En cours au Siège de l'ONU

DSG/SM/242

TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE, LOUISE FRÉCHETTE, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 13 JANVIER 2005

14/01/2005
Communiqué de presse
DSG/SM/242


TRANSCRIPTION DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE, LOUISE FRÉCHETTE, AU SIÈGE DES NATIONS UNIES, LE 13 JANVIER 2005


La Vice-Secrétaire générale (interprétation de l’anglais) : Bonjour à tous. Comme vous le savez, nous avons procédé à un examen complet de notre système de sécurité au cours de l’année écoulée, ponctué par l’adoption, juste avant Noël, de la résolution 59/276 de l’Assemblée générale, portant création d’un nouveau département de la sûreté et de la sécurité, qui conjugue l’actuel Bureau du Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité plus les services de sécurité internes. Par conséquent, cela professionnalise notre système de sécurité, dans l’optique d’apporter une protection beaucoup plus solide à notre personnel et de nous permettre de continuer de fonctionner en toute sécurité dans les zones très délicates où nous sommes souvent appelés à travailler.


L’Assemblée générale a accepté la proposition du Secrétaire général d’établir la direction de ce département au niveau de Secrétaire général adjoint. J’ai donc aujourd’hui le grand plaisir de présenter, au nom du Secrétaire général – c’est l’un des avantages de pouvoir agir en son nom – M. David Veness, du Royaume-Uni, chef de ce Département, ou encore Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité.


M. Veness est l’un des spécialistes de la sécurité les plus éminents actuellement. Il est actuellement Sous-Commissaire de police chargé des opérations spéciales de la police londonienne. Il a été nommé commandant en 1987 et il a servi dans le Service de protection royal et du corps diplomatique jusqu’à 1990. Il était également chargé, pendant cette période, de la sécurité des grandes manifestations et cérémonies d’Etat. En 1991, il a été promu Sous-Commissaire adjoint et chef des opérations spéciales des brigades anticriminelles de Scotland Yard, responsables notamment de la criminalité transnationale organisée, des brigades de la répression des fraudes et des brigades mobiles, anti-gang et du renseignement criminel. En 1994, il a été promu Sous-Commissaire, responsable de toutes les opérations spéciales, chapeautant les opérations de protection, les opérations antiterroristes, contre la criminalité transnationale organisée, etc. M. Veness possède une très grande expérience pratique et vous pouvez imaginer combien nous nous réjouissons de cette nomination. Il entrera en fonctions le 28 février.


Enfin, le Secrétaire général m’a priée de remercier personnellement Mme Catherine Bertini de son excellent travail en tant que Coordonnatrice des Nations Unies pour les questions de sécurité par intérim pendant 15 mois. Elle restera Secrétaire générale adjointe à la sûreté et à la sécurité par intérim jusqu’à la prise de fonctions de M. Veness le 28 février.


Je vais maintenant laisser à M. Veness l’occasion de dire quelques mots.


M. Veness (interprétation de l’anglais) : Merci, Mme la Vice-Secrétaire générale. Je voudrais tout d’abord faire écho au Secrétaire général au sujet de la contribution de Mme Catherine Bertini et de l’aide qu’elle m’a apportée pour appréhender ces nouvelles fonctions, qui en sont encore aux prémisses. J’aimerais faire trois commentaires de nature générale.


Tout d’abord, je voudrais dire que les responsabilités qui me sont confiées sont immenses et plus j’apprends sur ce poste, plus je me rends compte de l’envergure de l’entreprise et de la nature de la tâche qui m’attend. Je ne prétends pas en savoir encore long pour le moment au sujet de ces questions, mais je suis tout à fait disposé à apprendre et les informations et la préparation qui m’ont été données sont remarquables.


Deuxièmement, il apparaît déjà que la tâche est énorme, mais elle est aussi relativement simple : il s’agit d’appuyer la mission de l’ONU et de lui permettre de mener à bien toutes ses fonctions, en assurant la sûreté et la sécurité de ceux qui sont employés par l’ONU et leur famille dans 150 pays.


En dernier lieu, je voudrais dire que la création du département de la sûreté et de la sécurité, dont je suis fier d’être le premier directeur, est, à mon avis, une initiative extrêmement intéressante et opportune qui permettra de travailler avec le professionnalisme nécessaire pour faire face aux immenses défis de sécurité auxquels, malheureusement, l’ONU est confrontée.


Question (interprétation de l’anglais) : Tout d’abord, bienvenue à l’ONU, au nom de l’Association des journalistes accrédités auprès de l’ONU!


Vous avez déjà évoqué la question de la sûreté et de la sécurité sur le terrain... De façon générale, à propos de l’Iraq, puisqu’il est clair que le personnel humanitaire est délibérément pris pour cible et que cette situation s’aggrave chaque année, quelles sont vos vues sur la question? Qu’avez-vous l’intention de faire pour inverser cette tendance et protéger les gens?


M. Veness (interprétation de l’anglais) : Le problème, pour mon équipe, sera sans doute de gérer une réalité fort sombre. Nous ne voudrions pas voir ainsi les activités humanitaires et autres constamment la cible de menaces extrémistes, terroristes ou autres menaces violentes, mais la triste réalité est que c’est bel et bien la tâche que je dois assumer.


Il me semble qu’un élément critique des tâches qui m’attendent consiste à conseiller l’Organisation sur la façon d’opérer dans un équilibre entre ces deux choses. De toute évidence, l’impératif consiste à effectuer cette mission humanitaire mais en même temps, nous devons le faire en envisageant les risques qu’encourt le personnel de mission. Il s’agit de réduire ces risques et comme vous l’avez dit, il y a des endroits dans le monde où cet équilibre est plus difficile à trouver. Mais, ma tâche portera effectivement sur ces endroits et non pas en premier lieu à New York.


Question (interprétation de l’anglais) : Mme Fréchette, que pouvez-vous nous dire sur la sécurité actuelle en Iraq et la situation quant à l’ouverture des nouveaux bureaux, et de l’envoi du personnel dans ce bureau avant les élections.


Mme Fréchette (interprétation de l’anglais) : Nous avons maintenant des effectifs non négligeables à Bagdad, dont un grand nombre de travailleurs électoraux. Je pense que nous avons suffisamment de monde sur le terrain pour le moment pour assumer nos responsabilités en matière d’aide électorale à la Commission électorale iraquienne pour la préparation des élections. Il a été indiqué il y a quelques semaines que nous prévoyions d’ouvrir un petit bureau à Erbil et Bassorah. Actuellement, nous procédons à l’évaluation nécessaire des conditions de sécurité et nous préparons les locaux pour le déploiement d’un petit groupe de personnel aux deux endroits.


Question inaudible


Mme Fréchette (interprétation de l’anglais) : Je ne suis pas sûre que ces bureaux seront pleinement opérationnels d’ici les élections mais de toute façon, ils n’auront aucune responsabilité dans l’appui au processus électoral.


Question (interprétation de l’anglais) : Quels en sont les effectifs?


Mme Fréchette (interprétation de l’anglais) : Nous avons plus de 200 personnes sur le terrain aujourd’hui à Bagdad. Bien sûr, un certain nombre d’entre elles s’occupent de la sécurité car nous devons avoir des gardes pour la protection des personnes se trouvant dans nos locaux, mais je ne sais pas quels sont les chiffres les plus récents.


M. Dujarric (interprétation de l’anglais) : 25 travailleurs électoraux environ, mais le chiffre maximal reste inchangé pour ce qui est du personnel essentiel : 61.


Question (interprétation de l’anglais) : A propos de faits et de chiffres, est-ce que vous pourriez nous dire quels seront les effectifs de votre département : combien de gens travailleront sur le terrain? Comment les choses vont-elles fonctionner? Est-ce que vous allez apporter une contribution au niveau de la politique, de la prise de décision de l’ONU? Est-ce que votre personnel va recueillir des informations, via le renseignement, sur la situation politique ou autre des pays concernés, afin d’en tirer parti d’une manière ou d’une autre pour les prises de décisions à l’ONU?


M. Veness: Je vais répondre à la fin de votre question. Bien sûr, il ne s’agira pas d’un service de renseignements dans un sens politique. Ma mission à la tête de l’équipe sera de protéger ceux qui sont employés par l’Organisation, ainsi que leurs familles et leurs parents, leurs personnes à charge. Bien sûr, il faut être au courant des dangers du terrorisme, et bien sûr, pour avoir une vue d’ensemble de la situation, il faut disposer d’informations. Cela n’a rien d’inhabituel. Cela fait partie des évaluations de sécurité dans le monde entier, dans toute organisation lorsqu’il y a déploiement de personnel dans des zones dangereuses. Donc, ce n’est pas une fonction de renseignements, mais il s’agit de rassembler des informations pour renforcer la sécurité de ceux qui pourraient se trouver dans cette situation, et l’on ne peut pas se faire d’opinion si des connaissances ne sont pas rassemblées, si l’on n’a pas accès à des informations moins ouvertes.


Pour ce qui est de la structure du département, il serait prématuré, je crois, de parler d’effectifs, de nombres, de citer des chiffres. Pour le moment, la pyramide prévue se fonde sur l’arrangement actuel du Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité, mais nous avons maintenant les arrangements de sécurité en place avec les autres composantes des agences, fonds et programmes des Nations Unies. Et une des tâches cruciales dans les quelques semaines à venir sera d’organiser tout cela et de préciser les chiffres pour ce qui est du personnel.


Ce qui est encourageant, ce qui est exaltant, c’est qu’il s’agit de croissance, de développement, de personnel supplémentaire pour la sécurité.


Question : Deux questions. Tout d’abord, pourriez-vous nous dire si vous allez avoir des responsabilités en matière de sécurité du personnel dans ce bâtiment? D’après ce que vous avez, il y aurait beaucoup de travail à accomplir pour vous en dehors de ce bâtiment, sur le terrain. Est-ce que vous avez l’intention de procéder à quelques déplacements initialement pour vraiment quel est le travail que vous devez accomplir? Et quelle coordination prévoyez-vous avec les différentes organisations de police et de sécurité au plan international?


M. Veness : Je vais répondre d’abord à la question relative à ma responsabilité vis-à-vis de ce bâtiment. Effectivement, mes responsabilités comprennent la responsabilité de ce bâtiment et des autres bâtiments de l’ONU à New York. Cela est à la base de mes responsabilités en matière de sécurité. Ce qui est différent pour le département, c’est que les responsabilités sont véritablement internationales. Il faut aller là où l’ONU se trouve et où se posent des questions de sécurité pour le personnel. A ce moment-là, nous sommes responsables.


Pour ce qui est des opérations sur le terrain, j’ai travaillé dans la lutte contre le terrorisme sur le plan pratique et ce, pendant de nombreuses années. C’est ma spécialité et bien sûr, il faut voir la situation sur le terrain et c’est ce que je vais faire. Je devrais être conseillé quant aux endroits où je devrais aller, mais certainement, je pense que cela est nécessaire. Bien sûr, vous comprendrez quelles sont les priorités géographiques pour ce qui est des dangers les plus pressants.


Question : Pourriez-vous nous redire où vous en êtes pour ce qui est de la demande relative aux 900 millions de dollars ou 700 membres du personnel? Quels sont les chiffres exacts?

     
      Mme Fréchette  : La proposition que nous avons soumise prévoit 100 millions de dollars d’augmentation du budget et 700 membres du personnel supplémentaires. Cette proposition a été examinée par le CCQAB qui a proposé une petite réduction, et essentiellement, l’Assemblée générale a souscrit à cette recommandation. Je dois dire que nous sommes très satisfaits.


Je vous donnerai les chiffres exacts, mais c’est une augmentation considérable par rapport au personnel actuel. Il y a une augmentation à New York pour la coordination et pour les fonctions d’établissement des politiques, mais également une augmentation considérable pour ce qui est des responsables de la sécurité hors Siège que nous allons pouvoir déployer. Je crois qu’il y a 400 postes qui ont été approuvés, dont 249 ont été créés sur une base permanente, et les 134 autres sont temporaires et pourront être re-confirmés. Comme vous pouvez vous l’imaginer, cette catégorie de personnel fluctue en fonction des exigences des nouveaux déploiements.


Je crois qu’une autre chose très importante dans cette réforme, c’est l’unification des différents services de sécurité. Vous vous souvenez de l’opération Mccann avec le Siège à New York qui faisait partie du Département de la gestion. Il y avait le Coordonnateur des Nations Unies pour les questions de sécurité qui s’occupait de la sécurité sur le terrain avec les missions, le DOMP qui était responsable de la sécurité pour les missions d’opération de maintien de la paix, le personnel civil, et donc tout cela a été unifié sous la direction de M. Veness.


Question : inaudible


Mme Fréchette  : Non, non, c’est assez proche de ce que nous avons demandé. L’examen approfondi du CCQAB a conduit à une petite réduction, mais dans l’ensemble, nous sommes satisfaits de la réaction des Etats Membres. Nous pensons que c’est un effort considérable de leur part pour ce qui est du financement de cette partie du budget de l’ONU, mais les Etats Membres ont reconnu qu’il était absolument nécessaire de renforcer le système de sécurité de l’ONU et ils ont répondu d’une façon qui nous a tout à fait satisfait.


Question : Catherine Bertini est-elle considérée pour un autre poste à l’ONU ou ne sera-t-elle pas nommée ailleurs?


Mme Fréchette : Je ne sais pas si elle s’en va. J’ai entendu des rumeurs, mais je ne sais pas si elle s’en va ou non.


Question : La lettre du Secrétaire général adressée à l’Assemblée générale il y a quelques jours à propos de conversations sur la Cisjordanie…apparemment les Palestiniens disent qu’ils ne s’intéressent pas à de telles demandes de remboursement et ils veulent le démantèlement du mur. Pourriez-vous faire un commentaire sur ce point et pourriez-vous également parler des installations (inaudible) Prendergast a parlé au Conseil de sécurité ce matin, et il a parlé d’une augmentation du nombre de colons à Gaza entre autres, et encore une fois les Palestiniens disent que … donc on continue de parler de violations de la Feuille de route et non pas du droit international.


M. Dujarric  : Est-ce que vous voulez bien vous en tenir à la sécurité au cours de cette session?


Question : M. Veness, pourriez-vous préciser vos responsabilités. Apparemment elles couvrent l’Iraq. Pourriez-vous nous dire quelles sont vos priorités à ce stade? Quelles seront vos intentions relativement à l’Iraq?


M. Veness : C’est prématuré de vous le dire. Je prends mes fonctions fin février et bien sûr, il y a des gens qui actuellement ont les responsabilités que je vais avoir. Je vais examiner soigneusement les risques pour tous les endroits, y compris l’Iraq, où se trouve du personnel de l’ONU. Et comme nous en avons déjà parlé, c’est un jugement difficile à établir. Il faut voir. Donc, la nature essentielle, cruciale de la tâche à accomplir, qui varie d’un endroit à l’autre…et en même temps, il faut assurer une sécurité et une protection adéquates en gérant les risques dans les différents endroits du monde, mais me prononcer rapidement sur l’Iraq à l’heure actuelle, je ne pense pas que cela soit possible. Je vous remercie.


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