DSG/SM/276-ENV/DEV/876

LOUISE FRÉCHETTE APPELLE LES PAYS INDUSTRIALISÉS À AGIR FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET À AIDER LES AUTRES À EN FAIRE DE MÊME

07/12/2005
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/276
ENV/DEV/876
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LOUISE FRÉCHETTE APPELLE LES PAYS INDUSTRIALISÉS À AGIR FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET À AIDER LES AUTRES À EN FAIRE DE MÊME


On trouvera ci-après le texte intégral du discours de la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Louise Fréchette, pour le débat de haut niveau de la onzième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la première Conférence des Parties au Protocole de Kyoto, à Montréal le 7 décembre 2005:


Les manifestations des changements climatiques sont partout autour de nous.  Dans l’Arctique, la couche de glace et de neige s’amincit.  Là et ailleurs, les glaciers reculent.  Les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient.  Et toutes ces manifestations sont trop prononcées, et trop concentrées, pour être mises sur le compte du hasard.


La plupart des scientifiques sont d’accord pour dire que l’avenir sera tout aussi déconcertant.  Des espèces vont s’éteindre.  Le niveau des mers va s’élever.  Les rendements agricoles vont baisser dans beaucoup de régions.  Et il y aura des répercussions sur la santé des êtres humains.


Tout ceci relève de la science, pas de la science-fiction.  Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’entité des Nations Unies qui donne des avis scientifiques, a examiné les données disponibles.  Il en a conclu que des changements climatiques sont bel et bien en train de se produire, que l’activité humaine est bel et bien une des principales causes de ces changements, et qu’il nous faut agir sans plus tarder.  Plus nous tardons, plus le prix à payer sera élevé.  Le monde en développement est particulièrement vulnérable, mais tous les pays seront touchés.


Les conclusions scientifiques sont solides.  La menace est claire.  Or, nous ne réagissons pas comme il le faudrait.


Chaque année, la Conférence des Parties est l’occasion de dresser le bilan de ce qui a été fait.  Il y a trois mois, au Sommet mondial qui s’est tenu à l’ONU, les États ont souligné l’importance de cette conférence pour le dialogue international sur la coopération aux fins de la lutte contre les changements climatiques.  Nous devons entretenir la dynamique.


Nous pouvons et devons certainement partir de ce qui existe déjà.  En tant que Parties à la Convention –et, pour beaucoup d’entre vous, mais pas tous, au Protocole– vous avez l’obligation de réduire considérablement vos émissions de gaz à effet de serre et de vous acquitter des autres engagements que vous avez pris.


Vous avez créé de nouveaux instruments utiles, par exemple le mécanisme de développement propre, qui permet aux pays développés de financer dans des pays en développement des projets de développement durable sans effets néfastes sur le climat, et d’obtenir ainsi des crédits de réduction d’émissions.  Je vous engage à chercher les moyens de renforcer ces instruments et à prendre la résolution d’y recourir davantage.


Mais ce qui existe ne suffit pas.  La première période d’engagement du Protocole de Kyoto ne nous amène qu’à 2012.  Il faut que soit adopté un cadre qui aille au-delà et prévoie des mesures de stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre pour tous les pays.  J’exhorte tous les pays industrialisés à redoubler d’efforts pour ramener le volume de leurs émissions bien en deçà de ceux de 1990, afin d’ouvrir la voie à l’action des pays en développement.


Il nous faut bien comprendre que, quoi que nous fassions pour réduire les émissions, l’accumulation est déjà suffisante pour que certains changements climatiques soient inévitables.  Nous devrons donc nous adapter à ces changements.  Heureusement, nous avons beaucoup de moyens d’en amortir les effets.  Nous pouvons, par exemple, construire des murs d’endiguement et choisir des variétés agricoles qui supportent des températures plus élevées.


Les changements climatiques sont un problème, mais aussi une occasion à saisir.  Une réglementation et des mesures d’incitation bien dosées pourraient déboucher sur la mise au point de technologies plus propres et des changements profonds dans les pratiques des entreprises et les habitudes des consommateurs.  En offrant des services énergétiques modernes à tous ceux qui, dans les pays en développement, n’ont pas l’électricité –et ils sont 1,6 milliard– on pourrait éviter la pollution intérieure et la pollution atmosphérique locale, et redynamiser la lutte contre la pauvreté.


Le secteur privé a un rôle essentiel à jouer.  Mais c’est aux gouvernements qu’il appartient de donner l’impulsion.  Et ce sont les pays industrialisés qui doivent prendre l’initiative.  Ce sont eux qui sont à l’origine de la plupart des émissions de gaz à effet de serre.  Et ce sont eux qui sont les mieux placés, économiquement et techniquement, pour adopter les changements nécessaires et aider les autres à faire de même.


Nous sommes engagés sur une voie dangereuse.  Nous sommes en train de faire sur le climat de notre planète une expérience non maîtrisée qui comporte des risques écologiques, économiques et sanitaires énormes.  Vous pouvez, à cette conférence, contribuer à édifier un avenir différent, plus prometteur et plus sûr.  Faites donc preuve d’audace et de créativité: il n’y a vraiment plus de temps à perdre.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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