L’ANNÉE INTERNATIONALE DU MICROCRÉDIT 2005 A FORGÉ UN PARTENARIAT ENTRE SECTEUR PRIVÉ, SOCIÉTÉ CIVILE ET INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES POUR RÉDUIRE LA PAUVRETÉ
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L’ANNÉE INTERNATIONALE DU MICROCRÉDIT 2005 A FORGÉ UN PARTENARIAT ENTRE SECTEUR PRIVÉ, SOCIÉTÉ CIVILE ET INSTITUTIONS FINANCIÈRES INTERNATIONALES POUR RÉDUIRE LA PAUVRETÉ
Le Forum international des Nations Unies en vue de créer des secteurs financiers fonctionnant sans exclusive s’est ouvert ce matin au Siège
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) et la Troisième Commission organisent conjointement, aujourd’hui et demain, une manifestation dans le cadre de l’« Année internationale du Microcrédit 2005 ». Le « Forum international des Nations Unies en vue de créer des secteurs financiers fonctionnant sans exclusive », ouvert ce matin par le Président de la Deuxième Commission, Aminu Bashir Wali, doit permettre, selon les mots de M. Wali, d’explorer les voies et moyens de faire en sorte que le microcrédit constitue une opportunité pour les populations les plus défavorisées d’avoir accès à des sources de financement afin de sortir de la pauvreté. « Il nous faut encourager les initiatives qui vont dans le sens de la promotion du microcrédit à des fins de réduction de la pauvreté, a poursuivi le Président de la Deuxième Commission, avant d’insister plus spécifiquement sur le rôle du secteur privé dans le développement de la microfinance; sur l’appui de la microfinance au développement des nouvelles technologies, et sur une meilleure orientation des transferts de fonds des travailleurs migrants par le biais d’institutions de microcrédit.
Pour Kemal Dervis, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Année internationale du Microcrédit 2005, qui s’achève, a permis d’établir un véritable partenariat entre la Banque mondiale, les agences des Nations Unies, le secteur privé, et la société civile, sous la coordination du Fonds d’équipement des Nations Unies afin d’inverser les tendances actuelles. En effet, a-t-il observé, dans un pays comme la Tanzanie, seulement 6% de la population disposent d’un compte en banque tandis que moins de 1% des Tanzaniens ont accès au crédit. « Il est donc nécessaire que nous intensifions nos efforts afin d’élargir l’accès aux services financiers », a estimé M. Dervis en saluant entre autres le fait que la contribution du microcrédit aux stratégies de lutte contre la pauvreté ait été réaffirmée dans le Document final du Sommet mondial 2005, tenu en septembre dernier, et dans les conclusions du Sommet du G-8 de Gleneagles.
Un « Livre bleu sur la création de secteurs financiers fonctionnant sans exclusive » sera publié d’ici le début de l’année 2006 pour soutenir et encadrer le développement du microcrédit dans les économies en développement, a ensuite souligné l’Administrateur du PNUD. Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, José Antonio Ocampo, a indiqué pour sa part que l’élaboration du « Livre bleu » permettait d’aborder les obstacles à surmonter pour rendre le secteur financier plus inclusif, et était un outil clef pour les pays en développement afin qu’ils s’aident eux-mêmes. Il a souhaité que le Livre bleu devienne progressivement une référence pour les gouvernements, notamment dans les efforts qu’ils déploient pour permettre aux pauvres d’accéder aux services financiers, et il a encouragé les pays en développement à l’utiliser pour élaborer des stratégies nationales de soutien à la construction d’un secteur financier plus inclusif. « Cela permettra de fournir un nouvel élan afin de répondre aux demandes des plus pauvres dans ce domaine et de créer une société plus juste et plus équitable », a-t-il conclu.
Le souci de bâtir un système financier plus juste et plus équitable a également été partagé par le Président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, qui a estimé que l’« Année internationale du Microcrédit 2005 » avait permis aux différentes institutions internationales de s’interroger sur ce qu’il convenait de faire pour dépasser les injustices, combler les fossés existants, et permettre aux pauvres d’accéder aux services financiers. « Les banques privées commencent à comprendre l’intérêt qu’il y a à développer des produits financiers pour les pauvres, mais nous devons nous assurer que les meilleures pratiques sont privilégiées », a-t-il ensuite indiqué. Pour cela, nous devons réunir des informations et des données, et nous devons recenser ce qui existe en terme de microfinance dans les pays en développement, d’où l’intérêt du Livre bleu, a poursuivi le Président de la Banque mondiale. Nous devons également créer des structures de microcrédit et réduire les coûts des transferts de fonds internationaux si nous voulons démocratiser les services financiers, a ajouté M. Wolfowitz, avant d’estimer qu’il fallait également disposer d’une meilleure capacité institutionnelle. À ce titre, la Banque mondiale dispose, à travers la Société financière internationale, d’une expertise dans l’apport de conseils en matière de développement de structures privées aux pays en développement, a dit Paul Wolfowitz. « Plus d’un milliard de dollars sont investis chaque année dans la microfinance, mais il faudrait que cet argent soit utilisé de façon efficace et ait un réel impact », a ensuite déclaré le Président de la Banque mondiale.
L’efficacité du microcrédit a été mise en exergue ce matin par la Princesse Maxima, des Pays-Bas, qui, en sa qualité de membre du Groupe des conseillers sur l’« Année internationale du Microcrédit 2005 », a décrit deux projets financés grâce au microcrédit: un centre de santé, à Naïrobi, et un atelier de couture, à Kampala. « Au-delà de la lutte contre la pauvreté, le microcrédit offre une opportunité unique de renforcer le rôle des femmes dans la société, dans la mesure où elles s’investissent davantage dans la création de petites entreprises », a fait valoir la Princesse Maxima, qui a par ailleurs salué le fait que des institutions privées soient davantage sensibles aujourd’hui à la nécessité de développer des produits financiers destinés aux populations les plus pauvres. Elle a demandé aux institutions financières de réduire les coûts des transferts de fonds internationaux. Donnant un exemple des conséquences que peut avoir la cherté des transferts, elle a cité le cas d’une vieille dame rencontrée en Afrique du Sud et à qui le fils, qui vit à Londres, envoie chaque mois de l’argent pour agrandir sa maison. Sans accès au crédit, et vu les coûts exorbitants des transferts, avant que la construction de la maison n’ait pu être menée à terme, les intempéries l’avaient déjà abîmées, a déploré la Princesse.
Marqué par une série de tables rondes qui seront organisées, entre autres, sur des thèmes comme « la technologie: étendre la portée du microfinancement », ou « le secteur privé international peut-il transformer le paysage du microfinancement? », le Forum international des Nations Unies en vue de créer des secteurs financiers fonctionnant sans exclusive prendra fin demain, mardi 8 novembre, dans l’après-midi.
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