CEDAW: LA CONSEILLÈRE SPÉCIALE POUR LA PARITÉ ENTRE LES SEXES SOULIGNE QUE LA CONVENTION CONTINUE DE JOUER UN RÔLE DE CATALYSEUR POUR TOUTE RÉFORME LÉGISLATIVE OU CONSTITUTIONNELLE
Communiqué de presse FEM/1474 |
Comité pour l’élimination de la discrimination
à l’égard des femmes
666e séance – matin
CEDAW: LA CONSEILLÈRE SPÉCIALE POUR LA PARITÉ ENTRE LES SEXES SOULIGNE QUE LA CONVENTION CONTINUE DE JOUER UN RÔLE DE CATALYSEUR POUR TOUTE RÉFORME LÉGISLATIVE OU CONSTITUTIONNELLE
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a entamé, ce matin, sa session de fond au cours de laquelle il se penchera sur la situation des femmes en Algérie, Croatie, Gabon, Italie, Paraguay, République populaire démocratique lao, Paraguay, Samoa et Turquie.
Nouvellement nommée, Mme Rachel Mayanja, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a rappelé qu’elle a elle-même participé à l’élaboration de la Convention en 1978, soulignant l’importance qu’elle accorde à cet instrument de protection des droits de l’homme. La Conseillère spéciale a regretté cependant qu’en dépit de l’existence d’instruments internationaux, de nombreuses femmes dans le monde ne jouissent pas de leurs droits fondamentaux. La traite des femmes et des enfants notamment est désormais une forme d’esclavage du 21e siècle.
Rappelant par ailleurs que l’un des Objectifs de la Déclaration du Millénaire est d’assurer la parité dans l’accès à l’éducation d’ici à 2005, elle a précisé qu’en Afrique subsaharienne et en Asie, la proportion de filles scolarisées dans l’enseignement secondaire est toujours de 80% des garçons même si dans de nombreuses autres régions du monde, la participation des filles a augmenté plus rapidement que celle des garçons. Les femmes continuent d’être sous-représentées en politique. Alors que leur représentation dans les Parlements des pays nordiques est de 40%, les femmes dans les institutions politiques en Afrique du Nord, en Asie et en Océanie ne dépassent pas 10%.
La Conseillère spéciale a également indiqué que la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose était un autre sujet de préoccupation importante, les femmes représentant la moitié des personnes affectées par la pandémie du sida. Elle a également souligné la primauté du droit dans la promotion de l’égalité entre les sexes. La Convention est de son côté la pierre angulaire de l’égalité entre les sexes. Elle continue de jouer un rôle de catalyseur pour les changements législatif et constitutionnel dans de nombreux pays.
Le rapport d’activité de la Présidente sortante du Comité, Mme Feride Acar de la Turquie, a été lu par l’experte de la Roumanie, Victoria Popescu Sandru qui a évoqué la première enquête en cours du Comité sur les centaines de meurtres de jeunes filles à Ciudad Juarez, en vertu du Protocole facultatif, précisant que le Gouvernement mexicain coopérait de manière satisfaisante. Elle a également précisé que cet instrument était devenu pleinement opérationnel. Feride Acar a également souhaité que les membres du Comité travaillent en particulier sur le maintien de sa compétence et de son intégrité. Au moment où le Comité devient de plus en plus incontournable, son indépendance doit être davantage protégé. Le Comité, qui navigue dans les eaux agitées du système international des droits de l’homme, doit éviter d’être marginalisé ou mis de côté.
La Directrice de la Division pour la promotion de la femme, Mme Carolyn Hannan, a tout particulièrement rendu hommage à l’ancienne Présidente du Comité, Feride Acar, pour sa contribution au succès de la première phase de la mise en œuvre du Protocole facultatif à la Convention CEDAW. Elle a insisté sur les diverses activités entreprises ou parrainées par la Division pendant la période considérée en vue de promouvoir plus avant les femmes. La Division, a-t-elle signalé, a organisé le 14 octobre 2004 dernier dans le cadre de l’Assemblée générale et sous la présidence de M. Jean Ping (Gabon), et en présence du Secrétaire général, Kofi Annan, une table ronde pour commémorer le 25e anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale de la Convention CEDAW.
Mme Hannan a également informé les experts des diverses recommandations adoptées par l’Assemblée générale pour promouvoir les droits de femmes. Elle a notamment insisté sur les textes recommandés par la Troisième Commission, chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles, sur le suivi de la mise en œuvre du Plateforme d’action de Beijing, adoptée en 1995, et sur la pénalisation des crimes d’honneur. S’agissant de la requête des experts visant à obtenir davantage de temps de réunion pour leurs sessions annuelles, compte tenu du retard dans l’examen des rapports remis par les États parties au titre de l’application de la Convention, Mme Hannan a indiqué qu’aucune mesure n’avait, jusqu’ici, été prise par l’Assemblée générale pour y répondre, malgré les efforts entrepris en ce sens par la Division, notamment à l’occasion de la 13e réunion des États parties en août 2004 et de la présentation du rapport du Comité à l’Assemblée générale. À cet égard, elle a invité les experts à réitérer leur demande pour examen lors de la 60e session de l’Assemblée générale.
S’agissant du programme de travail de la Commission de la condition de la femme, qui se tiendra au mois de mars 2005, Mme Hannan s’est réjouie de l’accord conclu sur l’organisation de groupes de discussions interactives, dont l’une mettra l’accent sur les nouvelles possibilités d’accroître les synergies entre la Plateforme d’action et la Convention CEDAW, notamment pour créer de nouvelles possibilités de promouvoir l’égalité entre les sexes, y compris au niveau national. Dans la perspective de l’examen à cinq ans, en septembre 2005, des progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, Mme Hannan a insisté sur le l’importance de la contribution qu’y apporteront les résultats de la session de la Commission.
Elle a par ailleurs signalé qu’à ce jour, 135 États avaient répondu au questionnaire envoyé par la Division sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Plateforme d’action de Beijing. L’analyse des réponses montre que parmi les préoccupations principales des États figurent la mise en œuvre de la Convention, la question de lutte contre la violence à l’égard des femmes, la collaboration avec la société civile, y compris avec les organisations non gouvernementales, et en particulier lors de l’établissements de rapports, et la problématique de la prise de conscience et de l’éducation aux droits de la femme. Mme Hannan a en outre passé en revue sept programmes d’assistance techniques menés par la Division pour renforcer les capacités nationales dans le domaine de la promotion de la condition de la femme, notamment à Timor-Leste et la tenue d’une table ronde au Maroc sur les moyens de renforcer les mécanismes nationaux de promotion des droits de la femme. Elle a conclu en indiquant que 179 États étaient aujourd’hui parties à la Convention et que 70 étaient parties au Protocole facultatif. Elle a souligné l’importance d’une ratification universelle de ces deux instruments fondamentaux.
Le Comité a élu les membres de son bureau, en portant à sa présidence Rosario Manalo des Philippines. Mme Silvia Pimentel du Brésil et Mme Meriem Belmihoub-Zerdani d’Algérie ont été élues aux postes de Vice-Président et Mme Dubravka Simonovic de Croatie au poste de Rapporteur. L’élection d’un troisième vice-président a été reportée à une date ultérieure. Le Comité a également adopté son programme de travail et son ordre du jour.
Les 23 experts du Comité, qui siègent à titre personnel, sont: Magalys Arocha Dominguez, Cuba; Meriem Belmihoub-Zerdani, Algérie; Dorcas Coker-Appiah, Ghana; Mary Shanti Dairiam, Malaisie; Cornelis Flinterman, Pays-Bas; Naela Gabr, Égypte; Françoise Gaspard, France; Huguette Bokpe Gnancadja, Bénin; Salma Khan, Bangladesh; Tiziana Maiolo, Italie; Rosario Manalo, Philippines; Krisztina Morvai, Hongrie; Pramila Patten, Maurice; Silvia Pimentel, Brésil; Victoria Popescu Sandru, Roumanie; Fumiko Saiga, Japon; Hanna Beate Schöpp-Schilling, Allemagne; Heisoo Shin, République de Corée; Glenda P. Simms, Jamaïque; Dubravka Šimonovic, Croatie; Anamah Tan, Singapour; Maria Regina Tavares da Silva, Portugal et Zou Xiaoqiao, Chine.
*L’ordre du jour a été publié sous la côte CEDAW/2005/I/1
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