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SG/SM/10131

KOFI ANNAN DIT QUE SIMON WIESENTHAL L’A CONFIRMÉ DANS SA CONVICTION QU’IL FALLAIT MAINTENIR L’ONU AU CENTRE DE LA LUTTE POUR LES DROITS ET LA DIGNITÉ DE L’HOMME

28/11/2005
Secrétaire généralSG/SM/10131
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KOFI ANNAN DIT QUE SIMON WIESENTHAL L’A CONFIRMÉ DANS SA CONVICTION QU’IL FALLAIT MAINTENIR L’ONU AU CENTRE DE LA LUTTE POUR LES DROITS ET LA DIGNITÉ DE L’HOMME


(Publié le 8 décembre – retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte de l’allocution prononcée par le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à la cérémonie commémorative en l’honneur de Simon Wiesenthal qui s’est tenue hier, le 27 septembre 2005, à New York:


Merci de m’avoir invité à me joindre à vous pour commémorer un grand homme dont je sais qu’il comptait énormément pour vous et qui a laissé sa marque sur notre monde.


Je garde un vif souvenir de ma rencontre avec Simon Wiesenthal en mai 1997 à Vienne, au tout début de mon mandat de Secrétaire général. Ce qui m’a frappé, c’est que malgré son grand âge, il poursuivait ses travaux avec une prodigieuse énergie. Ce qui m’a impressionné aussi, c’est qu’il pouvait avoir à l’esprit à la fois la mémoire d’un passé horrible et l’espoir d’un avenir meilleur, d’un avenir dont il s’efforçait de hâter la réalisation à travers l’action de la célèbre organisation de défense des droits de l’homme qui porte son nom. Notre rencontre fut beaucoup trop brève, mais elle m’a laissé plus convaincu que jamais que l’ONU devait rester au centre de la lutte pour les droits et la dignité de l’homme.


Vous connaissez tous les moments forts de cette lutte que sont la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Convention sur le génocide, et même la création de l’ONU. Ces dernières années, il y a eu la création de la Cour pénale internationale et des tribunaux pénaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie. Et au début du mois, au Sommet mondial, les dirigeants du monde ont reconnu clairement et sans ambiguïté qu’ils ont la responsabilité de protéger les populations civiles contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité.


Malgré ses progrès, nous devons humblement reconnaître que nous avons échoué, qu’il y a eu génocide de notre vivant et que l’antisémitisme empoisonne encore trop de sociétés. C’est en ayant cela à l’esprit que j’appuie les efforts faits par Israël et d’autres États pour créer, par une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, une journée internationale annuelle de commémoration des victimes de l’Holocauste. Il s’agit de rappeler à tous le caractère unique de l’Holocauste et l’universalité des leçons qu’on peut en tirer. Comme Simon Wiesenthal aurait pu le dire lui-même, nous ne pouvons pas nous permettre de refouler ce mal absolu dans notre passé et de l’oublier. Les générations successives devront être vigilantes. À mesure que s’éteignent les survivants comme Simon, c’est à nous qu’il revient de les relayer dans le travail de mémoire.


Simon s’est dévoué pendant des décennies à cette cause. Les actions qu’il a menées pour faire juger les responsables de l’Holocauste ont fait savoir au monde entier qu’il ne doit pas y avoir de place pour l’impunité. Ce fut pour nous un grand privilège de le connaître; nous avons tous bénéficié de son attachement inébranlable à la justice; et la famille de ma femme lui est reconnaissante à jamais de son soutien et de ses efforts en faveur de Raoul Wallenberg.


Simon n’est plus. Puisse-t-il reposer en paix avec toutes ces âmes pour lesquelles il a lutté.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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