DSG/SM/265

LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DÉCLARE À DES PRÉSIDENTES DE PARLEMENT QUE POUR RÉALISER LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE, IL FAUT PROMOUVOIR L’AUTONOMISATION DES FEMMES

09/09/2005
Vice-Secrétaire généraleDSG/SM/265
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DÉCLARE À DES PRÉSIDENTES DE PARLEMENT QUE POUR RÉALISER LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE, IL FAUT PROMOUVOIR L’AUTONOMISATION DES FEMMES


(Publié le 28 octobre; retardé à la traduction)


On trouvera ci-après le texte du discours prononcé par la Vice-Secrétaire générale Louise Fréchette lors d’une réunion de présidentes de parlement tenue à New York le 9 septembre:


Je suis très heureuse de m’adresser à un groupe aussi prestigieux, qui se réunit au Siège de l’Organisation des Nations Unies à un moment critique dans la vie de l’Organisation.  Nous ne sommes plus, en effet, qu’à quelques jours du Sommet mondial de 2005.  Cette réunion de haut niveau donnera aux dirigeants du monde entier une occasion exceptionnelle de prendre des décisions courageuses dans le but d’accroître partout l’équité, la liberté, la prospérité et la sécurité, et de renforcer l’Organisation des Nations Unies.


Parmi les questions dont le Sommet est saisi figure la nécessité de dynamiser les mesures prises pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Comme le soulignait la Déclaration du Millénaire, la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes est plus qu’un but important en soi: elle est essentielle à la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire de même qu’à la concrétisation de bon nombre des engagements pris lors des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies depuis les années 90.


Permettez-moi de reprendre une déclaration faite par le Secrétaire général à l’occasion de la Journée internationale de la femme, en 2003, lorsqu’il a déclaré qu’il n’y avait pas de temps à perdre pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à la date cible de 2015: ce n’est qu’en misant sur les femmes du monde entier que l’on pouvait espérer y parvenir.


C’est dire que si nous n’accordons pas l’attention requise, dans la poursuite de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement, à l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, la réalisation de ces objectifs sera compromise.  Un souci d’égalité des sexes devra donc être intégré à tous les programmes, activités et stratégies visant à réaliser les Objectifs du Millénaire.  Bien évidemment, il est très utile pour cela de disposer de données ventilées par sexe sur ces objectifs. 


Il y a quatre objectifs pour lesquels il est particulièrement impératif de se soucier d’égalité entre hommes et femmes: l’objectif 1, qui concerne l’élimination de la pauvreté et de la faim, parce que la pauvreté frappe les femmes de façon disproportionnée, l’objectif 4, qui vise à réduire la mortalité chez les enfants, étant donné que les filles souffrent d’injustices graves qui sont souvent négligées, l’objectif 6, qui traite de la lutte contre le VIH/sida, car de plus en plus, ce sont les femmes qui sont le plus durement touchées par cette épidémie, enfin l’objectif 7, qui porte sur l’environnement durable, car pour garantir le développement durable, il est indispensable que les femmes aient accès aux ressources productives, notamment à la terre.  Il y a en outre un autre objectif, le 3, qui concerne la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.


Pour ce qui est de la participation des femmes à la prise de décisions, le groupe de travail chargé de l’objectif 3 a constaté que les pays dans lesquels les femmes détiennent moins de 30% des sièges dans les organes politiques « pratiquent davantage l’exclusion et sont moins égalitaires et démocratiques ».


Les faits semblent indiquer que les intérêts des femmes sont différents de ceux des hommes et que les femmes qui participent directement aux organes de décision défendent des priorités qui ne sont pas les mêmes que celles des hommes.


Les femmes sont d’importants agents de changement.  Leurs opinions, leur expérience et leur participation active sont une composante essentielle de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Quant aux femmes députées, elles sont investies d’un rôle particulier, étant donné que les parlements sont chargés d’adopter les budgets et peuvent affecter des ressources suffisantes pour atteindre l’égalité entre les sexes et les autres Objectifs du Millénaire.


L’élargissement de la représentation des femmes dans les parlements du monde constitue sans aucun doute l’expression la plus éloquente de la volonté politique des gouvernements nationaux.  La proportion de sièges détenus par des femmes n’est pas fonction de leur richesse: on constate que c’est dans les pays qui, riches ou pauvres, ont pris des mesures pour favoriser l’élection de femmes qu’elle est la plus élevée.


Plusieurs types de mesures ont donné des résultats, notamment les systèmes de quotas, les accords volontaires, les programmes de formation de femmes aux postes de direction, la garantie de droits égaux et l’élimination des lois, des règlements et des pratiques qui empêchent ou limitent l’accès des femmes à la vie politique.


Certains des progrès les plus remarquables en matière de représentation politique des femmes se sont produits dans des pays qui sortaient d’un conflit, comme le Mozambique ou le Rwanda.  Dans ces pays, de nombreux acteurs, notamment les parlementaires, la société civile et les partenaires du système des Nations Unies, se sont employés ensemble à prendre les mesures nécessaires pour garantir une plus grande égalité entre les sexes.


Je félicite l’Union interparlementaire de l’action qu’elle mène –parfois conjointement avec l’Organisation des Nations Unies– au chapitre de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, notamment en vue de l’adoption par son Assemblée d’une résolution sur la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.  Je tiens également à souligner l’importance du travail accompli par le Comité de coordination de la réunion des femmes parlementaires.


J’aimerais, avant de conclure, aborder brièvement deux autres sujets.


Pour parvenir à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes, il est capital de mettre fin à la violence à leur égard.  La violence à motivation sexiste s’inscrit dans un continuum: elle s’intensifie en période de guerre et de conflit armé et persiste au lendemain des conflits.  La violence à l’égard des femmes nuit au développement et a de lourdes incidences sur les plans économique et humain.  Elle a de sérieuses répercussions sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


Les parlementaires, hommes et femmes, peuvent jouer un rôle décisif à cet égard en attirant l’attention des instances nationales sur cette violation flagrante et persistante des droits de la personne humaine, et en collaborant avec les pouvoirs publics et la société civile en vue d’adopter et d’appliquer des mesures pour y mettre fin.


Enfin, pour ce qui est des liens entre l’Organisation des Nations Unies et les parlements nationaux, je tiens à souligner que les parlements ont un rôle capital à jouer pour mobiliser l’appui des pays en faveur de l’Organisation des Nations Unies ou de questions telles que les Objectifs du Millénaire pour le développement.


L’Organisation des Nations Unies, pour sa part, intensifie sa collaboration avec les parlements.  La coopération entre le Secrétariat et l’Union interparlementaire, s’est considérablement développée.  Au niveau intergouvernemental, cette coopération a été officialisée avec l’octroi à l’Union interparlementaire du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale, mais des progrès restent à faire avant que les parlements puissent faire entendre leur voix à l’Organisation des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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