PI/1646

SHASHI THAROOR RÉPOND AUX PRÉOCCUPATIONS DES DÉLÉGATIONS CONCERNANT LA RÉORIENTATION, LA PARITÉ LINGUISTIQUE DU SITE WEB ET LA RATIONALISATION DES CENTRES D’INFORMATION

20/4/2005
Communiqué de presse
PI/1646

Comité de l’information

Vingt-septième session

4e séance – après-midi


SHASHI THAROOR RÉPOND AUX PRÉOCCUPATIONS DES DÉLÉGATIONS CONCERNANT LA RÉORIENTATION, LA PARITÉ LINGUISTIQUE DU SITE WEB ET LA RATIONALISATION DES CENTRES D’INFORMATION


Le Comité de l’information achève son débat général et encourage le Département de l’information à combler le fossé numérique entre les pays du Nord et les pays du Sud


Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, M. Shashi Tharoor, répondant cet après-midi aux préoccupations exprimées par les délégations, au cours de ce riche débat de trois jours, les a remerciées pour le soutien qu’elles ont manifesté à cette occasion aux activités du Département de l’information en tant que voix officielle des Nations Unies.  Il a réaffirmé que le Département a entrepris des efforts pour coordonner un message unifié des Nations Unies, à la fois par le biais du Groupe de communication des Nations Unies et sur le terrain par le biais de ses centres d’information.


M. Tharoor a souhaité que le Comité de l’information accorde au Département les moyens nécessaires pour renforcer son réseau existant et redéploie ses ressources limitées en fonction des besoins qui pourraient surgir.  « Nous sommes tous d’accord pour dire que notre but ultime est de disposer d’un réseau efficace qui utilise au mieux les ressources humaines et financières limitées à sa disposition ».  À ceux qui souhaitaient l’ouverture de nouveaux centres, il a expliqué que les ressources disponibles ne le permettaient pas.  Par ailleurs, il a indiqué que la composante information des missions de maintien de la paix était financée entièrement par le budget de la mission concernée.  Le Département continuera de mettre l’accent sur les besoins spécifiques de l’Afrique, a-t-il assuré.  En outre, le Département poursuivra ses efforts pour accorder la priorité au dialogue entre les civilisations.  


Pour réduire le fossé numérique, M. Tharoor a indiqué que le Département de l’information travaillait en étroite coopération avec l’Union internationale des télécommunications en vue de préparer la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information pour promouvoir les technologies de l’information en faveur du développement.


Avec la participation de nombreux pays en développement, la nécessité de combler le fossé numérique grandissant entre pays riches et pays pauvres a animé une partie de la discussion, entamée lundi 18 avril.  À l’instar d’autres délégations, le représentant de l’Indonésie a souligné que les nouvelles technologies de l’information et de la communication constituaient un instrument essentiel pour la croissance économique et le développement social et devraient jouer un rôle important dans la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.  Les disparités en matière de communication risquent d’élargir le fossé entre et à l’intérieur des pays.  D’autres délégations, comme celle de Sao Tomé-et-Principe, ont demandé le maintien des médias traditionnels comme la radio et la télévision.


Dans l’ensemble, les délégations se sont félicitées des efforts du Département de l’information en faveur de la parité linguistique du site Web des Nations Unies ainsi que le nombre croissant de visites dans les six langues officielles des Nations Unies.  Selon les dernières statistiques disponibles, le nombre de visites est passé de 2,1 milliards en 2003 à 2,3 milliards en 2004.  À l’heure actuelle, le site Web enregistre en moyenne plus de huit millions de visites par jour en provenance de plus de 199 pays et territoires.  Par exemple, le site en arabe a enregistré en 2004 une hausse des visites de plus de 63% par rapport à 2003, le site en espagnol plus de 28% et le site en français plus de 25%.


La prochaine réunion du Comité sera annoncée dans le Journal.


DÉBAT GÉNÉRAL ET EXAMEN DES RAPPORTS PRÉSENTÉS PAR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


Déclarations


M. RODNEY ALEJANDRO LOPEZ CLEMENTE (Cuba) a regretté l’écart croissant en matière de technologies de l’information entre les pays développés et le monde en développement qui échappe aux projets technologiques en raison des conflits, des maladies et de la pauvreté.  Les moyens traditionnels d’information, comme la radio et la télévision, conservent dans ce contexte toute leur importance.  Ce déséquilibre existe aussi pour ce qui est de la teneur de l’information.  Celle diffusée par le monde développé est faussée et ne tient pas compte des réalisations du monde en développement.  Alors que nous approchons de la deuxième phase du Sommet sur la société de l’information prévu en novembre à Tunis, il faut renforcer la capacité d’information de l’Organisation en faveur des pays en développement, notamment à travers la présence des centres d’information.  Quelles que soient les décisions prises au sujet des centres, il est indispensable de consulter les délégations concernées, a rappelé M. Lopez Clemente.  Le représentant a dénoncé l’agression que subit son pays par les émissions de radio et de télévision en provenance des États-Unis.  Le Gouvernement des États-Unis dépense des milliards par an pour se livrer une guerre électronique.


M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a félicité le DPI pour la qualité de son travail dans la promotion d’une image positive des Nations Unies en ces temps difficiles.  Les diverses attaques lancées par les médias contre les Nations Unies durent depuis trois ans mais elles ont pris plus d’ampleur cette année avec les allégations de corruption et de malversations.  Il a insisté sur le fait qu’il ne faut pas que l’Organisation se laisse dépasser par ces critiques et que son travail pour améliorer la situation dans le monde soit affaibli.  Le DPI est appelé à jouer un rôle unique dans la vulgarisation et la promotion des actions des Nations Unies.  Pour cela, le Sommet de septembre sera une étape cruciale, au moment où l’Organisation va célébrer son 60e anniversaire et devrait mobiliser la communauté internationale pour faire face aux défis qui l’attendent, et renforcer cette volonté de sécurité pour tous, de respect des droits de l’homme et de promotion de la démocratie.


La Mongolie souscrit à la déclaration de M. Tharoor selon laquelle le DPI a fait des progrès quantifiables au cours des trois dernières années et a pu mettre en œuvre les aspects de la réforme qui le concernent.  Nous avons aujourd’hui un Département transformé, un nouveau Département ambitieux qui utilise la Déclaration du Millénaire pour avoir un plus grand impact.  La délégation de la Mongolie apprécie particulièrement le site Web mis en place par le DPI.  Mais le système de diffusion des documents habituel des Nations Unies doit être maintenu, voire assuré gratuitement pour être accessible à un plus grand nombre.


M. A. GOPINATHAN (Inde) a estimé que la mission du Département de l’information qui est de promouvoir une image positive de l’Organisation se trouve confrontée à davantage de défis en raison notamment du contexte de réforme et de revitalisation général et des objectifs de développement fixés en 2000 par la Déclaration du Millénaire.  Alors que les Nations Unies déploient des efforts importants de communication, elles doivent insister sur la réduction du fossé numérique entre pays développés et pays en développement.  Compte tenu de l’ampleur des défis à relever, nous estimons que le Département s’est bien acquitté de son rôle, a déclaré le représentant, en soutenant les propositions faites pour la célébration du 60e anniversaire des Nations Unies.


Le représentant a jugé essentiel que le DPI accorde une attention particulière aux priorités sociales et économiques telles qu’identifiées au paragraphe 17 du rapport du Secrétaire général sur la poursuite de la réorientation des activités de l’ONU (A/AC.198/2005/2).  Concernant les centres d’information, le représentant a relevé que si la première partie du plan de rationalisation avait été mise en œuvre avec la création d’un centre régional pour l’Europe à Bruxelles, la deuxième partie en revanche n’avait jamais vu le jour.  Il s’agissait d’appliquer l’exemple européen à d’autres régions du monde.  Cette situation mine la propre analyse du Département selon laquelle la régionalisation visait non pas à réduire les coûts mais à optimiser le fonctionnement du réseau des centres d’information.  Dans ces circonstances, nous n’avons pas d’autres choix que de convenir avec le Secrétaire général de l’ONU pour dire que la régionalisation à grande échelle des centres n’est pas possible.


Le représentant s’est dit cependant impressionné par les progrès réalisés par le site Web des Nations Unies qui constitue une source principale d’information.  Mais, a-t-il prévenu, le développement des nouvelles technologies de l’information ne doit pas se faire aux dépens des moyens de communication traditionnels comme la radio et la télévision.  Le représentant a en outre préconisé de créer une synergie entre le Département des opérations de maintien de la paix et le Département de l’information.


M. AIZAZ AHMAD CHAUDHRY (Pakistan) a estimé que l’histoire des Nations Unies doit être racontée avec davantage de vigueur à un moment où l’Organisation doit faire face à des accusations de corruption, de mauvaise gestion et de manque de transparence.  Toutefois, ce débat ne doit pas éclipser les succès de l’Organisation.  S’agissant de la réorientation du Département de l’information, le représentant a relevé que ce processus était maintenant achevé.  La nouvelle culture de l’évaluation des performances devrait constituer un outil important d’évaluation de l’impact des activités du Département.  Il est clair que la régionalisation des centres d’information ne peut pas aller plus loin, a également jugé le représentant.  Nous relevons que le Département n’est pas en mesure d’ouvrir d’autres centres régionaux sur le modèle de celui de Bruxelles.  Notre position est claire et veut que l’on renforce par tous les moyens les centres d’information des pays en développement.  Ces centres constituent des sources d’information indispensables et contribuent à combler le fossé numérique entre les pays développés et les pays en développement. 


Passant au site Internet des Nations Unies, le représentant a estimé que même si celui-ci enregistre des millions de visites, ce n’est pas demain qu’il comblera le fossé numérique entre pays développés et pays en développement.  Il est essentiel de continuer de compter sur les moyens traditionnels de communication que sont la radio et la télévision.  M. Chaudhry a par ailleurs insisté sur l’importance pour le Département de coopérer avec le Département des opérations de maintien de la paix.  Il a également fortement soutenu le concept  de « modération éclairée » qu’avait évoqué le Président Pervez Musharraf lors du débat général de la 59ème session de l’Assemblée générale.  Le DPI devrait promouvoir l’objectif commun de compréhension culturelle et religieuse entre les peuples.


M. JOSE LUIS DE MATOS (Angola) a rappelé que l’un des problèmes les plus importants dans les pays en développement est la disponibilité réduite des services d’information.  L’accès aux technologies modernes a polarisé le monde: il y a ceux qui sont connectés et ceux qui ne le sont pas.  La délégation estime que des résultats concrets en ce domaine permettraient de réduire le fossé entre les pays.  Nous demandons au DPI de maintenir son projet d’ouvrir un centre à Luanda afin de permettre à l’Angola d’avoir un accès plus facilement à l’information, pour mieux diffuser l’information dans les pays d’Afrique lusophone, à savoir l’Angola, le Cap-vert, le Mozambique, Sao Tomé-et-Principe, et la Guinée-Bissau.


Le représentant a préconisé que l’on tienne compte aussi des moyens traditionnels de diffusion de l’information et notamment de la radio, et a rendu hommage à ceux qui travaillent dans des conditions difficiles pour permettre aux populations d’être informées, en particulier l’équipe de la radio des Nations Unies.  À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai, l’Angola rappelle que la liberté de la presse est l’un des piliers de toute société démocratique.  C’est un principe que l’Angola respecte, a réaffirmé le représentant, condamnant le fait que dans de nombreux pays, les journalistes continuent d’être la cible de violences.


Mme FATIMA VEIGA (Cap-Vert) s’est dit pleinement consciente de l’important travail réalisé par le DPI qui est d’autant plus crucial que l’Organisation subit un déluge de critiques.  Dans ce contexte, nous prenons bonne note des nouvelles propositions avancées, notamment au regard du rôle des nouvelles technologies de l’information et la nouvelle orientation stratégique adoptée par les bibliothèques de l’ONU.  Nous sommes satisfaits du processus de réorientation des activités de l’ONU en matière d’information et de communication et par les innovations apportées comme l’accès élargi au système de disque optique.  La représentante a estimé qu’il était important pour le DPI de consolider ses liens de coopération avec les autres Départements des Nations Unies.  S’agissant des centres d’information, la représentante a souligné à quel point la création d’un centre à Luanda serait essentielle pour les pays lusophones.  Malheureusement, le projet de budget pour les centres d’information ne prévoit pas de ressources pour la mise en place d’un centre pour les pays lusophones.  Cependant, un tel centre ne devrait pas être financé par des contributions volontaires.


Mme GRACE MUJUMA (République-Unie de Tanzanie) a également salué le travail accompli par le DPI pour promouvoir, auprès de la communauté la plus large possible, le rôle essentiel que jouent les Nations Unies.  Mais malgré les efforts fournis par le DPI, nous nous inquiétons du fossé qui existe dans l’accès à l’information et aux technologies de communication entre les pays développés et ceux en développement.


La délégation est toujours préoccupée par le problème de la rationalisation des centres d’information des Nations Unies.  Alors que des centres régionaux continueront à jouer un rôle stratégique, il est important que les centres existants soient maintenus pour répondre aux besoins.  La République-Unie Tanzanie demande également que le multilinguisme soit promu et que des ressources adéquates soient attribuées au DPI pour qu’il puisse s’acquitter efficacement de son mandat.


Mme GAILE RAMOUTAR (Trinité-et-Tobago), s’exprimant au nom de la CARICOM, s’est félicitée que le processus de réorientation du Département soit achevé.  Nous sommes pleinement satisfaits par le nouveau modèle de fonctionnement qui reflète de nouvelles modalités de coopération entre les différents Départements de l’ONU, ce qui permettra au DPI d’accroître sa visibilité.  Nous félicitons également le Département d’avoir intégré les nouvelles technologies de l’information et relevons une augmentation sensible de visites sur le site Internet ainsi que l’utilisation d’outils technologiques modernes comme par exemple les retransmissions directes des réunions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale sur le Web.  Toutefois, nous demandons instamment au Département de maintenir ses outils d’information traditionnels comme la radio et lui demandons de multiplier les accords de partenariat avec les stations de radio de la région des Caraïbes.  Passant à la situation des centres d’information, Mme Ramoutar a relevé que pour des raisons financières, il n’était pas possible d’appliquer le modèle de Bruxelles aux autres régions du monde.  Elle a souhaité qu’un accord puisse être conclu entre le centre d’information de Port of Spain à Trinité-et-Tobago, le Gouvernement du pays hôte et les Nations Unies en précisant que ce centre a pour mandat de diffuser des informations dans l’ensemble la région des Caraïbes.


M. RUSLAN ESIN (Bélarus) a reconnu que le travail effectué par le DPI a été possible grâce à la stratégie de rationalisation mise en place ces dernières années.  Le Bélarus estime qu’il est bon de concentrer les moyens du DPI afin d’informer de la manière la plus efficace possible.  Le Bélarus juge nécessaire que sa population puisse communiquer avec les Nations Unies et être informée des actions de promotion de la paix et de défense des droits de l’homme.  Le représentant a félicité également le DPI pour sa campagne d’information sur la catastrophe de Tchernobyl.  Il a également souligné la nécessité d’actualiser les informations sur Tchernobyl dans les six langues officielles des Nations Unies.  Combler le fossé entre le Nord et le Sud est une action essentielle dans le domaine de la communication et de l’accès à l’information.  M. Esin a conclu en déclarant que le Bélarus appuie les délégations favorables au multilinguisme et au développement des nouvelles technologies mais aussi au maintien des moyens de communication traditionnels.


M. SANGA PANGGABEAN (Indonésie) a félicité de Département de l’information pour la qualité de son travail et pour avoir su faire face aux récentes réformes.  Cependant, le fossé entre les pays développés et les pays en développement reste grand dans le domaine de l’information et de la révolution technologique.  Les récentes évolutions dans ces secteurs pourraient permettre justement d’éradiquer la pauvreté dans les pays en développement.  La communication est un puissant outil qui peut rassembler les populations et les faire avancer.  Le DPI a donc un rôle essentiel à jouer pour gérer l’image des Nations Unies.  M. Panggabean a estimé que les centres d’information des Nations Unies constituent le moyen le plus approprié pour promouvoir les activités de l’Organisation en tenant compte du fait que l’information en langues régionales est la manière la plus efficace pour toucher les populations.  La délégation s’inquiète cependant de l’insuffisance de ressources allouées au réseau des centres d’information.  La délégation estime que les peuples à travers le monde recherchent une plus forte image des Nations Unies.  Nous exhortons donc la communauté internationale à faire en sorte que le DPI soit une voix impartiale et globale et qu’elle informe la communauté la plus large possible sur les activités et les responsabilités des Nations Unies.


M. DOMINGOS AUGUSTO FERREIRA (Sao Tomé-et-Principe) a fait part de son appréciation pour le travail réalisé par l’unité lusophone aux Nations Unies tout en plaidant en faveur du maintien des médias traditionnels comme la radio et la télévision.  Les pays de langue lusophone ont une présence sur cinq continents et représentent 250 millions de personnes.  Nous estimons que davantage pourrait être fait par l’unité lusophone du Département si elle bénéficie des opportunités idoines et des ressources nécessaires.  Il s’agit en effet du seul service linguistique dans une langue non officielle qui fonctionne sur une base quotidienne et produit un volume d’informations presque similaire à celui produit par les six langues officielles réunies.  Le représentant a également attiré l’attention sur le fait que le site Web contient également des informations en portugais ainsi que sur la station de radio en portugais. 


Au sujet de la rationalisation des centres d’information des Nations Unies, le représentant s’est félicité des réalisations obtenues par le centre régional de Bruxelles qui a créé un bureau en portugais.  Toutefois, la fermeture du centre d’information de Bruxelles n’a fait que creuser le fossé entre les Nations Unies et les cinq pays lusophones africains dans la mesure où le centre de Bruxelles diffuse dans une grande majorité des informations vers le Portugal et la communauté lusophone vivant en Europe.  Dans ce contexte, nous demandons l’ouverture d’un centre d’information à Luanda en Angola.  Nous comprenons que le projet de budget programme ne prévoit pas de ressources pour un centre supplémentaire mais nous comprenons aussi que cela n’exclut pas la possibilité d’allouer les ressources nécessaires dans le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006/2007.  Le représentant a soutenu le maintien du centre d’information de Rio.


M. AMMAR HIJAZI, Observateur de la Palestine, a rappelé que la question palestinienne était née avec les Nations Unies.  C’est pourquoi, sa délégation reconnaît l’importance du travail du Comité de l’information et son rôle dans les activités d’information sur la question palestinienne.  Aux yeux de M. Hijazi, les efforts du DPI pour développer à travers le monde l’information sur la question palestinienne sont louables, car il s’agit d’une information factuelle et équilibrée.  Grâce à cette information, des populations du monde entier se sont intéressées à cette question.


Le programme de formation pour les praticiens des médias palestiniens a permis à des journalistes palestiniens qui sont menacés ou détenus d’être formés de manière très efficace.  Certains sont devenus des professionnels de haut niveau en Palestine, a assuré l’Observateur palestinien.  La délégation demande donc aux Nations Unies de continuer de soutenir le programme de formation des journalistes palestiniens et toute autre initiative concernant la question de Palestine.


Droits de réponse


Le représentant des États-Unis a réfuté les accusations de la délégation cubaine en soulignant que son pays prenait au sérieux ses obligations internationales telles que codifiées par l’Union internationale des télécommunications.  En revanche, cela fait 46 ans que le Gouvernement cubain nie à ses citoyens le droit de choisir ses propres représentants et de faire entendre leur opinion sans crainte de représailles.  Le mois dernier a marqué le deuxième anniversaire de la répression cubaine à l’égard de l’opposition.  Soixante-quinze exilés cubains ont été condamnés à des peines de prison de 20 ans, dont 14 ont été relâchés.  Ceux-ci toutefois continuent d’être harcelés et de subir de longues interrogations par la police secrète.  Nous continuons de penser que l’opposition du Gouvernement cubain à la Radio et TV Marti et l’emprisonnement d’opposants cubains sont guidés par la peur des conséquences qu’aurait un flux libre d’information à Cuba.


Le représentant de Cuba a répondu que ce sont les actes commis par les États-Unis avec ses émissions télévisées qui vont à l’encontre du droit international.  Le représentant des États-Unis oublie en parlant de notre peuple que celui-ci est cultivé et ne connaît pas l’analphabétisme.  Un peuple cultivé est libre car il ne se laisse pas leurrer.  Le blocus dont le peuple cubain est victime constitue une violation du droit international.  Le Gouvernement des États-Unis utilise les médias pour mener sa campagne qui ne vise qu’à discréditer le Gouvernement et le peuple cubains.  Tout le monde sait comment les grands centres de presse faussent les nouvelles.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, le représentant du Luxembourg a souhaité réagir au discours d’ouverture de M. Tharoor au sujet du centre régional d’information de Bruxelles en apportant quelques précisions.  M. Tharoor avait en effet déclaré que « plusieurs Gouvernements d’Europe occidentale où des centres ont été fermés, fournissent et financent aujourd’hui du personnel de l’information dans leurs pays pour combler le vide créé par la fermeture des centres d’information des Nations Unies ».  Nous réaffirmons que la politique de l’Union européenne relative à la régionalisation demeure inchangée.  D’éventuelles initiatives locales, notamment de la société civile ou dans le cadre de la structure onusienne existante n’ont pour seul but que de relayer et amplifier l’action ainsi que le rayonnement du centre régional d’information des Nations Unies de Bruxelles.  Nous tenons à réaffirmer notre confiance en la capacité de M. Tharoor de mener à bien le processus de régionalisation.


Le représentant des États-Unis a fait part de sa préoccupation quant à la première page du communiqué de presse publié hier en langue anglaise qui est entièrement consacré aux centres d’information des Nations Unies sans que l’on ne parle des bibliothèques, du site Web et d’autres réalisations.  Ceci donne l’impression que l’ensemble des orateurs se sont prononcés en faveur du maintien en état des centres d’information.  Nous demandons qu’un rectificatif soit publié.


Déclaration de clôture


En réponse aux commentaires formulés par les délégations, M. SHASHI THAROOR, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, a réaffirmé que le Département de l’information (DPI) poursuivrait ses efforts de diffusion de l’information sur les actions des Nations Unies, et ce, malgré des ressources limitées.  Le Département a mené les efforts nécessaires à la coordination d’un message unifié des Nations Unies au moyen du Groupe de la communication des Nations Unies et d’actions sur le terrain où les centres d’information coordonnent le travail de communication des Équipes de pays.  Le DPI est conscient de l’importance d’améliorer la présence du système des Nations Unies et la performance au niveau de chaque pays.  La cohérence du système est un des domaines qu’aborde le Secrétaire général de l’ONU dans son rapport « Dans une liberté plus grande: développement, sécurité et respect des droits de l’homme pour tous». 


Abordant la question des composantes information des opérations de maintien la paix, il a rappelé que toutes ces activités étaient financées entièrement par les budgets alloués à chaque mission de maintien de la paix.  Il a par ailleurs précisé que le Département accordait une place prioritaire à la question du dialogue entre les civilisations.  Comme l’ont relevé les représentants des États-Unis et d’Israël, la liberté d’expression est un fondement essentiel de la société de l’information.


M. Tharoor a relevé que la quasi-totalité des intervenants a évoqué la question de la rationalisation du réseau des centres d’information et s’est félicité du soutien général des délégations que le plan révisé soumis par Secrétaire général a reçu.  Nous souhaitons que le Comité de l’information accorde à notre Département les moyens nécessaires pour renforcer son réseau existant et redéploie nos ressources limitées en fonction des besoins qui pourraient surgir.  Nous sommes tous d’accord pour dire que notre but ultime est de disposer d’un réseau efficace qui utilise au mieux les ressources humaines et financières limitées à sa disposition.  Bien que le DPI devra continuer à chercher les moyens de réduire encore les coûts, il devra aussi continuer à chercher des solutions créatives pour utiliser au maximum ses ressources sur le terrain.  Nous souhaitons toutefois, a indiqué M. Tharoor, que les gouvernements des pays hôtes fourniront une aide supplémentaire pour assurer le fonctionnement de nos centres.


Concernant les propositions de certaines délégations de créer de nouveaux centres d’information régionaux, par exemple à Addis-Abeba où le DPI n’a plus de présence depuis plusieurs années, M. Tharoor a clairement indiqué que les ressources disponibles ne permettent pas d’ouvrir de nouveaux centres.  À la proposition faite par plusieurs gouvernements, y compris l’Angola, de fournir à Luanda des locaux gratuitement, il a indiqué que le Département ne dispose pas de ressources pour faire fonctionner un tel centre.  Il en est de même pour le centre de Kingston, en Jamaïque, que l’on ne peut pas rouvrir faute de moyens. 


S’agissant de la tenue de la deuxième partie en novembre du Sommet mondial de la société de l’information à Tunis, M. Tharoor a indiqué que le DPI travaillait en étroite collaboration avec l’Union internationale des télécommunications et qu’il a lancé une campagne d’information pour attirer l’attention du public, notamment sur l’utilisation des nouvelles technologies pour le développement.  En parallèle au Sommet de Tunis, DPI prépare avec l’UNESCO et l’Union des diffuseurs audiovisuels mondiaux un forum pour les médias électroniques.


Répondant aux questions sur le site Web de l’ONU et plus particulièrement sur le Système de diffusion électronique des documents de l’ONU, M. Tharoor a expliqué que le SEDOC n’avait été officialisé et intégré au site Web de l’ONU qu’au 1er janvier 2005.  Quant au moteur de recherche intégrale, il n’a été dévoilé que cette semaine et nous n’avons donc pas eu le temps nécessaire pour juger de manière définitive de la manière dont s’opère l’accès à ce Système par le biais du site Web.  De plus, depuis janvier, nous disposons d’un nombre plus important de paramètres d’analyse.  Le Secrétaire général adjoint a fait circuler les dernières statistiques qui attestent d’un nombre croissant d’accès au site des Nations Unies.  


M. Tharoor a assuré les délégations de sa détermination à assurer la parité linguistique sur le site, y compris sur les Centres de nouvelles.  Outre les accords passés avec des universités, à titre gratuit, nous allons aider les autres Départements et les encourager à nous fournir une documentation plus détaillée et régulière à mettre en ligne.  M. Tharoor s’est également engagé à renforcer le Centres de nouvelles dans la limite des ressources disponibles, mais en le rendant plus fonctionnel. 


Au sujet de la nouvelle orientation stratégique des nouvelles bibliothèques des Nations Unies, il a assuré que les services fournis par le réseau de bibliothèques seront maintenus autant que nécessaire et les documents imprimés resteront au cœur des collections.  Les bibliothèques continueront cependant d’étudier toutes les opportunités qui s’offrent pour utiliser les nouvelles technologies tout en gardant à l’esprit les inégalités de ressources et de structures.


Liste des intervenants pour la journée


Cuba, Mongolie, Inde, Pakistan, Angola, Cap-Vert, République-Unie de Tanzanie, Trinité-et-Togabo, Bélarus, Sao Tomé-et-Principe, et Palestine.


Les représentants des États-Unis, de Cuba et du Luxembourg, au nom de l’Union européenne, ont exercé leur droit de réponse.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.