En cours au Siège de l'ONU

SOC/4667

LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL ADOPTE LA DÉCLARATION SUR L’ÉVALUATION DÉCENNALE DES ENGAGEMENTS DE COPENHAGUE

11/02/2005
Communiqué de presse
SOC/4667

Commission du développement social

6e & 7e séances – matin & après-midi


LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL ADOPTE LA DÉCLARATION SUR L’ÉVALUATION DÉCENNALE DES ENGAGEMENTS DE COPENHAGUE


« Nous réaffirmons que la Déclaration  de Copenhague et le Programme d’action adoptés par le Sommet et les nouvelles initiatives de développement social adoptées par l’Assemblée générale à sa 24ème session extraordinaire constituent le cadre de base de la promotion du développement social pour tous, aux niveaux national et international », proclament les Ministres et représentants des États Membres des Nations Unies dans la Déclaration qu’ils ont adoptée cet après-midi à l’occasion du dixième anniversaire du Sommet mondial pour le développement social, tenu à Copenhague en 1995. 


Les délégations ont demandé au Président de la Commission du développement social de transmettre cette Déclaration au Président de l’Assemblée générale pour qu’elle soit inscrite à l’ordre du jour du débat de haut niveau des Chefs d’État et de gouvernement chargé de l’évaluation de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, qui est prévu au mois de septembre prochain à New York.


Au vu de la paupérisation croissante des populations de nombreuses régions du monde, et de la montée des exclusions et des insécurités, les délégations ont souligné dans ce texte que les politiques et programmes élaborés aux fins de l’élimination de la pauvreté devraient comprendre des mesures visant à favoriser l’intégration sociale, en donnant notamment une égalité de chances aux secteurs et aux groupes socioéconomiques jusqu’ici marginalisés. L’emploi pour tous ayant été identifié à Copenhague comme indispensable à la réduction de la pauvreté et à l’insertion sociale des citoyens des deux sexes, la Déclaration réaffirme qu’une bonne stratégie de l’emploi devrait promouvoir l’équité, la dignité, la sécurité et l’égalité, et estime que de bonnes politiques macroéconomiques devraient faciliter la création d’emplois et tenir compte de l’incidence et de la dimension sociale de la mondialisation.


Exprimant un accord avec les points de vue exprimés par de nombreuses délégations, la Déclaration stipule que les sociétés devraient se caractériser par la stabilité, la sécurité et la justice, à travers la promotion et la défense des droits de l’homme, de la non-discrimination, de la tolérance, de l’égalité des chances et, entre autres, du respect de la diversité.  À cet égard, l’égalité des sexes et la pleine participation des femmes à la société font partie intégrante de l’édification d’une société pour tous et doivent être au cœur de tout développement économique et social, ont estimé les Ministres et représentants prenant part à ce débat de haut niveau.


Dans sa déclaration, le représentant des États-Unis a estimé que loin d’être des concepts désincarnés, la réduction de la pauvreté, le plein emploi et l’insertion sociale devaient être liés à l’idée de la valeur intrinsèque de l’individu.  Ces objectifs peuvent être réalisés quand on permet à chaque être humain d’atteindre son plein potentiel, a-t-il déclaré en recommandant aux différents pays de créer un environnement stable et sûr au sein duquel les gens peuvent s’épanouir et mettre leurs talents au service de leurs communautés dont la famille stable est l’unité fondamentale.  


Sans contredire ce point de vue, le représentant de l’Algérie a cependant indiqué que bien qu’ils se prennent en charge autant qu’ils le peuvent pour pouvoir réaliser les engagements pris à Copenhague, les pays africains se heurtaient à une insuffisance de moyens et de ressources qui leur sont nécessaires pour la promotion d’un développement social durable.  Le NEPAD, dont l’Algérie est l’un des initiateurs, a besoin du soutien de la communauté internationale pour atteindre ses objectifs de réduction de la pauvreté et de promotion de la croissance et du développement durable, a dit le représentant.  Apportant un soutien à cette analyse, le représentant du Pakistan a pour sa part souhaité que, face au retard pris par les pays en développement, la communauté internationale mette en place des règles de discrimination positive en ce qui concerne le commerce international en permettant aux pays du Sud d’avoir un meilleur accès aux marchés des pays développés et de recevoir plus d’investissements étrangers directs et de transferts de technologies, et d’accès aux connaissances techniques et scientifiques dont ils ont besoin.  Exprimant un point de vue partagé par la majorité des pays en développement dans leurs déclarations, le représentant du Pakistan a déclaré qu’il souhaitait que le Conseil économique et social recommande à l’Assemblée générale de déclarer qu’une approche du développement axé sur le bien-être des populations soit impérativement placée au centre de toutes les politiques nationales et internationales.


Outre ceux déjà cités, les Ministres et représentants des pays suivants se sont exprimés: Inde, Italie, Égypte, Chili, Malawi, Tanzanie, Moldova, Suisse, Turquie, Botswana, Argentine, Saint-Siège, Éthiopie, Indonésie, Guyana, Cambodge, El Salvador, Kazakhstan, Commission européenne, République arabe syrienne, Lituanie, Nigéria, Venezuela, Cuba, Thaïlande, Croatie, Fédération de Russie, Azerbaïdjan, République de Corée, Sénégal, Ghana, Bélarus, Japon, Arménie, Bangladesh, Zambie et Jamahiryia arabe libyenne.  L’Observatrice de la Palestine a également pris la parole.


Auparavant, la Commission avait entendu ce matin la présentation d’un résumé des trois tables rondes organisées hier dans le cadre de l’examen de la poursuite de l’application des textes issus du Sommet mondial pour le développement social et de la 24ème session extraordinaire de l’Assemblée générale. 


La Commission du développement social poursuivra ses travaux, lundi 14 février à 10 heures.



EXAMEN DE LA POURSUITE DE L’APPLICATION DES TEXTES ISSUS DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Rapport des Présidents des trois tables rondes *


La Commission a, par ailleurs, entendu la présentation des résumés des trois tables rondes qui ont eu lieu hier sur les thèmes de l’élimination de la pauvreté, du plein emploi et de l’intégration sociale.  Plusieurs recommandations sont comprises dans ces résumés et concernant la première table ronde, la nécessité de reconnaître, tant au niveau national qu’au niveau international, la responsabilité collective dans la lutte contre la pauvreté a été soulignée.  En l’occurrence, l’approche globale prônée à Copenhague doit être la base de toute démarche visant à réaliser l’Objectif du Millénaire de réduire de moitié d’ici à 2015 le nombre de personnes vivant dans la pauvreté.  L’intégration des politiques sociales dans les politiques macroéconomiques, la prise en compte de la dimension sexospécifique et du fardeau de la dette, le renforcement de la coopération internationale et bilatérale ainsi que la promotion de la bonne gouvernance et de l’état de droit font également partie des recommandations. 


S’agissant du plein emploi, une recommandation concerne la mise sur pied d’un organe interministériel de coordination des plans stratégiques de création d’emplois.  A également été recommandé, le renforcement du rôle de l’État dans la mise en œuvre de politiques monétaires et fiscales anti-cycliques.  L’Union européenne a dit son intention de jeter les bases d’un pacte mondial sur l’emploi des jeunes au cours du Sommet que doit tenir l’ONU en septembre 2005.  Enfin, pour ce qui est de l’intégration sociale, l’amélioration de l’administration publique, l’intégration des politiques économiques et sociales, le renforcement des partenariats entre toutes les parties prenantes, les investissements dans les secteurs sociaux ou encore l’accroissement de l’aide au développement dans les activités de promotion de développement social ont été recommandés.


Déclaration à l’occasion du dixième anniversaire du Sommet mondial pour le développement social (E/CN.5/2005/L.2)


Par cette Déclaration, les représentants de gouvernement réunis à New York pour la 43ème session de la Commission du développement social réaffirment que la Déclaration de Copenhague et le Programme d’action adoptés par le Sommet et les nouvelles initiatives de développement social adoptées par l’Assemblée générale à sa vingt-quatrième session extraordinaire constituent le cadre de base de la promotion du développement social pour tous aux niveaux national et international.


Ils réaffirment que les politiques macroéconomiques devraient faciliter la création d’emplois et conviennent qu’il faut se pencher plus attentivement sur l’incidence et la dimension sociales de la mondialisation.  Ils renouvellent également leur engagement à promouvoir l’intégration sociale en favorisant l’instauration de sociétés caractérisées par la stabilité, la sécurité et la justice, fondées sur la promotion et la défense de tous les droits de l’homme et sur la non-discrimination, la tolérance, le respect pour la diversité, l’égalité des chances, la solidarité, la sécurité et la participation de tous, y compris les groupes et les personnes défavorisés et vulnérables.


En outre, ils prennent l’engagement, une décennie après Copenhague, dans le cadre d’une recherche commune du développement social, d’instaurer la solidarité.  Ils renouvellent leur invitation à toutes les personnes de tous les pays et de toutes les conditions et à la communauté internationale à s’associer aux efforts visant à traduire dans la réalité une conception d’un monde plus juste et plus équitable.  Ils réaffirment donc leur volonté résolue de poursuivre la mise en œuvre de la Déclaration de Copenhague et du Programme d’action et, en particulier, d’éliminer la pauvreté, de promouvoir le plein emploi et l’emploi productif et de favoriser l’intégration sociale pour édifier des sociétés fondées sur la stabilité, la sécurité et l’équité pour tous.


Réunion plénière de haut niveau: suite du débat général


M. NIRUPAM SEN (Inde) a estimé que si le succès du Sommet sur le développement social était indiscutable, il restait à assurer le succès de son suivi.  Les engagements et les objectifs du Sommet du développement social sont bien connus et n’ont été répétés que trop souvent, a-t-il dit, précisant qu’ils devaient désormais être respectés.  Le représentant a souligné que l’expérience particulière de l’Inde avec la mondialisation avait permis de renforcer les institutions démocratiques de son pays, et d’adopter des politiques appropriées, en mettant en particulier l’accent sur le développement des ressources humaines.  Dans le même temps, a-t-il dit, une action nationale efficace suppose un environnement international adéquat au sein duquel les pays en développement doivent formuler des politiques visant à promouvoir la croissance économique et la justice sociale.  Le rapport du Secrétaire général montre qu’il existe un fossé énorme entre les ressources disponibles et les exigences auxquelles sont soumis les pays en développement pour réaliser les Objectifs du Millénaire et d’autres engagements, a-t-il ajouté.


Le représentant a estimé qu’une question centrale, soulevée par le Secrétaire général dans son rapport, n’a pas reçu une attention suffisante.  Il s’agit de la nécessité d’avoir un environnement économique favorable, indispensable pour atteindre les objectifs du développement social.  Une participation efficace des pays en développement aux prises de décisions et au processus d’établissement des règles des institutions internationales financières, monétaires et commerciales est une condition sine qua non, a-t-il considéré.  Cela aurait un impact positif direct sur la capacité des pays en développement à influencer le commerce multilatéral et les systèmes financiers, lesquels ne prennent pas toujours leurs intérêts en considération, a-t-il déclaré.


M. ALDO MANTOVANI (Italie) a convenu que même si des progrès ont été réalisés pour réduire l’incidence de l’extrême pauvreté dans le monde, il reste encore beaucoup à faire pour traduire dans la réalité les engagements pris à Copenhague.  Le représentant a fait siennes les politiques et solutions identifiées dans le rapport du Secrétaire général et a dit adhérer à l’idée selon laquelle le développement social et économique dépendra dans une large mesure des efforts que les États voudront bien consentir.  Ces États ont la responsabilité première du développement social et économique et ils doivent également garantir la mise en œuvre de politiques adéquates qui viennent en appui aux valeurs de solidarité, d’égalité des chances, de justice sociale et d’inclusion.  Nous avons également constaté que sans l’amélioration des infrastructures de base et la formation du personnel, la mondialisation a des effets négatifs dans les zones les plus pauvres du monde, a-t-il précisé.  Toute politique de développement social et économique doit également accorder une attention prioritaire à l’éducation, aux soins de santé, et à l’emploi.  Le représentant a identifié l’emploi comme un élément clef du développement social  en précisant que chaque pays doit développer des plans d’action nationaux qui visent le plein emploi.  Le représentant italien a insisté sur la nécessité d’accorder une plus grande attention sur certains objectifs et de mieux définir les actions prioritaires.  La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement exige une coopération étroite entre les organisations internationales, les pays industrialisés et les pays en développement.  Le Gouvernement italien, a-t-il assuré, demeure engagé en faveur de cette stratégie et continuera à contribuer activement à la promotion d’une insertion sociale dans le monde.


Mme AMINA ELGUINDY, Ministre de la sécurité sociale et des affaires sociales d’Égypte, a estimé que les Égyptiens ne sont pas loin de réaliser l’objectif de développement social qui est recherché.  Malgré l’augmentation importante de la population égyptienne, le pays a réussi à renforcer les services publics, en termes de quantité et de qualité, a-t-elle expliqué.  À cet égard, elle a cité la participation des femmes sur le marché du travail qui a plus que doublé au cours des 10 dernières années, ainsi que l’augmentation des dépenses en matière d’éducation, de santé, et pour les politiques concernant la famille, les personnes âgées.  La politique adoptée en Égypte a aussi mis l’accent sur une participation accrue du secteur privé et des institutions civiles de la société, a ajouté la Ministre.  Une stratégie a en outre prévu un certain nombre de politiques pour mettre en œuvre directement les recommandations de la Conférence de Copenhague.


En ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, Mme Elguindy a indiqué que l’Égypte utilise l’assistance technique des organisations internationales et des donateurs.  Elle a précisé que la banque Nasser Social Bank a mis en place un programme de prêts publics pour aider les groupes à bas revenus à trouver un logement adéquat.  La Ministre a aussi évoqué l’arrêt des violences au Moyen-Orient qui, selon elle, constitue un point de départ pour créer une atmosphère de développement économique et social dans la région.  S’agissant du chômage, elle a indiqué que le secteur privé est devenu en Égypte un acteur principal pour résoudre la question.  Elle a ajouté que le Gouvernement a aussi pris des mesures de réduction des taxes et droits de douane pour favoriser les investissements étrangers.  Enfin, plusieurs lois ont été passées pour protéger les droits des femmes, ainsi que ceux de la famille, unité fondamentale de la société, a-t-elle conclu.


Mme YASNA PROVOSTE, Ministre de la planification et de la coopération du Chili, a expliqué qu’après 17 ans de dictature militaire, son pays avait progressé, à la fois dans ses performances économiques et dans sa législation du travail, qui a été modernisée pour tenir compte des Conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT).  Le temps de travail hebdomadaire est ainsi passé de 48 à 45 heures, a-t-elle précisé.  Elle a estimé que les politiques économiques et sociales suivies par le Chili avaient permis au pays d’atteindre l’un des Objectifs du Millénaire pour le développement, le taux de pauvreté étant passé, entre 1990 et 2003, de 38,6% à 18,8%, tandis que le taux d’extrême pauvreté tombait de 12,9% à 4,7%.  Dans le domaine de l’éducation, elle a indiqué qu’un amendement constitutionnel avait établi l’école libre et obligatoire pendant 12 ans et que les dépenses consacrées à l’éducation avaient augmenté de 221% entre 1990 et 2002.


La Ministre a fait part de la réforme du système de santé en cours, la plus ambitieuse depuis un demi-siècle.  Elle a également indiqué que son gouvernement avait cherché à réduire le déficit chronique de logement, en construisant, au cours de la dernière décennie, une moyenne de 100 000 habitations par an.  Elle a insisté en conclusion sur la nécessaire intégration des politiques économiques et sociales et sur une meilleure prise en compte des conséquences sociales de la mondialisation.


M. DAVID FAITI, Ministre de la planification économique et du développement du Malawi, a déclaré que des politiques avaient été formulées et des lois promulguées au Malawi afin de favoriser la participation de la population au développement social.  Il a précisé que la lutte contre la pauvreté était depuis 1994 une priorité de développement du Malawi, où 60% de la population vit sous le seuil de pauvreté.  C’est dans ce contexte, que le Malawi a lancé en 2002 son Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) en accordant ainsi des ressources considérables au développement du capital humain.  Parmi les programmes de libéralisation des marchés, a-t-il ajouté, figurent notamment des programmes de travaux publics, de développement de la production agricole, de promotion de l’entreprenariat technique et de la formation.  De 1997 à 2001, le Malawi a mis en place un Programme de développement de l’entreprise et de création de l’emploi avec le soutien du PNUD, qui s’est traduit par la formation de 9 000 entrepreneurs.  Grâce à la mise en place d’un programme de microcrédit en 2002, 5 000 petites entreprises, dont 75% dirigées par des femmes, ont bénéficié de crédits. 


S’agissant de la parité entre les sexes, le Ministre a indiqué que la ratification en 1979 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW) avait permis à son pays de revoir un certain nombre de lois discriminatoires et d’introduire dans la constitution en 1995 une référence aux droits de la femme.  Membre de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), le Malawi poursuit l’objectif d’atteindre une proportion de 30% de femmes parmi les postes de décision.  Dans le domaine de la politique, la proportion de femmes occupant des postes de décision a augmenté de 59% entre 1994 et 2004.  Tout en se félicitant que 80% de la population se trouvait à moins de 8 kms du centre de soins le plus proche, il s’est inquiété des défis que constituent les insuffisances financières, de capacités humaines ou d’infrastructure, mais aussi des conséquences de la pandémie du VIH/sida et d’un très important taux de mortalité infantile et maternelle.  Il a également précisé que depuis l’introduction de la scolarité primaire gratuite en 1994, le nombre d’écoliers était passé de 1,9 million à 3,2 millions.  Par ailleurs, il a indiqué que la restructuration de la fiscalité en 1995 avait permis au Malawi d’augmenter ses ressources au profit des services sociaux. 


M. JUMA A. KAPUYA, Ministre du travail, du développement de la jeunesse et des sports de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré que la Tanzanie a consacré beaucoup d’efforts et de ressources à l’amélioration du sort de ses populations les plus défavorisées, qui vivent majoritairement en zones rurales.  Le programme national « Vision 2025 » vise à éliminer la pauvreté en Tanzanie, a indiqué le Ministre.  Dans le cadre de l’initiative PPTE, la Tanzanie a pu consacrer les fruits de la réduction de sa dette à la promotion des infrastructures routières, scolaires et sanitaires, a-t-il poursuivi.  Dans le cadre de son Document stratégique pour la réduction de la pauvreté (DSRP), la Tanzanie s’efforce d’autre part de jeter les bases de la relance de la sa croissance, qui permettrait de stimuler le secteur privé, la création de petites et moyennes entreprises et de ce fait de créer les emplois dont le pays a besoin, a indiqué M. Kapuya.  Sur le plan sanitaire, le VIH/sida constitue un frein important aux efforts de réduction de la pauvreté, a indiqué le Ministre en remerciant cependant la communauté internationale de l’aide qu’elle apporte à son pays pour faire face à cette pandémie.


Mme EUGENIA KISTRUGA, Vice-Ministre des affaires étrangères de Moldova, a estimé qu’en dépit des efforts fournis par la communauté internationale depuis le Sommet de Copenhague, il n’y avait eu que peu de changements de la situation dans le monde.  La croissance économique, si elle a été impressionnante dans certains pays, elle a été décevante dans d’autres, a-t-elle affirmé, précisant que la situation économique actuelle révélait une division croissante entre les pays.  De l’avis de Mme Kistruga, les gains de la mondialisation n’ont pas été partagés équitablement et ses bénéfices n’atteignent qu’un nombre insuffisant de personnes.  Il existe aujourd’hui un besoin urgent d’établir une coopération internationale aux plus hauts niveaux, fondée sur les principes d’une non-discrimination, d’une compétitivité ouverte, d’un accès transparent aux marchés internationaux et de règles commerciales internationales justes pour tous, a-t-elle poursuivi.


La Ministre a également indiqué que son pays, comme d’autres pays d’Europe centrale et de l’Est, aux économies en transition, avait défini un nombre de domaines prioritaires, ceux-là mêmes qui ont été discutés et examinés à Copenhague, en 1995.  Après le Sommet pour le développement social, la République de Moldova a mis en œuvre un programme complexe visant à améliorer l’environnement social du pays.  Moldova ne ménage aucun effort pour poursuivre la politique de développement et entreprendre des réformes concernant le travail, l’emploi et la législation sociale, l’objectif principal étant de créer un système juste de sécurité sociale, basé sur une participation personnelle des citoyens et des garanties de solidarité sociale, a-t-elle expliqué.


M. SICHAN SIV (États-Unis) a déclaré que les engagements pris à Copenhague étaient aussi essentiels aujourd’hui qu’il y a 10 ans.  Souvent résumés à trois thèmes, la réduction de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale, les États-Unis les considèrent comme étant liés à une idée simple: la valeur essentielle de l’individu.  Il a ajouté que son pays reconnaissait cette valeur dans son approche de la liberté politique et religieuse, des droits de l’homme et de l’état de droit.  Les États-Unis sont convaincus que la façon de réaliser le plein emploi, d’éliminer la pauvreté et d’obtenir une société intégrée est de permettre à chacun des individus d’atteindre son propre potentiel, a-t-il assuré.  À cette fin, a-t-il poursuivi, les nations doivent créer un environnement stable et sûr au sein duquel les individus peuvent vivre et se développer, fournir une éducation de base, les filets de sécurité sociale appropriés permettant de conserver la solidité de la famille, l’unité fondamentale de la société.  C’est à l’intérieur d’une famille sûre et aimante que les parents enseignent à leurs enfants la morale et les valeurs de base nécessaire pour réussir dans la vie, a-t-il expliqué.  Dans le même temps, il convient d’éliminer les barrières au développement personnel fondées sur le sexe, la race, la religion, l’ethnicité ou le handicap, a-t-il ajouté.


Les États-Unis estiment que chaque personne qui désire travailler devrait être en mesure de chercher un emploi sans discrimination basée sur la race, le sexe, la religion ou l’origine, a-t-il dit.  Le représentant a indiqué que son pays avait réformé son système social afin de rompre le cycle de dépendance et souligner la dignité du travail.  Il a en outre considéré que l’aide étrangère offrait de meilleurs résultats lorsqu’elle était accordée à des pays où des politiques sont déjà en place pour soutenir la réduction de la pauvreté et la croissance économique, incluant la bonne gouvernance, l’investissement dans les domaines de la santé, de l’éducation et la création d’un environnement favorable aux entrepreneurs.


M. AMBROSE B. MASALILA, Ministre adjoint chargé des collectivités locales du Botswana, a déclaré que les principaux maux dont souffre son pays résultent de l’impact de la pauvreté et de la pandémie du VIH/sida.  Cependant, grâce aux efforts déployés par le Gouvernement, le taux de pauvreté est passé de 47% de la population à 30% entre la période 1993-1994 et 2003-2004, a annoncé M. Masalila.  La pauvreté au Botswana est essentiellement liée à l’étroitesse de la base économique du pays, qui n’est pas assez diversifiée, et à son faible marché intérieur.  Les 1,7 million d’habitants que compte le Botswana sont d’autre part dispersés sur une superficie de 582 000 kilomètres carrés, a indiqué le Ministre, en faisant remarquer que son pays ne comptait que très peu de centres urbains de taille critique qui soient commercialement viables.  En 2003, a-t-il poursuivi, le Gouvernement du Botswana a adopté une stratégie globale de réduction de la pauvreté qui est fondée sur des mesures spécifiques de lutte contre la pauvreté et sur une approche multisectorielle destinée à assurer une bonne conception et une bonne mise en œuvre et évaluation des politiques de croissance.  L’un des objectifs à atteindre est celui de la création d’emplois en nombre suffisant, grâce à un bon soutien à l’expansion du secteur privé, a déclaré M. Masalila.


M. ENRIQUE DEIBE (Argentine), qui s’exprimait au nom du Groupe de Rio, a affirmé que les 19 pays membres du Groupe ont pris un engagement en faveur de la notion humaine du développement.  Ils estiment, a-t-il ajouté, que la croissance économique est un moyen et non une fin en soi, et doit être subordonnée aux critères de la dignité humaine et de l’amélioration de la qualité de vie pour tous les peuples.  De l’avis de sa délégation, seuls les gouvernements démocratiques sont en mesure de répondre complètement aux exigences de leurs peuples.  La consolidation des institutions démocratiques exige une croissance dans une plus grande équité et le bien-être social, a-t-il précisé.  Il a également déclaré que le poids de la dette et l’instabilité des flux financiers avaient contribué à l’aggravation des économies nationales et accru la vulnérabilité externe des pays membres du Groupe, entraînant une aggravation de l’exclusion d’une partie importante des populations.  Le Groupe de Rio a besoin d’une solution juste et durable au problème de la dette extérieure afin qu’il ne constitue plus un obstacle au développement économique et social et que les besoins pressants des populations puissent être satisfaits, a-t-il affirmé.


Les pays membres du Groupe de Rio rejettent en outre les mesures protectionnistes des pays industrialisés dans tous les secteurs, en particulier dans le secteur agricole, a-t-il dit.  Le Groupe de Rio considère que les phénomènes de migration ne peuvent être négligés et qu’il est nécessaire de reconnaître les aspects multilatéraux des migrations internationales et l’importance d’optimiser les avantages que les migrants peuvent apporter au développement.  Les phénomènes de migration, a ajouté le représentant, doivent être abordés de façon totale, objective et à long terme.


M. MUHAMMAD HUMAYUN FARSHORI, Secrétaire de la Division de la planification et du développement du Pakistan, a déclaré que l’environnement international devrait être transformé pour être plus favorable aux pays en développement.  Par exemple, a dit le représentant, les inégalités qui existent dans le système commercial multilatéral devraient être corrigées pour donner une chance aux pays du Sud qui pâtissent de l’impact du milliard de dollars que les pays du Nord versent, chaque jour, à leurs différents producteurs et exportateurs agricoles.  Cette énorme distorsion enlève aux pays en développement tous les avantages comparatifs qu’ils ont pourtant dans ce domaine, a fait remarquer M. Humayun Farshori.  Le Pakistan pense qu’au point où en en est aujourd’hui, il ne suffira plus de créer un cadre d’échanges économiques équitables, mais qu’il faut désormais concevoir des mesures qui seraient positivement favorables aux pays en développement trop longtemps abusés. Les pays développés doivent ouvrir leurs marchés, réduire les obstacles qu’ils posent à la circulation et à la migration des travailleurs, favoriser la circulation de l’investissement direct, promouvoir des transferts de technologies, et permettre l’accès des ressortissants du Sud à la recherche scientifique et technique, a estimé le représentant.  Le Pakistan souhaite que la Commission du développement social recommande à l’Assemblée générale, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, que la mise en œuvre d’une approche du développement d’abord centrée sur le bien-être des populations doit dominer les priorités des gouvernements et des institutions internationales.  Cette redéfinition des agendas doit se faire en gardant à l’esprit les engagements de Copenhague et doit viser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a dit le représentant.  Le Pakistan espère que les travaux de la Commission permettront à l’ECOSOC de mettre ces questions au centre de l’agenda du débat de haut de l’Assemblée générale au mois de septembre, a-t-il déclaré.


M. PETER MAUER (Suisse) a constaté que, 10 ans après le Sommet de Copenhague, l’exclusion et la pauvreté subsistaient, les engagements pris en 1995 et en 2000 gardant par conséquent toute leur pertinence.  Il a ajouté que son pays encourageait, tant au niveau national qu’au niveau international, la bonne gouvernance, la transparence et la responsabilité de l’État envers les citoyens.  Il est plus que jamais nécessaire de mettre en place des politiques économiques et sociales intégrées, complémentaires et respectueuses des droits humains et d’accorder une attention toute particulière aux minorités et aux groupes vulnérables, a-t-il dit, précisant que chaque État était responsable de mettre sur pied des politiques sociales adéquates.


De l’avis de M. Mauer, il appartient aux États en premier lieu de promouvoir le développement social.  Il a indiqué que son pays soutenait le dialogue entre gouvernement, société civile et secteur privé, et plus particulièrement la promotion de la responsabilité sociale des entreprises.  La Suisse encourage également le secteur privé, dans son domaine de compétence, à faire siennes les valeurs et obligations acceptées par les États, a-t-il souligné.  Il a en outre jugé essentiel d’assurer, aux niveaux international et national, une croissance globale, des mécanismes de redistribution efficients, un climat propice à l’investissement et à la création d’emplois décents, ce qui suppose une approche coordonnée et intégrée des politiques économiques, macroéconomiques et sociales, en particulier celles qui sont pratiquées ou recommandées d’une part par l’ONU et ses institutions telles que l’OIT, et d’autre part, par les institutions financières internationales et l’OMC.


M. BAKI ILKIN (Turquie) a déclaré qu’en matière de lutte contre la pauvreté, l’objectif de la Turquie était de réduire les disparités et les inégalités de revenus.  Ceci pourrait permettre d’éliminer la pauvreté extrême, a dit le représentant.  L’adoption des OMD a permis de lancer des actions allant dans ce sens, a-t-il indiqué.  La Turquie a créé un Fonds de solidarité sociale pour s’assurer que la distribution des revenus se fasse de manière un peu plus équitable et encourager la création de mesures de solidarité, de justice sociale, et d’assistance mutuelle.  Depuis 2001, un projet de réduction des risques sociaux a été lancé avec le concours de la Banque mondiale, a annoncé le représentant.  Concernant la question du plein emploi, a-t-il poursuivi, les efforts déployés par le Gouvernement turc ont été ralentis par la crise économique que le pays a traversée, et qui a été aggravée par le tremblement de terre de 1999.  Le taux de chômage, qui était de 2,7% au cours de la période 1995-2002, était de 10,5% en 2003.  Afin de faire face à ce problème, le Gouvernement a lancé une Stratégie nationale de l’emploi, a indiqué le représentant.  Enfin, sur la question de l’intégration sociale, a dit M. Ilkin, la Turquie est en train de préparer une stratégie nationale de l’inclusion, qui vise à faciliter la participation à l’emploi, et l’accès aux ressources, aux biens et aux services.  


Mgr GIAMPAOLO CREPALDI, Secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix du Saint-Siège, a affirmé que depuis le Sommet de Copenhague, le concept de développement social avait perdu cette conception qui soit « politique, économique, éthique et spirituelle ».  Les dirigeants et les spécialistes se sont tournés vers une approche de l’éradication de la pauvreté qui se base plutôt sur la réalisation de résultats économiques mesurables, a-t-il estimé.  C’est ce que reflète aussi en bonne partie la perspective des Objectifs du Millénaire pour le développement formulés sur la base d’indicateurs quantitatifs.  Or, a-t-il poursuivi, ces indicateurs risquent de faire concentrer les efforts sur l’achèvement de résultats quantitatifs à court terme au détriment de la qualité du travail pour le développement qui exige la patience du partage, de l’éducation et de la participation.


Pour relever le défi de travailler concrètement à la réalisation de résultats économiques positifs qui visent à éliminer la pauvreté et à sauvegarder la conception du développement social telle que définie à Copenhague, a-t-il estimé, il s’avère nécessaire d’affiner les outils et méthodes d’étude des dynamiques de pauvreté.  En outre, si l’éradication de la pauvreté est devenu un impératif moral, on gagnerait, en vue de sa réalisation, à la considérer effectivement comme un bien public global primaire.  Enfin, ce défi ne pourra selon lui être relevé tant qu’une condition morale ne sera pas remplie.  Il s’agit, a-t-il précisé, de la création au niveau international du sens de la justice sociale, qui semble actuellement faire défaut.


M TERUNEH ZENNA (Éthiopie) a déclaré que la création d’un environnement propice au développement social, qui avait été recommandé à Copenhague, n’a pas eu lieu 10 ans après ce Sommet.  Le développement social, a-t-il fait remarquer, continue d’autre part de manquer cruellement de ressources au niveau international.  Concernant l’éducation, certains pays ont connu des succès en ce qui concerne l’accès des filles à l’école, mais même ces pays n’ont pu réduire leur pauvreté ou leur chômage social, ce qui amène à se poser des questions sur l’absence de politiques d’accompagnement de certaines actions.  En ce qui concerne l’Afrique, les conflits, le VIH/sida et d’autres obstacles ont parfois  porté un coup fatal aux efforts déployés par les gouvernements, a regretté le représentant.  Les sécheresses chroniques, les mauvais cours mondiaux des produits de base, dont sont dépendantes de nombreuses économies africaines, figurent parmi les facteurs qui causent le retard du continent, a estimé le représentant.


M. SUSANTO SUTOYO (Indonésie) a affirmé que son pays, engagé à assurer le développement humain, était attentif et sensible au besoin de garantir un équilibre juste entre les politiques macroéconomiques et les objectifs du développement social.  Le représentant a néanmoins souligné qu’en raison de la crise financière de 1997 et du récent tsunami, des fluctuations étaient intervenues dans les efforts entrepris par l’Indonésie pour mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Copenhague.  L’Indonésie, grâce à 16 programmes de réduction de la pauvreté et à une politique nationale fondée sur les droits, soumise à l’examen critique des organisations de la société civile, a-t-il indiqué, a été en mesure de réduire progressivement le nombre de ses pauvres, même si les indicateurs demeurent élevés.  La croissance économique ralentie depuis la crise de 1997 a contribué à accroître le chômage, a-t-il expliqué, précisant qu’en 2002, 9,13 millions de personnes étaient sans emploi, soit 9,1% de la population active.  Pour remédier à ce problème, le pays a mis en œuvre des politiques multidimensionnelles et adopté une variété d’approches chaque fois aussi flexible que possible.  Dans le domaine de l’intégration sociale, des progrès ont été réalisés grâce au processus de démocratisation entamé en 1998. 


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) accorde au développement humain durable une place de choix dans sa stratégie d’ensemble visant la prise en charge des besoins essentiels des populations africaines.  Les objectifs sociaux du NEPAD visent à éliminer la pauvreté et à placer les pays africains individuellement et collectivement sur la voie de la croissance et du développement durables et de ce fait, à faciliter la participation du continent africain à la mondialisation, a indiqué le représentant.  En tant que pays initiateur du NEPAD, l’Algérie se félicite de l’intérêt accordé par le système des Nations Unies et par les partenaires de l’Afrique à cette initiative, a poursuivi M. Baali.  L’engagement des pays africains à se prendre en charge et à réaliser les objectifs de Copenhague n’est cependant pas à lui seul suffisant, a estimé le représentant, en indiquant que les moyens nécessaires à la mise en œuvre des politiques sociales agréées faisaient souvent défaut aux pays africains.  Sur le plan national, l’Algérie a opté pour une stratégie de développement et un mode de croissance qui accorde une place particulière à la création d’emplois durables et rémunérateurs capables de venir à bout de la pauvreté.  Dans leur ventilation, les dépenses de fonctionnement et d’équipement du budget 2005 de l’Algérie reflètent l’effort consenti en faveur du développement humain, de la politique sociale et de l’accompagnement des réformes, a souligné M. Baali.  Le budget d’équipement, en hausse de 15%, traduit la volonté de l’État algérien à poursuivre ses efforts pour rattraper les retards de développement du pays et soutenir la croissance économique génératrice de richesses et de bien-être social, a-t-il indiqué.


M. SAMUEL R. INSANALLY (Guyana) a rappelé que la Conférence de Maurice sur les petits États insulaires en développement a mis en relief la vulnérabilité et l’importance de la coopération internationale pour la survie de ces pays.  Comme le notait également le représentant de Suriname qui s’exprimait eu nom des pays de la CARICOM, aucun phénomène n’a eu autant d’impact que les catastrophes naturelles dans la région des Caraïbes.  Au mois de janvier dernier, nous avons connu des inondations d’une ampleur sans précédent.  Par conséquent, l’affaiblissement de nos infrastructures, des services publics et de l’économie et les risques d’épidémies ont eu des effets négatifs sur nos capacités à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Nous demandons instamment qu’une coopération internationale renforcée soit mise en œuvre pour prévenir et gérer les catastrophes naturelles, notamment par le biais d’un système d’alerte rapide. 


Les revers qu’essuient les pays en développement sont également liés au processus de mondialisation dont l’une des manifestations est le transfert de ressources des pays en développement vers les pays développés qui a atteint le somme de 312 millions de dollars en 2004.  Le poids de la dette continue de s’alourdir malgré les mesures d’allègement mises en œuvre dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés.  Au niveau mondial, ces États souffrent de ne pas pouvoir faire entendre leur voix dans les processus de prise de décisions économique et politique qui ont un impact sur la vie de leurs citoyens.  Nous nous rallions à la position du Secrétaire général selon laquelle une stratégie mondiale de développement axée sur les déséquilibres structurels des pays en développement constitue le point de départ le plus approprié pour répondre à leurs problèmes sociaux.


Mme ANABELLA LARDÉ DE PALOMO, Sous-Secrétaire de l’Office technique présidentiel d’El Salvador, a déclaré que la coopération et la solidarité de la communauté internationale sont indispensables à la réalisation des OMD dans les pays en développement.  El Salvador remercie les pays et les institutions qui lui viennent en aide dans ce domaine, a déclaré la représentante.  Notre Gouvernement s’est lancé dans la promotion de l’éducation pour tous ses citoyens, hommes et femmes et garçons et filles, a-t-elle annoncé en indiquant que le Programme « Ecole salutaire » lancé à El Salvador, s’appuyait sur la participation de la société civile et assurait un repas quotidien aux élèves inscrits dans les écoles, ce qui est une incitation aux familles pauvres pour qu’elles scolarisent leurs enfants.  Un Fonds pour la santé a aussi récemment été créé, a dit la représentante en précisant que l’objectif de ce fonds était d’assurer des soins de santé aux couches les plus vulnérables de la société et aux enfants en bas âge.  Le Gouvernement d’El Salvador pense que la notion de développement social, qui est inclusive, doit être intégrée à toutes les réflexions de la communauté internationale dans les domaines économiques, financiers et sociaux.  Notre pays accorde beaucoup d’importance au phénomène de la migration, a indiqué la représentante.  El Salvador est en effet très affecté par ce phénomène dont il aimerait tirer des retombées positives, a-t-elle précisé. 


Mme GULSHARA N. ABDYKALIKOVA, Vice-Ministre du travail et du développement social du Kazakhstan, a affirmé qu’après 12 années d’efforts, le Kazakhstan était parvenu à une situation économique stable.  Le Gouvernement a créé un système de protection sociale à trois niveaux, tandis que les retraites ont été augmentées de 100% en quatre ans, a-t-elle ajouté.  La Ministre a également souligné que la protection des handicapés, qui représentent 400 000 personnes au Kazakhstan, bénéficiait d’une grande attention.


La Ministre a par ailleurs affirmé que malgré les nombreux efforts fournis en faveur des jeunes, notamment dans le domaine de la formation, le niveau de chômage restait très élevé dans cette catégorie de la population, atteignant 29% et 34% pour les jeunes femmes.  Le Kazakhstan reconnaît qu’il est nécessaire de renforcer la solidarité entre les générations, a-t-elle déclaré.  Elle a enfin jugé essentielle la participation de la communauté internationale à la création d’un système de protection sociale moderne au Kazakhstan.


M. DJIBRIL TANGARA, Ministre du développement social, de la solidarité nationale et des personnes âgées du Mali, a déclaré que le Mali a créé un programme d’emplois pour les jeunes.  Ce programme, qui s’adresse à la tranche d’âge des 15 à 40 ans, que ces personnes soient scolarisées ou non, vise à faire face au sous-emploi et à la pauvreté qui affectent le pays.  La Gouvernement malien s’est d’autre part attelé à mettre en place des infrastructures de communication routière et des techniques d’information et des communications (TIC), afin de désenclaver les régions du pays et de mettre à la disposition du public les informations dont il a besoin, a dit M. Tangara.  Le Mali compte créer prochainement un système d’assurance-maladie pour venir en aide aux personnes nécessiteuses en matière de santé.  Mais au vu des besoins, qui sont immenses, le Mali fait appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte un soutien consistant à l’Afrique à travers le NEPAD, a déclaré le Ministre.


M. WIDHY A CHEM (Cambodge) a affirmé que la bonne gouvernance était la pierre angulaire de son pays.  Bien que l’économie nationale ait enregistré en 2003 une croissance de 5,2% et environ 4,3% en 2004, que la production agricole ait augmenté de 9,2% en 2003, et que l’inflation ait été maintenue à un taux de 1,2%, le Cambodge lutte péniblement pour relever les défis posés par la pauvreté et ses conséquences sur le développement, a-t-il souligné.  Le Gouvernement, a-t-il dit, continue ses efforts en vue d’obtenir une croissance économique annuelle de 6 à 7% nécessaire pour réduire efficacement la pauvreté.  Les conditions actuelles extérieures et intérieures, comme le déclin de l’investissement étranger, posent de sérieux défis au pays pour atteindre ce but, a-t-il estimé. 


Le Gouvernement répond à ces défis en menant des politiques visant à la diversification de l’économie et à l’élargissement de la base de croissance afin d’attirer plus d’investissements privés et d’assurer la compétitivité, encourager les investissements internes, de préférence dans les secteurs qui utilisent les ressources nationales, et promouvoir des initiatives régionales dans le but d’intégrer le Cambodge dans la région du Sud-Est asiatique et dans la région plus large de l’Asie orientale et du Pacifique.  Le représentant a également expliqué que les efforts nationaux du Cambodge étaient insuffisants.  Le pays, a-t-il ajouté, a besoin d’un environnement international propice, basé sur un partenariat efficace avec les pays développés.


M. VLADIMIR SPIDLA, Membre de la Commission européenne chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances, a déclaré que la Stratégie de Lisbonne, adoptée par la Commission, est basée sur la complémentarité et la solidarité de l’économie, de l’environnement, de l’emploi et du social.  Les politiques touchant ces domaines sont complémentaires et interdépendantes, et se renforcent mutuellement, a dit M. Spidla, en notant que le résultat de cette interdépendance se traduisait dans son influence dans la création d’emplois, la croissance, et l’amélioration de la cohésion sociale.  La semaine dernière, a annoncé le représentant, la Commission européenne a adopté cette stratégie avec pour objectifs l’accélération de la croissance et de la création des emplois à l’horizon 2010, qui devraient se faire en rendant l’Europe plus attrayante pour les investissements, et plus favorable à l’innovation et au travail.  Le nouvel agenda pour la politique sociale de l’Union européenne pour la période 2006-2010 vise à promouvoir l’emploi et à offrir de nouvelles chances à tous, a indiqué M. Spidla.  La Commission propose d’offrir une meilleure insertion professionnelle aux jeunes, de promouvoir davantage la mobilité entre pays européens, et de favoriser la négociation collective transnationale.  Elle préconise la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la promotion de l’égalité entre hommes et femmes, a dit le représentant.  Si le monde n’a pas atteint les objectifs fixés à Copenhague, c’est parce que nous n’avons pas suffisamment accordé d’attention à la dimension sociale de la mondialisation, a dit M. Spidla.  Cette dimension doit être mieux intégrée dans toutes les priorités politiques, et nous devons nous efforcer de renforcer la gouvernance à tous les niveaux, a-t-il suggéré.


Mme INTSISAR AL-WASIR, Ministre des affaires sociales de la Palestine, a déclaré que la situation particulière que connaissait la Palestine du fait de l’occupation israélienne avait créé un climat social extrêmement négatif avec un taux de chômage de 22%, une diminution du produit intérieur brut de 26%, des investissements étrangers en très forte baisse, conduisant à un ralentissement de la création d’emplois.  La Palestine est en outre confrontée à une augmentation du nombre des personnes handicapées, a-t-elle souligné.  Selon la Ministre, les enfants vivent dans des situations difficiles en raison des déplacements forcés des populations.  L’Autorité palestinienne a néanmoins mis en oeuvre des programmes ciblant les jeunes, les femmes, les personnes âgées, les handicapés, les chômeurs et les pauvres, et a également mis l’accent sur le développement du secteur privé.  La Ministre a en outre lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle soutienne le processus de paix actuel sur la base des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Israël doit faire face à ses responsabilités à l’égard du peuple palestinien, a-t-elle également affirmé.


M. TEODORAS MEDAISKIS (Lituanie) a affirmé que la mise en œuvre des mesures visant la réalisation des objectifs fixés à Copenhague a largement aidé son pays à satisfaire les exigences d’une accession à l’Union européenne.  Devenue membre, la Lituanie estime que la stratégie de Lisbonne contribuera au respect des engagements de Copenhague.  Passant en revue la situation de son pays marquée par un taux de croissance sans précédent et des progrès réels dans la lutte contre la pauvreté, le représentant a indiqué que malgré ces résultats positifs, la Lituanie doit encore améliorer sa situation sociale et adapter ses politiques aux défis à venir.  En conséquence, un Plan d’action national de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale a été adopté pour la période 2004-2006 qui prévoit des mesures conjointes dans les domaines de l’emploi, de la protection sociale, de l’éducation ou encore de la santé.  Mettant un accent particulier sur la situation des groupes vulnérables, la Lituanie, a encore indiqué le représentant, entend éliminer la pauvreté extrême avant l’année 2008 et réduire les risques de pauvreté avant la fin de la décennie. 


Après avoir énuméré les mesures en ce sens, il a ajouté qu’une autre priorité est de multiplier les opportunités d’emplois par la modernisation du marché du travail et l’amélioration de la qualité du travail et de la productivité.  Dans ce contexte, des mesures concrètes seront prises pour améliorer les chances et les conditions de travail des personnes âgées.  Le pays a d’ailleurs adopté une stratégie nationale sur le vieillissement, a ajouté le représentant avant d’indiquer qu’une autre priorité sera d’élargir le système de protection sociale.  Toutes ces mesures seront mises en œuvre, en collaboration avec les ONG qui sont l’oreille et la voix des populations, a-t-il précisé.  Il a conclu en soulignant l’importance de la coopération internationale, étant donné que la Lituanie passe peu à peu du statut de bénéficiaire à celui de donateur.  Mon pays, a-t-il dit, s’emploie à partager son expérience avec les pays qui se trouvent dans un processus de transformation politique et socioéconomique. 


M. MUSA MOHAMED, Ministre des sports et du développement social du Nigéria, a affirmé que les trois objectifs fixés il y a 10 ans lors du Sommet mondial pour le développement social -éliminer la pauvreté, promouvoir le plein emploi et favoriser l’insertion sociale- avaient été les principes directeurs de son Gouvernement.  Il a indiqué que le Président Obasanjo avait lancé en 2000 un Programme national d’élimination de la pauvreté, qui a permis une amélioration dans les zones urbaines mais, a-t-il précisé, la situation reste critique en zone rurale.  Il a estimé que, malgré les efforts de son gouvernement, le Nigéria était encore loin d’atteindre les objectifs fixés au Sommet de Copenhague, notamment en ce qui concerne le plein emploi et l’insertion sociale.  Le fléau du VIH/sida a touché tous les secteurs du développement social, a-t-il ajouté, en soulignant qu’une coopération internationale accrue était essentielle pour faire face à ces nouveaux défis qui ne connaissent pas les frontières.  Il a d’ailleurs lancé, à cet effet, un appel à l’annulation de la dette des pays les plus pauvres.  Le Ministre, convaincu qu’il ne peut y avoir de développement dans un environnement d’instabilité, a par ailleurs fait part des efforts de son pays pour mettre un terme aux conflits au Libéria, en Côte d’Ivoire, au Soudan et dans la région des Grands Lacs. 


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré qu’après Copenhague, le phénomène de la mondialisation avait appauvri la majorité des pays en développement, tandis que d’autres évènements créaient des facteurs de déstabilisation dans certaines régions du monde, rendant ainsi impossible la réalisation des engagements du Sommet pour le développement social.  En ce qui la concerne, la Syrie a essayé de faire face à sa croissance démographique en instaurant la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire et des soins de santé primaire.  La qualité des soins et la rapidité des prestations des services de santé ont également reçu une attention particulière de la part du Gouvernement syrien, a indiqué le représentant.  Une des réalisations les plus importantes de ces dernières années est la création d’un programme d’incitation à la création d’emplois, qui devrait faire face au chômage dont souffrent majoritairement les jeunes.  La région du Moyen-Orient, qui souffre de l’occupation des terres arabes par Israël, rencontre des problèmes particuliers, a indiqué le représentant en estimant que le développement social ne pourrait s’y opérer tant que cette situation durerait.


M. CARLOS ALVARADO, Vice-Ministre du développement social du Venezuela, a affirmé que la politique sociale de son pays avait connu des changements substantiels en 1999 avec l’adoption d’une nouvelle constitution.  En 2003, une nouvelle stratégie avec des financements extraordinaires a été mise en place, privilégiant notamment une participation importante volontaire des communautés, a-t-il ajouté.  De nombreuses choses ont été réalisées en matière de développement social, a assuré le représentant, citant les différentes missions sociales mises en œuvre en matière de santé, d’éducation ou de création d’emplois.  Il a expliqué que son pays avait mené une importante politique d’assistance avec des programmes cherchant à réduire les écarts au sein de la population.  Pour les handicapés, des programmes globaux d’inclusion ont été lancés dans tous les domaines de la vie, a-t-il affirmé.  Il a en outre mis l’accent sur la participation des femmes dans tous les secteurs, y compris les plus hauts de la société. 


M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a déclaré que les pays qui se proclament développés étaient en réalité responsables de la situation de détresse dans laquelle vivent aujourd’hui les populations des pays en développement, victimes d’exploitation.  Malgré les attaques et les critiques faites contre lui, Cuba jouit d’une situation de plein emploi, a déclaré le représentant.  La justice sociale, l’intégration de tous les citoyens à la société et aux activités économiques, ont toujours été au centre des politiques menées par le Gouvernement cubain, a-t-il dit.  Les obstacles que rencontre encore le peuple cubain sont dus au blocus et aux tentatives de recolonisation dont notre pays est victime de la part des États-Unis, a-t-il ajouté.  Cuba n’accepte pas les pressions politiques dont sont victimes de nombreux pays en développement qui, même quand ils obéissent aux politiques qui leur sont imposées, ne reçoivent cependant jamais rien en retour, a déclaré M. Requeijo Gual.  Il est temps que certains États cessent de consacrer des centaines de milliards de dollars chaque année à des armements inutiles, et il est temps qu’ils comprennent le vrai sens du mot « solidarité », a-t-il conclu.


Mme LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a affirmé que son pays avait accompli des progrès remarquables pour ce qui était des trois principaux domaines issus du Sommet social, à savoir l’élimination de la pauvreté, la promotion du plein emploi et l’intégration sociale.  La Thaïlande a pu remplir ses objectifs, bien en avance, grâce à son plan de développement économique national 2002-2006, a-t-il déclaré.  Le Gouvernement attache une grande importance à l’élimination de la pauvreté, a-t-il assuré.  Il a expliqué que le Gouvernement avait invité tous les secteurs de la communauté à participer à cet effort visant à éliminer la pauvreté d’ici à 2008, en gardant à l’esprit le principe d’une économie autosuffisante, et ce, afin de surmonter la crise économique causée par une mondialisation rapide.


La représentante a indiqué que bien que son pays ait été confronté à des chocs tant internes qu’externes, le taux d’emploi avait augmenté depuis 1999 de manière stable.  Des progrès ont été réalisés grâce à l’adoption de nouvelles lois sociales protégeant des groupes spécifiques, a-t-elle affirmé.  Le système de filet de sécurité sociale pour les plus démunis est appliqué depuis 2003, a-t-elle également indiqué, ajoutant que les résultats n’étaient pas satisfaisants pour ce qui était de la répartition des revenus.  La représentante a par ailleurs mis l’accent sur un processus national sur cinq ans en faveur des handicapés. 


M. NINO ZGANEC, Secrétaire général à la santé au bien-être social du Ministère de la santé de la Croatie, a déclaré que malgré les progrès technologiques et scientifiques, la crise de l’exclusion et de la pauvreté s’accroissait dans beaucoup de pays du monde.  Les défaillances dans les domaines du logement, de la santé, et de l’emploi, sont devenues des problèmes aigus en Croatie.  Le conflit que le pays a connu a contribué à rendre beaucoup plus difficile son intégration à l’Europe, a déclaré M. Zganec.  Le taux de pauvreté est élevé dans notre pays, a-t-il poursuivi.  Cependant, des réformes issues des recommandations de Copenhague sont mises en œuvre, notamment dans le domaine de l’emploi, a dit le représentant.  La Croatie s’efforce cependant de mettre en place un cadre d’assistance en faveur des personnes les plus vulnérables, notamment les handicapés, les jeunes et les personnes âgées, a-t-il indiqué.


Mme OLGA SAMARINA (Fédération de Russie) a estimé qu’il était important que les efforts nationaux soient complétés par un appui international, notamment financier, adéquat, et un partenariat dans l’esprit du Consensus de Monterrey.  Elle a souligné que le continent africain était à l’épicentre de la pauvreté et devait bénéficier de l’aide internationale pour lui permettre de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  La Fédération de Russie a annulé la dette des pays africains, a-t-elle rappelé, précisant que les importations d’Afrique en Russie avaient atteint 600 millions de dollars, plus de la moitié relevant d’un régime préférentiel.


La Fédération de Russie a également accordé une aide ciblée et médicale aux pays d’Asie du Sud et du Sud-Est atteints par le tsunami, pour une somme globale de 30 millions de dollars, a-t-elle poursuivi.  Selon elle, la lutte contre la pauvreté est une priorité de la politique socioéconomique de la Russie, où l’on recense actuellement 15 millions de pauvres.  Le nombre de pauvres en 2008 doit passer à 10-12% de la population, alors qu’il est de 19% aujourd’hui, a-t-elle souligné.  De même, en cinq ans, les revenus financiers de la population ont augmenté de 1,7% et le salaire réel a plus que doublé.


M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a déclaré que son pays avait intégré à son Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), l’approche centrée sur les ressources humaines adoptée lors du Sommet de Copenhague.  L’Azerbaïdjan, a-t-il ajouté, continue de promouvoir le développement économique et social en renforçant le secteur privé et les opportunités économiques, en améliorant la qualité des emplois et en assurant un accès égal pour tous aux services sociaux.  Il a estimé que le PNUD était un partenaire clef pour la mise en place de politiques de développement des ressources humaines.  Le 1er février 2005, un accord a été signé entre le PNUD et l’Azerbaïdjan afin d’utiliser les revenus pétroliers pour transformer l’or noir en « or humain ».  Grâce à l’introduction d’incitations fiscales et au développement du microcrédit, a-t-il précisé, des centaines de milliers d’agriculteurs sont devenus propriétaires.  Par ailleurs, il a défini la promotion des droits de l’homme, l’éducation à la parité entre les sexes et la diffusion des technologies de l’information dans les zones les plus reculées comme autant d’éléments incontournables d’une politique de développement des ressources humaines. 


Par ailleurs, le représentant de l’Azerbaïdjan a indiqué que le Programme national pour le développement économique et social des régions avait comme objectif la création de 600 000 emplois pour la période 2004-2008, dont 100 000 ont déjà été concrétisés.  Les conséquences du conflit avec l’Arménie, notamment les déplacements de population et les réfugiés, a-t-il fait remarquer, constituent un grave obstacle au développement social.  Il a précisé que le Gouvernement continuait à travers le Fonds national du pétrole de faire face aux problèmes de logement et d’emploi des populations déplacées.  Il a insisté qu’une solide base économique demeurait la condition incontournable pour réussir la mise en œuvre des trois piliers du développement social, que sont la lutte contre la pauvreté, la promotion du plein emploi et l’intégration sociale.  Mais pour  parvenir à une base économique durable, a-t-il ajouté, il nous faut une cohérence entre les politiques nationales et internationales.  À cet égard, il a souligné l’importance de l’aide publique au développement, l’ouverture des marchés, l’allègement de la dette, et du maintien des prix des produits de base comme autant de sources de financement du développement.  


M. SHIN KAK-SOO (République de Corée) a indiqué qu’à l’heure actuelle, son gouvernement est aux prises avec le défi de combler le fossé grandissant entre les revenus des riches et des pauvres, entre les milieux ruraux et urbains, et entre les grandes sociétés et les petites et moyennes entreprises.  Partant du postulat qu’une distribution équitable des richesses et une croissance économique durable sont des objectifs compatibles, le Gouvernement travaille à la création d’emplois et à la hausse de la productivité, convaincu que ce sont là les moyens les plus efficaces d’améliorer le bien-être de la population.  Le pays, a expliqué le représentant, a formulé, en 2003, un plan quinquennal visant à renforcer le filet de sécurité sociale et à assurer un bien-être productif.  Pour atténuer les difficultés inhérentes à la dernière crise économique, le Gouvernement a dû amender la Loi sur la sécurité sociale.  Une série de lois sur le bien-être des personnes âgées, des personnes handicapées et des jeunes est actuellement en cours d’élaboration, a encore indiqué le représentant.  Les droits de l’enfant constituent un autre domaine dans lequel le Gouvernement a pris les devants, a-t-il poursuivi avant de souligner l’importance d’une bonne coordination entre le Gouvernement central et les autorités locales. 


M. MARE LO (Sénégal) a affirmé que depuis l’alternance politique intervenue le 19 mars 2000, son pays avait pris d’importantes mesures allant dans le sens du renforcement des mécanismes de la bonne gouvernance, de la lutte contre la pauvreté, de la promotion du plein emploi, de l’insertion et de l’intégration sociales, et ayant pour finalité la promotion et la protection des droits humains, de l’état de droit et de la démocratie.  Toutes les politiques économiques ou sociales conçues sont ainsi fondées sur la transparence, la participation, le partenariat, la durabilité et la solidarité, a-t-il expliqué, précisant qu’elles visaient pour l’essentiel la promotion des services sociaux de base, la lutte contre le chômage, l’accès à l’éducation pour tous, l’élimination de toutes les formes de discrimination, la promotion de l’égalité, de l’équité et de la justice sociale.  De la même façon, des mesures énergiques ont été prises pour la défense et la promotion des droits des enfants, des femmes et des familles, l’égalité d’accès aux ressources productives et la prise en charge des groupes vulnérables.


La consolidation de l’état de droit et de la démocratie qui prône l’égalité des chances, la sauvegarde de la dignité et de la sécurité humaines et qui accorde une importance particulière à l’équité dans la répartition des fruits de la croissance, a estimé le représentant, est devenue une réalité dans la conduite de la politique de développement.  Il a également mis l’accent sur l’enjeu et l’importance du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) dans le processus d’intégration régionale.  Sa mise en œuvre, a-t-il ajouté, de même que celles des engagements internationaux et des initiatives nationales ne sauraient se faire sans l’appui des partenaires au développement.


M. ROBERT TACHIE-MENSON (Ghana) a jugé déconcertant le fait que l’Afrique n’ait pas connu de progrès significatifs en 10 ans dans le domaine du développement social, à cause du fardeau de la dette, de l’accès limité aux marchés et des ravages du VIH/sida, du paludisme et des autres maladies infectieuses.  L’Afrique ne doit pas continuer à être laissée pour compte, a-t-il déclaré.  Il a ajouté qu’il est impératif pour la communauté internationale d’examiner en même temps les obstacles au développement économique et social.  M. Tachie-Menson a fait sienne la recommandation du Secrétaire général qui préconise une approche axée sur les personnes pour la mise en œuvre des objectifs du Sommet mondial pour le développement social.  Parmi les priorités du Gouvernement ghanéen, le représentant a cité le développement des infrastructures, la modernisation de l’agriculture basée sur le développement rural, la fourniture de services sociaux améliorés, le renforcement du secteur privé et, surtout, le renforcement des institutions pour une bonne gouvernance.  Les questions liées à la sexospécificité et à l’éradication de la pauvreté sont également au centre des objectifs du pays, a-t-il précisé.  M. Tachie-Menson a réitéré son appel pour un monde et une économie plus juste, afin que les pays en développement puissent poursuivre les objectifs du développement social.  Ainsi, il a exhorté les partenaires des pays développés à maintenir les engagements pris dans le cadre des conférences et sommets internationaux, en soutenant les pays en développement à répondre aux attentes de leurs populations.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a déclaré que jusqu’ici, les bonnes intentions exprimées par les gouvernements des pays riches à Copenhague ne se sont pas traduites en actes concrets.  L’exemple de l’Afrique, où la pauvreté est galopante, est là pour prouver que la communauté internationale n’a pas tenu ses engagements.  En ce qui le concerne, le Bélarus a, tout en respectant les engagements du Sommet de Copenhague, adopté un chemin qui ne se passe pas forcément par la croissance à tout prix, a indiqué le représentant.  Le Bélarus a donné la priorité aux secteurs de la santé en accordant la gratuité des soins à ses populations.  Malgré le fardeau financier que représente la reconstruction après la catastrophe de Tchernobyl, le Bélarus est assez satisfait des résultats qu’il a obtenus à ce jour dans le domaine du développement social, avec le soutien d’institutions et de pays amis, a dit M. Dapkiunas.


M. SHINICHI KITAOKA (Japon) a affirmé que la politique de son pays pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement comportait quatre priorités, à savoir la réduction de la pauvreté, la croissance durable, le traitement des questions mondiales et l’établissement de la paix.  Concernant la réduction de la pauvreté, le Japon est conscient des résultats mitigés et des progrès inégaux obtenus depuis 10 ans, a-t-il indiqué, notant que cet objectif pouvait être réalisé par une croissance économique durable reposant à la fois sur le soutien aux infrastructures et le développement des ressources humaines.


En matière d’emploi, le Japon a connu récemment une situation difficile avec un taux record de chômage de 5,5% en janvier 2003, a-t-il souligné, précisant que le Gouvernement accordait la priorité à la promotion de l’emploi des jeunes et des personnes âgées.  S’agissant de l’intégration sociale, le Gouvernement japonais a mis en place des mesures appropriées en faveur des personnes âgées et des handicapés, de même qu’il s’est attaché à promouvoir l’éducation aux droits de l’homme à tous les niveaux pour créer une société pour tous.


M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie) a déclaré que l’Arménie a accompli un certain nombre de progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action de Copenhague.  Le Gouvernement arménien a mis un accent particulier sur la construction d’écoles et de logements après les catastrophes naturelles dont le pays a été victime.  Mais après cette reconstruction, le pays doit désormais faire face à la montée du chômage et aux flux migratoires, a indiqué le représentant.  L’élimination de la pauvreté est désormais au centre des politiques du Gouvernement.  La mise en œuvre des politiques visant la réalisation des OMD va dans le sens de la réduction de la pauvreté.  À cet égard, le Gouvernement a mis en place un système de sécurité sociale destiné à rendre les soins de santé accessibles à la majorité de la population.  L’inclusion des jeunes et l’intégration des femmes à la vie sociale et économique est promue par les autorités afin de permettre une meilleure participation des femmes à la vie publique, a déclaré M. Martirosyan.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré qu’au cours des trois tables rondes organisées hier, est apparue la nécessité de renforcer les efforts concertés pour réaliser les objectifs de Copenhague.  Le développement social ne peut se réaliser que dans le cadre de la démocratie, le respect des droits humains et l’égalité entre les hommes et les femmes, a-t-il souligné.  Le représentant a constaté une disparité sans précédent, avec des milliards de personnes vivant dans la misère et la privation. 


Un grand nombre de pays ont prouvé que la croissance ne bénéficiait pas forcément aux plus pauvres, a-t-il dit.  Pour faire face à ces problèmes, nous devons nous concentrer sur une croissance favorable aux pauvres, a-t-il ajouté, notant que la mondialisation asymétrique avait marginalisé les aspirations des pays les moins avancés.  Nous devons tous œuvrer à la mise en place d’un environnement international favorable, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il était important d’apporter aux populations le niveau de vie qu’elles souhaitent et d’assurer la paix et le développement pour tous. 


M. MIWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a déclaré qu’au niveau régional, l’Afrique avait été touchée par un certain nombre d’événements mondiaux, dont l’épidémie de VIH/sida, la pauvreté, le lourd fardeau de la dette et les conflits régionaux qui se poursuivent, la combinaison de tous ces facteurs constituant un obstacle à la réalisation des objectifs du Sommet de Copenhague.  Le VIH/sida, en particulier, a ravagé des communautés, réduisant la productivité dans de nombreux secteurs, surtout les secteurs rural et de l’agriculture à petite échelle où la majorité de la population est employée.  Au niveau national, la Zambie a, au cours des 10 dernières années, développé de solides institutions démocratiques, a indiqué le représentant, permettant ainsi une participation plus importante de la population au processus de développement social.  Une société civile forte a émergé et continue de se développer, a-t-il dit.


La Zambie a été confrontée à un certain nombre de défis pour réaliser les objectifs du Sommet de Copenhague, a-t-il poursuivi, citant en particulier l’élimination de la pauvreté, le fardeau de la dette et la pandémie de VIH/sida.  Un autre défi majeur à relever est l’amélioration de la gouvernance, a-t-il souligné.


M. AHMED OWN (Jamahiryia arabe libyenne) a déclaré que les mesures prises depuis Copenhague ont permis d’obtenir des résultats inégaux dans différents pays et régions.  Il reste beaucoup à faire pour que la majorité des nations parvienne à un développement équilibré et que l’équité soit assurée à la fois au sein des pays et entre les États.  Les inégalités criantes qui existent entre différentes régions du monde créeront des tensions de plus en plus incontrôlables au niveau international, a déclaré le représentant.  La scène internationale se caractérise encore par trop d’injustices, a-t-il ajouté.  En ce qui la concerne, la Libye a pu améliorer le niveau de vie de sa population en lui assurant l’accès à l’eau potable, à la santé et aux services d’éducation.


http://www.un.org/News/fr-press/docs/2005/SOC4662.doc.htm,

http://www.un.org/News/fr-press/docs/2005/SOC4663.doc.htm, http://www.un.org/News/fr-press/docs/2005/SOC4664.doc.htm


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