SG/SM/9681

TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, KOFI ANNAN, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 18 JANVIER 2005

18/01/2005
Communiqué de presse
SG/SM/9681


TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, KOFI ANNAN, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 18 JANVIER 2005



Le Secrétaire général ((interprétation de l’anglais) : C’est un grand plaisir pour moi de vous rencontrer ce matin avec Mme Ann Veneman. Comme la plupart d’entre vous le savez sans doute, à la fin du mois d’avril, Carol Bellamy achèvera son deuxième mandat de cinq ans à la direction de l’UNICEF. Comme vous le savez, ce n’est pas quelqu’un que l’on peut remplacer facilement. Il a fallu plusieurs mois pour trouver une personne qui puisse lui succéder.


Plusieurs candidats de très haut niveau ont été considérés, mais l’un de ces candidats est apparu comme étant nettement plus fort. J’ai écrit au Président du Conseil d’administration de l’UNICEF, l’informant de mon intention de désigner Mme Ann Veneman, des Etats-Unis, comme nouvelle Directrice générale, afin qu’il puisse procéder aux consultations nécessaires avec le Conseil d’administration.


J’ai à présent le grand honneur de vous présenter Mme Ann Veneman. Ses qualifications sont tout à fait remarquables. Depuis 2001, elle est Ministre de l’agriculture dans le Gouvernement des Etats-Unis et elle a accompli beaucoup dans le domaine du développement agricole et de la sécurité alimentaire. Elle a beaucoup insisté sur la possibilité de trouver de nouvelles manières de nourrir ceux qui ont faim dans le monde, apportant ainsi une importante contribution au premier des huit objectifs du Millénaire pour le développement. Elle a toujours soutenu fermement les programmes visant à faire progresser le bien-être des enfants dans son pays comme à l’étranger. Elle a lancé en particulier l’initiative des « Leaders of Tomorrow » (Dirigeants de demain) en vue de renforcer les programmes d’éducation pour préparer la prochaine génération des dirigeants de l’agriculture. Elle a également travaillé afin de faire partager les compétences américaines avec d’autres nations afin de les aider à améliorer leur propre nutrition.


L’expérience considérable de Mme Veneman, ainsi que son engagement personnel à l’égard de la mission et des valeurs de l’UNICEF en font une personne particulièrement appropriée pour diriger l’UNICEF. Je suis persuadé qu’elle sera un digne successeur  de Carol Bellamy. Mme Veneman prendra ses fonctions le 1er mai 2005, ce qui veut dire que Carol va encore rester plus de trois mois à son poste et en sera la Directrice jusqu’au tout dernier jour, j’en suis sûr. Nous aurons d’autres occasions de la remercier pour la contribution remarquable qu’elle a apportée à l’UNICEF au cours des 10 dernières années, ainsi qu’à l’ONU, et tout cela, pour le bien-être des enfants dans le monde entier.


Je dirai simplement pour l’instant que ce qu’a fait Carol est particulièrement parlant. Elle a amené l’UNICEF au XXIe siècle, avec des talents, une détermination et une conviction tout à fait exemplaires surmontant de nombreux défis en chemin. Ce qu’elle va nous laisser devra nous inspirer tous comme, j’en suis certain, cela inspirera Ann. Cela nous amènera à faire tout ce que nous pouvons pour que le monde soit un endroit plus sûr et meilleur pour les enfants, où qu’ils soient.


Peut-être souhaiterez-vous entendre Ann vous dire quelques mots. Je vous donne la parole.


Ann Veneman (interprétation de l’anglais)  : Merci Monsieur le Secrétaire général de ces paroles très aimables. Je vous remercie surtout de m’avoir donné votre confiance. Je me réjouis beaucoup de travailler avec vous et avec toute l’équipe ici à New York et partout dans le monde.


Avant de commencer, je voudrais féliciter Carol Bellamy de ses 10 années de service à la tête de l’UNICEF, et pour le travail inlassable qu’elle a mené au nom des enfants partout dans le monde. Mme Bellamy et moi-même avons pu nous rencontrer, et je me réjouis de travailler avec elle pendant la période de transition.


C’est un honneur incomparable d’être choisie pour être la cinquième Directrice exécutive de l’UNICEF. C’est également une responsabilité énorme que j’accepte avec le plus grand sérieux. J’assumerai ce poste étant convaincue de la valeur des activités de l’UNICEF. Je suis également convaincue qu’il est nécessaire d’aborder les problèmes des enfants dans le monde de façon à obtenir des résultats et non pas qu’avec de belles paroles.


Le sort des enfants dans le monde est très difficile. Les enfants aujourd’hui sont confrontés à des problèmes qu’aucun enfant, aucun être humain ne devrait connaître : la malnutrition, la faim, l’analphabétisme, la maladie et en particulier le fléau du VIH/sida, l’exploitation, la souffrance, les guerres, les catastrophes naturelles. Les défis sont considérables, mais il existe également un énorme réservoir de bonnes volontés pour les régler. Je suis déterminée à utiliser ce potentiel.


C’est un honneur pour moi que d’avoir pu depuis quatre ans jouer un rôle dans la quête de solutions. En tant que Ministre de l’agriculture au Gouvernement Bush, j’ai fait du développement international et de l’assistance internationale mes priorités principales. Un grand nombre de nos activités vont dans le sens des objectifs du Millénaire pour le développement. Il y a un an et demi, j’ai accueilli une conférence ministérielle à laquelle des représentants de 120 pays ont participé. Notre objectif était de trouver les moyens d’utiliser la technique, de la plus fondamentale à la plus perfectionnée, pour accélérer la productivité agricole dans le monde entier et afin de nous rapprocher de l’objectif qui consiste à réduire de moitié la faim dans le monde d’ici 2015 et de lutter contre la pauvreté dans certaines régions les plus touchées du monde. Nous avons également lancé des activités de suivi, avec la science et la recherche comme base solide de progrès.


Le Ministère américain de l’agriculture a joué un rôle très important dans la lutte contre la faim aux Etats-Unis mais également pour donner à manger à ceux qui ont faim partout dans le monde. Notre Ministère gère le programme Mc Govern-Dole pour l’alimentation des enfants dans le monde qui appuie aujourd’hui des projets dans 21 pays à l’intention de 2,3 millions d’enfants. Outre leur apporter une alimentation, c’est un programme qui favorise la scolarisation des enfants et surtout des filles. Nous nous sommes efforcés de transmettre nos compétences à d’autres pays pour les aider à améliorer leurs propres programmes d’assistance en matière d’alimentation. J’ai été témoin d’un grand nombre de ces activités en novembre 2003 lorsque je me suis rendue en Iraq et en Afghanistan. J’ai vu des mères travailler pour la première fois et amener leurs enfants dans des dispensaires.


L’UNICEF a été fondé pour lutter contre les maladies et le désespoir à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les crises modernes, telles que la catastrophe du tsunami en Asie, montrent que les besoins aujourd’hui sont tout aussi importants et que la mission de l’UNICEF est tout aussi pertinente qu’elle est noble. Mère Thérèsa a déclaré que si vous ne pouvez pas nourrir 100 personnes, nourrissez une seule. Peu importe les chiffres. Occupez-vous d’une personne à la fois et commencez par la personne la plus proche de vous. L’UNICEF est préoccupé par les chiffres, bien entendu. Mais il faut également s’occuper des individus en tant que tels. Il ne faut jamais perdre de vue que l’objectif de nos efforts est le visage d’un enfant.


A nouveau, Monsieur le Secrétaire général, je vous remercie de la confiance que vous me témoignez.


Question (interprétation de l’anglais) : Madame Veneman, l’ONU et l’UNICEF en particulier ont une longue politique en matière d’éducation, de santé et de reproduction, qui est contraire à la philosophie du Président Bush. Quelle est votre position sur ces questions ?


Mme Veneman (interprétation de l’anglais) : Je n’ai pas de programme arrêté sur ces questions sociales. Mon programme consistera à aider les enfants, surtout dans le domaine de l’éducation et de la santé. Je souhaite me pencher sur les questions liées à la faim et à la malnutrition. Je n’ai pas de position et je ne pense pas que ces questions soient pertinentes pour ce qui est de la mission de l’UNICEF.


Question (interprétation de l’anglais)  : (inaudible) … une américaine remplace une autre américaine. Mais quelle importance cela revêt-il pour vous, Monsieur le Secrétaire général, qu’un haut fonctionnaire du Gouvernement Bush serve à présent dans votre administration ?


Et, Madame la Ministre, étant nouvellement nommée à l’ONU, que direz-vous à Washington des objectifs du Millénaire ?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Je voudrais dire que ce n’est pas la première fois qu’un ancien membre du gouvernement américain occupe un poste à l’ONU. Le Ministre de la Justice Thornburg s’est joint à nous il y a quelques années. Je suis très heureux que Mme Veneman ait accepté de se joindre à nous car comme je l’ai dit, elle a une longue expérience qui sera très importante pour la mission de l’UNICEF et pour l’organisation qu’elle dirigera. Ses relations et ses contacts à Washington seront utiles tout comme nous avons déjà par le passé tiré parti d’autres contacts et relations.


S’agissant d’atteindre les objectifs du Millénaire d’ici à 2015, c’est pour tous les gouvernements un défi. Lorsque nous nous rencontrerons en septembre entre gouvernements, il faudra honorer les engagements pris pour 2015. Madame Veneman se trouve dans la même situation et je suis sûr qu’elle mettra tout en œuvre pour encourager le gouvernement américain à œuvrer dans ce sens avec nous.


Mme Veneman (interprétation de l’anglais) : Je suis d’accord avec le Secrétaire général. Les Etats-Unis sont très attachés aux objectifs du Millénaire pour le développement. J’ai eu l’occasion de rencontrer le nouveau Directeur du Compte du défi du millénaire. J’ai pu lui parler de l’aide qui sera accordée grâce à ce programme et le Gouvernement américain est prêt, je crois, à travailler étroitement avec l’ONU et d’autres pays dans le monde pour atteindre ces objectifs. En tant que membre de l’équipe onusienne, je mettrai tout en œuvre pour faciliter la réalisation de ces objectifs dans toute la mesure du possible.


Voix/Modérateur  (interprétation de l’anglais) : Le Secrétaire général doit nous quitter dans trois minutes pour prendre la parole à la séance de l’Assemblée générale sur l’aide à apporter aux victimes du tsunami.


Question  (interprétation de l’anglais): S’agissant des chefs de ces institutions, telles que l’UNICEF et le PNUD, qui s’occupent avant tout de développement dans le monde en développement. Souhaitez-vous que ces fonctionnaires viennent du monde industrialisé qui a les moyens et l’influence ou du monde en développement qui est particulièrement touché par les politiques de ces institutions ?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Permettez-moi de dire que nous avons certaines pratiques en place. Il y a six ans encore, les chefs de l’UNICEF, du PNUD et du PAM étaient tous américains. Le changement est intervenu il y a six ans lorsque M. Malloch Brown a été nommé. C’est une autre région qui s’est vue accorder ce poste. Ce que je recherche, c’est une personne compétente pouvant diriger l’organisation, renforcer ses programmes et activités. Jusqu’à présent, nous avons eu tendance à privilégier les candidatures américaines pour l’UNICEF. Pour le PNUD, nous avons un éventail plus large depuis les changements que j’ai apportés. Nous serons à la recherche de personnes compétentes pouvant diriger les programmes. Ces personnes pouvant venir du Nord ou du Sud.


Question(interprétation de l’anglais) : Allez-vous nommer d’autres personnes ?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Pas aujourd’hui. 


Question (interprétation de l’anglais) : Comment répondre aux bruits qui courent que vous envisagez de démissionner ?


Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : On vient de vous annoncer que ce serait la dernière question.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.