En cours au Siège de l'ONU

DSG/SM/255-GA/10347

TOUT EN RENDANT HOMMAGE À CEUX QUI ONT VAINCU LA TYRANNIE, NOUS DEVONS ÉDIFIER UN MONDE CAPABLE D’ACCUEILLIR L’HUMANITÉ TOUT ENTIÈRE, DIT LOUISE FRÉCHETTE DEVANT L’ASSEMBLÉE

09/05/2005
Communiqué de presse
DSG/SM/255
GA/10347


TOUT EN RENDANT HOMMAGE À CEUX QUI ONT VAINCU LA TYRANNIE, NOUS DEVONS ÉDIFIER UN MONDE CAPABLE D’ACCUEILLIR L’HUMANITÉ TOUT ENTIÈRE, DIT LOUISE FRÉCHETTE DEVANT L’ASSEMBLÉE


Vous trouverez ci-joint le texte intégral de l’allocution prononcée aujourd’hui par la Vice-Secrétaire générale de l’ONU devant l’Assemblée générale à l’occasion du soixantième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale:


Il est tout à fait indiqué que l’Assemblée générale commémore, avec toute la solennité voulue, la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.  Je remercie la Fédération de Russie d’avoir veillé à ce que l’Assemblée puisse le faire.


Comme les premiers mots de notre Charte nous le rappellent, la Seconde Guerre mondiale a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances.  Le fléau de la guerre, si constant dans l’histoire de l’humanité, s’est traduit par le massacre systématique et sans précédent de millions d’hommes, de femmes et d’enfants et par des actes de destruction de grande ampleur qui ont touché la quasi-totalité de la planète.  La descente aux enfers n’a épargné personne.


La fin de la guerre, lorsqu’elle est enfin arrivée, a déclenché un torrent de sentiments.  À la liesse s’est mêlée le deuil.  Les réjouissances ont laissé la place à une réflexion lucide.  Certains survivants ont vu dans leur libération de la peur et de l’oppression la preuve d’un miracle.  D’autres ont déclaré que la foi elle-même avait été détruite à jamais.


On s’est attaché avec une énergie exemplaire à reconstruire des vies et des familles, des sociétés et des villes.  On s’est également attaché à réparer le tissu des relations internationales.  Quand la fin de la guerre s’est profilée à l’horizon, des délégations se sont réunies à San Francisco pour élaborer la Charte portant création de notre Organisation.


Pendant que les délégations poursuivaient leur tâche, une série rapide d’événements –la libération des camps de la mort, l’avance des armées alliées, la chute du régime nazi– ont apporté un nouvel espoir à un monde lassé par des années de conflit.  Alors que le fascisme s’effondrait, l’Organisation des Nations Unies est née.  Pendant que les cendres retombaient et que la poussière se dissipait, dans le nouveau paysage est apparue une organisation conçue pour mieux gérer les affaires du monde, et surtout pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent.


Le poète russe Leonid Leonov a résumé ainsi l’issue de la Seconde Guerre mondiale: « Nous avons défendu non seulement nos vies et nos biens, mais aussi la notion même de ce qu’est un être humain. »


C’est la gageure face à laquelle nous sommes encore aujourd’hui: défendre la notion d’humanité.  Voilà pourquoi, en même temps que nous nous tournons vers le passé pour rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie et saluer les héros, les soldats et les citoyens qui ont finalement eu raison de la tyrannie, nous devons aussi nous tourner vers l’avenir et réaffirmer notre volonté d’édifier un monde capable d’accueillir l’humanité toute entière.


C’est le meilleur hommage que nous puissions rendre aux millions de gens qui ont péri au cours de la deuxième guerre mondiale.  C’est aussi un travail sans fin.  Si nous n’avons pas perdu la partie, c’est uniquement parce que nous ne l’avons jamais abandonnée.  Voilà en quoi consiste l’œuvre des Nations Unies, et voilà la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui.  Surtout, restons tous attachés à l’accomplissement de cette mission commune.


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