POP/925

LA POPULATION MONDIALE CARACTÉRISÉE PAR LA CROISSANCE DANS LES PAYS DU SUD ET LE VIEILLISEMENT DANS CEUX DU NORD POURRAIT SE STABILISER À 9 MILLIARDS DE PERSONNES

07/04/2005
Communiqué de presse
POP/925

Commission de la population et du développement

Trente-huitième session

7e séance - matin


LA POPULATION MONDIALE CARACTÉRISÉE PAR LA CROISSANCE DANS LES PAYS DU SUD ET LE VIEILLISEMENT DANS CEUX DU NORD POURRAIT SE STABILISER À 9 MILLIARDS DE PERSONNES


La Commission de la population et du développement a débattu ce matin de l’exécution du Programme d’action du Caire et du futur programme de travail du Secrétariat dans le domaine de la population.


Après avoir pris connaissance du projet de programme de travail de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales qui lui a été présenté par le Directeur adjoint de la Division, Larry Heligman, la Commission a examiné les tendances démographiques à l’échelle mondiale et l’exécution du programme et le bilan des activités menées dans la domaine de la population en 2004 par la Division de la population.


Dans les rapports qu’il a soumis sur ces questions à la 38e session de la Commission, le Secrétaire général indique que la population mondiale a atteint 6,5 milliards d’habitants en 2005 et qu’elle sera de sept milliards de personnes en 2015 pour se stabiliser aux alentours de neuf milliards dans quelques décennies.  L’essentiel de la croissance démographique mondiale se fera en Afrique et en Asie, tandis que les pays développés entreront dans un cycle de décroissance du fait du vieillissement de leur population et d’une trop faible fécondité; phénomènes qui pourraient créer des déséquilibres socioéconomiques, le faible nombre de personnes actives ne pouvant assurer les rentrées fiscales indispensables au maintien des services sociaux et de retraite essentiels.  L’urbanisation s’accélérant dans les pays en développement, dans deux ans, 50% de la population du monde devrait vivre en zone urbaine.  Mais si les très grandes agglomérations sont de plus en plus nombreuses, la moitié des habitants de la planète vit dans des villes de moins de 500 000 habitants, a précisé le Chef de la Section des politiques démographiques en présentant le rapport du Secrétaire général.


Après avoir pris connaissance d’un second rapport, qui faisait état des activités menées par la Division de la population en 2004 pour soutenir l’exécution du Programme du Caire, les délégations des États-Unis et de la Norvège ont félicité la Division de la qualité des études et documents soumis à la Commission et des efforts déployés pour rendre ces informations disponibles au public à travers les sites internet de l’ONU.  La Commission a ensuite entendu des présentations des commissions économiques et sociales pour l’Asie-Pacifique (CESAP); l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), et l’Afrique (CEA), qui ont parlé des actions qu’elles mènent pour faciliter la mise en œuvre du Programme d’action du Caire.  Les représentants des trois commissions régionales ont mis un accent particulier sur les programmes menés contre la pandémie du VIH/sida dans leurs espaces géographiques respectifs.


La prochaine réunion de Commission de la population et du développement aura lieu demain, vendredi 8 avril, à 15 heures. 


EXÉCUTION DU PROGRAMME ET FUTUR PROGRAMME DE TRAVAIL DU SECRÉTARIAT DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION


Présentations


M. LARRY HELIGMAN, Directeur adjoint de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a indiqué aux délégations que le projet de programme de travail de la Division de la population pour le biennum 2006-2007 était contenu dans le document E/CN.9/2005/CRP.1, qui est présenté à la Commission à titre d’information.


M. BARRY MIRKIN, Chef de la Section des politiques démographiques de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a ensuite présenté à la Commission le rapport* du Secrétaire général relatif aux « Tendances démographiques à l’échelle mondiale ».  Il a déclaré qu’au moment de la publication de ce document, les statistiques concernant l’évolution de la population mondiale n’avaient pas encore été actualisées.  Cependant, selon les tendances observées, la population mondiale est en accroissement et dépassera le cap des sept milliards de personnes en 2015.  Le taux de croissance est particulièrement fort dans les régions en développement, ce qui exigera des ajustements des structures économiques des pays de ces régions pour faire face aux besoins de leurs populations.  Celles-ci sont de plus en plus urbanisées, a dit le représentant de la Section des politiques de population de la Division de la population.  Atteignant 6,5 milliards d’habitants en 2005, la population du monde pourrait se stabiliser aux alentours de neuf milliards dans l’avenir, a indiqué M. Mirkin.  Concernant l’urbanisation, bien que les grandes agglomérations soient de plus en plus nombreuses, environ la moitié de la population urbaine du monde vit dans des villes moyennes de moins de 500 000 habitants.  Le plus grand problème auquel font face les pays en développement est celui de la mortalité, a indiqué le représentant en relevant ensuite que les pays développés étaient pour leur part menacés par un taux de fécondité trop faible.  La faible fécondité dans les pays riches a des conséquences inquiétantes étant donné le vieillissement simultané de leur population et la diminution de leurs tranches de population en âge de travailler.


M. ARMINDO MIRANDA, Fonctionnaire principal aux affaires de population à la Division de la population du DESA, a présenté le rapport** intitulé « Exécution du Programme d’action et bilan des activités menées dans le domaine de la population en 2004: Division de la population du Département des affaires économiques et sociales ».  Ce rapport rend compte des activités de la Division touchant l’analyse de la fécondité, de la mortalité et des migrations internationales.  Il traite aussi des estimations et des projections démographies mondiales; des politiques démographiques et du vieillissement de la population; de la population et du développement; du suivi, de la coordination et de la diffusion de l’information démographique, et de la coopération technique dans le domaine de la population.


Déclarations


M. PETER O. WAY (États-Unis) a félicité la Division de la population pour la qualité des rapports et des études qu’elle a publiés.  En ce qui concerne les questions liées à la fécondité, les États-Unis prennent note des documents qui ont été soumis sur cette question par la Division.  La délégation des États-Unis prend d’autre part note des documents traitant de la migration internationale et des grandes tendances concernant l’accroissement démographique dans certaines régions du monde.  Les États-Unis félicitent la Division de la population pour l’effort de dissémination de l’information qu’elle a accompli en mettant tous ses rapports et études sur le web.  Ceci contribue à une meilleure compréhension des questions démographiques par le grand public, a estimé le représentant.


Mme HELGE BRUNBORG (Norvège) a estimé que les chiffres et statistiques oubliés sur la pandémie du VIH/sida prêtaient parfois à confusion.  Ceci vient du fait que de nombreux pays en développement, notamment d’Afrique, ne disposent pas de structures de recherches et d’analyse statistique fiables, a-t-elle estimé.  La Norvège encourage la Division de la population et l’OMS à apporter un soutien à ces pays, a dit la représentante.


Mme BHAKTA GUBHAJU, Représentante de la Commission économique et sociale pour l’Asie-Pacifique (CESAP), a  déclaré que la CESAP avait mis en place un programme sur la population au niveau de sa région.  Ce programme s’appuie sur les recommandations de la Conférence du Caire et sur les résultats de l’évaluation quinquennale de sa mise en œuvre.  Les questions auxquelles font face les pays de la CESAP sont celles du vieillissement de la population et des migrations.  Concernant les migrations, a dit la représentante, on constate que de plus en plus de femmes quittent leurs lieux d’origine pour s’expatrier en quête d’une vie meilleure et qu’elles deviennent aussi les principaux soutiens de leurs familles restées au pays.  Ces migrations féminines ont des impacts sur la fécondité et sur les tendances démographiques qui s’opèrent en Asie-Pacifique, a dit la représentante.


M. JASPERS-FAIJER, Représentant de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a déclaré qu’à l’occasion du 10e anniversaire de la tenue de la Conférence du Caire, la CEPALC a organisé deux réunions à Santiago du Chili et à San Juan de Porto Rico.  Tous les États de la CEPALC ont pris part à ces rencontres dont l’objectif était de débattre de la mise en œuvre des recommandations de la CIPD.  D’autres réunions se sont ensuite tenues à San Salvador et à Brasilia, a-t-il poursuivi.  Ces rencontres ont avant tout permis un meilleur partage de l’information et une actualisation des statistiques de chaque pays.  La CEPALC a d’autre part mis en place, avec la contribution de l’Organisation pour les migrations internationales, une base de données sur celles-ci qui permet désormais de suivre leurs tendances.


M. SIBANDA, Représentant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a dit que la CEA menait ses actions en matière de population en suivant les recommandations de la CIPD et celles énoncées par les pays de l’Union africaine dans le cadre du NEPAD.  La CEA a publié un rapport élaboré avec le soutien de l’Union africaine sur l’état du continent en ce qui concerne le VIH/sida et son impact sur le développement et les situations de crise.  La CEA prend en compte les recommandations contenues dans la déclaration ministérielle publiée après la rencontre que les États africains ont eue à Dakar sur les questions de population et de développement, a dit le représentant.  L’Afrique étant le continent le plus touché par le VIH/sida, la CEA mène des études en vue de comprendre les spécificités de cette pandémie dans les différentes régions du continent, et elle travaille à la mise en place de normes qui pourraient permettre aux dirigeants d’énoncer des règles de bonne pratique s’appliquant aux programmes de lutte contre le VIH/sida.  Ces actions de la CEA constituent un soutien à l’amélioration de la gouvernance en Afrique, a dit le représentant.


* Ce rapport est publié sous la cote E/CN.9/2005/8


** Rapport publié sous la cote E/CN.9/2005/9


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