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SG/SM/9969

KOFI ANNAN SE FÉLICITE DE LA DÉCISION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE PROCLAMER UNE JOURNÉE DE COMMÉMORATION POUR LES VICTIMES DE L’HOLOCAUSTE

29/06/2005
Secrétaire généralSG/SM/9969
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« UNE ACTION MONDIALE SUR TOUS LES FRONTS » POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ D’ICI À 2015, DIT LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DANS SON MESSAGE À LA CONFÉRENCE ISLAMIQUE


(Publié le 15 novembre 2005 – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général Kofi Annan adressé à la trente-deuxième session de la Conférence islamique des ministres des affaires étrangères, tenue à Sanaa du 28 au 30 juin, dont lecture a été donnée par Ali Alatas, Envoyé du Secrétaire général pour le Sommet de septembre 2005:


Je présente mes vœux aux ministres des affaires étrangères des États membres de l’Organisation de la Conférence islamique, qui se réunissent à un moment important pour l’Organisation des Nations Unies et la communauté mondiale. L’Organisation a célébré son soixantième anniversaire il y a seulement deux jours. Mais notre esprit se porte vers l’avenir sans s’attarder sur le passé. Nous sommes en plein débat sur la façon dont nous devons adapter notre action collective et nos institutions communes aux exigences d’un monde en mutation rapide.


J’en viendrai dans un moment à ces questions essentielles. Mais tout d’abord, je tiens à souligner qu’aucune proposition de réforme, aussi importante soit-elle, ne doit nous faire oublier certaines tâches pressantes, s’agissant en particulier de régler des conflits interminables et de veiller à ce que les pays qui vivent une transition difficile reçoivent tout l’appui et l’aide dont ils ont besoin. C’est pourquoi l’Organisation des Nations Unies, en tant que membre du Quatuor, continuera de travailler à l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen-Orient, fondée sur l’application sans faille des résolutions du Conseil de sécurité et le plein respect par les parties des obligations que leur fait la Feuille de route. Cela explique également notre présence active dans les domaines de la politique, de la sécurité et de l’aide humanitaire en Iraq, au Liban, en Afghanistan, au Soudan et dans bien d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Je me réjouis à la perspective de continuer de travailler avec vous pour progresser dans tous ces domaines capitaux.


Cela étant, nous devons tenter de modifier les concepts, les structures et les procédures qui gouvernent notre façon de travailler en tant que communauté internationale, pour pouvoir servir aussi bien les États que les individus du monde entier. Le Sommet mondial de 2005 qui se tiendra à New York en septembre nous offre l’occasion unique d’agir précisément en ce sens. Aussi ai-je avancé toute une série de propositions dans le rapport que j’ai présenté en mars sous le titre « Dans une liberté plus grande : développement, sécurité et respect des droits de l’homme pour tous ».


Le Président de l’Assemblée générale a déjà publié un projet de document final pour le Sommet, qui prépare le terrain aux grandes décisions que nous attendons en septembre. Ce document traite de toutes les grandes questions et reflète les vues exprimées par les États Membres au cours de ces longs mois de délibérations. D’autres consultations se tiennent actuellement sur ce projet. Le programme de réforme présente vraisemblablement un intérêt primordial pour l’Organisation de la Conférence islamique, et je ne doute pas que vous pouvez y apporter une contribution importante.


Pour commencer, rappelons-nous toute l’importance d’une culture de paix et la nécessité de l’instaurer et de la renforcer sur les plans national et international. Nous devons nous éduquer et éduquer nos sociétés pour que soient proscrits les stéréotypes et évitées des catégorisations simplistes qui aggravent l’incompréhension et nous détournent des vrais problèmes. C’est pourquoi j’ai soutenu les efforts visant à promouvoir le dialogue entre les civilisations par l’intermédiaire de l’Organisation des Nations Unies dès que l’idée en a été émise, et je continue de le faire.


Toute culture de paix est menacée par le recours au terrorisme, dont maints pays ont subi les conséquences directes. Le terrorisme n’est pas engendré par une religion ou une idéologie particulière et ne vise pas un groupe de pays ou d’habitants particulier. Étant tous ses cibles potentielles, nous devons faire front commun en tant que communauté internationale. Pour cela, il nous faut nous accorder sur une définition du terrorisme et chercher à adopter une convention globale. Je suis bien conscient des difficultés et des préoccupations que soulève cette question, mais je crois que nous conviendrons tous volontiers que le droit de résister à l’occupation illégale ne s’étend pas et ne peut pas s’étendre au droit de tuer des civils et des non-combattants. J’estime également que le recours à la force par les États est déjà réglementé de façon très précise par les traités et les conventions existants, qui devraient et doivent être rigoureusement respectés par tous les États.


Nous devons également édifier une culture de respect des droits de l’homme. Pour redonner à ceux-ci la place que leur fait la Charte des Nations Unies, il nous faut partir à neuf. La création d’un Conseil des droits de l’homme, ou le remplacement de la Commission actuelle par un conseil permanent, comme le suggère le Président de l’Assemblée générale dans son projet de document, contribuerait largement à restaurer la crédibilité du mécanisme international de défense des droits de l’homme.


L’édification d’une culture de respect des droits de l’homme impose, à mon sens, la responsabilité de protéger les populations civiles des génocides, des nettoyages ethniques et d’autres crimes abominables. Cette responsabilité revient au premier chef à chaque État, à charge, au besoin, pour la communauté internationale de les encourager et de les aider à l’assumer par des moyens diplomatiques et humanitaires et par d’autres voies pacifiques. C’est lorsque ces moyens échoueraient, et seulement alors, que la communauté internationale entreprendrait, au titre de la responsabilité partagée, une action collective par l’intermédiaire du Conseil de sécurité s’autorisant du Chapitre VII de la Charte. Le Sommet de septembre sera pour nous l’occasion d’assumer notre responsabilité de protéger et d’adopter la démarche progressive qu’elle suppose. Tous les États y verraient alors plus clair et la possibilité d’une intervention humanitaire unilatérale par un État ou un organisme international en serait plus réduite.


Cela étant, l’échec récent de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est vraiment alarmant. Le Traité étant l’une des garanties de la sécurité et du développement mondiaux, nous devons absolument lors du Sommet de septembre arriver à nous entendre sur l’application généralisée du modèle de protocole additionnel de l’Agence internationale de l’énergie atomique, réaliser un large consensus sur la question du cycle du combustible nucléaire et réaffirmer l’attachement de tous les États au désarmement.


Ces propositions et d’autres sur la sécurité et les droits de l’homme doivent également être considérées sous l’angle plus large de la réforme, qui fait au développement une place à part entière. L’Union européenne et le Groupe des Huit ont déjà annoncé d’importantes mesures en faveur du développement, et d’autres mesures doivent suivre dans les semaines qui viennent. Tous les pays, aussi bien les pays en développement que les pays développés, doivent y mettre du leur pour faire passer, d’ici à 2015, la lutte contre la pauvreté et la maladie à la vitesse supérieure. Nous devons engager une action mondiale sur tous les fronts pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement dans les 10 prochaines années, et nous assurer d’un partage plus juste des avantages de la mondialisation.


Nous nous sommes lancés dans un ambitieux projet de réforme et de restructuration. Les enjeux sont élevés. Tout ce que nous entreprenons nous ramène à la vision exprimée dans la Déclaration du Millénaire, qui restituait les aspirations de l’humanité à un monde plus sûr, plus juste et plus prospère. Comme je l’ai déjà dit, la communauté internationale est arrivée à la croisée des chemins. L’un mène à un monde dominé par l’anarchie et les conflits et miné par la pauvreté. L’autre débouche sur une coopération et une solidarité mondiales plus fortes. Je vous exhorte à faire tout votre possible, en tant qu’Organisation de la Conférence islamique et qu’États Membres de l’ONU, pour nous engager de pied ferme dans la deuxième voie lors du Sommet de septembre.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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