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FEM/1484

LE COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES ACHÈVE LES TRAVAUX DE SA PREMIÈRE SESSION DE 2005

28/01/2005
Communiqué de presse
FEM/1484

LE COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES ACHÈVE LES TRAVAUX DE SA PREMIÈRE SESSION DE 2005


Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), organe conventionnel chargé de surveiller l’application de la Convention du même nom, a achevé cet après-midi sa première session de 2005 qui a été consacrée à l’examen de la situation des femmes en Algérie, en Croatie, au Gabon, en Italie, au Paraguay, en République populaire démocratique lao, au Samoa et en Italie.


La Présidente du Comité, Rosario Manalo, experte des Philippines, a indiqué qu’aucun de ces pays n’avaient réalisé l’égalité de jure.  « Des lois discriminatoires demeurent partout et il manque encore des textes pour protéger de manière adéquate les femmes des violations de leurs droits.  Dans les pays examinés, les stéréotypes persistent, qu’il s’agisse d’attitudes traditionnelles ou patriarcales. » 


Tous les gouvernements ont du travail à faire pour abolir les coutumes et pratiques qui placent les femmes dans une situation d’infériorité, a encore déclaré Mme Manalo.  Les femmes restent insuffisamment informées de leurs droits même si des mécanismes sont en place.  L’égalité entre les hommes et les femmes est loin d’être réalisée.  Les femmes sont loin d’être dans l’accès à l’emploi et la participation à la prise de décisions.  Des recommandations détaillées seront envoyées aux États pour qu’ils lancent des campagnes d’information pour sensibiliser les femmes à leurs droits et les informer du contenu de la Convention.  Nous leur avons aussi demandé de mesurer l’impact de mesures prises.


La Conseillère spéciale du Secrétaire général pour les questions de parité et la promotion de la femme, Rachel Mayanja, a salué, outre l’important travail d’examen des rapports des États Membres, la contribution faite par les experts du CEDAW à l’examen de la mise en œuvre de la Plate-forme d’action de Beijing à l’occasion de la session 2005 de la Commission pour la promotion de la femme, qui coïncide, cette année, avec le dixième Anniversaire de la Conférence de Beijing. 


Elle a rappelé que la Convention constituait le cadre juridique pour l’égalité entre les femmes et les hommes et a souligné l’importance de coupler à l’intégration dans chacune des législations nationales des dispositions de la Convention, une approche centrée sur les mesures permettant une mise en œuvre effective de l’égalité par l’élimination des discriminations, pratiques, préjugés, coutumes et des autres obstacles à la pleine jouissance par les femmes de leurs droits.  À ce titre, elle a souligné le besoin de faire en sorte que l’appareil judiciaire soit plus à l’écoute des problèmes des femmes et de la problématique de l’égalité entre les sexes. 


Elle a fait observer, qu’après une période d’harmonisation importante, au moins de jure, l’égalité était loin d’être une réalité quel que soit le pays considéré.  Citant des causes de cette inégalité persistante, elle a notamment évoqué les conséquences négatives pour les femmes du passage à l’économie de marché et la mondialisation qui font que les femmes sont particulièrement vulnérables à la pauvreté et font face à de multiples obstacles les empêchant d’exercer leurs droits sur un pied d’égalité.  L’un des symptômes de la discrimination à l’égard des femmes dans les sociétés est le faible taux de participation de celles-ci à la vie politique, et ce que ce soit dans les pays riches ou dans les pays en développement. 


Autre preuve de la persistance de stéréotypes sexistes, a-t-elle déploré, l’ampleur que prend le trafic des femmes, qui constitue désormais un phénomène préoccupant pour la communauté internationale dans son ensemble.  Abusées par des promesses d’emplois, les milliers de victimes de cette forme abjecte de déni de droits, sont réduites au travail forcé ou à l’esclavage sexuel, a-t-elle indiqué.  Elle a exprimé ses préoccupations face à l’importance du phénomène de la violence à l’égard des femmes qui ne diminuait pas et a engagé les États et les différents acteurs à renforcer les stratégies de prévention encore trop fragmentées, selon elle.  Elle a aussi insisté sur l’impact des conflits internes de plus en plus nombreux sur les femmes, qui sont souvent les plus durement frappées.


Dans ce contexte, elle a affirmé que la prochaine session de la Commission pour la promotion de la femme serait l’occasion, au-delà de la réaffirmation des engagements pris au niveau international, de coordonner davantage le travail du Comité, de la Commission et de l’ECOSOC, de donner un nouvel élan à la mise en œuvre de stratégies pour l’égalité au plan national et de démontrer l’utilité, à l’occasion du 10e anniversaire de la Conférence de Beijing, d’une utilisation simultanée de la Plate-forme d’action de Beijing et de la CEDAW. 


Carolyn Hannan, Directrice de la Division des droits de la femme, a souhaité que les recommandations du Comité constituent une contribution importante à la réalisation de l’égalité.  Le Comité a également pris des décisions pour améliorer ses travaux et montrer ainsi qu’il reste à l’avant-garde de l’efficacité dans l’exécution de leur mandat.  La prochaine session de la Commission de la condition de la femme qui aura lieu en mars prochain, permettra d’engager le dialogue avec les Etats et la société civile.  Il est également important que le Comité soit représenté à cette occasion.

Les États qui sont parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ont l’obligation tous les quatre ans de présenter aux 23 experts du Comité les mesures prises sur le plan administratif, législatif et autres pour promouvoir et protéger les droits de leurs citoyennes dans tous les aspects de leur vie.  La Convention, véritable charte des droits de la femme, est le seul traité en matière de droits de l’homme qui reconnaît le droit des femmes à la santé de la reproduction et accorde une attention particulière à la culture et aux traditions en tant que forces façonnant les relations familiales et les rôles entre l’homme et la femme.

Pour davantage d’informations, veuillez consulter le site Internet du CEDAW à l’adresse suivante: http://www.un.org/womenwatch/daw/cedaw/.


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.