SG/SM/9980

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL INVITE LES CHEFS DE GOUVERNEMENT DE LA CARICOM À CONTRIBUER ACTIVEMENT ET FRUCTUEUSEMENT À L’ACTION DE L’ONU

06/07/2005
Secrétaire généralSG/SM/9980
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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL INVITE LES CHEFS DE GOUVERNEMENT DE LA CARICOM À CONTRIBUER ACTIVEMENT ET FRUCTUEUSEMENT À L’ACTION DE L’ONU


(Publié le 15 novembre 2005 – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général Kofi Annan adressé à la vingt-sixième session ordinaire de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), tenue à Sainte-Lucie du 3 au 6 juillet, dont lecture a été donnée par Anwarul K. Chowdhury, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement:


Je présente mes vœux aux chefs de gouvernement des États membres de la CARICOM et je saisis cette occasion pour saluer votre action en faveur de l’intégration économique dans la région.  Avril a vu l’inauguration de la Cour de justice des Caraïbes à St. Ann (Trinité-et-Tobago), et à la fin de cette année, vous aurez mis en place toutes les conditions voulues pour qu’un marché commun voie le jour dès janvier 2006 et qu’une économie commune soit établie d’ici à 2008.  Ce sont là de grandes avancées inscrites à l’actif de la CARICOM, partenaire indispensable de l’ONU dans son entreprise de renforcement de la coopération internationale et de consolidation de la paix, de la stabilité, de l’unité et du progrès dans la région.


Votre réunion a lieu à un moment déterminant pour l’avenir de l’Organisation des Nations Unies.  Dans deux mois et demi, les dirigeants du monde entier se retrouveront à New York au Sommet Mondial de 2005 pour faire le point sur la réalisation des objectifs fixés et des engagements pris il y a cinq ans dans la Déclaration du Millénaire, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.  En préparation du Sommet, j’ai proposé toute une série de changements dans mon rapport de mars, intitulé « Dans une liberté plus grande ».  Le Président de l’Assemblée générale a de son côté publié un projet de document final pour le Sommet.  Des consultations se tiennent actuellement à ce sujet, l’objectif étant d’élaborer un ensemble de décisions concrètes à adopter par les dirigeants réunis en septembre en vue d’imprimer une nouvelle impulsion au développement, de faire avancer les choses dans les domaines de la sécurité et des droits de l’homme et de moderniser les institutions des Nations Unies pour qu’elles soient mieux adaptées aux réalités du XXIe siècle.  Je ne doute pas que les États membres de la CARICOM auront beaucoup à apporter à ce projet et à y gagner.


Le développement doit être la priorité première.  L’Union européenne, les États-Unis d’Amérique et le Groupe des Huit ont déjà annoncé d’importantes mesures.  D’autres doivent l’être dans les jours qui viennent.  Tous les pays doivent y mettre du leur et faire en sorte que, d’ici à 2015, la lutte contre la pauvreté et la maladie gagne une ampleur jamais atteinte auparavant.  Tous les pays en développement devraient adopter et commencer à appliquer, d’ici l’année prochaine, une stratégie nationale ambitieuse et audacieuse pour atteindre tous les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Et tous les pays développés devraient les appuyer en agissant sur les terrains de l’aide, du commerce et de l’allègement de la dette.


Nous devons également nous employer à réduire le plus possible les effets préjudiciables des catastrophes naturelles sur les pays, leur économie et leurs populations.  Votre région a subi plusieurs de ces catastrophes, surtout ces dernières années.  L’engagement général de mettre en place un système mondial d’alerte rapide pour tous les risques naturels marquerait un grand pas en avant, de même que la pleine application de la Déclaration et du Cadre d’action de Hyogo, adoptés à Kobé en janvier dernier.  Ces questions figurent en bonne place dans l’ordre du jour du Sommet mondial, qui examinera aussi la mise en place de meilleures modalités pour le financement et le déploiement des capacités d’intervention humanitaire internationales.


L’un des nombreux obstacles au développement des petits États insulaires en développement est le fait qu’ils sont fortement exposés aux catastrophes naturelles, les autres étant leur isolement par rapport aux marchés mondiaux et leurs énormes dépenses dans les domaines de l’énergie et du transport.  Il importe que la Stratégie de Maurice pour le développement durable de ces États soit recentrée et mise en œuvre, et qu’un traitement spécial et différentiel soit accordé aux produits spécifiques à la région des Caraïbes.


Le Sommet de septembre sera également l’occasion de revitaliser les institutions.  La création d’une commission de consolidation de la paix permettrait de réunir toutes les parties intéressées, y compris les organisations régionales et les pays voisins, qui forgeraient ensemble une vision plus cohérente de la paix au moment où l’ONU s’emploie à aider des pays à se délivrer de la violence et à construire une paix durable, ce qu’elle fait actuellement en Haïti.  Dans ce contexte, je voudrais remercier la CARICOM pour son soutien à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti.  La MINUSTAH se tient en rapport avec tous les partenaires régionaux de Haïti depuis son déploiement, et nous sommes tous conscients des difficultés énormes qui nous attendent.  Je me félicite de la décision de la CARICOM de prêter assistance à la MINUSTAH pour l’organisation des élections.  Par ailleurs, en appuyant la normalisation des relations avec Haïti, vous auriez fait une contribution importante au processus de transition politique.


La restructuration de l’ONU impliquerait également la création d’un Conseil des droits de l’homme, ou le remplacement de l’actuelle Commission par un conseil.  Cette mesure permettrait de restaurer la crédibilité du mécanisme international de défense des droits de l’homme et de redonner à ceux-ci la place que leur fait la Charte des Nations Unies.  Ce changement ne peut attendre.  Sachant que les principes du droit sont de tradition dans les Caraïbes, je compte sur vous pour nous aider à effectuer ce grand changement d’ici à septembre.


J’estime également que l’heure est venue pour nous de renforcer l’action de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social, c’est-à-dire d’en faire des organes plus stratégiques mieux à même de s’occuper des problèmes urgents qui assaillent les populations du monde entier.  De même, la réforme du Conseil de sécurité n’a que trop tardé et doit être entreprise, étant donné son importance vitale, sans pour autant reléguer les autres réformes au second plan.


Pour que le mécanisme intergouvernemental reçoive tout l’appui auquel il a droit, il nous faudra rendre le Secrétariat de l’ONU plus efficace et mieux à même de faire face aux besoins nouveaux.  Cet impératif est doublement important sachant les interrogations dont nous faisons l’objet.  Je fais tout mon possible dans la limite de l’autorité qui m’est donnée, mais j’ai besoin du soutien des États Membres pour pouvoir aller plus loin dans les réformes.  Il nous faut un Secrétariat plus fort et plus souple, et en même temps plus transparent et plus responsable.


Ces questions capitales sont à l’ordre du jour, de même que plusieurs autres, comme une action multilatérale plus énergique face au terrorisme, à la prolifération des armes nucléaires et des armes légères et aux violations massives des droits de l’homme.  J’invite tous les États membres de la CARICOM à contribuer de façon active, énergique et productive au processus de réforme.  Faisons tout pour que, lorsqu’ils se réuniront à New York, les dirigeants de la planète engagent résolument notre monde dans la voie de l’action collective pour assurer à tous le développement, la sécurité et les droits de l’homme, avec une ONU revitalisée pour principal instrument.


C’est dans cet esprit que je souhaite un franc succès à votre conférence et me réjouis à la perspective de vous revoir à New York en septembre.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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