NOS PAROLES, ET SURTOUT NOS ACTES, DOIVENT FAIRE SAVOIR AUX IRAQUIENS QUE NOUS SOMMES, ET RESTERONS, À LEURS CÔTÉS, DÉCLARE KOFI ANNAN À BRUXELLES
Communiqué de presse SG/SM/9949 IK/497 |
NOS PAROLES, ET SURTOUT NOS ACTES, DOIVENT FAIRE SAVOIR AUX IRAQUIENS QUE NOUS SOMMES, ET RESTERONS, À LEURS CÔTÉS, DÉCLARE KOFI ANNAN À BRUXELLES
On trouvera ci-après la déclaration liminaire du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à la Conférence internationale sur l’Iraq, prononcée aujourd’hui, à Bruxelles:
Je vous remercie, vous les représentants de près de la moitié des pays du monde, d’être aujourd’hui à cette conférence. Votre présence est porteuse d’un message qui, je l’espère, ne laissera planer aucun doute ni en Iraq ni ailleurs: la communauté internationale soutient le Gouvernement et le peuple iraquiens et est déterminée à voir aboutir le processus de reconstruction dont le Conseil de sécurité a définit les grandes lignes, il y a un an, dans sa résolution 1546.
La délégation, nombreuse et diverse, qui représente l’Iraq à cette conférence nous a présenté en détail sa vision de l’avenir, abordant les trois domaines dans lesquels l’ONU a pour mission d’intervenir: le processus politique, la reconstruction et l’état de droit. Nous devons tous répondre généreusement à cette vision, afin que s’instaure un véritable partenariat entre la communauté internationale et le Gouvernement de transition de l’Iraq. Un partenariat qui donne des résultats concrets, palpables dans la vie quotidienne du commun des Iraquiens.
De nombreux Iraquiens traversent des épreuves et des tourments terribles, et l’on ne peut qu’admirer le courage et la résistance dont ils font preuve tandis qu’ils essaient de rebâtir leur pays. Le peuple iraquien a fait des progrès extrêmement importants sur le plan de la transition politique. Lors des élections au scrutin direct qui se sont tenues le 30 janvier, il a montré qu’il était vraiment résolu à prendre en main son avenir. L’ONU est fière d’avoir fait sa part en assurant le bon déroulement du scrutin et en aidant les Iraquiens à respecter toutes les échéances. Les nouvelles autorités iraquiennes ont à présent le devoir souverain et la lourde responsabilité de guider le pays pour qu’il franchisse sans encombre les prochaines étapes de la transition.
Les Iraquiens doivent rédiger une nouvelle constitution suivant un processus transparent qui garantisse la participation la plus large et satisfasse les revendications de tous les groupes. Pour réunir un consensus autour de cette nouvelle constitution, ils devront faire des compromis, mais nous avons pu constater que les compromis sont possibles et portent leurs fruits. Nous l’avons constaté la semaine dernière, avec la signature d’un accord permettant aux représentants de la communauté arabe sunnite de prendre part aux travaux du comité de rédaction de la constitution. Ce sont les concessions et la réconciliation, non pas la haine et la violence, qui porteront l’Iraq vers l’avant. Les Iraquiens doivent trouver en eux la volonté de se tendre la main les uns aux autres et de régler les questions sur lesquelles ils ne seraient pas d’accord.
Rétablir la sécurité doit certes être une priorité, mais en fin de compte les problèmes politiques doivent être réglés par des moyens politiques. Si elles ne s’inscrivent pas dans un processus global, les mesures de sécurité auront peu de chance de donner des résultats durables. De même, un processus politique crédible est d’une importance cruciale pour que les nouvelles institutions iraquiennes se consolident et se développent, et pour que la légalité et les droits de l’homme soient davantage respectés.
Les initiatives politiques ont également leur importance pour ce qui est de la place de l’Iraq au sein de la communauté internationale. J’espère que des dispositions concrètes seront prises au plus tôt pour normaliser les relations entre l’Iraq et le reste du monde, ainsi que le statut du pays dans la région.
Des progrès plus rapides s’imposent aussi en ce qui concerne la reconstruction, le développement et l’assistance humanitaire. Par l’intermédiaire du Ministère de la planification et du développement, le Gouvernement iraquien a rapidement fait le nécessaire pour coordonner l’aide provenant des donateurs. La présente conférence doit lui permettre de tirer tout le parti possible des conseils, compétences et ressources qui lui sont offertes dans le pays et ailleurs. Et la réunion des donateurs qui se tiendra à Amman le mois prochain devrait être le moyen de faire en sorte qu’il puisse effectivement compter sur ces ressources.
L’ONU continuera de s’acquitter de son mandat dans toute la mesure du possible. Jusqu’ici, elle s’est montrée à la hauteur. Elle a aidé à organiser les élections du 30 janvier, qui ont été saluées de toutes parts. Elle prodigue ses bons offices pour régler les différents. Elle facilite concrètement le processus de rédaction de la constitution. Et elle contribue à renforcer les capacités et à coordonner l’aide offerte par les donateurs.
L’aune à laquelle sera mesuré notre succès collectif sera, d’une part, le partage du fardeau par un plus grand nombre de pays, et de l’autre, l’amélioration des conditions de vies des Iraquiens ordinaires. Ceux-ci attendent de la présente conférence un signe indiquant que la communauté internationale est prête à les accompagner, déterminée et diligente, sur le chemin qu’ils ont à parcourir pour faire de l’Iraq un pays stable, pacifique et démocratique. Nos paroles, et surtout nos actes, doivent leur faire savoir que nous sommes, et resterons, à leurs côtés.
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