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CS/8780

CONSEIL : KOFI ANNAN PROPOSE SIX MESURES POUR METTRE FIN À LA CRISE AU LIBAN « VICTIME DES PROVOCATIONS DU HEZBOLLAH ET DE L’USAGE EXCESSIF DE LA FORCE PAR ISRAËL »

20 juillet 2006
Conseil de sécuritéCS/8780
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5492e séance – matin


CONSEIL : KOFI ANNAN PROPOSE SIX MESURES POUR METTRE FIN À LA CRISE AU LIBAN « VICTIME DES PROVOCATIONS DU HEZBOLLAH ET DE L’USAGE EXCESSIF DE LA FORCE PAR ISRAËL »


Aujourd’hui au Liban, l’urgence est d’obtenir une cessation immédiate des hostilités et si cela n’est pas possible, de ménager des couloirs humanitaires, a déclaré, ce matin, le Secrétaire général des Nations Unies avant de présenter au Conseil de sécurité six mesures à appliquer « parallèlement et simultanément » pour mettre fin à la crise au Liban, « victime des actes de provocation du Hezbollah et de l’usage excessif de la force par Israël ».


S’inspirant des suggestions faites par l’équipe de médiation qu’il a dépêchée au Moyen-Orient, le 13 juillet,  Kofi Annan a, entre autres, cité le déploiement, pour une période de deux ans et du côté libanais de la Ligne bleue d’une nouvelle force internationale; la mise en place d’un cadre pour les donateurs afin de garantir la collecte des ressources nécessaires à l’aide, à la reconstruction et au développement du Liban; et la convocation d’une conférence internationale pour discuter d’un calendrier précis de mise en œuvre de l’Accord de Taëf et des mesures permettant au Liban d’appliquer les résolutions 1559 et 1680 du Conseil de sécurité. 


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Exposé du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan


Le conflit sanglant qui secoue le Liban et le nord d’Israël, depuis la crise déclenchée par l’attaque du Hezbollah au-delà de la Ligne bleue, le 12 juillet dernier, continue de faire rage, a souligné le Secrétaire général.  Le peuple libanais, qui espérait que ses jours noirs étaient derrière lui, a été brutalement replongé dans la guerre.  Le peuple israélien, qui espérait que le retrait de son armée du Liban, apporterait la sécurité à la frontière nord se retrouve sous les tirs de roquettes constants du Hezbollah.  La situation humanitaire continue de se détériorer.  Les opérations israéliennes ont rendu impossible toute initiative des activités des institutions des Nations Unies et de leurs partenaires humanitaires.


L’urgence, a estimé le Secrétaire général, est d’obtenir une cessation immédiate des hostilités pour trois raisons essentielles : prévenir les pertes en vies humaines et les souffrances des populations; permettre le plein accès de l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin; et donner à la diplomatie la chance de travailler à des mesures concrètes visant un règlement durable de la crise.  Tant que les hostilités continuent, a encore estimé Kofi Annan, il est impératif de créer des corridors humanitaires.


Se voulant « franc », le Secrétaire général a reconnu les graves obstacles à un cessez-le-feu, voire à une réduction de la violence, dans l’immédiat.  L’acte de provocation du Hezbollah est la cause de la crise, a-t-il insisté en jugeant clair que le Gouvernement libanais n’en savait rien.  Quel que soit l’ordre du jour que le Hezbollah met en œuvre, a ajouté le Secrétaire général, son image de défenseur des intérêts palestiniens et libanais n’est pas convaincante.  Bien au contraire, le Hezbollah tient toute une nation en otage et fait reculer les perspectives de négociations pour une paix globale au Moyen-Orient. 


J’ai déjà, a rappelé le Secrétaire général, condamné les attaques du Hezbollah contre Israël et reconnu le droit d’Israël de se défendre.  J’ai aussi, a-t-il ajouté, condamné le mépris du Hezbollah pour les vœux du Gouvernement libanais élu et pour les intérêts du peuple libanais et de la région dans son ensemble.  Israël, a aussi rappelé le Secrétaire général, a confié que son objectif est de supprimer la menace que constitue le Hezbollah.  Toutefois, l’usage excessif de la force doit être condamné, a tranché le Secrétaire général.


Ce même Gouvernement à qui Israël exige d’étendre son contrôle sur l’ensemble du territoire libanais est aujourd’hui devenu un otage de la crise et moins en mesure de déployer ses forces dans les régions contrôlées par le Hezbollah.  Ce Gouvernement appelle maintenant la communauté internationale à imposer un cessez-le-feu immédiat.  Cette dernière, a insisté Kofi Annan, doit envoyer un message clair sur la nécessité de cesser les hostilités et Israël doit déployer des efforts beaucoup plus grands et plus crédibles pour protéger les populations et les infrastructures civiles pendant que les conditions d’un cessez-le-feu sont étudiées. 


Le Secrétaire général est ensuite venu aux mesures suggérées par la mission de bons offices qu’il a dépêchée dans la région. Il a d’abord cité la nécessité de transférer les soldats capturés aux autorités libanaises en vue de leur rapatriement en Israël et d’un cessez-le-feu.  Il a ensuite appelé au déploiement d’une nouvelle force internationale du côté libanais de la Ligne bleue pour contribuer à la stabilisation de la situation pendant deux ans et, en collaboration avec le Gouvernement libanais, au renforcement de l’armée et à son déploiement dans la région.  Il reviendrait alors au Gouvernement libanais de mettre pleinement en œuvre les résolutions 1559 et 1680 du Conseil de sécurité.


Le Secrétaire général a poursuivi en jugeant nécessaire que le Premier Ministre libanais confirme le respect de la Ligne bleue jusqu’à ce qu’un accord soit conclu sur les frontières internationales du pays.  Il a aussi plaidé pour la mise en place d’un cadre de donateurs pour garantir la collecte des ressources nécessaires à l’aide, à la reconstruction et au développement du Liban.


Un mécanisme, a-t-il encore dit, composé d’acteurs régionaux et internationaux, doit être créé pour surveiller et garantir la mise en œuvre de tous les aspects de cet accord.  Une conférence internationale doit être convoquée pour discuter d’un calendrier précis de la mise en œuvre de l’accord de Taëf et des mesures visant à permettre au Liban de mettre pleinement en œuvre les résolutions 1559 et 1680, a enfin dit le Secrétaire général en soulignant la nécessité d’appliquer tous ces points parallèlement et simultanément.


Entre-temps, a prévenu le Secrétaire général, il faut reconnaître que les conditions d’une opération de maintien de la paix n’existent pas.  Le Conseil doit décider de l’avenir de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) dont le mandat expire le 31 juillet.  La poursuite de la Force dans sa configuration et son mandat actuels n’est tout simplement pas tenable, a souligné Kofi Annan. 


Concluant sur la situation à Gaza, il a appelé la communauté internationale à plus d’ambition et à plus de créativité pour retirer aux extrémistes de la région tout prétexte.  La nécessité de traiter des causes sous-jacentes du problème qui sont l’absence d’une paix globale au Moyen-Orient est claire, a insisté le Secrétaire général.  Reconnaissant les différentes approches au sein du Conseil, il a appelé les membres à se souvenir de ce qui les unit, à savoir la compassion pour les victimes et la volonté commune d’instaurer une paix durable entre Israël et ses voisins.  Cela exige de la communauté internationale qu’elle parle d’une seule voix dans les semaines à venir, a conclu le Secrétaire général.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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