorisme, a-t-il affirmé. Ceux qui connaissent l’Iraq, en particulier ses liens de solidarité, savent que le but des terroristes ne pourra être atteint, a assuré le représentant. Les Iraquiens ont pu achever le processus constitutionnel malgré des circonstances difficiles, a-t-il rappelé. Concernant la situation des droits de l’homme, il a reconnu des « incidents » à cet égard mais il a demandé de les replacer dans leur contexte, celui de la sécurité dans son ensemble. Selon lui, il ne s’agit pas de violations systématiques. Il a affirmé que le Gouvernement de Bagdad s’efforçait d’y mettre un terme, de faire aboutir les enquêtes et d’en traduire les auteurs en justice. Il a appelé à tenir compte du fait que les dirigeants politiques et la population dans toutes ses composantes avaient souffert du régime précédent. Cela ne peut qu’inciter le gouvernement à mettre en tête de ses priorités la promotion et la protection des droits de l’homme, selon M. al-Bayati.
Répondant aux observations formulées par les délégations, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, a déclaré que l’Iraq se trouve à un moment critique. Tous les jalons ont été plantés: la résolution 1546, mais cela ne s’est pas encore traduit par une amélioration des conditions de sécurité qui, a précisé Ashraf Qazi, constitue un défi considérable pour les populations civiles. La violence à Bagdad a une influence sur la manière dont la communauté internationale perçoit la situation en Iraq, a-t-il dit, mais il s’est voulu rassurant en expliquant que certaines régions du pays demeuraient relativement préservées. En outre, le Gouvernement iraquien a lancé des initiatives encourageantes, telles que le Plan de réconciliation nationale et le Pacte international pour l’Iraq. Dans le contexte de l’évolution de la situation iraquienne, a affirmé M. Qazi, les Nations Unies continueront d’appuyer l’action du Gouvernement iraquien. Il a remercié ce dernier de l’aide qu’il a apportée à la MANUI pour lui permettre de s’acquitter de son mandat.
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