En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/10650

KOFI ANNAN SOULIGNE QUE LA NÉCESSITÉ D’UNE RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ N’A JAMAIS ÉTÉ PLUS GRANDE, CAR LE FAIT QUE CERTAINS JUGENT LA RÉPARTITION DU POUVOIR INÉQUITABLE EST UN HANDICAP POUR L’ONU

21/09/2006
Secrétaire généralSG/SM/10650
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KOFI ANNAN SOULIGNE QUE LA NÉCESSITÉ D’UNE RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ N’A JAMAIS ÉTÉ PLUS GRANDE, CAR LE FAIT QUE CERTAINS JUGENT LA RÉPARTITION DU POUVOIR INÉQUITABLE EST UN HANDICAP POUR L’ONU


(publié le 5 octobre, retardé à la traduction)


On trouvera ci-dessous le texte de l’allocution prononcée par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, lors d’un dîner offert par le Président du Pakistan, Pervez Musharraf, et le Premier Ministre de l’Italie, Romano Prodi, le 20 septembre 2006. 


Depuis que les dirigeants de tous les pays du monde ont adopté un ambitieux programme de réforme au Sommet de l’an dernier, nous avons bien progressé sur plusieurs fronts.  Nous avons désormais une Commission de consolidation de la paix, avec un bureau pour l’appuyer et un fonds pour financer ses activités; un nouveau Conseil des droits de l’homme; un Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires; une nouvelle stratégie mondiale de lutte antiterroriste sur laquelle les 192 États Membres sont d’accord; un nouveau Fonds pour la démocratie, qui a déjà permis d’allouer des subventions, et une réforme du Conseil économique et social en cours.


Ce sont là des innovations institutionnelles importantes.  Mais je continue de penser que la réforme de l’ONU ne sera pas complète tant que le Conseil de sécurité n’aura pas été réformé.  Et tant que le Conseil n’aura pas été réformé, certains continueront de trouver la répartition du pouvoir inéquitable, et tout le processus de réaménagement des structures de gouvernance dans d’autres parties du système s’en trouvera handicapé. 


Le monde s’est complètement transformé depuis 1945, et le Conseil de sécurité doit changer lui aussi.  Si le pouvoir n’y est pas mieux réparti, il est difficile d’imaginer comment nous pourrons continuer à satisfaire les exigences des États Membres, en particulier dans le domaine du maintien de la paix. 


Lorsque j’ai accepté d’être Secrétaire général, il y a 10 ans, il y avait 20 000 soldats de la paix des Nations Unies sur le terrain.  Aujourd’hui, il y en a plus de 90 000, et pour pouvoir nous acquitter intégralement des tâches que le Conseil de sécurité nous a confiées au Liban, au Timor-Leste et au Soudan –c’est-à-dire au Darfour– nous devrons porter ce chiffre à 140 000.  Il ne sera pas aisé de trouver un nombre pareil de soldats dans des pays qui se considèrent mal représentés au sein de l’organe dont émanent les mandats. 


Et trouver les contingents de maintien de la paix n’est pas la seule difficulté, loin s’en faut.  Il faut aussi que toutes les régions aient davantage voix au chapitre politique pour que le Conseil soit reconnu par tous comme légitime, ce qu’il doit être pour pouvoir régler les graves problèmes liés au processus de paix au Moyen-Orient, ainsi que ceux qui se posent en Iran, en Iraq, au Soudan, en Afghanistan, et en bien d’autres points du monde.

Or, si pratiquement tout le monde est d’accord pour dire que le nombre de membres doit augmenter, personne ne l’est sur la façon de procéder : sur la nature, l’ampleur et la portée de la réforme nécessaire. 


Dans l’intérêt des peuples du monde et de l’Organisation des Nations Unies, nous devons absolument sortir de l’impasse.


Il est temps que ceux qui campent sur leurs positions réexaminent les possibilités.  Ni l’option A, ni l’option B n’a suffisamment de partisans pour l’emporter. 


Quelle que soit l’option à laquelle ils se sont ralliés, tous les pays gagneront à trouver une solution de compromis.  Tous en pâtiront si nous n’arrivons pas à débloquer la situation.


Moyennant un sérieux effort, les États Membres pourraient trouver une solution en quelques mois.  La question vous occupe depuis longtemps, et l’an dernier elle a fait l’objet de débats et de délibérations intenses entre vous. 


La nécessité d’une réforme est évidente, et n’a jamais été plus grande.


J’espère que tous les États Membres vont se remettre à la tâche avec une ardeur redoublée pour trouver des moyens d’avancer.  Les peuples du monde attendent. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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