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SOC/4668

LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL ACHÈVE SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR L’ÉVALUATION DES ENGAGEMENTS DE COPENHAGUE

14/02/2005
Communiqué de presse
SOC/4668

Commission du développement social

8e & 9e séances – matin & après-midi


LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL ACHÈVE SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR L’ÉVALUATION DES ENGAGEMENTS DE COPENHAGUE


La Commission du développement social a clôturé, cet après-midi, son débat général de haut niveau, entamé jeudi, sur le suivi du Sommet mondial pour le développement social et de la 24e session extraordinaire de l’Assemblée générale.


Au cours de ce débat, le représentant de l’Iraq a souligné que son gouvernement avait désormais placé le développement social au centre de son action.  Il a néanmoins reconnu que les problèmes de sécurité constituaient un obstacle sérieux au processus de reconstruction auquel collabore activement la communauté internationale.  L’Iraq a de plus en plus besoin de la communauté internationale pour développer une société fondée sur la liberté et l’égalité entre tous, a-t-il notamment déclaré.


De façon plus générale, le représentant de l’Organisation internationale du travail (OIT) a assuré que si la croissance économique était indispensable, elle ne pouvait cependant éliminer la pauvreté et promouvoir la justice tant que des mesures spéciales n’étaient pas mises en place.  De même, la croissance et la création d’emplois doivent, selon lui, respecter la mise en œuvre de la notion de travail décent.  Le représentant de la Banque mondiale a estimé, de son côté, que l’un des principes opérationnels à appliquer consistait à placer les populations elles-mêmes au centre de l’agenda du développement.  La responsabilisation, a-t-il dit, suppose qu’on leur confie les outils et la réflexion qui serviront à l’amélioration de leurs conditions de vie et de leur avenir.


Vendredi, la Commission avait adopté un texte réaffirmant que la Déclaration de Copenhague et le Programme d’action du sommet pour le développement social, ainsi que les nouvelles initiatives de développement social adoptées par l’Assemblée générale lors de sa 24 session extraordinaire constituaient le « cadre de base de la promotion du développement social pour tous, aux niveaux national et international ».


Ont également pris la parole dans ce cadre la Ministre des affaires sociales du Cameroun et les représentants de Myanmar, de la République démocratique populaire de Corée, des Philippines, de l’Ordre militaire souverain de Malte, de la Commission économique pour l’Europe (CEE), de la Commission économique et sociale pour l’Asie-Pacifique (CESAP), de l’ONUSIDA, de l’Organisation pour les migrations internationales (OMI), et des organisations non gouvernementales ATD Quart-Monde, de la Chambre de commerce internationale (CCI), du Conseil international du bien-être social, de la Fédération internationale des associations des personnes âgées, de la Société pour l’étude psychologique des questions sociales et du Cercle Triglav.


Les jeunes, les personnes âgées et les handicapés ont, par ailleurs, marqué le débat que la Commission a consacré à l’examen des plans et programmes d’action pertinents des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux.


La représentante du Japon, pays dont la moyenne d'âge de la population est la plus élevée au monde –85 ans pour les hommes et 85,5 pour les femmes- a affirmé que son gouvernement procédait actuellement à la mise en place d’un système d'emploi continu s'adressant aux personnes de plus de 65 ans et offrant aux retraités une seconde vie professionnelle.  La représentante de la Suisse a expliqué pour sa part que son pays, confronté à l’augmentation du chômage des jeunes qui ont du mal à trouver une place sur un marché du travail compétitif, poursuivait l’objectif de favoriser l’accès de tous à la formation professionnelle et de donner une valeur à l’expérience de personnes dépourvues de qualification ou d’expérience professionnelle antérieure.


Les représentants du Luxembourg, au nom de l’Union européenne, de la Chine, de l’Argentine et de l’Indonésie sont également intervenus sur cette question.


Ce matin, la Commission avait tenu une table ronde d’experts sur le même point, au cours de laquelle a notamment été présenté le rapport mondial sur la jeunesse du Secrétaire général.  Les jeunes âgés de moins de 24 ans représentent près de la moitié de la population mondiale, a ainsi rappelé M. Johan Schölvinck, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales (DESA), un chiffre qui, selon lui, montre l’ampleur des défis sociaux qui concernent cette catégorie de la population, notamment en raison de son caractère très hétérogène.  Dans son exposé, M. Schölvinck a abordé les trois domaines d’activité prioritaires des jeunes dans l’économie mondiale que sont la pauvreté, l’éducation et l’emploi.


Pour sa part, Cheikha Hissa Al-Thani, Rapporteuse spéciale sur les personnes handicapées, a préconisé l’adoption par les gouvernements de mesures politiques, législatives et budgétaires spéciales afin de faciliter l'insertion des handicapés dans la société, tout en insistant sur l'application du concept d'égalité des chances.


La Commission du développement social poursuivra, demain à 10 heures, son débat général sur l’examen des plans et programmes d’action pertinents des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux.


EXAMEN DES PLANS ET PROGRAMMES D’ACTION PERTINENTS DES NATIONS UNIES CONCERNANT LA SITUATION DES GROUPES SOCIAUX


Table ronde et dialogue


M. JOHAN SCHÖLVINCK, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, a présenté les conclusions du rapport mondial sur la jeunesse (A/60/61-E/2005/7).  Ce rapport dresse le bilan de la situation mondiale des jeunes du Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà.  Les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent un cinquième de la population mondiale, a-t-il indiqué, soit 1,2 milliard d’habitants.  Outre cette génération, les enfants de moins de 15 ans représentent 30% de la population mondiale et, si l’on ajoute ces deux classes d’âge, les moins de 24 ans composent désormais près de la moitié de la population mondiale, a-t-il souligné.  Ces chiffres, a-t-il ajouté, montre l’ampleur des défis sociaux qui concernent cette catégorie de la population, notamment en raison de son caractère très hétérogène.  Si des progrès ont été réalisés, a affirmé M. Schölvinck, l’actuelle génération de jeunes fait face à des effets encore plus complexes que ceux qu’avait dû affronter la génération précédente.  M. Schölvinck a également présenté le rapport sur le vieillissement (A/CN.5/2005/5), lequel fait le point des progrès et des obstacles dans l’application du Plan d’action de Madrid adopté en 2002, ainsi que des efforts entrepris par les organisations non gouvernementales et les institutions internationales sur le vieillissement.


Mme SHEIKA HISSA AL-THANI (Qatar), Rapporteuse spéciale sur les personnes handicapées, a déclaré que le plan de travail concernant les personnes handicapées visait le renforcement des programmes d'action menés en faveur de cette catégorie de personnes défavorisées.  Le dernier chapitre du rapport que nous présentons à la Commission regroupe les recommandations faites à l'issue des travaux menés dans le cadre du mandat qui été confié à la Rapporteuse spéciale, a dit Mme Al-Thani.  Il faudrait rappeler à chaque partenaire social l'importance de la notion d'égalité des chances, a-t-elle indiqué.  Il est en outre nécessaire de mieux faire connaître les besoins des handicapés et d’intégrer le règlement des problèmes les concernant dans les politiques appliquées par les gouvernements et les institutions internationales.  À cet égard, a dit la Rapporteuse, les médias peuvent jouer un rôle essentiel de sensibilisation.  Des stratégies de communication bien pensées pourraient aider à combattre les stigmates et les préjugés dont souffrent les personnes handicapées, a-t-elle recommandé.  Des mesures politiques, législatives et budgétaires spéciales pourraient être adoptées par les gouvernements pour faciliter l'insertion des handicapés dans la société.  L'établissement d'un cadre de dialogue permanent entre les ONG, la société civile, et les organisations de handicapés d'une part, et les gouvernements de l'autre, est indispensable, si l'on veut mieux comprendre les obstacles auxquels font face les handicapés et trouver des solutions adaptées à leurs besoins selon les pays et les régions, a dit le Rapporteur.  Plus de 80% des personnes handicapées se trouvent dans les pays en développement, a-t-elle ensuite indiqué. 


La dette qui accable ces pays, et dont le service absorbe leurs ressources financières déjà minces, les rend incapables de porter assistance à ces groupes vulnérables de leurs populations.  La réduction du nombre des déficiences physiques ou mentales est cependant possible si les conditions sanitaires s'améliorent dans ces pays.  Un aspect de la prévention est celui qui touche aux questions matrimoniales.  Des examens et des tests médicaux de compatibilité avant les mariages pourraient, dans un certain nombre de situations, réduire le nombre de handicaps liés à des causes congénitales ou d'incompatibilité génétique, a dit le Rapporteur.  Poursuivant sa présentation, elle a indiqué que la situation de la femme et de l'enfant handicapés avait fait l'objet d'un examen particulier, étant donné que ce sont eux qui subissent le plus de discriminations.  Il appartient donc aux gouvernements de prendre des mesures d'urgence pour venir en aide à ces groupes extrêmement vulnérables, a indiqué la Rapporteuse spéciale, en insistant sur l'application du concept d'égalité des chances.  Parmi les recommandations, il faudrait notamment donner une priorité aux traitements contre les handicaps ainsi qu'à la création de services de santé capables de promouvoir la prévention des handicaps, a dit la Rapporteuse spéciale.  Il faudrait également garantir l'accès des handicapés à l'éducation et à l'emploi, le secteur privé devant être sensibilisé sur ce dernier aspect, a-t-elle insisté.


Répondant à une question de la représentante du Mexique, qui lui demandait quel était son rôle dans l’élaboration d’une convention internationale sur les handicapés, la Rapporteuse spéciale a indiqué que son action était intimement liée, dans l’esprit et la lettre, à l’initiative des gouvernements pour la mise en œuvre de critères uniformes.  Mon rôle est de participer aux réunions, aux consultations et aux dialogues et d’intervenir afin de renforcer les interventions des représentants des gouvernements et des organisations non gouvernementales, a-t-elle affirmé.


M. JOHAN SCHÖLVINCK, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, a ouvert la table ronde sur le thème « Travailler avec les jeunes pour un objectif commun », sur la base du Rapport mondial sur la jeunesse du Secrétaire général.  Ce rapport note que chacun des 10 domaines d’action prioritaires recensés dans le Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà (pauvreté, éducation, emploi, jeunes et environnement, loisirs, participation à la prise de décision, santé, drogues, délinquance juvénile, filles et jeunes femmes) demeure d’actualité pour les générations actuelles et futures de jeunes dans le monde. 


M. Schölvinck a abordé les trois domaines d’activité prioritaires des jeunes dans l’économie mondiale que sont la pauvreté, l’éducation et l’emploi.  Il a rappelé que 55% des jeunes vivaient dans des pays en développement, lesquels sont donc les plus concernés par les défis à relever.  Plus de 500 millions de jeunes vivent de moins d’un dollar par jour, a-t-il ajouté, précisant que la plupart des pauvres sont des jeunes.  M. Schölvinck a néanmoins décrit des développements positifs en matière d’éducation, plus d’enfants que jamais, a-t-il observé, allant au bout des études primaires, et quatre jeunes sur cinq allant à l’école secondaire.  Dans le domaine de l’emploi, 88 millions de jeunes étaient au chômage en 2004, a-t-il également constaté.  Les forces de la mondialisation obligent les jeunes à être de plus en plus compétitifs, a-t-il estimé, ceux-ci devant en particulier être davantage instruits.  Évoquant par ailleurs la place des jeunes dans la société civile, M. Schölvinck a notamment plaidé en faveur d’une participation plus importante des jeunes dans les processus de prise de décision.  Il s’est ainsi déclaré favorable à une présence plus importante des jeunes dans les délégations à l’Assemblée générale. 


En outre, M. Schölvinck a souligné qu’à la suite des bouleversements intervenus dans le monde depuis 1995, cinq nouveaux enjeux étaient à l’ordre du jour et figurent dans le rapport mondial 2003: mondialisation, utilisation accrue des technologies de l’information et des communications (TIC), propagation du VIH/sida, implication croissante des jeunes dans les conflits armés, qu’ils en soient les victimes ou les protagonistes, importance grandissante des relations intergénérationnelles dans une société mondiale vieillissante.


Présentant les recommandations contenues dans le rapport, M. Schölvinck a affirmé que compte tenu du fait que 200 millions de jeunes vivaient dans la pauvreté, 130 millions étaient analphabètes, 88 millions étaient au chômage et un grand nombre victimes du VIH/sida, il était nécessaire de procéder à un nouvel engagement en faveur de la jeunesse et du Programme d’action mondial.  Les États devraient élaborer des politiques globales et intégrées en faveur des jeunes, a-t-il dit, les gouvernements devant sans cesse évaluer leurs politiques en faveur des jeunes, et avec le concours de ces derniers.  Les jeunes doivent être des partenaires dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il poursuivi.


M. JOAO SALVIANO, membre du Bureau du Forum de la jeunesse européenne, a indiqué que le Forum avait tenu une réunion au début de ce mois à Coimbra, au Portugal, au cours de laquelle il a débattu de la mise en œuvre du Programme d'action mondial pour la jeunesse.  Trois groupes de travail ont analysé les problèmes qui se posent à la mise en œuvre des 15 recommandations principales du Programme d'action.  Les jeunes présents à Coimbra sont parvenus à un consensus: la mise en œuvre du Programme d'action se révèle de plus en plus difficile.  Aussi, les jeunes se sont-ils engagés à jouer un rôle plus important dans cette mise en œuvre en créant des mécanismes de contrôle des actions lancées à cet égard.  Il est essentiel que les organisations de jeunes, les gouvernements et les Nations Unies travaillent ensemble, a estimé le représentant de jeunes d'Europe.  Les jeunes, a-t-il poursuivi, demandent aux États de leur donner un espace d'expression qui leur permettraient de travailler avec eux.


Après lui, Mme RENATA FLORENTINO, représentante de l'ONG « Voix de la jeunesse du Brésil », a déclaré que le Brésil compte 34 millions de jeunes affiliés dont 17 millions ne sont pas scolarisés.  Parmi eux, 17% sont au chômage dans un pays où la moyenne nationale du chômage est de 10%, a indiqué Mme Florentino.  Il ne faudrait pas simplement considérer ces jeunes comme un groupe à risque ou un groupe ayant des besoins particuliers.  Dans un pays qui existe depuis cinq siècles, il faudrait plutôt se demander ce qui peut expliquer cette situation de la jeunesse qui est une partie de la population du Brésil.  Le Gouvernement actuel fait des efforts visant une meilleure compréhension des besoins de sa jeunesse, a-t-elle dit.  On s'est rendu compte qu'il ne suffisait pas cependant de lancer des réflexions à Brasilia, mais qu'il fallait plutôt décentraliser les études et les prises de décisions dans un pays géographiquement très grand et très divers.  Nous pensons que pour élaborer de bonnes politiques en faveur des jeunes, il faudrait établir des bases de données et de statistiques par tranches d'âge, ce qui permettrait d'avoir une meilleure idée de l'était des classes d'âge « jeunes ».  L'UNESCO a adopté cette méthodologie en créant un indice de développement de la jeunesse, a indiqué Mme Florentino. Cette démarche peut permettre d'avoir une meilleure idée des réalités et des besoins des jeunes selon leur âge, leur éducation  et leur location géographique, a-t-elle dit.


M. GUIDO SCHMIDT-TRAUB, Conseiller politique du Projet Objectifs du Millénaire, a affirmé que les Objectifs du Millénaire pour le développement devaient cibler la jeunesse.  Aucun des OMD ne peut être réalisé tant que le sort des jeunes ne sera amélioré substantiellement.  En matière d’éducation, outre l’expansion de l’enseignement primaire constatée, les pays doivent créer un espace et dégager des ressources nécessaires pour investir dans le secondaire et l’enseignement supérieur, a-t-il notamment expliqué.  Seul un investissement

important dans l’élimination de la pauvreté permettra de faire reculer la fécondité, a-t-il dit.  Il a demandé aux pays d’adopter des stratégies de réduction de la pauvreté basée sur les OMD et une politique à long terme.  Ce processus doit être participatif, a-t-il estimé, la société civile, notamment les organisations de jeunes, ayant un rôle critique à jouer.  M. Guido Schmidt-Traub a souhaité que 2005 soit une année charnière dans l’action en faveur de la jeunesse.


Répondant au représentant de Cuba sur la question du rôle des grands médias internationaux concernant le traitement intégré de la jeunesse, M. SCHÖLVINCK a reconnu que les effets de l’universalisation de la culture n’étaient pas forcément positifs.  Les médias ont un rôle positif à jouer, a affirmé pour sa part M. Guido-Schmidt.


Au même représentant cubain, M. Schölvinck a également souligné la nécessité de disposer d’indicateurs qui mesureraient les actions en faveur de la jeunesse aux niveaux national et international.  Sans indicateur, il n’y a pas de progrès possible, a-t-il considéré.


M. SALVIANO, qui répondait à une question du représentant de l’Indonésie sur la priorité que devrait adopter les gouvernements pour améliorer la situation des jeunes dans le monde, a jugé important de travailler ensemble et d’aller dans le même sens, avec un ordre du jour bien défini.  L’éducation est la priorité pour nous tous, a-t-il dit, précisant qu’il fallait éliminer l’approche paternaliste.  Les gouvernements doivent écouter les organisations de jeunes, a-t-il insisté.


La représentante de la Jamaïque a fait remarquer que les jeunes vivant dans des foyers équilibrés semblaient obtenir de meilleurs résultats dans la vie que ceux issus de familles monoparentales ou de foyers à tension.  Les panélistes pourraient-ils dire quelque chose sur le rôle de la famille?  D'autre part, comment expliquer que les filles semblent aujourd'hui obtenir de meilleurs résultats scolaires ou professionnels que les garçons?  Le représentant du Luxembourg, au nom de l'Union européenne, a demandé ce que pouvaient faire les pays qui ne sont pas affiliés au Réseau pour l'emploi des jeunes pour bénéficier de ses travaux.  Le représentant de l'Afrique du Sud a estimé que le rapport qui a présenté sur la jeunesse semble montrer qu'il y a une légère amélioration dans leur situation générale.  Les gouvernements font ce qu'ils peuvent pour faire face aux problèmes de la jeunesse, mais l'Afrique du Sud pense que le secteur privé devrait faire beaucoup plus.  Le représentant du Sénégal a indiqué que la politique de son gouvernement visait à intégrer les jeunes à la prise de décisions.  Le Ministre de la jeunesse du Sénégal avait 27 ans quand il a été nommé par le Président Wade, a-t-il rappelé.  En ce qui concerne l'emploi salarié, le Sénégal est en train de faire un effort en recrutant 15 000 jeunes dans la fonction publique.  Les institutions internationales ne semblant pas vouloir soutenir la promotion de l'emploi non salarié, que préconise le Projet des Objectifs du Millénaire à cet égard? a demandé le représentant.  Le représentant de la Namibie a indiqué que le bénévolat pouvait effectivement palier les nombreux refus qu'essuient les jeunes dans leur recherche d'emploi.  Le représentant de la République dominicaine a regretté qu'après Monterrey et Johannesburg, on soit encore obligé de reconnaître que le secteur de l’emploi reste fermé aux jeunes.


Répondant aux observations faites par les délégations, M. SCHMIDT-TRAUB a indiqué que les technologies de l’information et des communications (TIC) étaient un outil essentiel de participation à l'économie mondiale et, de plus en plus, à la marche même des pays.  Une stratégie nationale des TIC est donc essentielle.  Des financements pourraient à cet égard venir du secteur privé.  La clef de l'emploi des jeunes se situe dans la plupart des pays dans la capacité à générer de la croissance, donc des emplois, et à contrôler le taux d'expansion démographique, a indiqué M. Schmidt-Traub.  Mme RENATA FLORENTINO, de l’ONG Voix de la jeunesse du Brésil a déclaré que les jeunes ne devaient pas attendre que des emplois leur soient offerts.  Ils devraient faire preuve d'initiative, et créer eux-mêmes leurs emplois.  Quant à la famille, a-t-elle dit, un enfant peut réussir s'il reçoit assez d'attention et d'amour, qu'il vive dans une famille « normale » ou une famille monoparentale.  Parlant de la famille, M. JOAO SALVIANO, du Forum des jeunes d'Europe, a déclaré que toutes les familles, quel que soit leur type, devraient être équitablement traitées.  Il y a tout un monde entre l'idéal et la réalité, et le monde doit apprendre à accepter toutes ses composantes humaines sans vouloir leur imposer un modèle type, a-t-il estimé.


EXAMEN DE LA POURSUITE DE L’APPLICATION DES TEXTES ISSUS DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Réunion plénière de haut niveau: fin du débat général


M. KYI TUN (Myanmar) a déclaré que son pays accordait beaucoup d’importance aux trois questions clefs décrites lors du Sommet de Copenhague.  Une grande attention est accordée au développement agricole, a-t-il dit, notant que le Myanmar encourageait la mécanisation de l’agriculture et l’agriculture à grande échelle afin d’assurer la sécurité alimentaire et d’éliminer la pauvreté.  Le représentant a ajouté que 26 zones industrielles avaient été mises en place dans le pays, ce qui permet, a-t-il ajouté, de créer des emplois et d’animer le secteur privé.  En tant que membre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), le Myanmar travaille avec d’autres pays à la mise en œuvre du Plan d’action sur le développement rural et l’élimination de la pauvreté, a-t-il affirmé.  En outre, le Myanmar a notamment adopté une stratégie avec le Cambodge, la République démocratique populaire lao, la Thaïlande et le Viet Nam, connue sous le nom de Stratégie de coopération économique Ayeyawaddy-Chao Praya-Mekhong (ACMECS), a-t-il souligné, précisant que son pays jouait également un rôle actif au sein de l’Initiative pour la coopération technique multisectorielle (BIMSTEC).  Ces initiatives devraient aider à éliminer la pauvreté, a-t-il dit.


M. KIM CHANG GUK (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que sa délégation estimait nécessaire que la Commission du développement social établisse une liste exhaustive des défis qui restent à relever, 10 ans après Copenhague.  Les droits des peuples à la vie et au développement continuent à être bafoués par des mesures et des politiques unilatérales et des embargos imposés par une poignée d'États.  Les États-Unis et le Japon se montrent hostiles à la République populaire démocratique de Corée, dont le développement est systématiquement bloqué par les menaces et les politiques d'encerclement menées par ces deux pays, a dit le représentant.  Il n'y aura pas de développement social si on ne reconnaît pas l'égalité de tous les peuples et la liberté des États, a-t-il estimé.  On doit mettre fin à toutes les mesures coercitives et aux embargos dont certains États menacent d'autres, du simple fait de divergences politiques, a dit le représentant.  Notre délégation demande donc aux Nations Unies et aux autres institutions internationales d’agir en toute impartialité et de soutenir l'application de tous les engagements pris par les États lors des conférences de Monterrey, de Johannesburg et autres.  Notre pays est l'une des rares nations au monde où le chômage est quasiment inconnu et où toutes les populations reçoivent gratuitement soins de santé et éducation, a dit le représentant.


M. SAMIR SHAKIR M. SUMAIDA’IE (Iraq) a déclaré que son pays avait été victime pendant des décennies de pillages systématiques et de la violence sanguinaire.  Le nouvel Iraq, fondé sur la dignité de l’homme, les droits de l’homme, la démocratie, les valeurs éthiques et morales a placé le développement social au centre de son action, a-t-il affirmé.  De l’avis de M. Sumaida’ie, le processus de développement et la reconstruction incombent à la communauté internationale, celle-ci s’étant engagée à verser 32 milliards de dollars.  Toutefois, a-t-il expliqué, les problèmes de sécurité ont handicapé ce processus.  Nous sommes tenus également de renforcer nos efforts pour mettre un terme aux activités des terroristes qui essaient de faire avorter nos efforts par la force, a-t-il indiqué.  Selon le représentant, les difficultés en matière de sécurité n’ont pas arrêté les efforts de reconstruction et de développement.  Un ministère des droits de l’homme, un ministère de la femme et un ministère de l’environnement ont été créés, ce qui permet à l’Iraq de faire face aux défis, a-t-il en outre affirmé, soulignant que la société civile jouissait d’une plus grande participation dans les affaires ministérielles.  Il a déclaré que son pays avait de plus en plus besoin de la communauté internationale pour développer une société fondée sur la liberté et l’égalité entre tous.


Mme CATHERINE BAKANG MBOCK, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a souligné que son pays ne ménageait aucun effort dans l’application des engagements pris au Sommet de Copenhague et lors de la 24e session extraordinaire de l’Assemblée générale.  Le développement social demeure au centre des priorités du Cameroun comme le témoigne la récente organisation gouvernementale de décembre 2004 qui consacre un grand nombre de départements pour traiter des questions sociales, a-t-elle dit.  Avec l’appui des partenaires bilatéraux et multilatéraux, le Cameroun conduit une politique ambitieuse de développement axée sur l’épanouissement de l’être humain, conformément au Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), a-t-elle souligné, précisant que des mesures juridiques et réglementaires ont été adoptées favorisant des investissements.


La Ministre a également expliqué qu’en matière de lutte contre le VIH/sida, son pays avait mis un accent particulier sur la promotion des mesures de prévention et la subvention des médicaments.  La politique de santé en général vise l’amélioration de l’état des populations grâce à l’amélioration de l’accessibilité aux soins intégrés et de qualité pour l’ensemble de la population avec la pleine participation des communautés, a-t-elle assuré.


M. BAYANI S. MERCADO (Philippines) a déclaré que la seule forme acceptable du développement est celle qui donne la priorité aux populations.  Toutes les politiques mises en œuvre aux Philippines vont dans ce sens, et visent essentiellement l'élimination de la pauvreté.  Les droits des différents secteurs de la société doivent être reconnus, a déclaré le représentant, en notant que les actions du secteur public devaient être conduites en partenariat avec la société civile et les communautés.  Du fait de la mondialisation, les Philippines accordent une attention particulière au phénomène de la migration qui, sur le plan de l'emploi et de la main d'œuvre, est l'un des moteurs essentiels de cette mondialisation.  Les Philippines, a dit le représentant, invitent tous les pays à donner la priorité au développement social.


M. DJANKOU NDJONKOU (Organisation internationale du Travail (OIT), parlant au nom du Directeur adjoint de l'OIT chargé du secteur de l'emploi, a déclaré que si la croissance économique est indispensable, elle ne peut cependant éliminer la pauvreté et promouvoir la justice tant que des mesures spéciales ne sont pas mises en place.  La croissance et la création d'emplois doivent respecter la mise en œuvre de la notion de travail décent, a dit le représentant.  Dans de nombreuses parties du monde, les gens travaillent durement tous les jours sans cependant avoir une chance de recevoir un revenu qui leur permettrait de sortir de la pauvreté, a noté le représentant.  L'OIT a, à cet égard, élaboré un agenda mondial de l'emploi, a-t-il indiqué.  Le Réseau mondial de l'emploi des jeunes lancé par le Directeur général s'appuie sur les normes définies dans cet agenda.  La Commission sur la dimension sociale de la mondialisation a pour sa part défini les critères qui permettraient de faire de ce phénomène un outil inclusif et bénéfique pour tous les pays et peuples, a indiqué le représentant.


M. ROBERT L. SHAFER, de l’Ordre militaire souverain de Malte, a affirmé que son organisation était convaincue qu’en tant qu’experte dans le travail humanitaire, elle pouvait apporter sa contribution à la solution d’un certain nombre de questions liées au développement social.  L’Ordre de Malte, a-t-il précisé, a acquis une masse de connaissances spécialisées par l’entremise de 50 associations nationales, de 40 services d’aide, de plusieurs organisations et fondations et d’un corps qui compte plusieurs centaines de milliers de volontaires.  Le temps de l’action est venu, a-t-il souligné, de lancer une action conjointe et coordonnée, qui rassemble les talents de tous les membres de la communauté internationale afin d’assurer l’émergence d’une société pour tous.


M. EDUARDO A. DORYAN, représentant du Département du développement social de la Banque mondiale, a déclaré que le Comité directeur de la Banque a récemment approuvé une stratégie de développement social qui fera de la Banque mondiale un partenaire plus efficace dans ce domaine.  Cette stratégie s'appuie sur le développement et le renforcement du capital humain, une approche globale à l'égard des conflits, la promotion de la participation des femmes, et l'intégration des populations les plus vulnérables.  La définition de cette stratégie s'appuie sur la reconnaissance des aspects multidimensionnels du phénomène de la pauvreté, a relevé le représentant.  L'un des principes opérationnels à mettre en œuvre consiste à mettre les populations elles-mêmes au centre de l'agenda du développement, a-t-il souligné.  La responsabilisation consiste quant à elle à leur confier les outils et la réflexion qui serviront à l'amélioration de leurs conditions de vie et de leur avenir.


Mme BRIGITA SCHMOGNEROVA, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE) et actuelle Coordonnatrice, a affirmé que la situation de la pauvreté, de l’emploi et de l’intégration sociale continuait d’être marquée par des tendances négatives, l’Afrique subsaharienne apparaissant comme l’épicentre de la crise.  Dans de nombreuses régions, le chômage augmente dans tous les groupes de la population, les femmes supportant un sort particulièrement lourd, a-t-elle expliqué, notant également un pourcentage élevé de personnes travaillant dans le secteur informel.  Ces tendances sont alarmantes, a-t-elle estimé, mais il existe, selon elle, des éléments positifs qu’il faut souligner, comme certaines politiques visant à éliminer la pauvreté et qui témoignent du ferme engagement de gouvernements à assurer le développement social de leurs populations. 


M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie-Pacifique (CESAP), a déclaré que le tsunami survenu le 26 décembre dernier dans l'océan Indien avait dévasté les économies de certains des pays de la région.  Aux 200 000 à 300 000 personnes qui ont perdu la vie, les analyses montrent aujourd'hui que plus d'un million de personnes ont aussi perdu leurs moyens de subsistance et vont vivre dans le dénuement et la pauvreté au cours des années qui viennent, a dit le représentant.  Les situations de réfugiés, comme celle à laquelle nous devons faire face aujourd'hui dans ces zones, montrent combien les femmes sont vulnérables, a-t-il poursuivi, en mentionnant notamment les risques de trafics humains et d'exploitation sexuelle ou par le travail qui pèsent sur les femmes et les jeunes filles vivant dans les pays touchés par le tsunami.  D'autres populations vulnérables sont les travailleurs migrants, a ajouté Kim Hak-Su.  Beaucoup, sans famille dans le pays d’accueil, ont perdu la vie ou se sont retrouvés sans travail après la disparition des entreprises ou des hôtels qui les employaient dans les régions touristiques, a relevé le représentant.  La CESAP s'efforcera de jouer un rôle de conseil au cours de la période de reconstruction, a-t-il assuré.


M. DESMOND JOHNS, du Bureau de l’ONUSIDA de New York, a affirmé que les sociétés frappées par la pauvreté, la pénurie des services de base, les disparités économiques et sociales étaient fortement vulnérables au VIH/sida, ce qui crée, a-t-il précisé, un cercle vicieux avec comme potentiel un déclin social précipité.  L’ONUSIDA reconnaît que l’engagement de la société civile, en particulier des personnes vivant avec le VIH/sida, est essentiel, a-t-il souligné.  Il a fait part de la préoccupation d’ONUSIDA face au fait que les jeunes représentent aujourd’hui la moitié des personnes contaminées.  Depuis 2002, le nombre de femmes vivant avec le VIH/sida a en outre augmenté dans toutes les régions du monde, alors qu’il est bien connu que les femmes ont moins de partenaires et utilisent moins les pratiques d’injection de drogues par intraveineuse, a-t-il ajouté.  L’argent et les bonnes intentions ne suffisent pas dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il indiqué, notant l’importance de la bonne gouvernance, de la pleine participation, de l’équité et de la responsabilité.


M. LUCA DALL'OGLIO, Observateur de l'Organisation pour les migrations internationales (OMI), a déclaré que la situation des migrants internationaux est clairement soulignée dans le Programme d’action de Copenhague, qui insiste sur la dignité avec laquelle ils doivent être traités.  Les solutions que l'on trouvera pour gérer de manière avantageuse la question de la migration définiront l'évolution de la mondialisation elle-même, a dit le représentant.  Les migrants, a-t-il relevé, transfèrent désormais plus de 100 milliards de dollars par an vers leurs pays d'origine, somme qui dépasse largement l'aide publique au développement, a noté l'Observateur de l'OMI.  Les craintes et les préjugés qui existent dans les pays d'immigration sont cependant sans fondement et ne devraient pas être récupérés à des fins politiques inavouées, a-t-il dit.  L'initiative lancée par l'OIT et celle dite « de Berne » sur la migration, décrivent bien les problèmes qui se posent à la gestion de la migration internationale.  Nous espérons que le dialogue de haut niveau des chefs d'État et de gouvernement, prévu à l'ONU au mois de septembre, débattra sérieusement de la migration, a dit M. Dall'Oglio.


Mme REDEGELD, représentante d’ATD Quart-Monde, a lancé à la communauté internationale un appel pour que la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement prenne en compte l’engagement du partenariat entre tous.  La représentante a également affirmé que  la menace d’exclusion de plus pauvres était réelle lorsque les progrès n’étaient enregistrés qu’en fonction des seuls critères quantitatifs. 


M. STIBRAVY, représentant de la Chambre de commerce internationale (CCI), a déclaré que la CCI avait une bonne idée des politiques que les pays devraient mettre en œuvre pour générer la croissance et créer des emplois.  Le secteur privé crée 90% des nouveaux emplois dans la plupart des pays.  Mais pour que cette croissance s'améliore ou s'instaure, il faut que les gouvernements nationaux créent un cadre qui soit propice à la création d'entreprises.  La transparence, une fiscalité appropriée et une gestion rationnelle doivent aider le secteur privé à stimuler ses propres investissements, a dit le représentant.  Une étude de la Banque mondiale montre que la libéralisation de l'économie et des échanges profite à toutes les couches de la population, a indiqué le représentant.


Mme STITZ, représentante du Conseil international du bien-être social, qui regroupe, a-t-elle précisé, plusieurs dizaines de milliers d’organisations de la société civile présentes dans 70 pays, a estimé que les objectifs du Sommet mondial pour le développement social ne portaient guère attention à l’emploi, sauf en ce qui concerne les jeunes.  Elle a souhaité que l’on renouvelle l’engagement en faveur d’un système fiscal, juste et économiquement efficace.  Elle a en outre appuyé les recommandations du Secrétaire général en faveur d’un renforcement du Conseil économique et social (ECOSOC).


M. MAGARIAN, représentant de la Fédération internationale des associations de personnes âgées, a déclaré que les enfants, les handicapés et les personnes âgées sont les principales victimes de la pauvreté qui s'accroît dans les pays en développement.  Cette pauvreté elle-même suscite le besoin de partir, au risque de s'exposer à la discrimination dans les pays d'accueil, a dit le représentant.  Dans les pays développés, la discrimination s'est aussi instaurée contre les personnes du troisième âge.  Ainsi, alors qu'on sait que les gens y vivent de plus en plus longtemps, atteignant plus de 90 ans dans certaines régions, les lois continuent d'imposer la retraite à 60 ans ou la limite du permis de conduire à 65 ans, privant ainsi les personnes âgées de leurs outils de travail ou de déplacement, a-t-il noté.  Les mauvais traitements contre les personnes du troisième âge se sont aussi multipliés avec l'allongement de la durée de la vie, a-t-il fait remarquer.


M. WALKER, représentant de la Société pour l’étude psychologique des questions sociales, a souligné que les zones urbaines connaissaient une forte concentration de personnes vulnérables.  Le droit au logement constitue une partie indispensable de la dignité humaine, pour une vie normale et saine, a-t-il également affirmé.  Il a par ailleurs mis l’accent sur une nécessaire participation des habitants à la planification et au suivi de la mise en œuvre des politiques sociales les concernant.


M. DIRRA, représentant du Cercle Triglav, a rappelé qu’aux termes de la Déclaration de Copenhague, l'élimination de la pauvreté revêt une dimension morale et la préservation de toute vie humaine est un devoir spirituel de tout être humain ou gouvernement.  Les normes morales, qui sont universelles, devraient être appliquées partout et ne devraient pas être mises de côté par des discours technocratiques qui tendent à vouloir légitimer l'inacceptable en matière socioéconomique, a-t-il dit.  Des mesures comme une taxation progressive respectant le niveau de revenu, ou la reconnaissance de l'alimentation et de la santé comme des droits fondamentaux et inaliénables, devraient être reconnues par tous les gouvernements du monde, a dit le représentant.  Il est regrettable que l'ONU, qui est le reflet de l'accord que les nations ont pu trouver sur les principes moraux et éthiques inclus dans sa Charte, ne reçoivent jamais les moyens dont elle a besoin pour faire respecter ces lois, a dit le représentant.


EXAMEN DES PLANS ET PROGRAMMES D’ACTION PERTINENTS DES NATIONS UNIES CONCERNANT LA SITUATION DES GROUPES SOCIAUX


Débat général


M. JEAN-MARC HOSCHEIT (Luxembourg), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a constaté que les personnes handicapées continuaient à être privées de leurs droits.  L’objectif principal d’une convention internationale globale et intégrée pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées doit consister à adapter les droits existants à la situation que connaissent les personnes handicapées afin qu’elles puissent bénéficier de toute l’étendue des droits de l’homme en matière non discriminatoire, a-t-il souligné.  S’agissant du Programme mondial de la jeunesse, il a estimé que la prochaine session de l’Assemblée générale fournirait une bonne occasion pour examiner de manière approfondie les cinq nouveaux thèmes identifiés dans le rapport sur la jeunesse 2003.  Il s’est également félicité des efforts constants déployés par le système des Nations Unies pour solliciter la contribution des mouvements de jeunesse et des jeunes à l’occasion de l’examen du Programme d’action.  En ce qui concerne le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, le représentant a indiqué que l’ensemble des États membres de l’Union européenne élargie étaient confrontés aux mêmes problèmes structurels du vieillissement démographique, de la diminution de la population active et de la nécessité de réformer les régimes de retraite et de santé.  Selon lui, l’autonomisation des personnes âgées et la promotion de leur pleine participation sont les éléments essentiels d’une vieillesse active.  Au sujet du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille, il a souligné que l’Union européenne réaffirmait son engagement à œuvrer avec tous les États Membres de l’ONU dans le cadre d’une approche visant à apporter un soutien à tous les enfants, à toutes les familles et à tous les membres des familles.


Mme RACHEL GROUX (Suisse) a déclaré que la Suisse était confrontée à l'augmentation du chômage des jeunes qui, de par leur manque d'expérience professionnelle, ont du mal à trouver une place sur un marché du travail compétitif.  Pour remédier à ce problème, la Suisse a renforcé son système de formation professionnelle et d'assurance-chômage, et elle a mis sur place un système de collaboration étroite et renforcée entre partenaires sociaux et services de l'État chargés de l'emploi, a dit Mme Groux.  La Suisse veille également à ce que l'égalité de chances et de traitement entre les sexes soit respectée.  Elle s'est dotée d'une équipe spéciale d'apprentissage en 2003 et créé une commission fédérale tripartite de la formation professionnelle à laquelle les partenaires sociaux participent activement, a indiqué Mme Groux.  L'objectif de la Suisse est de favoriser l'accès de tous à la formation professionnelle et de donner une valeur à l'expérience de personnes dépourvues de qualification ou d'expérience professionnelle antérieure, a-t-elle indiqué.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a affirmé que son pays avait décidé de lutter contre la discrimination contre les handicapés en favorisant la justice sociale.  Soulignant que la Chine comptait plus de 130 millions de personnes âgées de 65 ans et plus, il a indiqué que son gouvernement avait lancé une initiative visant à améliorer les systèmes de retraite et d’assurance-maladie, 106 millions de ces personnes âgées jouissant d’avantages particuliers.  S’agissant des jeunes, qui forment 30% de la population chinoise, le Gouvernement veille à assurer la

protection de leurs droits et la prise en compte de leurs intérêts, a déclaré le représentant, précisant notamment qu’il favorisait la création d’emplois en leur faveur et s’efforçait de prévenir la criminalité.  De même, le Gouvernement cherche à fournir une éducation préscolaire dans les zones défavorisées, a-t-il ajouté.


Mme AKIKO TEJIMA (Japon) a déclaré que le Japon, dont la moyenne d'âge de la population est la plus élevée au monde –8,5 ans pour les hommes et 85,5 pour les femmes- attache une importance particulière à la question du vieillissement.  À cet égard, le Japon accorde beaucoup d'attention à la mise en œuvre du Plan d'action de Madrid en faveur des personnes âgées.  Le Japon est en train de mettre en place un système d'emploi continu qui s'adresse aux personnes de plus de 65 ans et qui offre aux retraités une seconde vie professionnelle, a dit Mme Tejima.  En plus, le Gouvernement japonais verse des dons aux compagnies qui donnent à leurs employés des cours d'hygiène de vie en vue de leur éviter un déclin physique précoce.  L'objectif est de permettre aux personnes du troisième âge de vivre de manière indépendante le plus longtemps possible, a indiqué la représentante.  Le Japon, a-t-elle souligné, veut construire un modèle de société où les gens vivent non seulement longtemps, mais aussi heureux.  Le même type de mesures, a indiqué Mme Tejima, est mis en place avec des variantes en faveur des personnes handicapées.


M. CULLEN (Argentine) a affirmé que son pays avait connu une forte augmentation des inégalités sociales en raison du processus de privatisation des services de l’État entrepris dans les années 90.  La mise en œuvre de nouvelles politiques visant l’intégration de tous les groupes sociaux nécessitait des investissements importants, d’où la création d’un réseau de politiques sociales établies sur la base de dynamiques propres à chaque zone et favorisant l’intervention d’acteurs locaux.  Trois plans nationaux ont été mis en place, a-t-il également ajouté, citant un plan de sécurité alimentaire, un plan de développement local et d’économie sociale et un plan famille.  Le représentant a souligné la nécessité de renforcer les liens entre les gouvernements et les associations de handicapés.  Il a ajouté que différents programmes étaient orientés dans son pays en direction des jeunes, dans le but de favoriser leurs capacités productrices.  Il est urgent d’augmenter les investissements consacrés aux jeunes et, ce, depuis la toute enfance, a-t-il déclaré.


M. DJOHARIS LUBIS, Vice-Ministre chargé de la coordination des politiques du bien-être social de l'Indonésie, a déclaré que sa délégation appuyait l'intégration des questions touchant les handicapés dans les programmes de développement.  Ces questions devraient être intégrées aux programmes de travail du Gouvernement et du secteur privé indonésien, a dit M. Lubis.  Notre pays, a-t-il poursuivi, soutient aussi la mise en œuvre totale du programme d'action pour l'emploi des jeunes.  En coopération avec l'ONU, notre pays a organisé un atelier régional sur l'emploi des jeunes au mois d'août dernier, ce qui a permis de procéder à des échanges d'idées avec les autres pays de notre région, a dit le représentant.  Réaffirmant l'attachement de son pays aux objectifs du développement social, il a dit que son Gouvernement ferait tout ce qui est possible pour faciliter la mise en œuvre des différents plans d'action liés au développement social et à l'intégration des jeunes, des handicapés, des femmes et des personnes âgées aux activités sociales, politiques et économiques.  La société et le Gouvernement indonésiens sont très attachés à la protection de la famille, qui reste la cellule de base de la société, et sur laquelle doivent s'appuyer tous les programmes d'amélioration des conditions de vie, a dit M. Lubis.


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