SG/SM/10108

LES SOLUTIONS AUX MENACES ET AUX DANGERS AUXQUELS NOUS FAISONS FACE DOIVENT VENIR D’ACTIONS COLLECTIVES, DÉCLARE KOFI ANNAN

17/09/2005
Secrétaire généralSG/SM/10108
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LES SOLUTIONS AUX MENACES ET AUX DANGERS AUXQUELS NOUS FAISONS FACE DOIVENT VENIR D’ACTIONS COLLECTIVES, DÉCLARE KOFI ANNAN


Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de l’allocution prononcée, aujourd’hui 17 septembre, par le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, lors de la séance inaugurale de l’Initiative mondiale Clinton:


C’est pour moi un plaisir et un privilège d’être ici avec vous aujourd’hui, et de me joindre à mon ami Bill Clinton pour lancer avec lui cette merveilleuse initiative.


Cette rencontre vient certainement à point nommé. Comme vous le savez, ces derniers jours ont été décisifs pour la communauté internationale.


Vous imaginez bien que les négociations de ce type sont toujours difficiles. Mais quelles que soient les décisions qui ont été prises – ou non – lors du Sommet, n’allez pas penser qu’il s’agit d’un aboutissement.


Nous devons sans fléchir poursuivre notre quête commune, celle de la paix, de la prospérité et du triomphe des droits de l’homme. Nous devons donner effet aux décisions prises et nous mettre d’accord sur les questions encore à régler, sans jamais perdre de vue la nature de nos aspirations.


C’est pourquoi l’Initiative mondiale Clinton revêt tant d’importance. Elle tient compte d’une réalité fondamentale du XXIe siècle : plus que jamais, tout se tient dans notre monde. Les menaces et les dangers d’aujourd’hui sont eux aussi liés entre eux. Ils appellent une action collective. Et ils nous imposent d’agir en ayant à l’esprit que le développement, la sécurité et les droits de l’homme sont en eux-mêmes d’une importance vitale, mais aussi qu’ils se renforcent mutuellement, et dépendent même les uns des autres.


Les quatre domaines prioritaires de l’Initiative Clinton montrent que vous l’avez bien compris. Tous ces domaines – pauvreté, changements climatiques, réconciliation religieuse et gouvernance – sont déterminants pour l’application des principes énoncés dans la Déclaration du Millénaire, programme pour l’édification d’un monde meilleur au XXIe siècle adopté il y a cinq ans par les gouvernements de tous les pays.


Nous avons tous la possibilité de faire des choix. Nous pouvons choisir de garder le silence et de détourner le regard.  Ou nous pouvons choisir de nous manifester et d’agir. Vous êtes ici pour faire changer les choses, et vous pouvez le faire de beaucoup de manières.


En ce qui concerne la pauvreté, vous pouvez militer en faveur d’une action plus dynamique, aux niveaux national et international, en vue de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Vous pouvez exercer des pressions pour amener les gouvernements à faire reculer la pauvreté de moitié et à enrayer l’épidémie de sida d’ici à 2015, comme ils s’y sont engagés. Vous pouvez prendre des initiatives et jouer un rôle mobilisateur pour ce qui est de faire respecter les normes de protection des travailleurs tout en favorisant leur productivité, d’encourager la responsabilisation et la gestion axée sur les résultats, et de travailler avec les gouvernements plutôt que contre eux.


En ce qui concerne les changements climatiques, vous pouvez demander que les rejets de carbone dans l’atmosphère soient limités, que des capitaux soient investis dans les énergies renouvelables, et que l’évolution du climat soit prise en compte dans les politiques énergétiques. Vous pouvez aider à rendre notre planète moins vulnérable face aux effets inévitables des changements climatiques, notamment grâce à une meilleure préparation aux phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, la sécheresse et les ouragans. Vous pouvez appliquer et mettre au point des innovations commercialisables et des technologies propres. Vous pouvez veiller à ce que vos dirigeants aient une vision à long terme, même si la première période couverte par le Protocole de Kyoto ne va que jusqu’à 2012. Il est plus que temps que nous préparions les étapes suivantes, pour lesquelles les négociations devront reposer sur l’ouverture, le multilatéralisme et l’universalité.


En ce qui concerne les religions, les conflits et la réconciliation, nous devons trouver de nouveaux moyens d’encourager le dialogue entre les différentes cultures, les différentes religions et les différents groupes humains. On sait que les sociétés qui sont les plus aptes à éviter les conflits sont celles où le mouvement associatif, très développé, favorise une communication active. Au sein de clubs sportifs ou d’associations professionnelles, par exemple, où des gens à l’esprit citoyen, de différentes religions ou origines ethniques, se trouvent réunis. Vous pouvez susciter un dialogue du même ordre à l’échelle mondiale; et dans les pays où vous êtes actifs, vous pouvez encourager la concertation aux niveaux local et national.


Enfin, en ce qui concerne la gouvernance, les domaines dans lesquels vous pouvez agir sont trop nombreux pour que je les énumère ici. Permettez-moi seulement d’engager ceux d’entre vous qui travaillent dans le secteur privé à signer le Pacte mondial, partenariat qui s’articule on ne peut mieux avec l’Initiative Clinton. J’ai institué ce pacte il y a cinq ans en vue d’encourager la citoyenneté d’entreprise, de sorte que la mondialisation suscite moins d’instabilité et fasse moins d’exclus. Aujourd’hui, plus de 2 000 entreprises et groupes dispersés dans le monde entier y sont parties.


Je me réjouis de collaborer avec l’Initiative mondiale Clinton dans tous les domaines que je viens d’évoquer. Je vous suis reconnaissant à tous de vous associer à une initiative si pleine d’intelligence et de promesses.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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