SOC/4660

LE BILAN DE LA RÉALISATION DES ENGAGEMENTS DE COPENHAGUE EST MITIGÉ, CONSTATE LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL À L'OUVERTURE DE SA SESSION

09/02/2005
Communiqué de presse
SOC/4660

Commission du développement social

2e et 3e séances – matin et après-midi


LE BILAN DE LA RÉALISATION DES ENGAGEMENTS DE COPENHAGUE EST MITIGÉ, CONSTATE

LA COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL À L'OUVERTURE DE SA SESSION


Experts et délégations déplorent l'accroissement de la pauvreté, du chômage et de l'exclusion en une période où la prospérité mondiale n'a jamais été plus grande


« C’est une honte que 1,2 milliard de personnes vivent aujourd’hui dans la pauvreté la plus abjecte, alors que le monde au cours de son histoire n’a jamais connu autant de richesses et d’évolutions technologiques qu’il en dispose en ce début de 21 siècle », a déclaré ce matin Mme Joan Burke, Présidente du Comité des organisations non gouvernementales pour le développement social en présentant les résultats du Forum de la société civile à l’ouverture de la 43e session de la Commission du développement social. 


Les travaux de cette session, qui coïncident avec le dixième anniversaire de la tenue du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, devront relever les défis qui se posent à la mise en œuvre du Programme d’action et des engagements de la Déclaration de Copenhague, a déclaré M. Dumisani Kumalo, de l’Afrique du Sud, qui assure la présidence de la session.  La Commission du développement social est la seule instance habilitée à mettre l’accent sur les questions sociales lors du Sommet de septembre célébrant le soixantième anniversaire de l’ONU, a relevé M. Kumalo.  Aussi, a-t-il invité les États Membres à fournir des résultats et à formuler des recommandations qui puissent avoir un impact réel sur la vie de millions de gens souffrant de la pauvreté à travers le monde. 


Dans son intervention, le Secrétaire général aux affaires économiques et sociales, M. José Antonio Ocampo, a pour sa part regretté que l’évaluation des actions accomplies depuis Copenhague fasse apparaître un bilan très mitigé.  M. Ocampo a noté que la conception des politiques économiques au niveau international suscitait beaucoup d’inquiétudes.  Le cadre multilatéral de conception des politiques, de décision et d’action ayant été affaibli, a-t-il constaté, la communauté internationale doit trouver des moyens et des consensus permettant de tenir les engagements pris dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la promotion du plein emploi, et de l’intégration sociale de tous ceux qui pour le moment sont exclus du progrès humain.


La Commission a tenu ce matin un débat avec des experts de la Banque mondiale, de l’Organisation internationale du travail (OIT) et du Fonds monétaire international (FMI) sur les obstacles qui se posent à la réalisation des engagements pris à Copenhague et des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Dans sa présentation, M. Gerry Rodgers, de l’OIT, a estimé que le principal paradigme à résoudre était celui de l’emploi pour tous.  Si trouver des solutions à la création d’emplois permettrait de résoudre le problème de la pauvreté, a-t-il indiqué, il faudrait cependant que cette création de postes de travail obéisse et réponde à la notion de « travail décent », lancée par l'OIT.  L’application de cette notion vise à permettre la création d’emplois dans l’exercice desquels les travailleurs jouissent de tous leurs droits et bénéficient d’une couverture et d’un filet de sécurité sociale leur permettant de prendre soin de leurs familles et de leurs communautés, a dit M. Rodgers. 


Pour sa part, le représentant de la Banque mondiale, M. Ian Johnson, a indiqué que la Banque soutenait une promotion du développement social qui soit liée à la protection et au bon usage des ressources naturelles afin de permettre un développement social et économique durable.  Après avoir souligné que le Fonds monétaire international est avant tout une institution d’analyse et d’élaboration de politiques macroéconomiques, son représentant, M. Mark W. Plant, a dit que le FMI ne se limitait plus, dans l’énoncé de ses politiques, au seul domaine financier.  Le Fonds, a-t-il précisé, prend désormais en compte les données sociales des pays dans lesquels il intervient grâce à une meilleure collaboration avec les institutions nationales et internationales spécialisées dans ces secteurs. 


Cet après-midi, la Commission a consacré ses travaux à un débat d'experts avec les Secrétaires exécutifs des Commissions régionales économiques et sociales des Nations Unies.  Le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie-Pacifique (CESAP), M. Kim Hak-Su, a souligné qu’il faut évaluer les impacts du tsunami sur les populations de la région avant de définir les grands axes de la reconstruction et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir, en y incluant les groupes les plus pauvres et les handicapés.  Le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a indiqué que cette région ne réaliserait les OMD qu'en 2080 au lieu de 2015, si les tendances actuelles se maintenaient. 


Concernant l'Afrique, dont les indicateurs de développement social sont les plus faibles, et où les OMD ont le moins de chance d'être réalisés, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), M. K.Y Amaoko, a déclaré que la situation de l'emploi y est très mauvaise, notamment pour les jeunes, qui constituent l'essentiel des populations des pays du continent.  Ce chômage crée certaines des tensions et des violences responsables de nombreux conflits civils, a-t-il souligné.  La Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), Mme Mervat Tallawy, a, quant à elle, dit que le même phénomène de chômage affectait des jeunes du Moyen-Orient.  Dans cette région, la pauvreté s'accroît, l'exclusion s'accélère, et les tensions persistent du fait des violents conflits qui l'ont trop longtemps déchirée.  L'occupation des terres palestiniennes, qui a créé des communautés de réfugiés palestiniens dans tout le Moyen-Orient, a provoqué une situation difficile à résoudre, a-t-elle fait remarquer.


La Commission du développement social poursuivra ses travaux demain, jeudi 10 février, à 10 heures.


EXAMEN DE LA POURSUITE DE L’APPLICATION DES TEXTES ISSUS DU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Déclarations liminaires


M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud), Président de la 43e session de la Commission du développement social, a déclaré que la lutte contre la pauvreté, les inégalités et l’exclusion sociale revêtait des dimensions variées, plusieurs d’entre elles étant transmises aux générations futures tel un héritage négatif.  L’examen des défis que constituent les inégalités, l’injustice sociale, le chômage et le sous-développement restent d’actualité aujourd’hui comme il y a 10 ans à Copenhague, et, cinq ans plus tard, à Genève, a-t-il déclaré.


M. Kumalo a estimé que cette session représentait une occasion de renouveler l’élan qui devra nous permettre de progresser dans le domaine social.  Il a invité les membres de la Commission à aider leurs experts à conclure les travaux.  Beaucoup reste à faire pour relever les défis et protéger les objectifs du développement social, a-t-il déclaré.  Selon lui, la Commission du développement social est la seule qui mettra l’accent sur le développement social lors du Sommet de septembre et, a-t-il précisé, nous ne pouvons laisser échapper cette occasion.  M. Kumalo a souligné qu’en dépit des  progrès historiques réalisés dans certains domaines grâce au Sommet de Copenhague, la communauté internationale était toujours confrontée aux mêmes défis identifiés dans les 10 engagements contenus dans sa Déclaration et son Programme d’action.  Le fait, a-t-il poursuivi, qu’un grand nombre de ministres et de responsables de haut niveau viennent à New York montre qu’il existe un grand espoir pour que cette session puisse produire des résultats ayant un impact sur les vies de millions de gens qui continuent de vivre dans des conditions de pauvreté, d’exclusion sociale, d’inégalité et de sous-développement.


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a déclaré que le progrès social des individus et des sociétés dans lesquelles ils vivent était inscrit dans la Charte des Nations Unies.  Au centre des principes régissant le développement social sont des valeurs et des objectifs basés sur l'égalité des droits, d'accès aux opportunités et aux chances, dont doivent bénéficier tous ceux qui participent en tant que citoyens à la marche d'une société.  Ils doivent être en mesure d'avoir accès à des ressources et aux moyens qui leur donneraient la possibilité d'améliorer le bien-être de leurs familles.  Ces principes ont été la base même du Sommet mondial pour le développement social qui a eu lieu à Copenhague, a dit M. Ocampo.


Le Sommet de Copenhague a jeté les bases d'une coopération multilatérale.  Mais 10 ans après, les principes qui y avaient été adoptés sont loin d'avoir été mis en œuvre, bien qu'ils aient été répétés à Genève il y a cinq ans.  Les dimensions économiques, sociales, politiques et culturelles qui avaient été envisagées et recommandées dans la Déclaration de Copenhague sont particulièrement importantes, a souligné M. Ocampo.  Les engagements pris en faveur de l'élimination de la pauvreté, la promotion du plein emploi et l'intégration sociale étaient accompagnées de recommandations politiques basées sur le fait indéniable que le bien-être des populations devrait être placé au centre de l'agenda national de chaque pays de la communauté internationale.


Dix ans après la tenue du Sommet, l'évaluation de ce qui a été fait depuis Copenhague révèle un bilan très mitigé, a estimé M. Ocampo.  Bien qu'il y ait eu des développements positifs, a dit le Secrétaire général adjoint, beaucoup d'espoirs et d'objectifs sont loin d'être réalisés.  L'un des domaines qui suscite le plus d'inquiétude est celui de la conception des politiques au niveau international.  Le cadre multilatéral a été affaibli.  Il est essentiel que les trois questions clefs du Sommet, à savoir l'élimination de la pauvreté, la promotion du plein emploi, et l'intégration sociale, soient placées au centre de tout processus de prise de décisions au niveau international.  Les causes de la pauvreté doivent être clairement reconnues et combattues, et ne doivent pas être rejetées de l'agenda international.  Le 10ème anniversaire de la tenue du Sommet de Copenhague doit faire de l'année 2005 celle où la communauté internationale, qui doit renforcer les Nations Unies, place les objectifs de Copenhague au centre de ses soucis.


M. JOHAN SCHÖLVINCK, Directeur de la politique sociale et du développement au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a affirmé que le concept de développement social élaboré à Copenhague était l’une des tentatives les plus ambitieuses et les plus complètes pour capter tout le sens du développement.  Il comprend toutes les dimensions requises par la société pour améliorer la qualité de vie de ses citoyens tout en promouvant la justice, la cohésion et l’intégration sociales.  Dix ans plus tard, il faut faire le bilan, a-t-il considéré.


Dix ans après le Sommet de Copenhague, les espoirs ne sont pas brisés mais ils sont certains diminués alors que des tendances négatives affectent le développement social, en particulier la misère sociale et économique et l’inégalité entre individus, catégories sociales, populations entières, pays, voire continents.  À ceci s’ajoutent, a-t-il souligné, les menaces aux libertés civiques qui découlent des problèmes de sécurité.  Présentant le rapport du Secrétaire général sur l’examen de la poursuite de l’application des textes issus du Sommet mondial pour le développement social et de la 24e session extraordinaire de l’Assemblée générale, M. Schölvinck a ainsi indiqué que ce document aborde les 10 engagements de la Déclaration de Copenhague de manière générale et d’une façon plus complète que celle d’une approche plus stricte, engagement par engagement.


Selon M. Schölvinck, des actions visant à faciliter un environnement favorable au développement doivent être accompagnées de mesures spécifiques dans les trois domaines clef issus du Sommet social, lesquels demeurent essentiels pour la promotion du développement social.  Il convient ainsi d’intensifier les stratégies intégrées, les politiques qui visent directement la réduction et l’élimination de la pauvreté, de garantir l’existence d’opportunités d’emplois pour tous, de favoriser l’intégration et la cohésion sociale.  L’examen des 10 dernières années révèle également le fossé entre l’Afrique et le reste du monde, et cela est inacceptable, a-t-il dit, soulignant que le rapport appelait à ce que l’accent soit mis sur l’Afrique.  M. Schölvinck a enfin assuré que le Sommet pour le développement social représentait une réunion charnière pour ce qui est d’une approche du développement social plaçant la personne au centre du développement.


Présentation des résultats du forum pour la société civile


Mme JOAN BURKE, Présidente du Comité des ONG pour le développement social, a déclaré qu'il était honteux que 1,2 milliard de personnes vivent aujourd'hui dans la pauvreté chronique la plus abjecte, alors que le monde n'a jamais connu plus de richesses et d'évolutions technologiques.  La plupart des gouvernements du monde ont négligé les engagements pris il y a 10 ans à Copenhague, a dit Mme Burke.  Il est temps que soient respectés les engagements pris lors du Sommet pour le développement social.  Pour cela, il faudrait qu'il y ait une volonté politique qui se traduise par des partenariats ouverts entre les gouvernements et la société civile.  Il faudrait ensuite placer les droits de l'homme au centre des politiques de développement, et il faudrait donner une priorité à l'investissement dans le développement économique et social.  Enfin, a dit Mme Burke, l'inclusion et la participation de tous ceux qui sont négativement affectés par les politiques gouvernementales devraient être assurées.


Des actions urgentes sont nécessaires dans certains secteurs, a estimé la représentante des ONG.  Elle a à cet égard cité la lutte à mener contre les maladies transmissibles comme le VIH/sida.  L'incapacité de la communauté internationale à assurer une éducation de base à tous les habitants de la planète est inacceptable, au moment où dans les pays les plus riches, la majorité des gens ont accès à l'éducation la plus sophistiquée et à toutes les technologies de pointe, a fait remarquer Mme Burke.  Un tiers de la main d'œuvre mondiale travaille à mi-temps et n'a aucune protection sociale, sanitaire ou de santé, a-t-elle ajouté.  C’est pourquoi, cette situation doit changer.


Débat d’experts avec la Banque mondiale, l’Organisation internationale du Travail et le Fonds monétaire international


M. IAN JOHNSON, Vice-Président chargé du développement social et du développement durable à la Banque mondiale, a déclaré que pour parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement, la communauté internationale devait s'efforcer de lier le développement économique et la protection de l'environnement naturel.  D'ici à 2030, l'économie mondiale pourrait, par exemple, croître et dégager 40 trillions (quatre mille milliards) de dollars de richesses, si on exploite les ressources naturelles de la planète de manière optimale, a dit le représentant.  Mais est-ce que ce type de développement permettrait au monde de vivre jusqu'en 2050?  Nous en doutons.  Les engagements pris lors du Sommet de Copenhague ont été adoptés par la Banque mondiale et intégrés à certaines de ses activités, a dit M. Johnson.  Concernant l'énoncé de politiques sociales viables, nous avons compris qu'on ne peut pas seulement réfléchir de manière économique, mais qu'il fallait développer un processus de réflexion à la fois politique et social.  Nous devons régulièrement vérifier que des progrès sont accomplis non seulement sous l'aspect macroéconomique, mais aussi politique et social dans les pays en développement.  Quand il y a croissance dans ces pays, nous aimerions que les couches les plus pauvres de la population en partagent les fruits.  Concernant l'Afrique, la Banque mondiale a déployé des efforts particuliers pour y soutenir ou y amorcer le processus de croissance et de développement, a indiqué M. Johnson.  Travaillant avec le FMI, la Banque mondiale a contribué à la conception et à la mise en œuvre des Documents-cadre de réduction de la pauvreté (DSRP).  L'Afrique représente aujourd'hui 50% des activités et des financements de la Banque, a précisé M. Johnson.


M. GERRY RODGERS, Directeur du Département des politiques d'intégration à l'Organisation internationale du travail (OIT), a indiqué que l'OIT avait lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle fasse de la mondialisation une force positive et capable de favoriser l'intégration de tous les pays dans une meilleure division internationale du travail.  Après les crises financières qui ont gravement affecté le tissu économique et social de nombreux pays, l'OIT a estimé que la notion de « travail décent » devait servir de base pour l’élaboration de politiques économiques et financières.  Sans cette notion, il n'y aura pas de réduction de la pauvreté.  Créer simplement des emplois ne suffit pas pour en faire des occupations offrant aux populations les moyens d'avoir une vie décente.  C'est pourquoi, l'OIT insiste sur le respect des droits des travailleurs.  La mondialisation a le potentiel qui permettrait de satisfaire les attentes de toutes les populations, si ses mécanismes sont mis au service de tous les pays, a estimé M. Rodgers.  Le rapport publié sur cette question par l'OIT l'an dernier a suscité un grand intérêt dans toutes les régions du monde, et nous demandons à la Commission du développement social de s'en saisir lors des travaux de la présente session, a-t-il recommandé.  Les actions à lancer devraient confier une mission à chacune des institutions de l'ONU, afin de dégager des réflexions allant dans le sens d'une véritable mondialisation de l'emploi, a dit le représentant de l'OIT.


M. MARK W. PLANT, Conseiller principal au Département des évaluations et des politiques de développement au Fonds monétaire international (FMI), a déclaré que le FMI prenait désormais en compte la notion de développement social dans l'énoncé de ses recommandations.  Cependant, n'étant pas une institution de développement social, mais une institution de réflexion sur les questions macroéconomiques et financières, le Fonds a besoin de travailler avec les organes spécialisés dans la réflexion politique et sociale.  Nous ne travaillons plus exclusivement avec les ministères des finances des États membres du FMI, nous prenons aussi désormais en compte les analyses des autres départements gouvernementaux, et le FMI n'applique plus seulement ce qui a été perçu comme étant un libéralisme à outrance, connu sur le nom de « Consensus de Washington », a indiqué M. Plant.  Le FMI travaille avec les institutions et les pays intéressés par l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).  Sur cette question, le Fonds collabore étroitement avec la Banque mondiale.  Le FMI est donc engagé dans le combat pour le développement social et ne doit pas être perçu comme un organe agissant indépendamment des actions que la communauté internationale mène dans ce domaine.


Répondant à une question du représentant de Luxembourg, qui était intervenu au nom de l’Union européenne, le représentant de la Banque mondiale s’est déclaré frappé par le succès des efforts en matière de développement de proximité.  Les collectivités s’organisent pour distribuer des services en milieu rural, comme au Brésil, a-t-il souligné.  En Asie du Sud, a-t-il ajouté, des collectivités locales demandent des comptes aux prestataires de services publics.


À une question posée par le représentant de la République islamique d’Iran, il a affirmé qu’il existait une étroite relation entre la politique sociale, la politique environnementale et la politique économique.  La pauvreté, a-t-il notamment expliqué, a une dimension économique et sociale importante mais, si les revenus augmentent sans que les tensions sociales diminuent, il est difficile d’imaginer que des gens vivant en dessous du seuil de pauvreté se sentent mieux.


Pour sa part, le représentant de l’OIT a fait état de progrès dans les actions concertées autour des stratégies visant à réduire la pauvreté et à appuyer les politiques nationales de lutte contre la pauvreté.  L’idée de créer des politiques cohérentes pour la croissance et l’emploi signifie qu’il faut intensifier le dialogue entre institutions, notamment la Banque mondiale, a-t-il souligné, constatant une collaboration positive et grandissante sur de nombreux sujets d’intérêt commun.


Au représentant de la Chine, qui s’interrogeait sur les effets de la mondialisation sur l’emploi, il a répondu que la situation mondiale de l’emploi ne s’était certainement pas améliorée au cours des 10 dernières années, de nombreuses régions du monde n’ayant pas eu accès aux marchés mondiaux.  Cela dépend des politiques publiques, a-t-il affirmé, précisant qu’il n’y avait rien de mécanique dans les liens entre croissance et emploi.  Citant une analyse de la Commission mondiale, il a indiqué que les politiques élaborées au niveau mondial détermineront si la mondialisation est une force créatrice d’emplois ou non.  La mondialisation doit créer des emplois si on veut qu’elle profite à tous, a-t-il estimé, ajoutant qu’il convenait de revoir les objectifs de création d’emplois au niveau mondial.


Le représentant du FMI, répondant à des questions des délégations de la Namibie, du Malawi et de la Zambie, a estimé que dans le contexte des Objectifs du Millénaire pour le développement, on ne pouvait pas avoir une réduction de la pauvreté et atteindre la croissance sans politique de stabilisation des pays en difficulté.  Il faut d’abord stabiliser les pays, a-t-il déclaré, ajoutant par ailleurs que l’inflation ne devait pas être utilisée comme une arme contre les plus pauvres. 


Intervenant à son tour, le Secrétaire général adjoint aux affaires sociales et économiques s’est interrogé sur l’utilité du concept de croissance favorable aux pauvres, selon lequel tous les processus de croissance économique conduisent à réduire la pauvreté.  Faut-il se débarrasser de ce concept purement rhétorique? a-t-il demandé, se déclarant pour sa part favorable au concept, issu du Sommet de Copenhague, d’une croissance qui s’accompagne d’une meilleure répartition des revenus.


Concernant les questions relatives à l'emploi, le représentant de l’OIT a déclaré que la création d'emplois devrait être intégrée à l'évaluation de la mise en œuvre des politiques et des projets.  La responsabilité doit être partagée dans ce domaine, a-t-il recommandé.  S’agissant des risques, a dit M. Rodgers, il y a aujourd'hui trop de perdants dans les échanges internationaux.  L'accord sur le textile, par exemple, a détruit de nombreux emplois dans certaines régions du monde et a enlevé à beaucoup de travailleurs de pays en développement tout filet de sécurité sociale.


Reprenant la parole, le représentant de la Banque mondiale a estimé qu'il faudrait mettre en place des instruments d'évaluation des risques économiques.  Ces instruments devraient fonctionner au niveau mondial et toucher tous les secteurs, qu'ils soient financiers, sanitaires, environnementaux, publics ou privés.  Le secteur privé devrait participer à ces actions et être redevable des impacts de ses activités sur les sociétés et sur l'environnement.  Le partage des fruits de la croissance devrait, quant à lui, se faire en tenant compte de la qualité de cette croissance et ensuite de la stratification sociale et géographique dans la répartition des fruits de la croissance, a-t-il dit.


Le représentant de l’Iran a relevé quant à lui que la pauvreté affectait largement les femmes.  Les foyers monoparentaux dirigés par des femmes sont les plus exposés à la paupérisation.  Comment le FMI et la Banque mondiale répondent-ils à ce phénomène?


Répondant à cette question, M. JOHNSON a indiqué que la Banque mondiale était consciente de ce phénomène et de celui qui affecte aussi les groupes minoritaires ou marginalisés, comme les populations autochtones.


L’Observatrice de la Palestine a demandé si le FMI et la Banque mondiale allaient soutenir les principes de respect des droits de l'homme et de droit à l'autodétermination qui sont inscrits dans la Déclaration du Millénaire.  La représentante de l'ONG « Science Concerns », a indiqué que les universitaires membres de cette ONG avaient constaté que la mondialisation provoquait l'effondrement des cellules familiales et sociales.  Pourquoi cette question n'a-t-elle jamais été prise en compte dans les études du FMI et de la Banque mondiale?  En outre, l'encouragement apporté au seul secteur de la recherche privée, au détriment de la recherche publique, ne fait-il pas courir un risque aux pays et aux populations sans grand pouvoir d'achat, et qui sont exclus de l'économie de marché?  Au nom de l'Union européenne, le représentant de Luxembourg a voulu savoir si des efforts étaient déployés pour améliorer l'accès des jeunes au marché du travail.


M. RODGERS a répondu que le chômage des jeunes reflétait la montée du chômage en général dans le monde.  Trouver des solutions aux difficultés d’emploi des jeunes équivaudrait à résoudre les questions qui se posent à l'emploi dans le monde et qui tournent autour de l'absence de la notion du « travail décent », a dit le représentant de l’OIT.


Répondant à l’Observatrice de la Palestine, M. PLANT a estimé que le document publié par la Commission des droits de l'homme sur la nécessité d'aller au-delà de la seule réalisation des OMD devrait être pris en compte.  À ce sujet, le FMI espère que la dimension des droits de l'homme pourra être intégrée aux politiques de développement social.


Le représentant d'El Salvador a voulu savoir ce que faisaient les institutions de Bretton Woods pour faire respecter les droits sociaux des travailleurs migrants.


Intervenant de nouveau, le représentant de l'OIT a indiqué que l'institution qu'il représente s'intéresse à cette question, qui devrait être traitée de manière globale par l'ensemble de la communauté internationale.  Quelques principes ont commencé à être définis pour les travailleurs migrants, mais toutes les tentatives de normalisation des principes de la migration se heurtent au principe de la souveraineté nationale, a-t-il fait remarquer.  La migration est l'un des points qui ont fait l'objet d'un vif débat lors de la négociation du document final de la présente session, a déclaré le Président de la Commission du développement social.  Le représentant de la Banque mondiale a estimé que cette question était devenue centrale dans le débat sur la mondialisation.


Concernant la question de la migration, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a noté que si les travailleurs qualifiés sont plus mobiles, parce qu'ils sont plus courtisés par les économies des pays riches, on constate que beaucoup d'obstacles sont posés devant la migration des travailleurs non qualifiés.  Ce type de discrimination n'est cependant pas nouveau.  Il s'est simplement accru, a dit M. Ocampo.


L'ONU participe au processus du Pacte mondial, qui vise l'élimination des discriminations et des mauvais traitements à l’égard des travailleurs, a-t-il poursuivi.  Ce Pacte avec les entreprises vise à terme à améliorer la gouvernance des entreprises, de manière à promouvoir leur sens de responsabilité sociale, a-t-il précisé.


Présentation des conclusions du quatrième Forum international pour le développement social


M. JOHAN SCHÖLVINCK, Directeur de la Division des politiques sociales et de développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté les conclusions du quatrième du Forum international pour le développement, qui s'est tenu au mois d'octobre sous l'égide du DESA.  Ce Forum a débattu des thèmes de l'équité et de l'égalité, a indiqué le Directeur.  L'équité et l'inégalité dans le développement social visent la réduction des grandes inégalités qui existent en ce moment en matière de développement.  Ces inégalités se sont creusées au cours des dernières années entre les régions, les pays, et à l'intérieur même des pays, a-t-il dit.  La distribution des revenus reste le principal indicateur du degré d'égalité existant dans un pays, a dit M. Schölvinck.  Les données disponibles indiquent qu'aujourd'hui, la distribution des revenus reste très inégale dans la plupart des États Membres de l'ONU.  La part des richesses que reçoivent les 10% des plus favorisés de la population de chaque pays s'est régulièrement accrue, alors que celle des 10% des plus défavorisés diminuait.  Les données montrent qu'ils ont reçu beaucoup moins qu'ils ne le faisaient au cours des deux dernières décennies ayant précédé la mondialisation, a indiqué M. Schölvinck.  Les opportunités en matières d'éducation, d'accès à l'éducation, à la santé, et aux services, ont suivi les mêmes tendances, a-t-il poursuivi.  Les groupes privilégiés profitent des nouvelles technologies qui, cependant, commencent à être mises à la disposition des autres groupes.  Mais les groupes défavorisés, et notamment les migrants, sont les plus vulnérables à la pandémie du VIH/sida, aux conflits, et aux autres catastrophes.  Le Forum a également examiné l'interdépendance croissante entre les pays, qui est essentiellement liée aux interactions résultant de l'usage des technologies de l'information et des communications, a indiqué M. Schölvinck.


Débat d’experts avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales


Mme BRIGITA SCHÖGNEROVÁ, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), et actuelle Coordonnatrice des commissions régionales, a souligné que la région couverte par la CEE était très hétérogène.  Les pays sont regroupés dans trois catégories: pays d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, pays émergeants et pays des Balkans et de la Communauté des États indépendants (CEI).  En 2003, seuls sept des quinze économies en transition avaient dépassé leur PIB de 1989.  S’agissant des nouveaux membres de l’Union européenne, huit l’ont dépassé.


Selon Mme Schögnerová, les économies de marché dans les pays émergeants ont  réalisé des progrès très importants mais connaissent des taux de chômage très élevés et sont confrontés à un accroissement des inégalités entre les milieux ruraux et urbains.  Les défis les plus importants concernent les pays les moins avancés, confrontés à une pauvreté de masse qui n’existait pas au début des réformes.  L’accès aux services de santé n’a cessé de se détériorer, comme la qualité de ces services, a-t-elle observé, précisant qu’il en était de même pour l’éducation.  En ce qui concerne l’épidémie de VIH/sida, si la progression se poursuit au même rythme qu’aujourd’hui, des chiffres analogues à ceux de l’Afrique pourraient être enregistrés, a-t-elle dit.


En outre, Mme Schögnerová a constaté qu’en matière d’inégalités des revenus, la situation s’était détériorée en Europe de l’Est et dans les pays de la CEI.  Si la première génération de réformes était nécessaire dans les pays émergeants afin qu’ils puissent passer d’une économie planifiée à une économie de marché, ces réformes devraient être accompagnées d’un deuxième train, a-t-elle proposé.  Il faut, selon elle, accroître les possibilités d’emploi, de même que la mobilité géographique de la main d’oeuvre, ainsi que sa souplesse.  Elle a par ailleurs constaté dans les économies émergeantes un nivellement par le bas, ces pays se faisant concurrence en essayant d’accueillir des firmes étrangères qui pratiquent le dumping social.  Le vieillissement de la population est une question clef de ces économies, a-t-elle également assuré, précisant qu’il convenait d’accroître l’emploi de la main d’œuvre plus âgée.


M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale de l’Asie et du Pacifique (CESAP), a déclaré que les effets dévastateurs du tsunami compliquaient la tâche de toutes les questions abordées à Copenhague.  Les sources de revenus sont touchées puisque des secteurs entiers comme le tourisme et l’agriculture ont été détruits.  Il conviendra d’évaluer nos besoins après cette catastrophe et accroître nos infrastructures, a-t-il poursuivi.


D’une manière générale, malgré la croissance économique, l’Asie a connu un certain nombre de crises.  Les taux de chômage sont plus élevés chez les femmes que chez les hommes, et les taux ne cessent d’augmenter pour les plus jeunes, a-t-il déclaré.  En Asie, il y a 600 millions d’adultes analphabètes, ce qui représente 70% des analphabètes du monde, dont une grande proportion sont des femmes.  Pour ce qui est de la mise en œuvre des engagements de la Déclaration de Copenhague, la CESAP doit travailler sur certains domaines, comme l’éducation pour tous, la santé pour tous ou le logement pour tous, a-t-il considéré, soulignant également la nécessité d’élaborer un cadre stratégique destiné à mettre en œuvre un système de protection sociale de base.


Le nombre des migrants ne cesse d’augmenter, notamment chez les femmes et les jeunes, a-t-il affirmé.  Il a en outre fait état d’un vieillissement de la population à Hong Kong et au Japon.  La proportion de la population âgée de plus de 65 ans devrait tripler d’ici à 2015 pour la région de la CESAP, a-t-il dit, affirmant que dans la plupart des pays, le vieillissement posait surtout des problèmes en matière sanitaire et sociale.  L’Asie enregistre en outre les taux de propagation du VIH/sida les plus élevés.  Il s’agit d’une question politique des plus brûlantes, notamment en matière de prévention, a-t-il considéré.  De même, a-t-il poursuivi, la grippe aviaire nous rappelle l’importance de la santé en termes de développement.


M. JOSÉ LUIS MACHINEA, Secrétaire exécutif pour la Commission économique pour les pays d’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC), a indiqué que si les taux de pauvreté avaient diminué légèrement, le nombre total de pauvres a augmenté.  M. Machinea a fait en outre état d’une mauvaise répartition des revenus, laquelle constitue une menace pour les piliers de l’intégration sociale.  Lors des périodes de récession, on voit se détériorer le taux d’emploi et augmenter la pauvreté, des tendances qui ne sont pas inversées lors des périodes de croissance, a-t-il noté.  Si le revenu par habitant est plus important qu’en 1980, le taux de pauvreté est passé dans le même temps de 40% à 43%, a-t-il dit.


Selon M. Machinea, le taux de chômage a diminué en 2004 grâce à une forte activité économique.  Mais, a-t-il précisé, de 1991 à 2004, celui-ci avait fortement progressé.  L’augmentation de l’emploi dans les secteurs informels a réduit les mécanismes de protection sociale, a-t-il souligné, précisant que le nombre de personnes qui ne bénéficient pas de protection sociale s’est ainsi accru.  S’agissant de la répartition des revenus, c’est l’Amérique latine qui connaît la pire des situations.  Les inégalités s’y sont fortement aggravées entre 1990 et 2002, a-t-il dit, notant néanmoins que l’Uruguay restait le pays disposant de la meilleure distribution de revenus.


La montée du chômage, l’augmentation de l’emploi dans les secteurs informels, les niveaux élevés d’inégalités entre les revenus constituent des obstacles à l’intégration, a-t-il souligné.  Augmenter le niveau des emplois de qualité et la protection sociale, avoir des taux de croissance économiques plus élevés et moins instables, développer le capital humain, diminuer les inégalités entre les revenus, maintenir la tendance de l’augmentation des dépenses sociales, qui peuvent être durables et transparentes, assurer de meilleurs systèmes de coordination, sont les principaux défis à relever, a-t-il conclu.


M. K. Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), a déclaré que la réalisation des OMD devait servir de paramètre pour l'évaluation des progrès accomplis sur ce continent, qui est le seul où le nombre de pauvres a augmenté au cours des 40 dernières années.  Partout ailleurs, les indices de développement humain comme l’accès à l'eau potable, les soins de santé et l’éducation, se sont améliorés.  L'Afrique au nord du Sahara a connu de meilleures performances que la partie subsaharienne du continent, a indiqué M. Amoako.  Le chômage est devenu endémique en Afrique, touchant particulièrement les jeunes.  Cette situation crée des tensions sociales qui dégénèrent en violences et en conflits, a poursuivi M. Amoako.  Les politiques menées par les gouvernements n'ont malheureusement pas su soutenir la création des petites et moyennes entreprises qui, seules, peuvent créer des emplois en nombre suffisant.  Du côté de la gouvernance, il y a eu des progrès remarquables, notamment à travers la démocratisation accélérée des appareils politiques et la forte participation de la société civile au débat public. 


Des ombres continuent de peser sur la situation des femmes, dont les problèmes de participation à l'activité économique doivent être résolus si l'on veut donner une chance de décollage économique aux différents pays africains.  Concernant la distribution des revenus, l'Afrique a des problèmes qui la rapprochent de l'Amérique latine.  Un changement des politiques, le renforcement des institutions et l'amélioration des prestations des services publics pourraient changer la situation, a estimé M. Amoako.  L'Afrique doit d'autre part mettre fin aux conflits comme celui qui a déchiré la République démocratique du Congo.  Le continent africain, qui a beaucoup souffert des mauvaises politiques d'ajustement structurel imposées par les institutions financières internationales, mérite qu'on l'aide à renforcer les équilibres macroéconomiques qu'il a atteints aujourd'hui.  L'Afrique a également besoin d'un surplus d'aide au développement, de la réduction de sa dette et de politiques mondiales plus cohérentes en matière commerciale, financière et économique.  Abordant la question des pandémies, notamment le VIH/sida, M. Amoako a déclaré que ces maladies mettaient en péril l'équilibre de nombreuses sociétés africaines.  Toute réflexion sur le développement social devrait donc prendre en compte la lutte contre ces pandémies.  Le NEPAD, conçu par les Africains, pourrait apporter des solutions aux nombreux problèmes du contient africain, a dit le Secrétaire exécutif.  Nous demandons donc à la communauté internationale à soutenir cette initiative.


Mme MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a déclaré que la situation de la région s'était caractérisée par une longue instabilité politique due aux violents conflits qu'elle a connus.  La question de l'occupation des terres palestiniennes a lourdement pesé sur l'évolution de la région.  Les taux de chômage sont extrêmement élevés dans la région de la CESAO, a indiqué Mme Tallawy en notant que l'absence d'emplois contribuait à la paupérisation grandissante des populations.  La taille de la classe moyenne se réduit constamment dans la région, et le phénomène d'exclusion sociale et de concentration des revenus et des richesses s'accroît.  Le grand nombre de réfugiés palestiniens au Liban, en Syrie et en Jordanie, crée des tensions qui accentuent l'exclusion de ces populations de la vie économique et sociale de leurs pays d'accueil, a-t-elle souligné.  La CESAO a créé des bases de données en vue de favoriser le renforcement des capacités des communautés de la région.  Ces données peuvent contribuer à l'essor de la démocratisation de la région, a dit Mme Tallawy.  La promotion du développement social doit se baser sur la propagation des notions relatives au respect des droits de l'homme.  À cet égard, la CESAO aide les travaux ayant trait à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) en vue de faciliter l'intégration des femmes aux activités sociales et économiques des pays d'Asie occidentale.


Répondant aux question du représentant de Luxembourg qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, le Secrétaire exécutif de la CESAP a souligné que la région travaillait étroitement avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pas seulement depuis le tsunami, mais depuis 2003 lorsque le SARS a éclaté en Asie du Sud.  La Commission collabore en outre étroitement dans le domaine social avec la société civile, surtout sur les questions liées au problème des personnes handicapées, a-t-il ajouté, précisant que les commissions régionales réfléchissaient à la façon de venir en aide aux personnes âgées de plus de 60 ans, le modèle asiatique étant celui des soins à domicile.


La Secrétaire exécutive de la CESAO a fait également état d’une étroite collaboration de sa commission avec les organisations non gouvernementales (ONG), et a mis l’accent sur la mise en place de groupes de discussion en ligne.


Répondant à une question du représentant d’El Salvador, le Secrétaire exécutif de la CEPALC a affirmé que le problème de la violence était bien réel avec un taux de mortalité parmi les jeunes qui est le triple de celui de la mortalité générale.  Il a constaté une volonté de la part des jeunes de s’impliquer non pas dans la vie politique, ce qui se fait plutôt après 30 ans, mais dans d’autres domaines d’activités de la société.  Au représentant de Luxembourg, il a indiqué que la société civile était très présente dans les réunions de la Commission, notamment dans le domaine du développement durable.


Pour sa part, la Secrétaire de la CEE a constaté un décalage entre l’engagement politique des gouvernements et l’action en ce qui concerne l’égalité entre les hommes et les femmes ou le vieillissement de la population, les réalisations étant jusqu’ici assez maigres.


Le Secrétaire exécutif de la CEA a souligné quant à lui que la société civile jouait un rôle important dans les activités de la Commission.  Il a ajouté, toujours en réponse à une question du représentant de Luxembourg, qu’une division travaillait sur le problème de la sexospécificité, un indice ayant été créé afin d’examiner la façon dont l’égalité entre les hommes et les femmes progressait. Répondant au représentant du Malawi, il a souligné que les grands donateurs travaillaient avec la commission afin de déterminer les besoins en matière de renforcement des capacités.


Composition du Bureau


À la 43e session, la Commission du développement social est présidée par M. Dumisani Kumalo (Afrique du Sud).  Mme Gerda Vögl (Autriche) et MM. Ewald Wensley Limon (Suriname) et Hossein Moeini Meybodi (République islamique d’Iran) occupent les postes de vice-président, et M. Octavian Stamate (Roumanie) assumera les fonctions de Rapporteur. 


Documentation


Les informations relatives à ces décisions sont contenues dans les documents publiés sous les cotes E/CN.5/2005/1*, et E/CN.5/2005/L.1.  Les autres documents soumis aujourd'hui à l'examen de la session sont publiés sous les cotes E/CN.5/2006, et E/CN.5/NGO/1 à16.


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