ONG/567

LE COMITÉ CHARGÉ DES ONG RECOMMANDE À L’ECOSOC L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL À 16 ORGANISATIONS

16/05/2005
Communiqué de presse
ONG/567


Comité chargé des ONG

30e & 31e séances – matin & après-midi


LE COMITÉ CHARGÉ DES ONG RECOMMANDE À L’ECOSOC L’OCTROI DU STATUT CONSULTATIF SPÉCIAL À 16 ORGANISATIONS


Poursuivant les travaux de sa session de 2005, le Comité chargé des organisation non gouvernementales a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’accorder le statut consultatif spécial à 16 organisations, le statut de Liste pour quatre autres et a reporté ses décisions des demandes de 10 ONG.  Il a aussi approuvé la demande d’audition de 32 ONG et coalitions d’ONG ayant le statut consultatif auprès de l’ECOSOC à la session de fonds de celui-ci en juillet prochain.


Le Comité a commencé ce matin par examiner les demandes de statut consultatif de la part d’ONG qui, ayant été accréditées auprès du Sommet mondial pour le développement durable, souhaitent participer aux futures sessions de la Commission du développement durable (CDD), au-delà du premier cycle d’application de deux ans.  Ces requêtes étaient présentées en application de la décision 2004/212 de l’ECOSOC, selon laquelle le Comité peut envisager l’octroi du statut consultatif à ces organisations dans les meilleurs délais.


En vue de leur participation aux sessions de la CDD, le Comité a donc décidé de recommander l’octroi du statut consultatif spécial à Mediterranean Information Office for Environment, Culture and Sustainable Development, ONG grecque qui œuvre en matière de protection de l’environnement et de l’héritage culturel; World Water Council, organisation française dont le but est d’améliorer la gestion des ressources mondiales en eau, soutenue par l’Inde et les États-Unis; Fridtjof Nansen Institute, institut indépendant basé en Norvège qui effectue des travaux de recherche sur les politiques internationales en matière d’environnement, d’énergie et de gestion des ressources, soutenue par la représentante du Sénégal et celle de l’Inde, qui soulignait l’ampleur de ses travaux; et Water Aid, ONG britannique qui se consacre à l’approvisionnement en eau potable à usage domestique des personnes les plus pauvres dans le monde, ainsi qu’aux activités d’assainissement et d’éducation sanitaire, soutenue par les États-Unis et le Soudan.


Le statut consultatif spécial a aussi été recommandé, dans ce même cadre, pour les organisations suivantes: Women Environmental Programme, qui a son siège au Nigéria et qui œuvre pour la protection des droits des femmes et des enfants sur les plans environnemental, économique, social et politique, soutenue par les États-Unis et Cuba; Global Resource Action Center for the Environment, basée à New York, qui travaille à la sensibilisation de l’opinion aux problèmes environnementaux et à des solutions qui permettent de sauvegarder la planète, soutenue par le Sénégal; Conseil national des organisations suédoises de jeunes, ONG qui se veut une instance de débat sur les questions d’intérêt commun à toutes les organisations de jeunes et qui mène des activités relatives aux droits de l’homme, soutenue par les États-Unis; La paix dans le monde, ONG pakistanaise qui lutte notamment contre la discrimination active ou passive, soutenue par l’Inde; et Association de jeunes pour l’application du Programme pour l’habitat et d’Action 21, organisation turque qui applique les principes et résolutions adoptés par les conférences des Nations Unies sur l’habitat, sur les droits de l’homme, sur la population et le développement, sur les femmes et sur l’environnement, soutenue par la Turquie.


Enfin, dans cette série de demandes, l’inscription sur la Liste a été recommandée pour Social Aid of Hellas, organisation grecque qui agit en faveur des personnes du troisième âge et des personnes qui souffrent d’isolement, avec l’appui du Sénégal et du Soudan; Youth Enhancement Organization, ONG basée au Nigéria qui affirme vouloir apporter l’espoir aux jeunes du pays, notamment en les incitant à faire preuve d’esprit d’entreprise, de volonté d’entraide et de compréhension, sur avis du Soudan, des États-Unis et du Sénégal; et Infirmières sans frontières, organisation nigériane qui cherche à réduire le plus possible le taux de mortalité en cas de catastrophe et à mettre en œuvre des programmes d’aide aux personnes vivant avec le VIH/sida.


Une autre inscription sur la Liste a été décidée, au titre d’une nouvelle demande, pour Young Women’s Christian Association of Nigeria, ONG qui cherche notamment à éveiller le sens de la responsabilité sociale, le représentant de l’Allemagne ayant relevé qu’elle fait partie d’une organisation plus grande dotée du statut consultatif général, le YMCA.


Au titre des nouvelles demandes, le Comité a recommandé l’octroi du statut consultatif spécial à National Community Reinvestment Coalition, basée à Washington DC, qui cherche à rendre plus équitable l’accès au crédit, aux capitaux et aux services financiers, soutenue par les États-Unis; Organisation du renouveau de la prise de conscience féminine, organisation marocaine qui agit pour  sensibiliser aux droits des femmes; Osservatorio per la comunicazione culturale e l’audiovisivo nel mediterraneo e nel mondo, organisation italienne qui travaille en partenariat avec les programmes et les organismes des Nations Unies dans les domaines des technologies de l’information et des communications au service du développement; et Centre d’analyse zététique, organisation américaine qui a pour but de faire avancer la cause de la raison, de la science et de la recherche dans tous les secteurs de l’activité humaine et proposer des solutions rationnelles et éthiques.


En ce qui concerne les demandes reportées de la précédente session, le Comité a recommandé l’octroi du statut consultatif spécial à Indian Federation of United Nations Associations, organisation indienne qui promeut les objectifs et les activités de l’ONU; Commonwealth Human Rights Initiative, organisation indienne qui œuvre en faveur des droits de l’homme dans les pays du Commonwealth; et Crime Stoppers International, qui a son siège au Texas et qui a pour objectif de créer un environnement propice à l’information anonyme sur les infractions pénales les plus graves, afin de réduire le nombre de celles-ci et de les prévenir, soutenue par les délégations de l’Inde et de Cuba qui soulignaient l’importance de cette lutte, la délégation cubaine déclarant accorder une importance particulière au respect de la souveraineté nationale, condition que remplit cette organisation selon lui.


La décision a été reportée pour les nouvelles demandes de International Society of Addiction Medicine, sur une question de Cuba; Cultural Survival, qui a son siège aux États-Unis et qui promeut les droits des peuples autochtones, sur demande de la Chine à propos d’un bureau qui serait au Tibet; et Action internationale pour la paix et le développement dans la région des Grands Lacs, organisation basée en Suisse, ayant pour but de briser les nombreux cycle de violence dans la région des Grands Lacs d’Afrique, les délégations désirant plus de temps pour étudier les réponses fournies par celle-ci.


Un nouveau report d’examen a été décidé en ce qui concerne World Sindhi Institute, dans l’attente des discussions bilatérales que doit avoir la délégation du Pakistan avec elle; Angel Foundation, l’Inde ayant demandé plus de détails dans les réponses donnés; Society for the Promotion of Youth and Masses, sur demande de la délégation pakistanaise; Social Action Forum for Manav Adhikar, sur demande du Pakistan; General Union, syndicat japonais, la délégation chinoise s’étant interrogée sur la possibilité de considérer un syndicat comme une ONG et ayant demandé au Secrétariat de l’éclairer sur ce point, demande soutenue par l’Allemagne; et Fazaldad Human Rights Institute, sur demande de l’Inde.


En ce qui concerne l’organisation indienne Asian-Eurasian Human Rights Forum, la décision a de nouveau été reportée, le Comité ayant décidé de se pencher sur son cas plus tard au cours de la présente session.  Le représentant du Pakistan a en effet considéré que les réponses apportées aux questions posées sont incomplètes, notamment sur l’utilisation d’un terme de façon non conforme à la terminologie des Nations Unies concernant « l’État du Cachemire ».  Le délégué pakistanais a aussi relevé la gravité de l’affirmation de l’organisation selon laquelle des idéologues wahhabites en Arabie saoudite et au Pakistan, auraient organisé un mouvement de Djihad dans le monde entier, allégation intolérable selon lui.  Par principe, le Pakistan ne peut pas se prononcer en faveur de cette organisation, a-t-il déclaré.


La représentante de l’Inde a rappelé que le Comité n’est pas un organe politique mais un comité technique.  Sur sa proposition, un représentant de l’organisation présent dans la salle a fourni des explications.  Il a assuré que l’organisation ne pose pas de jugement d’ordre politique sur le statut du Cachemire, mais que les populations dont les droits sont foulés aux pieds relèvent d’un État que l’Inde revendique ce qui doit conduire l’Inde à s’y intéresser.  Pour ce qui est des changements démographiques dont parle l’organisation, il a rappelé les faits datant de 1947, année durant laquelle l’Inde a connu la partition sur la base de la religion, ce qui a entraîné une tragédie pour les personnes expulsées de leurs foyers.  C’est le problème de ces personnes dont traite l’organisation, a-t-il expliqué.  Enfin, il a assuré le Comité du respect de l’ONG pour les religions, mais a évoqué l’existence d’un petit noyau de personnes qui essayent de politiser la religion et qui entraînent des violations des droits des personnes déplacées.


Le représentant du Pakistan a assuré ne pas vouloir politiser le débat par ses questions et a demandé de rejeter les déclarations politiques de cette organisation, conformément à la résolution 1996/31 de l’ECOSOC, et donc de rejeter sa demande.  C’est ainsi que sur proposition de la Présidente, le Comité a proposé de revenir sur ce dossier au cours de la présente session, après des consultations officieuses.


Le Comité a enfin approuvé la demande d’audition de 32 ONG et coalitions d’ONG ayant le statut consultatif auprès de l’ECOSOC à la session de fonds de celui-ci en juillet prochain, cette possibilité étant prévue par la résolution 1996/31 du Conseil et ses règles de procédure.  Il a en revanche refusé de faire droit à une demande en ce sens présentée par la coalition « Millenium Development Goals: Civil Society Takes Action », qui regroupe les organisations qui ont participé à la 57e Conférence annuelle du Département de l’information (DPI) de l’ONU et des ONG.  Les délégations ont en effet considéré que cela ne relevait pas de leur mandat.


Le Comité poursuivra ses travaux demain, mardi 17 mai, à partir de 10 heures.


Les informations concernant les ONG citées sont tirées de la documentation qu’elles fournissent au Comité.


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