En cours au Siège de l'ONU

PI/1645/Rev.1

LE COMITÉ DE L’INFORMATION SE PENCHE ENTRE AUTRES SUR LA RATIONALISATION DES CENTRES D’INFORMATION, LE SITE WEB ET LA MODERNISATION DES BIBLIOTHEQUES

19/4/2005
Communiqué de presse
PI/1645/Rev.1

Comité de l’information

Vingt-septième session

2e et 3e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ DE L’INFORMATION SE PENCHE ENTRE AUTRES SUR LA RATIONALISATION DES CENTRES D’INFORMATION, LE SITE WEB ET LA MODERNISATION DES BIBLIOTHEQUES


Le Comité de l’information a poursuivi son débat général mardi 19 avril  en se penchant plus particulièrement sur un large éventail de sujets parmi lesquels la rationalisation du réseau des centres d’information des Nations Unies, les efforts en vue de parvenir à la parité linguistique entre les six langues officielles sur le site Internet et les progrès réalisés en vue de la modernisation du réseau des bibliothèques.


De nombreux orateurs ont estimé que le réseau des centres d’information devrait être renforcé afin d’élargir la portée et l’efficacité des campagnes et activités d’information publique.  Le représentant de la Tunisie a précisé que la présence locale des Nations Unies était essentielle au maintien de la crédibilité de l’Organisation.  Fermer des centres dans des pays en développement, qui sont pour la plupart logés dans des locaux prêtés à titre gracieux par les pays hôtes, n’est pas rentable.  La fermeture de neuf centres d’information en Europe a coûté plus cher que si ces centres avaient été maintenus.  De plus, a ajouté le représentant de la Tunisie, la décision de l’Assemblée générale de réduire le budget des centres de 2 millions de dollars est préoccupante.


De son côté, le représentant des Etats-Unis s’est dit peu convaincu que la poursuite du processus de rationalisation/régionalisation eût mené aux changements escomptés même si leur budget n’avait pas été réduit.  La décision de réduire l’allocation budgétaire des centres d’information a été une décision acceptée par tous les participants aux négociations, a-t-il rappelé, soulignant cependant la nécessité de rationaliser davantage le réseau des centres.  Le représentant américain s’est dit par ailleurs impressionné par l’ampleur des changements que connaît la Bibliothèque Dag Hammarskjöld en relevant que l’excellent rapport présenté hier au Comité de l’information prépare à une transformation « culturelle » qui a redéfini le rôle des bibliothèques de l’ONU.  À cet égard, le représentant de la Suisse s’est félicité des progrès réalisés grâce à l’important travail accompli par les bibliothèques.  Il a également estimé que l’accès des documents via Internet était une voie qui mérite d’être davantage explorée.


De nombreux orateurs ont discuté des récents efforts déployés par le site Web des Nations Unies pour fournir des informations au public dans les six langues officielles de l’Organisation. Il a été noté qu’une augmentation de 26% des visites en 2004 avait été enregistrée. De l’avis du représentant de Singapour, les 2 millions de visites montrent que l’Organisation a toujours son utilité aux yeux du public et sur la scène mondiale.  


Le Comité poursuivra son débat général, demain  mercredi 20 avril à 15 heures.


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·         Publié à nouveau pour raisons techniques.



DÉBAT GÉNÉRAL ET EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Déclarations


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré que son pays accordait une attention considérable aux accomplissements visant à créer un ordre mondial de l’information plus juste et plus équitable en conformité avec les intérêts et aspirations des peuples.  Le représentant a regretté la campagne de « désinformation injuste » dont les Nations Unies ont été la cible.  La politique de la Syrie vise à défendre les idéaux et principes de la Charte des Nations Unies et de lutter contre toute tentative de ternir l’image de l’Organisation.  Nous appuyons les efforts des Nations Unies pour développer son site Internet dans les six langues officielles.  L’Assemblée générale a reconnu qu’il existait des défis techniques à cette parité linguistique.  Nous souhaitons que des améliorations soient apportées au site de langue arabe dont l’installation en raison des particularités de son alphabet exige en effet davantage d’efforts en termes de ressources financières et humaines.  Le représentant a pris bonne note de l’analyse selon laquelle il n’est pas possible de procéder à la régionalisation des centres d’information.  Faisant référence à la question de Palestine, il a demandé au Département de l’information de déployer davantage d’efforts pour promouvoir les activités liées à cette question ainsi que le programme de formation de journalistes palestiniens.


M. BAHK SAHNG-HOON (République de Corée) a déclaré qu’alors que l’ONU faisait face à de nouveaux défis, il était encore plus important que les États Membres et leurs citoyens comprennent les activités de l’Organisation.  Dans cette perspective, a-t-il ajouté, le rôle du Département de l’information (DPI) est central.  Il s’est félicité des efforts du Département pour mieux assumer sa mission, notamment par le biais de sa réorientation qui a permis d’adopter une nouvelle approche de communication axée sur des messages clefs ou encore sur l’élargissement de ses partenaires.  Il a souhaité que ces améliorations se poursuivent afin de mieux faire connaître l’ONU auprès de l’opinion publique internationale.  De plus, il a encouragé le DPI à renforcer ses activités de promotion relatives à la célébration du 60e anniversaire de l’ONU.  Le représentant coréen a aussi demandé qu’une plus grande attention soit portée à ceux dont la langue maternelle n’est pas une langue officielle de l’ONU.  Par ailleurs, il a appuyé la rationalisation du réseau des centres d’information des Nations Unies qui contribuera selon lui à cibler les travaux sur des questions prioritaires et intéressant chaque région.  Il a aussi souhaité que celle-ci permette une amélioration de la promotion et de la diffusion des activités du DPI et que les priorités soient déterminées sur la base de la demande des services.  Un quart des États Membres ne sont toujours pas inclus dans la capacité d’action du Département de l’information, a-t-il fait remarquer, en espérant que la rationalisation permettra la couverture de ces pays.  Enfin, au sujet du Groupe de la communication des Nations Unies, créé en 2004, il a encouragé ses actions en faveur d’une meilleure coordination entre les différentes institutions du système des Nations Unies.


Mme NADJEH BAAZIZ (Algérie) a salué les progrès considérables accomplis en matière de transmission de l’information dans le monde.  Ils ont permis, selon elle, de rapprocher les peuples mais dans le même temps, ils ont provoqué des inégalités.  Afin de combler le fossé numérique qui sépare les pays développés des pays en développement, les Nations Unies devraient œuvrer pour un accès équitable aux technologies de l’information dans tous les pays.  Pour cela, elle a rappelé que l’Algérie nourrissait l’espoir que le Sommet mondial sur la société de l’information, prévu à Tunis en novembre prochain, soit un véritable Sommet mondial de la solidarité numérique.  La représentante de l’Algérie s’est cependant félicitée du travail accompli par le Département de l’information des Nations Unies qui informe sur d’importantes questions économiques, sociales, environnementales et de santé et fait mieux connaître au public un certain nombre d’initiatives politiques et de sécurité de l’Organisation.


Soulignant l’importance du multilinguisme pour l’Organisation, Mme Baaziz a salué la qualité des pages du site Web de l’ONU dans les différentes langues officielles.  Elle a également reconnu la qualité du service fourni par le Centre de nouvelles.  Mais elle a renouvelé l’appel de son gouvernement pour que les six  langues officielles bénéficient d’un traitement équitable dans le développement des services qu’offre l’ONU sur son site Web.   La délégation algérienne se félicite également de l’augmentation des capacités de radiodiffusion internationale de l’ONU, la radio demeurant le moyen de communication traditionnel de plus utilisé dans les pays en développement.  Le Département de l’information, a estimé Mme Baaziz, doit poursuivre le renforcement de ce service dans les six langues officielles de l’ONU.  Elle a considéré que les conditions spécifiques à chaque région doivent être dûment prises en compte et que le dialogue doit prévaloir. Toute démarche dans ce sens doit se faire au cas par cas et en consultation avec les pays hôtes concernés, a-t-elle conclu.


M. KAIS KABTANI (Tunisie) a fait part de son appréciation pour la mise en œuvre d’une stratégie de l’information intégrée. L’information et la communication jouent un rôle central dans le travail des Nations Unies et cette tâche est devenue d’autant plus importante que l’ONU est la cible d’une campagne médiatique.  Il est urgent que les États Membres mettent en place avec le Département de l’information une stratégie mondiale et dotent le Département des ressources nécessaires à la promotion des objectifs et idéaux des Nations Unies.  Le représentant a souhaité que la nouvelle structure opérationnelle réponde aux besoins d’une communication mondiale tournée vers l’avenir. Tout en notant le nombre élevé de visites sur le site Internet.  M. Kabtani a exprimé sa préoccupation quant à la situation budgétaire des centres d’information à la suite de la décision de l’Assemblée générale de prélever 2 millions de dollars sur le budget du Département.  Selon M. Tharoor, a relevé le représentant, il est plus coûteux de fermer les centres plutôt que de les maintenir.  Quel avantage financier y a-t-il alors à tirer de la fermeture des centres d’information dans les pays en développement dont les locaux sont prêtés gratuitement dans la plupart des pays comme c’est le cas de la Tunisie.  Il est certain que le plan de rationalisation des centres a ses limites.  Cette idée de régionalisation n’est pas la réponse adaptée à la situation des pays en développement qui ont besoin plus jamais de la voix de l’ONU.  Le particularisme de cette Organisation doit être sa proximité avec les peuples qu’elle sert.  Le représentant s’est félicité de ce que la deuxième phase du Sommet mondial de l’information, qui se tiendra à Tunis, accordera aux nouvelles technologies de l’information une place centrale. 


M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a insisté sur la nécessité de renforcer le rôle du Département de l’information en tant que voix de l’ONU et pour fournir, aux États Membres et à la communauté internationale, une information précise et impartiale en temps opportun.  Afin de projeter correctement l’image de l’ONU à travers le monde, a-t-il ajouté, il est nécessaire que les centres d’information des Nations Unies, et particulièrement dans les pays en développement, appuient les activités du Département.  Il a affirmé que tant que les pays en développement, qui constituent les régions les plus peuplées du monde, ne disposent pas d’infrastructures de communication appropriées, le DPI ne pourra s’acquitter de son mandat d’information et de diffusion.  Il a estimé que la fermeture des centres d’information ne ferait qu’exacerber le manque d’informations concernant les activités des Nations Unies dans les pays qui n’ont pas accès aux technologies de l’information.  Toujours concernant ces centres, il a déclaré que le manque de ressources demeurait le principal obstacle pour leur bon fonctionnement.  Par ailleurs, se félicitant de la fin du processus de réorientation du DPI, le représentant a souhaité que ce dernier continue à intégrer la culture d’évaluation à toutes ses activités.  Enfin, il a insisté sur l’importance du dialogue entre les civilisations et, notamment, sur le rôle des centres d’information pour promouvoir le respect et la compréhension entre les peuples.  Il a ainsi souhaité que le centre d’information des Nations Unies de Téhéran donne la priorité à cette question, tout en félicitant le nouveau Directeur de ce centre pour son rôle de promotion des activités, en dépit des faibles ressources financières dont il dispose.


M. DAVID TRAYSTMAN (États-Unis) s’est dit impressionné par l’ampleur des changements que connaît la Bibliothèque Dag Hammarskjöld en relevant que l’excellent rapport présenté hier au Comité de l’information prépare à une transformation « culturelle » qui a redéfini le rôle des bibliothèques.  Celles-ci ne sont plus dépositaires des collections mais elles contribuent désormais à faciliter les prises de décisions en fournissant un service essentiel à leurs utilisateurs.  Le représentant s’est par ailleurs dit surpris de constater que le Système de disque optique n’avait pas fait l’objet d’une évaluation.  L’intégration de ce moteur de recherche sur le site Internet devrait permettre de développer la nature multilingue du site.  Notant que le nombre de pages consultées avait augmenté de 26% en 2004 par rapport à 2003, le représentant a regretté qu’aucune analyse statistique par page et par langue officielle en la matière ne soit disponible.  Il a demandé au Département de faire circuler de telles statistiques.  Il a par ailleurs félicité le Département pour ses efforts en vue de garantir l’accès des personnes handicapées au site.


Abordant la situation des centres d’information, le représentant a affirmé qu’il n’était pas convaincu que la poursuite du processus de rationalisation/ régionalisation aurait mené aux changements escomptés même si leur budget n’avait pas été réduit.  La décision de réduire l’allocation budgétaire des centres d’information a été une décision acceptée par tous les participants aux négociations.  Malgré cela, il est nécessaire de rationaliser davantage le réseau des centres.  Nous félicitons le Département pour les mesures qu’il a prises pour renforcer leur fonctionnement ainsi que pour la mise en place de Groupes de la communication au niveau des pays afin de coordonner le message des Nations Unies des équipes de pays.  Évoquant le rapport du Secrétaire général intitulé « Dans une liberté plus grande », le représentant a relevé qu’il existait une duplication importante de mandats et des insuffisances financières.  Le représentant a par ailleurs félicité DPI pour la fourniture rapide de photos numériques ainsi que pour la retransmission en directe des réunions du Conseil de sécurité et des débats de l’Assemblée générale.


Saluant la nouvelle approche stratégique du Département de l’information, M. YURIY I. KHOMENKO (Ukraine) a tout particulièrement souligné les progrès accomplis pour développer et améliorer le site Web des Nations Unies.  Il a expliqué que les articles publiés par la Section en langue russe du Centre de nouvelles étaient largement distribués par les médias en Ukraine, permettant ainsi de multiplier l’impact du site Web de l’ONU.  Il s’est ainsi félicité des efforts effectués par le Département pour rendre le site Web plus attractif et plus utile dans toutes les langues officielles de l’Organisation et ce, dans les limites des ressources disponibles.  M. Khomenko a aussi mis en lumière les efforts déployés par les sections linguistiques du Centre de nouvelles et du Service de la radio des Nations Unies afin de maintenir un équilibre entre la couverture des activités générales de l’ONU et celle des activités spécifiques à certaines régions ou pays.  C’est en fournissant des exemples concrets que le message des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et de façon plus générale de l’ONU, pourra être transmis, a-t-il précisé.  En ce qui concerne les efforts visant à moderniser le système des services des bibliothèques des Nations Unies, il a estimé que la coordination des services de références assurera un accès électronique immédiat à des ressources d’information importantes.  Enfin, il a souligné le rôle du DPI pour renforcer les efforts de maintien de la paix et s’est félicité à cet égard des activités organisées pour la célébration de la Journée internationale des soldats de la paix (des Casques bleus).  


M. TAN YORK CHOR (Singapour) a estimé encourageant  de constater que le Département de l’information est à la pointe technologique comme le montre le nombre important de visites sur le site Web.  Cela explique que l’ONU est bien loin d’avoir perdu de sa pertinence.  Le DPI a été pionnier pour ce qui est de l’évaluation basée sur les résultats.  Le représentant est revenu sur les attentes de sa délégation à l’égard des activités du Département en attirant l’attention sur ses ressources limitées qui mettent un frein à son action.  Il s’est félicité des partenariats créatifs mis en place avec d’autres organisations qui permettent de rationaliser leurs dépenses.  Pour ce qui est de la mauvaise image de l’Organisation dans certains pays, le représentant a convenu qu’il n’y avait pas de panacée aux maux dont souffre l’ONU.  De plus, le DPI ne peut pas entrer en compétition avec les médias modernes et, malheureusement, ce ne sont pas les bonnes mais les mauvaises nouvelles qui se vendent le mieux.  C’est pourquoi, nous devons par exemple axer nos efforts sur les insuffisances systémiques du Département comme par exemple le manque de transparence.  Malheureusement, les Nations Unies sont un bouc émissaire par excellence dans certains milieux, a regretté le représentant.


M. HAN SONG RYOL (République démocratique populaire de Corée) a déclaré que le rôle de l’information était très important pour la paix et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a expliqué que la situation actuelle montrait toutefois que la performance de l’information à l’ONU n’était pas encore entièrement satisfaisante.  Cela vient du fait que certains pays dotés de technologies de l’information sophistiquées poursuivent des objectifs politiques négatifs, ou encore, utilisent l’information en profitant de leurs privilèges exclusifs dans ce domaine, a-t-il précisé.  Le représentant a souhaité que tous les États respectent les principes de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’autres pays et que les technologies de l’information ne soient pas utilisées pour la propagation de fausses nouvelles.  Il est important que les pays dotés de technologies d’information de pointe démontrent leur volonté de contribuer à la paix mondiale, a-t-il poursuivi, en insistant sur la nécessité pour les pays en développement d’accéder à une information fiable.  Dans cette perspective, il a estimé que les pays développés devaient accroître l’assistance technique et financière pour éliminer les écarts technologiques.  Par ailleurs, il a suggéré que l’ONU renforce le rôle de l’information, notamment dans les activités relatives aux Objectifs du Millénaire pour le développement et en faveur du développement durable.


M. HJÁLMAR HANNESSON (Islande) a considéré que le Département de l’information est un Département modèle pour l’ONU, capable de répondre aux attentes très diverses de ses clients.  Il a noté que ce Département a réussi à s’adapter à un environnement en constante évolution et à des innovations technologiques rapides, tout en conservant les moyens traditionnels de communication.  Le représentant s’est félicité des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la rationalisation des centres d’information des Nations Unies, comme le regroupement des centres européens en un seul centre régional à Bruxelles, mais a regretté que le manque de ressources financières entrave encore l’application de cette stratégie de réorientation.  Dans l’attente d’une solution à ce problème, il a suggéré que chaque pays qui accueille un tel centre le soutienne financièrement, comme le fait l’Islande.


Se félicitant ensuite de la modernisation envisagée des bibliothèques des Nations Unies, M. Hannesson a souligné que l’objectif du DPI est de donner à tous un accès à la documentation de l’ONU par le biais du Système de disque optique (ODS), ce qui permettra d’avancer dans la voie de la transparence.  Il a aussi exprimé son appréciation concernant le travail du Groupe de la communication des Nations Unies, pour que le travail de l’ONU soit davantage reconnu.  M. Hannesson a enfin mis l’accent sur le rôle important des technologies de l’information et de la communication dans les programmes de développement et de coopération.


M. BORIS MALAKHOV (Fédération de Russie) a estimé que les nouveaux objectifs stratégiques fixés par le Département de l’information pour réorienter ses priorités étaient de bons choix.  Nous demandons au Département de poursuivre son objectif qui est d’instaurer une culture de la communication comme un des éléments clefs de la réforme du système des Nations Unies.  Le représentant a estimé que les rapports présentés par le Secrétaire général reflètent la quantité de travail réalisée pour appliquer les recommandations que le Comité de l’information avait formulées lors de sa session précédente.  Dans un monde moderne, a ajouté le représentant, l’interaction entre les médias et le pouvoir dans la lutte contre le terrorisme ainsi que la responsabilité qu’ont les médias pour couvrir les attaques terroristes, revêtent une importance cruciale.  La Fédération de Russie, qui est devenue elle aussi la cible d’actes terroristes, participe activement au processus d’élaboration d’un cadre juridique adapté à l’ampleur de la menace terroriste.


Le représentant a rendu hommage à la contribution du Département de l’information pour renforcer le dialogue entre les civilisations et les cultures, en particulier par le biais de séminaires comme mesure de prévention.  Nous notons le succès remporté par les séminaires organisés sur le thème de l’antisémitisme et l’islamophobie.  Le représentant s’est félicité de l’application du multilinguisme pour le site Web des Nations Unies et en particulier du succès remporté par le site Web et la page du Centre de nouvelles en russe.  La radio internationale des Nations Unies peut également montrer l’exemple en matière de multilinguisme.  Abordant la question de la rationalisation des centres d’information des Nations Unies, le représentant a réitéré sa position selon laquelle il fallait tenir compte de l’avis des États Membres.  La décision du Secrétaire général de revoir le plan de rationalisation des centres est justifiée.  Nous notons avec satisfaction que le rapport sur cette question reconnaît le rôle important que joue le centre d’information de Moscou pour renforcer ses partenariats avec les autres institutions des Nations Unies en Russie.  Le représentant s’est déclaré d’avis que ce centre pourrait jouer un rôle régional de premier plan dans le futur.


M. DANIEL CARMON (Israël) a estimé que le Département de l’information est le garant de l’une des missions les plus importantes des Nations Unies: montrer aux populations comment les Nations Unies servent les intérêts collectifs.  Le monde voit les Nations Unies à travers le Département de l’information.  Cependant, les organismes des Nations Unies, et notamment le DPI, ne sont pas à l’abri d’une politisation qui continue d’empêcher les Nations Unies d’atteindre certains de leurs objectifs.  M. Carmon a approuvé les propos du Secrétaire général de l’ONU selon lesquels les Nations Unies ont perdu une partie de leur crédibilité dans plusieurs régions du monde.  Le rôle du DPI est de maintenir, voire de construire leur légitimité et le chemin vers une information neutre et apolitique est encore long.  Dans quelques semaines, à l’occasion de la Journée de la liberté de la presse mondiale, les Nations Unies doivent soutenir les mesures de défense de la liberté de la presse mises en place dans certains pays, et condamner la répression faite dans d’autres.  Plus l’information est libre, plus les peuples pourront exercer leurs libertés fondamentales, a-t-il souligné.


En cette période marquée par le terrorisme, les Nations Unies ne peuvent permettre aux gouvernements d’utiliser l’arme de l’intolérance, a-t-il affirmé.  Alors que nous approchons de la deuxième phase du Sommet mondial de la société de l’information prévue pour novembre 2005, nous ferions bien d’œuvrer pour que les technologies de l’information soient utilisées pour combler le fossé numérique et non pour créer des divisions, pour construire la paix et non pour encourager la haine.  M. Carmon a conclu en affirmant qu’il était temps de réaffirmer l’importance de l’Organisation et des idéaux pour lesquels elle a été créée.  Pour cela, le rôle du DPI est essentiel et Israël le soutient pleinement.


M. EIICHI OSHIMA (Japon) a souligné les diverses critiques auxquelles l’ONU avait dû faire face l’année dernière et estimé que celles-ci mettaient en lumière le fait que les Nations Unies étaient aujourd’hui considérées comme incapables de répondre aux nouvelles menaces dans le monde.  Soulignant que la nécessité de réformer l’ONU a été maintes fois rappelée, il a expliqué que le Gouvernement japonais espérait qu’à l’approche du Sommet de septembre, le Département de l’information pourrait faire connaître et mobiliser l’opinion mondiale pour procéder à la réforme nécessaire de l’Organisation et renforcer le rôle qu’elle pourrait jouer dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Sa délégation souhaite coopérer avec le DPI pour susciter davantage d’intérêts et faire comprendre des programmes comme l’Initiative du Village africain que le Japon a lancée pour permettre aux communautés locales de répondre à leurs propres besoins.  Saluant les efforts du DPI en matière de réorganisation, le représentant a particulièrement souligné les accomplissements relatifs au site Web de l’ONU ainsi qu’à la diffusion au niveau mondial des activités de l’ONU, dans les limites des ressources existantes.  Il a indiqué que l’amélioration des services d’information se fera par un processus continu et a ainsi demandé au DPI de poursuive ses efforts sur la base des acquis obtenus après cette restructuration.  Concernant la rationalisation du réseau des centres d’information des Nations Unies, il a fait remarquer que son gouvernement avait fait des efforts importants pour s’assurer que le centre de Tokyo, situé dans un pays développé à coût élevé, n’absorbe pas une trop grande partie des ressources du DPI, en finançant ses activités à hauteur de 350 000 dollars par an, soit une augmentation de plus de 70% de son assistance sur une période de trois ans.  Il a rappelé que le centre d’information de Tokyo était le seul par lequel les Nations Unies diffusaient des informations en japonais.  Ainsi, il joue un rôle crucial pour sensibiliser les Japonais aux activités de l’ONU.  Le représentant a insisté sur le rôle du centre de Tokyo dans la promotion du Pavillon des Nations Unies à « Expo 2005 AICHI ».


M. MOHAMED ALI SALEH ALNAJAR (Yémen) s’est rallié à la déclaration faite hier par la Jamaïque, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Le Département de l’information doit pouvoir refléter l’état des relations internationales tout en respectant les idéaux de la Charte des Nations Unies.  Nous soutenons le rapport du Secrétaire général sur la rationalisation des centres d’information et l’idée selon laquelle il faut préserver le réseau des centres dans les pays en développement, y compris dans le monde arabe.  Les centres peuvent jouer un rôle important, en particulier pour mieux informer les populations de la région qui sont souvent sceptiques à l’égard des activités des Nations Unies.  Après la nomination de son nouveau directeur, nous n’avons pas enregistré d’activités nouvelles à Sanaa qui est le centre régional de la péninsule arabique, a fait remarquer le représentant.  Par ailleurs, il a réitéré la nécessité de parvenir à la parité linguistique en ce qui concerne la langue arabe.


M. MUHAMMAD A. MUHITH (Bangladesh) a rappelé qu’une attaque meurtrière, en février dernier, avait coûté la vie à neuf Casques bleus originaires du Bangladesh, en République démocratique du Congo, mais que son pays restait déterminé dans son appui aux efforts de maintien de la paix de l’ONU.  Il a notamment approuvé la manière dont le Département de l’information avait fait connaître ces événements, souhaitant par ailleurs que le Département collabore toujours plus étroitement avec les opérations de maintien de la paix pour mettre en lumière leur travail.  Après sa réorientation, a-t-il souligné, le Département définit et cible mieux ses clients.  Aussi, a-t-il reconnu la nécessité d’un appui financier plus ferme pour les activités du Département.  Au sujet de la rationalisation des centres d’information des Nations Unies, il a réitéré le rôle déterminant du centre d’information de Dhaka, insistant sur son rôle auprès de la société civile.  Il a aussi rappelé que son pays avait contribué au fonctionnement de ce centre depuis le début.  Par ailleurs, le représentant s’est félicité du rôle du DPI pour combler le fossé numérique, citant notamment le respect de l’équilibre entre les nouvelles technologies et les technologies traditionnelles, pour tenir compte de la réalité dans les pays en développement.  Dans cet ordre d’idées, il a demandé que les bibliothèques de l’ONU ne renoncent pas à leur rôle traditionnel, affirmant que les produits imprimés n’étaient pas encore révolus. 


M. ELMER CATO (Philippines), faisant sienne la déclaration du représentant du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé la mission du Département de l’information qui est de projeter une image positive des Nations Unies, surtout après les critiques dont l’Organisation a fait l’objet ces trois dernières années.  À cet égard, il s’est dit convaincu que le DPI a fait tout ce qui était en son pouvoir, avec les moyens dont il disposait, pour résoudre ces difficultés avec rapidité et efficacité.  Il a apprécié les efforts menés par le Département pour renforcer les partenariats avec les médias dans le monde entier.  Le représentant s’est aussi félicité de l’efficacité avec laquelle le DPI a géré les conséquences du tsunami qui a touché l’Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que de ses efforts pour promouvoir les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. Cato a poursuivi en évoquant les allégations d’exploitation et abus sexuels dans les opérations de maintien de la paix, souhaitant que le DPI et les composantes chargées de l’information dans les différentes opérations coordonnent leur action pour traiter de ces questions et pour s’assurer que les pays hôtes aient une image positive de l’ONU.  Le représentant s’est ensuite félicité de la stratégie proposée par le Secrétaire général qui tend à ce que le DPI utilise les ressources existantes plus efficacement.  En ce qui concerne le regroupement des centres d’information des Nations Unies, il a émis le souhait que cela se fasse en consultation avec les États Membres.  M. Cato a aussi reconnu l’importance du multilinguisme dans la promotion des activités de l’ONU, tout en attachant une importance égale à l’impact des langues régionales sur les populations locales, en particulier dans les pays en développement.  Enfin, il a suggéré que le DPI  travaille avec les ministères de l’éducation des États Membres pour envisager d’inclure dans les programmes scolaires des cours sur les Nations Unies.


M. RUDOLF CHRISTEN (Suisse) a salué l’achèvement de la phase initiale de réorientation des activités du Département de l’information lancée en 2002 et a appelé à la poursuite de la rationalisation des centres d’information.  Bien qu’ils soient inférieurs aux attentes, a-t-il estimé, les progrès réalisés avec la création du centre régional de Bruxelles sont notables.  Pour remplir toutes ses promesses, la poursuite de la rationalisation doit tenir compte des différentes spécificités régionales et privilégier une approche plus souple de la base vers le haut.  Le travail des centres d’information ne se limite pas uniquement à la presse.  Une proximité raisonnable est également un élément favorisant le succès des campagnes d’information.  La quête de rationalisation doit maintenant s’opérer de manière graduelle et continue en concertation avec les acteurs concertés.  L’idée de conclure ou de renforcer les partenariats avec la société civile pour la diffusion d’information sur les Nations Unies est une piste complémentaire très intéressante.  Le représentant s’est par ailleurs félicité des progrès réalisés grâce à l’important travail réalisé par les bibliothèques.  Il a également estimé que l’accès des documents via Internet était une voie intéressante à approfondir.


Mme JACQUELINE OUBIDA (Burkina Faso) a souligné la réduction constante des ressources allouées au Département de l’information et, par conséquent, au budget prévu pour les centres d’information des Nations Unies.  Elle a indiqué que, malgré la rationalisation proposée qui a débuté en Europe occidentale, les ressources financières dégagées à l’issue de la création du centre de Bruxelles n’avaient pas été reversées au Département pour lui permettre de renforcer les capacités et activités de ses centres dans les pays en développement.  Rappelant le retard croissant de ces derniers en matière d’accès à l’information, elle a affirmé que les centres d’information jouaient un rôle de premier plan grâce aux services mis à la disposition des populations et s’est inquiétée de leur manque de ressources financières et matérielles.  Elle a relevé que malgré les difficultés auxquelles ils font face, les gouvernements octroyaient à ces centres des facilités de locaux notamment, comme cela est le cas au Burkina Faso, pour qu’ils puissent jouer leur rôle de premier plan en matière d’information.  Elle a indiqué que le centre de Ouagadougou était le seul situé au cœur du Sahel et prenait en compte les préoccupations spécifiques de cette zone.  Il avait en plus l’avantage d’être installé dans une ville qui est le siège de nombreuses organisations régionales et sous-régionales.  La présence de ce centre au Burkina Faso permet de renforcer le partenariat entre les Nations Unies et toutes ses institutions internationales basées dans la sous-région, a-t-elle ajouté.  Elle a aussi noté que le centre favorisait un partenariat efficace entre le gouvernement, la société civile, les milieux d’enseignements et les médias.


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