SG/SM/9819

TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, KOFI ANNAN, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 13 AVRIL 2005

13/04/2005
Communiqué de presse
SG/SM/9819


TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, KOFI ANNAN, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 13 AVRIL 2005


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Bonjour Mesdames et Messieurs. Voilà maintenant près de 100 jours que l’Organisation des Nations Unies s’est vue confier la tâche de coordonner les secours apportés aux victimes du tsunami. Ce fut une tâche lourde et gigantesque. En tout cas, je pense que Jan Egeland, ici à New York, et Margareta Wahlstrom, sur place dans la région, ont accompli un travail remarquable. La réponse à nos appels de financement a été réellement extraordinaire.


Très tôt cependant, j’ai cherché quelqu’un d’une grande notoriété, doté de talents et de qualités exceptionnels, pour être mon envoyé spécial et diriger l’action du système des Nations Unies dans les pays touchés. L’Assemblée générale m’a d’ailleurs elle aussi demandé de désigner une telle personne.


Aujourd’hui encore, nous voyons des images et entendons des récits sur les terribles dévastations occasionnées par cette catastrophe sans précédent. Mais, comme nous nous y attendions, les conséquences de la tragédie ont largement disparu de la une des journaux et des bulletins télévisés. Il est donc de la plus grande importance que nous ayons quelqu’un qui puisse capter l’intérêt international sur le sort des survivants et de leurs communautés, quelqu’un de clairvoyant et déterminé à faire en sorte que, cette fois-ci, la communauté internationale continue véritablement de venir en aide aux personnes et de soutenir le passage de la phase des secours immédiats à celle du relèvement et de la reconstruction à long terme. Trop souvent au lendemain d’une catastrophe naturelle, cela n’a pas été le cas.


J’espérais pouvoir vous présenter mon envoyé spécial, non pas qu’il ait besoin d’être présenté, dès le 1er février. Je regrette que cela n’ait pas été possible. Tout d’abord, parce qu’il avait une autre mission à accomplir - diriger la collecte des fonds privés aux États-Unis aux côtés de l’ancien Président George H.W. Bush, à la demande du Président Bush actuel -, puis en raison de problèmes de santé. Je suis d’ailleurs ravi de le voir complètement rétabli. Dans l’intervalle, son ancien chef de cabinet, M. Erskine Bowles, s’est attelé à la tâche. Je pense que vous serez tous d’accord avec moi pour dire que le Président Clinton est incontestablement l’homme de la situation et que cela valait la peine d’attendre quelques semaines pour qu’il puisse nous rejoindre. Il va à présent se consacrer entièrement à la direction des efforts.


Personne n’est plus qualifié pour cette tâche que le Président Clinton. Je suis vraiment ravi qu’il ait accepté de s’en charger et j’ai déjà grand plaisir à travailler avec lui, tout comme les autres collègues qui travaillent avec lui. Et je sais que lui et M. Bowles apprécient eux aussi leurs collègues de l’ONU qui font partie de l’équipe.


Margareta Wahlstrom, quant à elle, continuera de superviser les questions liées à la fourniture des secours humanitaires dans les pays touchés. M. Clinton travaillera en étroite collaboration avec elle mais, en outre, il me représentera, moi et le système des Nations Unies, s’agissant de tous les aspects des réponses nationales et internationales à cette crise.


Il assurera la liaison avec les gouvernements des pays touchés et des pays donateurs et fera tout ce qu’il faut pour optimiser et maintenir la coordination au niveau politique entre tous ceux qui participent à l’effort de relèvement, à savoir les Gouvernements, les organismes d’aide humanitaire et de développement, les organisations régionales, les institutions financières internationales, et ce dans le but d’accompagner le passage de la phase de secours à celle du relèvement et de la reconstruction. Je compte sur lui pour faire en sorte que les donateurs promettent et surtout versent les fonds nécessaires au relèvement et à la reconstruction et pour que cet argent arrive vraiment dans les mains des communautés qui en ont le plus besoin.


Enfin, je lui ai demandé de mobiliser des soutiens aux efforts régionaux en vue de mettre en place des mécanismes de prévention des catastrophes pour faire en sorte, en particulier, que le système d’alerte avancée proposé pour la région et pour les pays de l’océan Indien et de l’Asie du Sud-Est soit mis en place d’une manière coordonnée et cohérente.


Je voudrais à présent lui donner la parole pour qu’il vous dise comment il envisage son rôle. Merci, Monsieur le Président; merci d’avoir accepté cette tâche.


Le Président Clinton (parle en anglais) : Merci, Monsieur le Secrétaire général. C’est un honneur de vous entendre demander mon aide. J’apprécie beaucoup ce que les Nations Unies ont fait jusqu’à présent. Jan Egeland, Margareta Wahlstrom et les autres collègues ont fait un travail remarquable. Je remercie Erskine Bowles d’être venu ici pour aider à lancer ce processus et je tiens à remercier tous les fonctionnaires, le personnel des Nations Unies qui vont maintenant travailler avec nous, je leur en suis reconnaissant.


Je crois que l’on reconnaît facilement que la communauté mondiale, le monde, a remarquablement réagi à ce tsunami. Les organisations internationales, les organisations non gouvernementales ont toutes répondu présentes. Ceux qui s’occupent du passage de la catastrophe au redressement savent qu’il y a une période de six mois à neuf mois pendant lesquels des plans de redressement seront élaborés mais en attendant que l’on en arrive là, nous envoyons de l’eau, des tablettes de purification d’eau. Toutes les maisons n’ont pas été reconstruites, tous les emplois n’ont pas pu reprendre. Les installations sanitaires n’ont pas été remises en état non plus. Il y a encore beaucoup à faire et il s’agit là de la période la plus ardue. Je crois que ce que l’on attend de moi, c’est que l’argent promis par les pays donateurs soit investi mais il nous faut les assurer, ces donateurs, que l’argent sera dépensé de façon responsable et transparente.


Deuxièmement, en coopération avec tout le personnel de l’Organisation des Nations Unies, il nous faudra faire encore mieux nation par nation pour coordonner ce qui est fait par nous tous, par les gouvernements, par l’Organisation des Nations Unies, et par les organisations non gouvernementales également.


Troisièmement, il faut que notre engagement soit sans faille pour que ces régions soient reconstruites. Il ne s’agit pas simplement de remplacer ce qui a été détruit, il faut faire mieux. Le prix humain qui a dû être payé par ces populations milite en faveur d’un engagement pour que leurs maisons, leurs écoles, leurs installations sanitaires soient meilleures, en fin de compte, avec une économie plus diversifiée permettant de créer plus de revenus pour tout le monde.


Quatrièmement, il me semble que nous devons enfin tirer les leçons de ce qui s’est passé, de ce que nous pouvons apprendre et essayer de présenter un ensemble de pratiques optimales avec un système d’alerte avancée permettant de nous préparer à ces catastrophes, permettant de mieux gérer les catastrophes qui vont avoir lieu et comment relever tous ces défis.


Si nous arrivons à faire tout cela, nous aurons un modèle que l’Organisation des Nations Unies, les organisations non gouvernementales et le monde pourront utiliser dans des crises à venir. Il y a là plusieurs questions qui vont devoir nous occuper, il va y avoir des investissements. Qu’est ce que ça veut dire être efficace dans une communauté ? Beaucoup ont été très touchés sans même perdre de membres de leur famille mais ils ont perdu un foyer. Certains n’ont pas perdu leur maison mais n’ont plus d’emploi. Les Maldives ont perdu 62 % de leur produit intérieur brut, les touristes n’y sont pas encore retournés. On doit s’occuper de la Thaïlande. Donc il nous faut voir ce qui peut être fait tout de suite.


Il faut établir des priorités, il faut rétablir des emplois, il y a de l’eau potable qui est essentielle, des abris temporaires, on doit bien entendu se préoccuper des personnes déplacées et il faut faire en sorte que les touristes y retournent. Les gens ont l’impression que tous ces pays ont été détruits pour le tourisme même s’il y a encore beaucoup de possibilités. S’il n’y a pas de touristes, ils auront besoin d’aide et il leur faudra plus de temps pour retrouver leur pleine forme.


Je vais vous dire quel est d’après moi mon rôle. Tout d’abord je me dois de rendre des comptes au Secrétaire général, à l’Organisation des Nations Unies, aux populations touchées, à leurs gouvernements, aux organisations non gouvernementales et aux institutions comme la Banque asiatique de développement et la Banque mondiale dont les travaux sont essentiels. C’est de faire en sorte que les engagements promis seront versés et essayer de dégager des fonds supplémentaires si nécessaire mais à condition que l’argent soit bien dépensé et dépensé de façon responsable.


Deuxièmement, mon rôle est d’aider à la coordination de tous les efforts de façon à ne pas gaspiller de l’argent pour qu’il n’y ait pas de retard. C’est plus difficile maintenant que dans le passé. Mais au fur et à mesure que les pays élaboreront des plans, il nous faudra essayer de les coordonner et nous saurons mieux ce qui sera à faire.


Troisièmement, mon rôle est d’essayer de communiquer au monde que ce problème n’a pas encore été tranché. On ne peut pas se permettre de relâcher nos efforts.


Et enfin, mon rôle est d’indiquer qu’il y a des pratiques optimales qui devront être répétées partout.


Nous avons une bonne chance de réussir et je suis honoré de pouvoir assumer cette tâche.


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Merci. Bien, nous allons prendre les questions.


Question (interprétation de l’anglais) : Au nom de l’Association des journalistes, je vous souhaite la bienvenue.


Président Clinton, vous avez dit que maintenant on passe à l’effort de redressement, à la phase de redressement. Est-ce que vous pensez qu’il y a déjà une fatigue des donateurs qui a commencé, que l’on ne respecte pas les engagements financiers qui ont été pris ? Est-ce que vous avez l’intention de continuer à faire pression sur eux pour qu’ils versent ce qui est à verser ?


Le Président Clinton (parle en anglais) : Non, pas encore. On saura si la fatigue des donateurs a commencé, si les engagements ne sont pas respectés, on ne le saura pas tant que nous n’aurons pas des plans nationaux. Tous ces plans nationaux vont dire voilà ce que nous avons l’intention de faire dans tel et tel délai. Voilà ce que ça coûte, voilà les montants dont nous disposons. Et ce que nous essaierons de faire c’est de voir comment nous pourrons combler la différence avec les gouvernements donateurs et avec les Organisations non gouvernementales. Et nous ferons tout ce processus. Mais c’est à ce moment-là que nous saurons s’il y a une fatigue chez les donateurs.


Jusqu’ici les gouvernements ont fait preuve d’une grande responsabilité et je pense que tout le monde a été frappé par l’énorme générosité de leurs propres citoyens. Il y a beaucoup d’organisations non gouvernementales qui ont beaucoup d’argent, la Croix-Rouge a reçu des montants considérables, on ne peut pas vraiment s’attendre à ce que l’on dépense tout ça tant qu’il n’y a pas un plan pour le dépenser correctement. Tant qu’on ne sait pas exactement quelle est notre place dans ce plan, voilà quelle est ma place, voilà ce que je vais faire, doivent-elles se dire.


Il y aura peut-être une fatigue, oui, mais pour l’instant on n’a pas encore eu la possibilité de la ressentir.


Question (interprétation de l’anglais) : Vous avez dit que beaucoup d’organisations caritatives avaient donné près d’un tiers de milliard de dollars, est-ce que vous pouvez nous donner un chiffre plus précis ? Une autre question : est-ce qu’un jour vous avez l’intention de succéder à Kofi Annan comme Secrétaire général ?


M. Clinton (interprétation de l’anglais) : Bon, tout d’abord, je n’ai pas le chiffre le plus récent, mais je pense qu’il se situe quelque part entre 750 millions et 1 milliard de dollars, versés, donc, à des organisations de bienfaisance aux Etats-Unis. Et d’après un article que j’ai lu dans USA Today, on estime qu’environ un tiers des ménages américains ont versé une contribution, dont plus de la moitié en utilisant l’Internet. Je ferai un commentaire général sur ce sujet. Nous avons constaté ce phénomène lors de la récente élection présidentielle aux États-Unis pour les deux partis, où, pour la première fois depuis que le facteur argent a pris de l’importance avec l’achat de spots publicitaires, les petits donateurs ont largement dépassé les gros donateurs par l’impact cumulé de leurs dons grâce à la technologie de l’Internet, qui a permis à des citoyens ordinaires d’avoir leur mot à dire. C’est la première crise internationale, que je sache, où la technique a permis à tout le monde d’apporter sa pierre, non seulement dans ce pays mais dans le monde entier, en versant sa contribution à des ONG.


Ce qui va se passer, j’espère, c’est que pour les autres crises mondiales, dorénavant, si nous pouvons faire un bon travail ici, si nous faisons correctement notre travail, si nous pouvons rendre compte de tout cela non seulement aux gros donateurs et aux gouvernements mais aussi aux ONG et aux particuliers qui ont fait des dons, si nous acceptons de rendre des comptes, si nous sommes transparents et si nous sommes efficaces, j’espère qu’alors le Secrétaire général pourra lancer un appel, si jamais, par exemple, on prend une décision pour le Darfour, ou la Somalie, pour que les gens puissent aider ces endroits, et ils sauront que ça marche, puisque nous aurons déjà un modèle.


Donc ce que je voudrais voir, en fait, c’est la démocratisation de tout ce processus de réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et de réduction de la pauvreté, de règlement de ces autres problèmes et je pense que c’est maintenant une possibilité réaliste. Si j’avais dit ça il y a cinq ans, vous auriez pensé que je disais n’importe quoi, mais maintenant nous connaissons -- nous en avons deux bons exemples -- le pouvoir des gens ordinaires de changer le monde grâce à la technique.


Et pour ce qui concerne l’autre question, je soutiens le Secrétaire général que nous avons. J’ai de l’estime, de l’admiration pour lui; je pense qu’il fait du bon travail. Et j’aime le travail que je fais moi. Donc je vais continuer à faire mon travail, qui consiste notamment à travailler pour lui. Je suis son employé. Il serait malvenu que je sois quoi que ce soit d’autre pour l’instant.


(commentaire inaudible)


Question (interprétation de l’anglais) : Avez-vous accepté d’être l’envoyé du Secrétaire général par préoccupation pour les populations touchées, par souci de l’avenir de l’ONU, ou par souci de l’image de votre propre pays dans cette partie-là du monde et ailleurs ? Et est-ce que le premier souci, pour les Américains, doit porter sur l’image de leur propre pays ou l’avenir des Nations Unies ?


M. Clinton (interprétation de l’anglais) : Bien, la réponse à votre première question est que j’ai accepté uniquement parce que je crois que le monde a une immense obligation, quand une tragédie de cette importance frappe : aider les gens à reconstruire leur vie et s’efforcer, comme on peut, de compenser, après toutes ces vies perdues, en reconstruisant mieux et plus solidement et en tirant un enseignement de tout cela. Donc, c’est quelque chose qui me tient très à cœur et c’est pour cela que je l’ai fait. C’est la seule raison pour laquelle je l’ai fait.


Par ailleurs, il y a eu récemment un sondage d’opinion, en Indonésie, qui montre que l’indice de popularité des États-Unis est remonté, après l’aide apportée par l’armée américaine, les organismes d’aide américains et tous les citoyens, de 36 à 58 %, et ce parce que nous avons fait cela uniquement pour le faire : nous n’avions pas d’autre raison. Nous nous sommes juste rendus sur place, où nous avons traité avec les gens d’humain à humain, parce que c’était ce qu’il fallait faire. Donc, pour répondre à votre seconde question, je crois que les États-Unis doivent se soucier de l’avenir de l’ONU de façon constructive, en appuyant son amélioration. Et je pense que nous devons nous préoccuper non pas tant de notre image dans le reste du monde mais de la réalité qui est la nôtre dans le reste du monde, et compter sur le fait que notre image soit fidèle à cette réalité.


Si on regarde… les gens ont vu l’Amérique comme un tout, si vous voulez. Ils nous ont vu comme un peuple, en Indonésie et dans d’autres pays, quand en tant que peuple, nous sommes allés vers eux. Et je crois que c’est quelque chose d’important et de légitime. Nous vivons dans un monde où il y a inévitablement des différences religieuses, politiques, ethniques, où il y a des conflits, mais dans un monde interdépendant, aucun pays n’est suffisamment grand ou suffisamment fort pour occuper, enfermer ou éliminer tous ses adversaires, potentiels ou réels. Donc, chaque pays, même le plus grand, doit essayer de construire un monde où il a plus d’amis et plus de partenaires et moins d’ennemis. Et la meilleure manière de le faire, ce n’est pas de se soucier de son image, mais de se préoccuper de sa propre réalité, en faisant confiance aux gens pour que l’image qu’ils ont de soi soit conforme à cette réalité.


Question (interprétation de l’anglais) : Monsieur le Président, compte tenu de ce que vous venez de dire au sujet de l’ONU et de l’importance que les États-Unis lui accordent, et concernant aussi le flot de réactions provoquées par sa nomination, que pensez-vous de la nomination de John Bolton en tant qu’Ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’ONU?


M. Clinton (interprétation de l’anglais) : Il y a quelqu’un dans ma famille qui aura l’occasion de se prononcer sur cette question et je la laisserai s’exprimer là-dessus. Je ne… elle ne me dit pas comment procéder en tant qu’Envoyé des Nations Unies pour le tsunami, et si j’exprimais une opinion sur le sujet, c’est comme si je lui dictais, finalement, son travail de sénateur et cela ne serait pas bon pour ma vie familiale.  Donc, je ne vais pas le faire.


Question (interprétation de l’anglais) : La Somalie est un pays que vous connaissez bien mais qui ne dispose pas d’un État viable pour le moment; dans quelle mesure cela a-t-il une incidence sur les efforts de secours après le tsunami et comment ces secours peuvent-ils redresser certains des torts passés de la communauté internationale à l’égard de la Somalie ?


M. Clinton (interprétation de l’anglais) : Je vous répondrai franchement : le fait est que je ne le sais pas, mais j’entends bien trouver la réponse. J’ai beaucoup écrit sur l’histoire à la fois noble et triste des États-Unis avec la Somalie au début des années 90 et dans mon livre; je voudrais faire quelque chose pour aider le peuple somalien, ici, et aider à reconstruire les infrastructures sur place, et je ferai tout mon possible en ce sens. Mais je n’en sais pas encore suffisamment sur la façon de procéder pour vous répondre intelligemment pour le moment mais je vous assure que c’est une question très importante pour moi et que je ferai ce que je peux pour utiliser mon influence de façon constructive.


Question (interprétation de l’anglais) : Le Secrétaire général vient de dire, Monsieur le Président, que vous aviez l’intention de vous consacrer à cette action. Est-ce que cela veut dire que vous allez travailler ici à plein temps, à mi-temps… pour les quelques années à venir ?


M. Clinton (interprétation de l’anglais) : Je compte être souvent ici et je compte...  je retourne dans la région dans quelques semaines et j’y passerai tout le temps nécessaire. Vous savez que j’ai ma fondation dont je dois m’occuper mais mon livre est écrit, maintenant, et je me suis acquitté de toutes mes obligations auprès de mon éditeur – il me reste juste quelques séances de signatures pour la version brochée de mon livre. Ma santé est rétablie. Mon médecin m’a dit que j’étais libre désormais d’entreprendre tout ce que j’étais en mesure d’assumer mais qu’il me faudrait encore deux à quatre ou cinq semaines pour retrouver toute ma résistance. Je prendrai donc tout le temps nécessaire pour m’occuper des quatre choses dont je vous ai parlé et que cela prenne 50 % de mon temps, 40 % ou deux tiers de mon temps, je le ferai. Moi, je juge aux résultats. C’est le principe que je me suis appliqué à moi-même tout au long de mes 30 années au service de l’État et je vais continuer ainsi. Je vais donc faire tout le nécessaire pour atteindre les objectifs que le Secrétaire général m’a fixés.


Question (interprétation de l’anglais) : Monsieur le Secrétaire général, sachant que face à un tel tsunami, il est plus que jamais nécessaire de faire front uni, en particulier en Asie, avez-vous des préoccupations au sujet de la montée des tensions en Asie, et en l’occurrence, entre la Chine et le Japon, dans le contexte de votre rapport sur la réforme ?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Sur la crise du tsunami, les deux pays se sont montrés très actifs et très coopératifs et je crois que cela va continuer. Ils ont tous les deux participé à la réunion de Jakarta en janvier, où les pays de la région ont formulé une stratégie pour la période suivant le tsunami et j’espère qu’ils ne permettront pas que leurs divergences ou leurs discussions sur la réforme du Conseil de sécurité influent négativement sur l’aide que nous devons fournir aux pays touchés de la région. Et j’espère que les autres pays ne laisseront pas faire cela non plus. Nous entendons travailler avec eux de façon constructive aux efforts de relèvement et de reconstruction et jusqu’à présent, rien n’indique qu’ils laisseront ces discussions au sujet du Conseil de sécurité perturber nos efforts.


Question : Le Président Clinton a mis à chaque fois l’accent sur la transparence. Il a dit qu’il faut que les conditions soient remplies pour que cet argent soit bien investi. Est-ce que les Nations Unies disposent aujourd’hui d’un mécanisme pour qu’il en soit ainsi et deuxièmement, qu’est-ce qui vous a motivé à choisir le Président Clinton comme votre envoyé spécial pour le redressement au lendemain du tsunami en Asie ?


Le Secrétaire général : En ce qui concerne la première question, je dois vous dire que l’on a un système de comptabilité qui peut nous aider à rendre un rapport assez détaillé aux États Membres et aux gens qui nous ont donné de l’argent. Nous sommes en train aussi de travailler avec  des sociétés de comptabilité qui ont déjà commencé le travail. D’ici mai, on va pouvoir distribuer publiquement le travail que nous avons fait et comment on a dépensé cet argent et combien cela nous a coûté pour vraiment montrer aux gens que nous sommes tout à fait transparents. Donc, cela va commencer à partir de mai.


J’ai choisi le Président Clinton car je crois que c’est l’homme qu’il faut. Il a la vision, l’expérience, le dynamisme et le respect du monde entier pour pouvoir faire ce genre de travail. 


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