ALLOCUTION DE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE À L’OCCASION DU CONCERT DONNÉ EN L’HONNEUR DU SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Communiqué de presse DSG/SM/254 |
ALLOCUTION DE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE À L’OCCASION DU CONCERT DONNÉ EN L’HONNEUR DU SOIXANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA FIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Veuillez trouver ci-après le texte de l’allocution de Mme Louise Fréchette, Vice-Secrétaire générale de l’ONU, prononcée à New York le 7 mai 2005, à l’occasion du concert donné pour le soixantième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la Fondation de l’ONU:
Je suis particulièrement heureuse de vous accueillir tous ici, au Siège de l’Organisation des Nations Unies, pour une manifestation exceptionnelle. Quelle meilleure façon en effet de commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale et de célébrer le soixantième anniversaire de la fondation de l’Organisation des Nations Unies que d’écouter l’émouvante et monumentale musique de Dimitri Chostakovitch.
Je tiens à remercier S. E. l’Ambassadeur Denisov ainsi que le personnel de la Mission permanente de la Fédération de Russie d’avoir organisé cette manifestation. Et je souhaite chaleureusement et cordialement la bienvenue à l’Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg et à son chef, Youri Temirkanov.
Maestro, Mesdames et Messieurs les musiciens, nous vous sommes profondément reconnaissants d’être venus ici pour faire entendre à un auditoire international entre tous cette œuvre historique qu’est la Symphonie no 7, dite « Leningrad », de Chostakovitch.
Lorsque cette symphonie a été jouée pour la première fois à Leningrad, comme s’appelait alors Saint-Pétersbourg, cette ville était encore dans la première année d’un siège qui devait durer 900 jours. À la toute fin de la soirée du 9 août 1942, le Président du Syndicat des compositeurs de Leningrad écrivait dans son journal : « On ne peut pas dire que cette symphonie vous laisse une impression. Ce n’est pas une impression, c’est un bouleversement. C’est ce qu’ont ressenti non seulement les auditeurs, mais aussi les musiciens, qui lisaient leur partition comme si c’était une chronique vivante qui leur parlait d’eux-mêmes. »
Que nous sommes donc privilégiés d’entendre aujourd’hui ce chef-d’œuvre dans la salle de l’Assemblée générale, ce lieu et ce symbole qui ne pouvaient être qu’un rêve distant pour les hommes et les femmes de Leningrad en ces jours sombres de détresse, d’horreur et de souffrances!
Et quelle chance nous avons de pouvoir chercher notre inspiration dans une telle symphonie en cette soixantième année de l’Organisation! Une année que les Nations Unies passeront non seulement à célébrer le passé, mais aussi à préparer l’avenir: comment vaincre la pauvreté? Comment construire un système de sécurité collective à la mesure des menaces communes? Et comment faire mieux respecter la dignité humaine dans toutes les parties du monde?
Chostakovitch a dit un jour que « si un compositeur travaille toujours à sa prochaine composition, c’est parce qu’il n’est pas satisfait de la précédente ».
Cette réflexion vaut aussi, à bien des égards, pour les Nations Unies. Notre travail n’est jamais terminé.
Je suis convaincue que Chostakovitch aurait été tout à fait d’accord –et qu’il nous aurait encouragés à faire de l’ONU l’instrument le plus efficace possible, dans l’intérêt des gens qu’elle a vocation de servir.
Je vous dis donc, au nom de tous mes collègues du Secrétariat de l’ONU, s prazdnikom, y bolchoie spassibo.
Joyeuse célébration, et un grand merci à tous.
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