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KOFI ANNAN PRÉSENTE DES PROPOSITIONS BUDGÉTAIRES À LA CINQUIÈME COMMISSION ET SOULIGNE LE RÔLE ESSENTIEL DE CELLE-CI DANS LA TRANSFORMATION DE L’ONU ET L’ASSOUPLISSEMENT DE LA GESTION

25/10/2005
Secrétaire généralSG/SM/10183
GA/AB/3697
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KOFI ANNAN PRÉSENTE DES PROPOSITIONS BUDGÉTAIRES À LA CINQUIÈME COMMISSION ET SOULIGNE LE RÔLE ESSENTIEL DE CELLE-CI DANS LA TRANSFORMATION  DE L’ONU ET L’ASSOUPLISSEMENT DE LA GESTION


Appelant l’attention sur les changements profonds de l’environnement dans lequel l’Organisation opère, il explique qu’il n’est plus possible de continuer à faire comme avant


(Publié le 14 février – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte de l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, prononcée aujourd’hui 25 octobre à New York devant la Cinquième Commission (Commission des questions administratives et budgétaires) de l’Assemblée générale:


Je suis heureux de pouvoir m’adresser à vous à un moment crucial pour l’Organisation des Nations Unies et notre commission.


Les défis actuels sont aussi grands que ceux du passé.  Rien que l’an dernier, l’Organisation a dû lancer plusieurs opérations de maintien de la paix.  Une série de catastrophes naturelles a mis à rude épreuve le système humanitaire international, et des maladies mortelles continuent de s’étendre ou d’apparaître.  En outre, l’Organisation s’est vu confier encore plus de mandats par le Sommet mondial historique du mois dernier.


Mais l’action de l’Organisation est actuellement déterminée non seulement par le nombre exceptionnel de tâches nouvelles dont on la charge, mais aussi par de profonds changements dans ses méthodes.


Tant l’ampleur des opérations de l’Organisation que leur orientation ont évolué.  Naguère, son rôle consistait essentiellement à assurer des services nécessaires pour un programme régulier de réunions et conférences, en y affectant le personnel voulu.  Mais désormais, elle doit en outre gérer au niveau mondial des activités imprévisibles, atypiques et mouvantes: maintien de la paix, missions politiques, opérations humanitaires et actions de développement.


Or, l’Organisation continue de fonctionner selon les anciennes règles, les tableaux d’effectifs et les ressources financières à allouer étant toujours fixés en comité à New York.  Mais le travail qu’elle effectue et l’environnement dans lequel elle opère ayant changé, il n’est plus possible de continuer à faire comme avant.


La Cinquième Commission a ici un rôle clef à jouer pour transformer l’Organisation et la doter de la structure de gestion souple et des effectifs qualifiés et motivés dont elle a besoin face aux défis actuels.


Les relations entre la Cinquième Commission et le Secrétariat seront par ailleurs déterminantes.  Si les deux parties comprennent leurs rôles respectifs, si elles sont à l’écoute de leurs préoccupations mutuelles et si elles collaborent de façon constructive, le Secrétariat pourra mieux s’acquitter des mandats confiés par les États Membres, dans l’intérêt de tous ceux qui ont besoin d’aide de par le monde.


La réforme de la gestion est indispensable à cet égard.  Il faut sans cesse améliorer les services, tirer les leçons de l’expérience et corriger les erreurs, car une bonne gestion sert les intérêts de tous, alors qu’une mauvaise gestion n’apporte rien à personne.


En ce qui concerne l’objectif de cette réforme, soyons clairs: il s’agit de donner au Secrétaire général et au Secrétariat les outils et ressources nécessaires pour gérer des opérations complexes partout dans le monde, en les rendant responsables des résultats et de la performance au moyen d’un mécanisme de contrôle effectif et rigoureux.  En coopérant, nous pouvons et nous devons y parvenir.


Au fil des ans, l’Assemblée générale a demandé au Secrétariat de produire d’innombrables rapports et de fournir un nombre apparemment infini de données extraordinairement détaillées sur la gestion.  Or, cette façon de procéder ne conduit pas à une plus grande responsabilisation.  Au contraire, les États Membres eux-mêmes se noient dans des détails, laissant finalement sans réponse de nombreuses questions d’importance stratégique.


Le moment est donc venu de s’entendre sur une division rationnelle du travail, où les États Membres impriment l’orientation stratégique mais laissent la gestion au Secrétariat doté d’autorité.  Il ne s’agit pas là d’une compétition ou d’un jeu à somme nulle entre le Secrétaire général et la Cinquième Commission, avec un perdant et un gagnant.  Il ne s’agit pas non plus de signer un chèque en blanc.  Il faut unir autorité et responsabilité.


Or nous n’en sommes pas encore là.  La mise en œuvre des conclusions du Sommet mondial du mois dernier sera cependant l’occasion d’apporter des changements importants aux activités de l’Organisation, en termes de programme et de gestion.


La semaine dernière, je vous ai informés du plan de travail que j’ai élaboré à cette fin.


Ces jours-ci, j’annoncerai la nomination d’un conseiller supérieur en gestion.  Ce sera une personnalité en renom dans ce domaine qui me conseillera sur tous les aspects de la réforme et aidera à aligner nos travaux sur les meilleures pratiques internationales.


Je voudrais encore vous dire quelques mots au sujet de certaines des questions à régler d’ici à la fin de l’année.


Les États Membres ont demandé que la Commission de consolidation de la paix soit opérationnelle d’ici à décembre, ainsi que le Bureau d’appui à la consolidation de la paix et le Fonds permanent pour la consolidation de la paix.  Je prends des dispositions pour constituer un premier noyau qui permettra au Bureau de démarrer dès que la Commission aura été créée.  Les incidences financières de cette initiative seront présentées au début du mois prochain.


C’est en novembre également que je présenterai une estimation préliminaire des ressources nécessaires pour mettre en place le nouveau Conseil des droits de l’homme.  Étant donné que les États Membres vont débattre de ses paramètres, cette estimation ne pourra être que provisoire.  Je présenterai aussi les incidences financières du doublement du budget du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur les cinq ans à venir, mesure que les États Membres ont jugée capitale et qui selon eux aurait dû être prise depuis longtemps pour renforcer l’activité de l’Organisation dans le domaine des droits de l’homme.


Les États Membres m’ont par ailleurs prié de présenter des propositions détaillées sur le renforcement des activités de contrôle.  Les capacités du Bureau des services de contrôle interne seront accrues en deux temps: d’abord, des ressources supplémentaires lui seront fournies pour les activités d’audit et d’investigation, puis une évaluation externe indépendante sera commandée avant fin novembre.  Le Secrétariat travaille également sur des propositions visant à créer un comité consultatif de contrôle indépendant; elles seront présentées à l’Assemblée générale avant la fin de l’année.


La mise en place du nouveau Bureau de la déontologie constitue un autre volet important du processus.  La circulaire y relative sera publiée ces jours-ci et la Cinquième Commission sera saisie des estimations financières correspondantes d’ici le début de novembre.


J’en viens aux premiers mois de l’an prochain.


Au premier trimestre de 2006, je présenterai des recommandations pour que les politiques et les règles du Secrétariat portant sur la gestion budgétaire et financière et celle des ressources humaines répondent aux besoins actuels de l’Organisation et lui permettent de bien travailler.


Je présenterai alors aussi une analyse et des recommandations tendant à faciliter le réexamen des mandats remontant à plus de cinq ans, demandé par l’Assemblée générale et les autres organes concernés.  Ce sera là une occasion unique de mettre fin aux activités périmées et d’actualiser l’ensemble du programme de travail de l’Organisation en en revoyant les priorités.


Je soumettrai aussi une proposition détaillée pour une opération isolée de départs anticipés visant à adapter les effectifs aux nouvelles priorités définies par l’Assemblée et à permettre au Secrétariat de faire face au XXIe siècle.


Vous le savez, le budget-programme pour 2006-2007 ne prévoit qu’une très légère augmentation, en chiffres réels, par rapport au budget de l’exercice biennal en cours (moins de 0,1%).  Il faudra toutefois tenir compte des prévisions révisées issues du Document final du Sommet.


La croissance dans les domaines prioritaires doit être en grande partie financée au moyen de transferts de ressources.


Il est prévu de continuer à consacrer des moyens importants à la valorisation des ressources humaines et aux technologies de l’information, et de conserver la capacité voulue pour financer des missions politiques spéciales.


Enfin, plus de 3 000 produits correspondant à des activités périmées, inefficaces ou d’utilité marginale ont été supprimés.


Comme je l’ai souligné tout au long du Sommet, notre programme, certes très ambitieux, est néanmoins réalisable.  Pour le mettre à exécution, il importe de rejeter la hiérarchie erronée des priorités selon laquelle la gestion n’est qu’une activité accessoire au regard des grandes tâches de l’Organisation, de même que l’idée que les travaux de la Cinquième Commission s’apparentent à un exercice ésotérique réservé à des initiés.  La gestion est quelque chose d’important.


Représentants de vos pays respectifs, vous avez un rôle double: accorder une grande attention aux travaux de la Cinquième Commission et veiller à ce que vos gouvernements en fassent autant.


Les efforts soutenus déployés depuis près de 10 ans ont permis de mettre en œuvre à l’Organisation toutes sortes de réformes structurelles, techniques et de gestion que l’Assemblée générale a largement appuyées et qui, à mon avis, ont renforcé l’importance stratégique de la Commission et rendu l’Organisation plus apte aux tâches que le monde attend d’elle.


Mais cette panoplie de réformes ne va pas encore assez loin.  Dans l’intérêt de l’Organisation et surtout de tous ceux qu’elle sert, il est indispensable que le processus de réforme se poursuive.  Le moment d’agir est venu.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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