LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ENJOINT LES DÉLÉGATIONS PRÉSENTES À LA CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE L’OMC À TOUT METTRE EN ŒUVRE POUR RÉALISER LES PROMESSES DU CYCLE DE DOHA
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Department of Public Information • News and Media Division • New York |
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ENJOINT LES DÉLÉGATIONS PRÉSENTES À LA CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE L’OMC À TOUT METTRE EN ŒUVRE POUR RÉALISER LES PROMESSES DU CYCLE DE DOHA
Des progrès insuffisants à Hong Kong seraient une déception pour les populations pauvres du monde
Vous trouverez ci-après le texte de la déclaration du Secrétaire général à la sixième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Hong Kong. Cette déclaration a été prononcée, aujourd’hui, par le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, M. Supachai Panitchpadki:
Il y a maintenant quatre ans que vous avez pris l’engagement solennel de placer les besoins et les intérêts des pays en développement au centre de vos travaux. Cette mesure historique a été réaffirmée à Monterrey, à Cancún et très souvent depuis. Au Sommet mondial tenu en septembre à l’Organisation des Nations Unies à New York, les dirigeants du monde entier ont de nouveau promis de veiller à ce que les pays en développement participent pleinement au système d’échanges mondiaux.
Le développement (de réelles améliorations dans la vie de gens bien réels) reste la principale mesure du succès du Cycle de Doha. Quelles que soient les autres mesures de moindre envergure sur lesquelles vos négociations déboucheront, le développement sur une grande échelle est l’aune à laquelle votre action sera jugée.
Des initiatives louables ont été prises pour faire progresser cette cause et remédier à la marginalisation de certains pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, les États enclavés et les petits États insulaires, qui ont notamment bénéficié d’un traitement différencié. Mais cela reste insuffisant.
Si l’Union européenne et le G-8 ont approuvé des hausses considérables de l’aide et de l’allégement de la dette, ils n’ont pas fixé de date claire et nette pour la suppression des subventions qui faussent les échanges et pour l’amélioration de l’accès aux marchés, surtout dans l’agriculture. Ces subventions réduisent nettement les montants que les agriculteurs des pays en développement reçoivent pour leurs récoltes, dans un secteur qui est vital pour leur subsistance et leur existence.
Les agriculteurs et les fournisseurs d’autres biens et services dans les pays en développement continuent de se heurter au protectionnisme du monde développé, précisément dans les secteurs où ils peuvent être le plus compétitifs. Tandis que les tarifs douaniers des pays en développement posent également problème, on ne peut pas attendre non plus de ces pays qu’ils abandonnent leurs sources de revenus ou leurs moyens de pression sans se voir offrir de nouveaux et de meilleurs débouchés à l’exportation.
Les pays les moins avancés, en particulier, ont besoin d’un accès aux marchés sûr et prévisible, sans droits de douane et sans quotas. Les pays enclavés ont besoin de la liberté de transit de leurs marchandises. Tous les pays ont intérêt à réduire au minimum les formalités administratives et les coûts de transaction et à faire en sorte que les conditions techniques et réglementaires soient limitées au strict minimum afin de ne pas devenir d’insidieux obstacles aux échanges. En outre, à mesure que de nouveaux débouchés à l’exportation apparaissent, de nombreux pays pauvres auront besoin d’aide pour pouvoir en tirer parti. L’aide aux échanges et l’aide destinée à bâtir des infrastructures, à créer des capacités et à couvrir les coûts d’ajustement devraient être considérées comme une indispensable partie du Cycle de Doha.
Les échanges ont été un moteur essentiel du développement. Ils ont permis de promouvoir la prospérité et de stimuler l’innovation et offert aux gens davantage de choix. Ils ont contribué à la stabilité et à la prévisibilité des affaires internationales et au maintien de relations pacifiques entre les nations.
Aujourd’hui, c’est l’occasion pour nous d’aller encore plus loin. Mais il semble qu’on ne soit pas encore parvenu à l’ouverture des échanges et au commerce équitable. Selon une enquête menée par le German Marshall Fund, les subventions agricoles, les tarifs douaniers et les politiques protectionnistes sont encore appuyés dans une certaine mesure par les États-Unis et l’Europe, ce qui affaiblit le soutien à un système d’échanges véritablement ouvert et mondial. La libéralisation des échanges suppose des coûts d’ajustement pour les pays riches également. Surmonter cet obstacle politique est essentiel pour assurer le succès de Doha.
Les dirigeants des pays riches devront rejeter non seulement le protectionnisme mais aussi le populisme. Ils devront informer honnêtement leurs peuples de l’évolution des économies du XXIe siècle et de l’interdépendance mondiale qui fait que la prospérité à l’extérieur est source de prospérité et d’emploi dans le pays. Ils seront appelés à aider les personnes vulnérables dans leurs sociétés en leur dispensant une formation et en leur accordant d’autres formes d’appui. Ils devront admettre qu’un réseau complexe d’accords commerciaux bilatéraux et régionaux ne saurait remplacer un cadre multilatéral effectif.
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Le commerce peut imprimer un nouvel élan à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. La libéralisation des échanges qui émancipe les peuples sera largement appuyée. Les politiques commerciales qui ne font qu’enrichir une élite accrochée à ses privilèges continueront de soulever une vive opposition. J’engage instamment les pays riches à faire l’investissement nécessaire dans les marchés des pays pauvres. Il ne s’agit pas d’une simple question de débouchés commerciaux. Il s’agit d’instaurer le climat propice à l’amélioration de la condition humaine.
Tout comme celui-ci en ce moment, des cycles de négociations commerciales précédents ont chancelé avant que l’on parvienne enfin à un accord. L’absence d’une nette amélioration ici à Hong Kong serait une immense déception pour les populations pauvres du monde entier qui aspirent à sortir de leur condition. Ce n’est pas le moment de jouer le tout pour le tout. C’est le moment de trouver un terrain d’entente. Des progrès ont été réalisés juste avant cette conférence. Il vous incombe d’afficher la volonté politique nécessaire pour aller de l’avant dans les jours à venir. Je vous enjoins, de toute urgence, à tout mettre en œuvre pour réaliser les grandes promesses du Cycle de Doha.
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