SG/SM/10165

LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE LES « GRANDS PROGRES » ACCOMPLIS DANS LA RECONNAISSANCE DES COMPLEMENTARITES ENTRE MARCHE ET ÉTAT

14/10/2005
Secrétaire généralSG/SM/10165
Department of Public Information • News and Media Division • New York

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE LES « GRANDS PROGRÈS » ACCOMPLIS DANS LA RECONNAISSANCE DES COMPLÉMENTARITÉS ENTRE MARCHÉ ET ÉTAT


Il ne suffit pas de s’intéresser aux politiques macroéconomiques,

dit-il, il faut aussi financer les politiques sociales de façon adéquate


(Publié le 14 décembre – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte de l’allocution prononcée par le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, lors de la session conjointe de la première Rencontre ibéro-américaine des entreprises et de la société civile, tenue à Salamanque (Espagne), le 14 octobre:


Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui, au lendemain du Sommet mondial de New York. D’importantes décisions ont été prises lors de ce sommet en ce qui concerne la sécurité, le développement et les droits de l’homme; nous avons donc du pain sur la planche. À mesure que nous progressons, les partenariats gagneront en importance. Je suis donc heureux que les gouvernements, à l’occasion de ce sommet à Salamanque, étudient de nouvelles formes de coopération avec les entreprises et les ONG.


La plupart des défis ne peuvent être relevés que grâce à la coopération. Les différents protagonistes sont de plus en plus nombreux à comprendre que pauvreté, maladie, détérioration de l’environnement et mauvaise gouvernance ne font pas qu’entamer le capital social. Ces fléaux freinent le dynamisme des organisations de la société civile, menacent les marchés et découragent la création d’emplois, en particulier pour les millions de jeunes dans le monde qui se trouvent sans travail. Les entreprises ne peuvent prospérer que si les sociétés sont stables et n’excluent personne. L’esprit d’initiative ne peut s’épanouir que si les institutions publiques sont efficaces et établissent les principes et les réglementations qu’il faut.


Les pays ibéro-américains ont fait de grands progrès dans la reconnaissance des complémentarités entre marché et État. Les responsables industriels et la société civile sont désormais des partenaires clefs unis par un contrat social. Les efforts européens, ibériques surtout, visant à bâtir une cohésion sociale ont valeur d’enseignement pour les pays latino-américains et caribéens qui poursuivent le même but. On sait d’expérience que mettre l’accent sur la politique économique ne suffit pas. Il faut financer les politiques sociales de manière adéquate et prévoir des mesures d’incitation au développement de la production.


Un tel contrat social signifie aussi que chacun a ses responsabilités. La façon dont une entreprise conduit ses affaires, se comporte vis-à-vis des collectivités et des institutions publiques et participe à la définition des politiques peut contribuer puissamment à la stabilité et au progrès. C’est pourquoi l’ONU prône énergiquement depuis longtemps l’idée de l’entreprise citoyenne responsable. Et c’est pourquoi nous avons conclu le Pacte mondial, qui énonce les valeurs destinées à fonder nos rapports avec le monde de l’entreprise.


Le Pacte repose sur des principes universels dans les domaines des droits de l’homme, du travail, de l’environnement et de la lutte contre la corruption. Ici en Espagne, et dans de nombreux pays tels l’Argentine, le Brésil, le Chili, le Mexique, le Panama et le Pérou, il a déjà des racines solides. Plus de 455 entreprises d’Amérique latine y ont adhéré, ainsi que 220 sociétés en Espagne et 20 au Portugal. Beaucoup d’entre elles ont entrepris d’en inscrire les principes – par exemple lutter contre la corruption et s’efforcer d’éliminer les pires formes de travail des enfants et de discrimination – dans leurs stratégies et leurs opérations de tous les jours. Beaucoup aussi ont commencé à prendre des mesures concrètes en faveur de projets de société plus vastes. Des dizaines de partenariats public-privé innovants sont en voie de création dans des domaines clefs comme le microfinancement, l’éducation, la santé et la protection de l’environnement.


Mais, même là où la croissance est une réalité, le problème des inégalités et de l’emploi informel reste entier. C’est pourquoi la pauvreté persiste de génération en génération. Les jeunes doivent comprendre que les économies axées sur la concurrence et la production créent aussi des débouchés pour eux. Un bon emploi dans le secteur formel constitue la meilleure protection sociale.


La coopération ibéro-américaine, qui fait appel aux entreprises comme à la société civile, joue un rôle essentiel quand il s’agit pour nous de nous attaquer aux problèmes mondiaux et de promouvoir, dans l’intérêt de tous, la sécurité, la stabilité financière, la gestion écologique et un système commercial international véritablement juste. J’espère que cette réunion permettra de réfléchir à ce que les entreprises peuvent faire d’autre pour relever ces défis et à la façon d’intensifier les actions que beaucoup d’entre vous mènent déjà. J’espère aussi que vous réfléchirez à des modes plus efficaces de coopération entre les entreprises et les ONG, les syndicats et d’autres partenaires essentiels.


Lors du Sommet mondial du mois dernier et aujourd’hui au Sommet ibéro-américain, les dirigeants politiques ont apporté leur soutien personnel aux importantes décisions qui visent à assurer à tous la sécurité et la prospérité. Je suis impatient de collaborer avec vous à la tâche cruciale que représente leur mise en œuvre. Je vous remercie de la volonté dont vous faites preuve d’agir dans ce sens.


*     *     *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.