SOC/4669

LE CHÔMAGE DISPROPORTIONNÉ DES JEUNES CRÉE DES SITUATIONS POTENTIELLEMENT EXPLOSIVES, DÉCLARENT DES DÉLÉGATIONS À LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL

15/02/2005
Communiqué de presse
SOC/4669

Commission du développement social

10e & 11e séances – matin & après-midi


LE CHÔMAGE DISPROPORTIONNÉ DES JEUNES CRÉE DES SITUATIONS POTENTIELLEMENT EXPLOSIVES, DÉCLARENT DES DÉLÉGATIONS À LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL


« Le nombre de jeunes vivant dans la pauvreté s’accroît.  Ils sont aujourd’hui 160 millions à travers le monde à souffrir de malnutrition, et plus de 500 millions à vivre avec moins de deux dollars par jour, sans emploi, sans espoir d'avenir, et sans véritable chance de participation à l’évolution de leur société », a déclaré ce matin la représentante de la Jamaïque devant la Commission du développement social, qui examinait les plans et programmes d’action pertinents des Nations Unies concernant la situation des grands groupes sociaux.


Les remèdes à apporter au sous-emploi des jeunes, à la situation difficile dans laquelle vivent de plus en plus les personnes âgées, et à l’exclusion des femmes de la vie économique et sociale, qui entraîne leur paupérisation croissante, ont été au centre des déclarations qu’ont faites aujourd’hui les délégations participant aux travaux de la Commission.  Parlant de l’état de la jeunesse, des délégations ont exprimé leurs craintes face au danger que représente la situation potentiellement explosive de 84 millions de jeunes qui vivent dans le désœuvrement et la pauvreté en Asie, 60 millions en Afrique, 11 millions dans la zone Amérique latine et Caraïbes, et 26 millions en Asie de l’Est et dans les îles du Pacifique. 


Pour faire face aux risques que pourrait entraîner cet état de choses, de nombreuses délégations, dont celles de la Zambie, du Venezuela, d’Haïti, de la Jamaïque et de Cuba, ont préconisé l’adoption et la mise en œuvre de programmes spéciaux contribuant à mieux intégrer les jeunes aux processus nationaux de prise de décisions concernant les secteurs sociaux et économiques de leurs pays.  L’inclusion des jeunes dans ces processus pourrait donner aux pouvoirs publics et aux institutions internationales les moyens, qui leur manquent en ce moment, de promouvoir une lutte efficace contre les maladies transmissibles, notamment le VIH/sida; et contre l’usage et l'abus des drogues, dont ils sont les premières victimes, et contre les dépressions, cause de suicides, qui affectent de plus en plus cette tranche d'âge qui n’arrive pas à s’insérer dans la vie active, a dit la représentante de la Jamaïque.  Soutenue par d'autres délégations, elle a prôné à cet égard le renforcement de la cellule familiale, gardienne de valeurs qui pourraient sauver la jeunesse des dangers que font naître les nombreuses inégalités dues à l’impact d’une mondialisation où seuls les plus favorisés et les plus doués semblent avoir une chance de réussite et d’épanouissement.


Soumis par le système actuel aux mêmes discriminations que les jeunes, les femmes, les enfants des zones rurales et les personnes âgées, ont eux aussi besoin d’une attention spéciale, a estimé la représentante du Venezuela en décrivant à la Commission les expériences menées dans son pays.  Au Venezuela, a-t-elle indiqué, les enfants abandonnés sont désormais pris en charge par 99 centres répartis à travers le territoire national et gérés conjointement par le Gouvernement et les communautés locales, tandis que les femmes, notamment quand elles sont seules, sans ressource, ou chef de famille, bénéficient d’un soutien dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’éducation.  Ayant depuis longtemps mis en place un système national de prestations sociales prenant en charge tous ses citoyens, Cuba, a déclaré son représentant, fait aujourd’hui au problème du vieillissement de sa population.  Afin d’y faire face, le pays s’efforce d’ouvrir l’accès à l’éducation universitaire aux jeunes qui n’avaient pu y parvenir auparavant en vue de faciliter la formation de spécialistes et de travailleurs sociaux capables de prendre en charge des programmes destinés aux personnes du troisième âge et aux handicapés.


Cet après-midi, la Commission a examiné les propositions contenues dans un rapport du Secrétaire général relatif à l'amélioration et au renforcement de ses méthodes de travail en vue de les rendre plus interactives et efficaces. 


Outre celles citées ci-dessus, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Tunisie, République de Corée, Bangladesh, Malawi, Suriname, Mexique, Colombie, États-Unis, Luxembourg (au nom de l'Union européenne) et Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine).  Les représentants du FNUAP; des Volontaires de l'ONU, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, de la Fédération internationale sur le vieillissement, du Conseil international des psychologues et de HelpAge International sont également intervenus.  La délégation du Japon a exercé son droit de réponse.


La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, mercredi 16 février à 10 heures, pour engager entre autres un dialogue avec le Directeur de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Examen des plans et programmes d’action pertinents des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux


Déclarations


M. MWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a indiqué que son pays demeurait attaché à la mise en œuvre des 10 priorités du Programme d’action pour les jeunes.  La Zambie a mis en place des centres de formation pour les jeunes, a-t-il précisé, ajoutant que le pays avait néanmoins besoin d’un plus grand soutien extérieur et d’un plus grand partenariat afin d’élaborer une politique efficace visant à remplir les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les changements dans le monde, a-t-il ajouté, ont eu un impact négatif sur les politiques familiales en Zambie.  Le Gouvernement, a indiqué le représentant, a mis en place des actions pour renforcer la famille et a créé un cadre de politique familiale.  Le Gouvernement a également pris des mesures pour alléger le fardeau des personnes âgées.  La Zambie n’a pas pu remplir les objectifs définis dans les plans et programmes d’action pertinents, et ce, faute de ressources, a-t-il dit, invitant une nouvelle fois les partenaires de développement à soutenir le pays.


M. SAMIR KOUBAA (Tunisie) a déclaré que son pays demeurait attaché à la mise en œuvre des engagements de Copenhague, bien que les résultats soient mitigés, comme le disent les rapports soumis à la Commission.  La Tunisie sait que les États sont les premiers responsables de leur développement, mais elle sait aussi que les conditions qui existent au niveau international, notamment en ce qui concerne l'aide publique au développement (APD) et l’accès aux marchés, devraient être améliorées, si on veut donner une chance égale à tous les pays.  Un développement social consistant et durable, a estimé le représentant, ne peut être atteint qu'à travers une approche solidaire et volontariste au niveau international.  La Tunisie a apporté une contribution concrète à cette vision à travers le Fonds mondial de solidarité et espère que les États y contribueront de manière substantielle, a-t-il souhaité.


M. LEE SUK KYU (République de Corée) a estimé que l’égalité des chances pour tous devait être respecté dans toutes les coutumes, dans toutes les régions.  L’offre de chances égales aux personnes âgées et aux handicapés doit constituer une priorité absolue de nos politiques sociales, a-t-il précisé.  Les politiques sociales passées se fondaient largement sur une forme de condescendance à l’égard des handicapés.  Aujourd’hui, a-t-il dit, les handicapés sont perçus comme une ressource humaine précieuse.  Une assistance leur est fournie afin qu’ils puissent prendre part aux activités économiques, a-t-il souligné, tandis que le Gouvernement a encouragé les entreprises à créer un environnement propice aux handicapés.  Le vieillissement de la population coréenne est l’un des plus rapides au monde, a-t-il ajouté, le pays tentant de mettre au point une stratégie efficace pour faire face à cette tendance démographique.  Il a notamment indiqué que le Gouvernement avait lancé un projet  destiné à trouver des emplois aux personnes âgées. 


Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a déclaré que l'analphabétisme et la pauvreté allaient de pair.  Le Gouvernement d’Haïti accorde une attention particulière à cette question, étant donné le taux élevé d'analphabétisme que compte le pays.  L'autre problème sur lequel se penche Haïti est celui de la sexospécificité et de l'égalité des sexes.  La féminisation de la pauvreté est une réalité en Haïti, où beaucoup de chefs de famille sont des femmes, a indiqué Mme Romulus.  Celles qui travaillent se retrouvent malheureusement dans le secteur informel et se livrent à des activités précaires, a-t-elle dit.  Le Gouvernement met l'accent sur l'accès équitable des filles à l'éducation, une fille éduquée étant plus capable, à l'âge adulte, de s'adapter aux conditions réelles de son pays.  Le VIH/sida et les autres pandémies, comme le paludisme, sont un problème de santé réel en Haïti, a poursuivi la représentante.  Les déplacements massifs de populations, qui ont créé un cadre peu favorable à l'hygiène, a-t-elle indiqué, sont en grande partie responsable de l'aggravation de la situation.  Quant au sida, il est aggravé par les mauvaises conditions économiques, qui favorisent la prostitution.  Le Gouvernement fait face à cette situation en organisant des campagnes d'information pour aider les séropositifs à mieux comprendre la maladie et à mieux s'insérer dans la société, a dit Mme Romulus.


M. JASON WAITHAKA (Kenya) a souligné que le rapport du Groupe de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement comportait aussi des éléments importants concernant le développement social.  Le paludisme, le VIH/sida et d’autres maladies transmissibles enregistrent des fortes baisses, mais continuent de causer des ravages dans les populations, a-t-il affirmé, ajoutant que huit des 17 missions de maintien de la paix des Nations Unies opéraient en Afrique.  La pauvreté a des effets dévastateurs, la mortalité infantile est la plus importante au monde et la malnutrition est répandue sur tout le continent, a-t-il indiqué.  À quel moment nous sommes-nous trompés de voie? s’est-il ainsi interrogé.  Le développement social et la croissance économique sont inextricablement liés, a observé le représentant, qui a assuré que le Kenya s’était lancé dans d’ambitieuses stratégies dans le but d’éliminer la pauvreté globale, l’un des plus grands défis auxquels est confronté aujourd’hui le pays.  Il continue de faire face à des flux de réfugiés à la recherche au Kenya d’une meilleure vie, ce qui a des incidences sur les services sociaux et la sécurité, a-t-il également déclaré.


Mme ISHRAT JAHAN AHMED (Bangladesh) a déclaré que son pays avait mis en place un cadre de politiques spéciales au bénéfice des personnes handicapées et a adopté un plan d'action pour la mise en œuvre de ces politiques.  Le Bangladesh a aussi adopté en 2001, à travers son Parlement, une loi favorable au soutien aux handicapés.  Le Bangladesh, a poursuivi la représentante, a accordé la même attention aux personnes âgées et s'efforce de mettre en œuvre le Plan d'action de Madrid, ce qui requiert des stratégies à long terme.  Notre pays a identifié à cet égard les besoins des personnes du troisième âge, et a conçu un système de pensions en faveur des veuves qui se retrouvent seules et sans soutien familial.  Le Bangladesh, qui compte environ 45 millions de jeunes, a d'autre part adopté un Plan national d'action en vue de leur venir en aide.  L'objectif de cette politique est de transformer une jeunesse désorganisée et non productive en une force de travail productive et capable de participer à l'évolution du pays, a dit la représentante.


M. BROWN CHIMPHAMBA (Malawi) a indiqué que de plus en plus, dans son pays, les jeunes participaient à la formulation des politiques et des plans qui les concernent.  Le représentant a jugé nécessaire de renouveler l’engagement de la communauté internationale en faveur des objectifs du Programme d’action pour la jeunesse.  Le Malawi, a-t-il affirmé, est un ardent défenseur de la notion d’une société inclusive.  Le Malawi a en outre réaffirmé son engagement pour le Plan de Madrid sur le vieillissement.  Il a estimé que la famille, qu’il est nécessaire de renforcer, était une source de protection pour les personnes âgées, les handicapés et les jeunes.


Mme FAITH INNERARITY (Jamaïque) a déclaré que le nombre de jeunes vivant dans la pauvreté allait croissant.  À travers le monde, 160 millions d'entre eux sont sous-alimentés, plus de 200 millions vivent avec moins d'un dollar par jour et près de 500 millions avec moins de deux dollars par jour.  La plupart de ces jeunes vivent dans les pays en développement, notamment en Asie (84 millions) et en Afrique (60 millions), a relevé la représentante en notant aussi que dans les Caraïbes et en Amérique latine ce chiffre était de 11 millions, et était de 46,5 millions en Asie de l'Est et dans les pays du Pacifique.  Il est encourageant de noter qu'il y a désormais un consensus sur la participation des jeunes aux processus de prise de décisions et à la formulation des politiques sociales et de développement dans les pays, a déclaré la représentante.  En Jamaïque, ce fait a été noté, et le Gouvernement a créé des mesures de consultation de la jeunesse.  Il faudrait cependant, tout en allant dans cette direction, créer des mesures d'accompagnement, a dit la représentante.  Il est indispensable, a-t-elle estimé, de faire face à cet égard aux facteurs qui mettent en danger l'état mental, physique et social des jeunes, et contribuent à les exclure des activités de production.  Une famille stable peut apporter des solutions à ces menaces, a-t-elle dit en notant qu'un bon équilibre familial pouvait tenir les jeunes éloignés de la toxicomanie, de l'alcoolisme et des comportements sexuels dangereux.


M. AMATHGALIM (Suriname) a déclaré que son pays poursuivait une politique visant à fournir à tous les groupes sociaux, en particulier aux groupes vulnérables, un accès aux activités de développement, suscitant la collaboration du secteur privé.  Les médias, a-t-il dit, constituent l’outil le plus puissant pour changer les attitudes du public à l’égard de ces groupes sociaux, des médias qui sont, à cet égard, pleinement utilisés.  Il a ajouté que son pays demeurait attaché au progrès et à la promotion de la jeunesse.  Investir dans la jeunesse, a-t-il dit, c’est investir dans le développement.  Le représentant a souligné que la participation des jeunes constituait un des piliers de la politique du Gouvernement, illustrée par la création, en 2004, d’un parlement des jeunes.  S’agissant du problème du vieillissement, le représentant a indiqué qu’il existait dans son pays une coutume selon laquelle les personnes âgées doivent rester le plus longtemps possible au sein de la cellule familiale, une tradition, a-t-il précisé, reprise dans le Code civil du Suriname.  D’une manière générale, le représentant a estimé que les efforts nationaux en faveur du développement social devaient être appuyés par la communauté internationale, chargée de créer un environnement propice.


Mme ZULLY GONZALEZ(Venezuela) a déclaré que la République bolivarienne du Venezuela avait fait du développement social un des points essentiels de sa stratégie politique et économique, en vue de renforcer le concept de citoyenneté à travers l'universalisation des droits sociaux.  L'exercice du pouvoir par les citoyens définit une forme nouvelle de relation entre la population et son Gouvernement.  Les droits sociaux, l'équité et la démocratisation, sont garantis par la loi fondamentale du Venezuela, que le Gouvernement actuel met en œuvre.  Les familles jouent un rôle fondamental dans la stratégie mise en œuvre, et elles sont l'unité de base à laquelle s'adressent toutes les politiques mises en œuvre.  Les enfants abandonnés sont désormais pris en charge par 99 centres d'accueil installés à travers le territoire national, a dit la représentante.  Les femmes et les mères sont l'objet d'une attention particulière du Gouvernement, notamment quand elles sont de milieux pauvres, sur les plans de la santé, de la nutrition et de l'éducation.  Le Gouvernement vénézuelien a d'autre part lancé un programme spécial au profit de la population âgée en créant un institut national de gériatrie qui promeut des politiques de prise en charge communautaire.  Les jeunes ne sont pas en reste.  Le Gouvernement s'intéresse particulièrement aux jeunes des milieux pauvres qui n'ont pas pu avoir accès à l'éducation.  Le Venezuela, a relevé la représentante, pense qu'une démarche intégrée doit être adoptée si l'on veut promouvoir un développement social qui bénéficie à tous.


M. ALEJANDRO ALDAY (Mexique) a déclaré que son pays était convaincu que le développement social devait se fonder sur l’être humain.  Le Gouvernement mexicain aborde le problème de la pauvreté dans le cadre d’une vision intégrale et multidimensionnelle, a-t-il souligné.  Au cours des années, le Mexique a œuvré à améliorer les indicateurs sociaux, notamment par le biais d’une politique visant à favoriser le plein épanouissement des Mexicains à travers tous les programmes sociaux existants.  Une stratégie, baptisée « Contigo », a ainsi été mise en place, portant sur l’ensemble du cycle de vie des personnes.  Le représentant a exprimé l’intérêt porté par le Mexique à la démarche intégrée préconisée dans le rapport du Secrétaire général sur la jeunesse.  Le Programme mondial devrait accorder une place particulière à la question de la justice pénale, en recommandant notamment des mesures sur l’abolition de la peine de mort des mineurs, a-t-il affirmé.  Il a par ailleurs indiqué que son pays avait mis en œuvre divers programmes visant l’amélioration de la vie des personnes âgées.


M. P. MANGWANA(Zimbabwe) a déclaré que son pays souscrivait totalement au programme d'action mondial en faveur des handicapés.  Le Zimbabwe a adopté des mesures législatives favorisant la participation de ces personnes à la vie sociale à travers la création d'un fonds spécial qui est géré par les handicapés eux-mêmes.  Beaucoup d’handicapés zimbabwéens sont des gens qui ont subi des blessures lors de la longue guerre de libération contre l'occupation coloniale, a relevé le représentant.  Le présent budget a accordé beaucoup plus de ressources qu'auparavant au Fonds spécial pour les handicapés, a dit le représentant.  Parlant de la question du VIH/sida, il a indiqué que le Zimbabwe, comme un certain nombre de pays d'Afrique australe, était sévèrement affecté par la pandémie, mais avait mis en place un système de dépistage et de prise en charge, en vue de réduire l'impact social de la maladie.


Mme MARÍA ÁNGELA HOLGUÍN CUELLAR (Colombie) a assuré que son pays avait réalisé des objectifs sociaux ambitieux, en dépit des fléaux du terrorisme et du trafic de la drogue qui épuisent les ressources nationales.  La Colombie dispose de ressources budgétaires qui permettent d’assurer à la population les services sociaux de base, a-t-elle indiqué.  Le Gouvernement, a-t-elle précisé, a créé des modalités d’aide aux Colombiens qui s’efforcent de maintenir leur qualité de vie et d’envoyer leurs enfants à l’école, un soutien reposant sur une démarche volontaire et non d’assistés des bénéficiaires.  Le Gouvernement colombien a en outre accru la part budgétaire consacrée à la formation des personnes au chômage, et a incité les entreprises à embaucher davantage de jeunes et de personnes handicapées.  La représentante a indiqué que 750 000 classes scolaires ont été ouvertes, 600 000 Colombiens ont été alphabétisés et 2,9 millions de personnes ont reçu une formation technique.


M.JORGE FERRER RODRIGUEZ (Cuba) a déclaré que son pays avait réduit le taux de chômage de sa population et avait assuré l'accès à l'éducation de toutes les composantes de cette population bien avant l'adoption des engagements de Copenhague.  Cuba assure une protection sociale quasi absolue à tous ses habitants, a indiqué le représentant.  Notre pays, a-t-il poursuivi, fait en ce moment face à la question du vieillissement de sa population, ce qui est une évolution normale, et assure une couverture sociale à sa population dont l'espérance de vie s’est de ce fait allongée.  Le principal problème à résoudre est celui de l'isolement des personnes âgées, a relevé le représentant.  Concernant les jeunes, Cuba s'efforce d'ouvrir l'accès à l'enseignement universitaire à ceux qui avaient arrêté leur cycle scolaire avant d'y parvenir.  La promotion de cette politique, a déclaré le représentant cubain, permettra de former des spécialistes et des travailleurs sociaux capables de prendre en charge les programmes destinés aux personnes âgées et aux handicapés.


M. KUNIO WAKI, représentant du Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP), a affirmé que le concept de société pour tous exigeait l’élimination de la dette des pays les plus pauvres et l’élimination de la dette pour les pays les plus pauvres.  Il a rappelé que la planète accueillait la plus grande population de jeunes et de personnes âgées qu’elle n’ait jamais connue auparavant.  Nous devons tous ensemble répondre à ce défi urgent, a-t-il déclaré, ajoutant que tous méritaient d’échapper à la pauvreté et de vivre en paix, à l’abri de la violence.  Tous doivent avoir voix au chapitre et avoir une chance, a-t-il précisé.  La collecte des données, a-t-il estimé, constitue une première étape pour mettre en place des politiques en faveur du développement social.  Un plus grand investissement doit être fait en matière de santé, et particulièrement de santé de la reproduction, a-t-il également observé.  Le représentant a en outre souligné que le VIH/sida constituait une des plus grandes menaces au développement, détruisant notamment des populations entières d’Afrique australe.  La féminisation de la population victime du VIH/sida va de pair avec l’évolution de la propagation de l’épidémie, a-t-il noté.  Le FNUAP s’engage à travailler avec les gouvernements et les Nations Unies pour assurer le développement social, a-t-il assuré.


M. ROBERT LEIGH, représentant des Volontaires des Nations Unies, a déclaré que le rôle joué par le bénévolat apportait un avantage comparatif dans la lutte contre les inégalités et dans la prestation de services au profit des personnes âgées et des handicapés.  Le volontariat a dépassé le niveau d'activités de loisirs qu'il revêtait auparavant et est devenu un moyen par lequel les jeunes sans emploi formel peuvent exprimer leurs talents et compétences et se rendre utiles à la société, a dit le représentant.  Cet engagement va dans le sens du Plan d'action de Copenhague, qui prône la participation et l'inclusion de tous les citoyens à la marche d'une société, a poursuivi le représentant.


M. ENCHO GOSPODINOV, représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a affirmé que les participants à la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, qui s’est tenue à Kobé, Hyogo, au Japon, du 18 au 22 janvier dernier, ont clairement reconnu l’importance de l’établissement de capacités locales permettant de travailler avec les autorités gouvernementales dans la prévention et la gestion des catastrophes.  En d’autres termes, a-t-il ajouté, la prévention des catastrophes et la nécessité de les prévenir doivent être intégrées dans le programme de développement, en raison notamment du nombre des vies et des biens qui pourraient être ainsi sauvés.  La Plate-forme de Hyogo adoptée à cette Conférence comporte un certain nombre d’objectifs qui mériteraient l’attention de la Commission du développement social ainsi que des organes pertinents des Nations Unies, a-t-il souligné.


M. SHAW, représentant de la Fédération internationale sur le vieillissement, a déclaré que le nombre de personnes âgées allait doubler d’ici 20 ans, la plupart de ces gens vivant dans les pays en développement qui manquent de structures sociales capables de les prendre en charge.  Les personnes du troisième âge ne doivent pas être perçues comme des fardeaux, a estimé le représentant.  Elles doivent être intégrées dans les structures sociales et être perçues comme des participants actifs à la marche de la société.


Mme FLORENCE DENMARK, représentante du Conseil international des psychologues, a mis l’accent sur le problème de la féminisation de la pauvreté, notant que la pauvreté ignorait non seulement les besoins de base des individus mais empêchait également leur participation dans la société.  Les personnes âgées doivent être perçues comme des ressources et non des fardeaux, a-t-elle ajouté, précisant que toute stratégie, programme ou politique devait inclure la participation des personnes âgées.  Elles doivent être intégrées dans les solutions à trouver à la pauvreté, a-t-elle ajouté, citant un rapport de l’Atelier régional sur le vieillissement et la pauvreté qui s’est tenu en Tanzanie en octobre 2003.


Mme BEALES, représentante de HelpAge International, a déclaré que le développement devait être centré sur les populations et que la communauté internationale devait faire face à la pauvreté chronique.  Cette forme de pauvreté, a-t-elle précisé, existe essentiellement dans les régions en développement et affecte les groupes les plus vulnérables, à savoir les handicapés, les personnes âgées et les femmes.  La communauté internationale devrait honorer ses obligations et respecter les principes qu'elle a elle-même énoncés dans ses textes, conventions et traités internationaux.  HelpAge International pense que l'action publique est la mieux à même de résoudre la question de l'accès de tous à la protection sociale, a-t-elle déclaré.


Droit de réponse


Le représentant du Japon, qui a exercé son droit de réponse après l’intervention, hier, du représentant de la République démocratique populaire de Corée, a affirmé que la Déclaration de Pyongyang définissait les relations entre son pays et la République démocratique populaire de Corée.  C’est sur la base de cette Déclaration, a-t-il souligné, que les questions entre les deux pays doivent trouver une solution.


EXAMEN DES MÉTHODES DE TRAVAIL DE LA COMMISSION


Déclarations


M. JOHAN SCHÖLVINCK, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA), a présenté à la Commission le rapport du Secrétaire général relatif à cette question*, qui comprend notamment un certain nombre de recommandations sur l'adoption d'un programme de travail, une participation plus active des organes et institutions spécialisées de l'ONU travaillant dans des domaines liés au développement social.  Ces recommandations visent également une participation plus active des États Membres et des autres acteurs à certaines phases des travaux de la Commission, notamment par une contribution accrue des experts de haut niveau. 


Une partie de ce rapport a trait à des propositions qui recommanderaient une participation de haut niveau aux travaux de la Commission du développement social afin de la rendre capable d’être un organe proposant des décisions opérationnelles, a indiqué M. Schölvinck.  Il est d’autre part anormal, au vu de l’importance des questions dont elle traite, que les débats de la Commission du développement social ne se tiennent pas à des intervalles plus proches et réguliers, a dit M. Schölvinck.


Mme VALERIE HEYMAN (Luxembourg), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a indiqué que l’Union réaffirmait l’importance de la contribution des experts à la Commission du développement social.  L’Union européenne soutient l’interaction dynamique avec toutes les parties prenantes, y compris les fonds et agences des Nations Unies, a-t-elle ajouté.  Ces acteurs, a-t-elle souligné, ont un rôle à jouer dans la mise en œuvre de l’agenda de Copenhague.  La Commission, a-t-elle ajouté, a besoin de renforcer sa pertinence pour impliquer un nombre d’acteurs plus large du développement social.


M. CARL B. FOX (États-Unis) a affirmé que la Commission du développement social devait mettre davantage l’accent sur l’interaction et le dialogue.  En outre, la Commission pourrait tirer profit d’un programme de travail biennal, comme à la Commission du développement durable, a-t-il ajouté.


Mme INNERARITY (Jamaïque), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité que la Commission du développement social devienne plus interactive et examine de manière plus approfondie les questions liées au développement social.  Si l’introduction de la pratique des tables rondes et la participation de ministres a apporté une valeur ajoutée aux débats, il conviendrait d’accorder davantage de temps aux éléments interactifs du travail de la Commission, a-t-elle estimé.


*Voir document publié sous la cote E/CN.5/2005/2


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