SG/SM/10096

LE SÉCRÉTAIRE GÉNÉRAL SALUE LES PROGRÈS VERS LA DÉMOCRATIE DANS L’ESPACE FRANCOPHONE, MALGRÉ DES RECULS INACCEPTABLES

15/09/2005
Secrétaire généralSG/SM/10096
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LE SÉCRÉTAIRE GÉNÉRAL SALUE LES PROGRÈS VERS LA DÉMOCRATIE DANS L’ESPACE FRANCOPHONE, MALGRÉ DES RECULS INACCEPTABLES


On trouvera ci-après le texte intégral du discours du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, prononcé aujourd’hui à la réunion de la francophonie:


Je vous remercie de m’associer à vos réflexions sur la démocratie, les droits et les libertés dans l’espace francophone. C’est un plaisir pour moi de m’exprimer sur ce sujet qui me tient beaucoup à cœur. 


Ces 10 dernières années ont été marquées par des acquis indéniables en matière de démocratie, de droits et de libertés dans l’espace francophone.  Je pense notamment aux progrès dans la tenue d’élections globalement consensuelles, au respect croissant de la séparation des pouvoirs, à la protection accrue des libertés individuelles.  Toutes ces avancées témoignent de la volonté des pays francophones d’honorer les engagements qu’ils ont pris dans le cadre de la Déclaration de Bamako. 


Mais il y a aussi eu des reculs et même des échecs dans certains pays: prises de pouvoir par des voies anticonstitutionnelles; refus du partage du pouvoir; modifications des lois fondamentales; traitements discriminatoires à l’égard d’une partie de la population et violations graves des droits de l’homme.  Ces conduites inacceptables, qui aggravent les tensions et fragilisent gravement l’unité nationale des pays concernés, donnent la triste mesure du chemin qu’il reste à parcourir. 


A cet égard, je félicite l’Assemblée parlementaire de la Francophonie qui, en juillet 2004 à Charlottetown, a estimé que les dirigeants des pays dans lesquels les institutions démocratiques ont été renversées, ne devraient plus être conviés à vos sommets jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel.  Une telle mesure dissuaderait ceux qui sont tentés d’accéder au pouvoir par la force, et renforcerait le recours au dialogue et à la concertation politique pour gérer les affaires de la nation. Elle permettrait en outre d’éviter nombre de violations des droits de l’homme.  Je me réjouis aussi de la coopération étroite qui s’est établie entre l’ONU et l’OIF en matière de soutien à la démocratie, à l’Etat de droit et aux droits de l’homme, comme dans toute une série d’autres domaines d’intérêt mutuel.


Cette coopération repose notamment sur la conviction partagée que la démocratie favorise la sécurité et la stabilité à long terme, encourage la pleine participation des citoyens à la vie de la société et crée les conditions du progrès économique et social. 


De toute évidence, démocratisation et action en faveur du développement vont de pair.  Face aux défis immenses auxquels certains de vos pays sont confrontés, s’ajoute un devoir de solidarité, à tous les niveaux et dans le monde entier, notamment entre le Nord et le Sud.  En novembre dernier, à Ouagadougou, vous avez réaffirmé cette solidarité, la jugeant indispensable pour garantir un développement à la fois durable et équitable. 


La déclaration qui sera adoptée demain à l’issue du Sommet mondial trace la voie vers une communauté internationale plus solidaire.  Certes, elle ne répond pas à tous nos espoirs, mais il y a de réelles avancées dans des domaines cruciaux, y compris ceux du développement, des droits de l’homme et de la démocratie.  Il faut maintenant mettre en œuvre les décisions qui ont été prises et s’employer à régler les questions en suspens.


Les peuples du monde mesureront l’utilité de ce sommet aux changements dans leur vie quotidienne et aux perspectives qui s’ouvriront à eux.  Les pays francophones peuvent montrer l’exemple en travaillant ensemble à la réalisation des objectifs que la communauté internationale s’est fixée et à l’émergence d’un monde plus libre, plus juste et plus sûr pour tous ses habitants.  


Je vous remercie de votre attention.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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