SOC/CP/311

LES NATIONS UNIES METTENT EN GARDE CONTRE LES LIENS ENTRE DROGUE, CRIMINALITÉ ORGANISÉE ET TERRORISME

01/10/2004
Communiqué de presse
SOC/CP/311


LES NATIONS UNIES METTENT EN GARDE CONTRE LES LIENS ENTRE DROGUE,

CRIMINALITÉ ORGANISÉE ET TERRORISME


(Adapté de l’anglais)


VIENNE, 1er octobre (Service d’information des Nations Unies) – Le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa, a prononcé, aujourd’hui à Rome, devant un parterre international, un discours dans lequel il met l’accent sur les liens entre la drogue, la criminalité organisée et le terrorisme international.


Dans son intervention, M. Costa souligne la dépendance croissante des organisations terroristes à l’égard des revenus générés par le trafic d’armes, la traite d’êtres humains ou le trafic de drogue, dépendance qui découle des efforts croissants entrepris par la communauté internationale pour lutter contre le blanchiment d’argent et geler les avoirs financiers d’origine illicite.  « Les revenus provenant de la criminalité organisée procurent aux groupes terroristes une source de financement stable, ce qui fait de l’élimination du trafic de drogue et de la réduction de l’abus des drogues des stratégies essentielles dans la lutte mondiale contre le terrorisme », déclare notamment M. Costa.


M. Costa met en lumière le lien entre criminalité et terrorisme en l’illustrant par trois études de cas.  Le premier concerne le trafic d’héroïne: la production de l’Afghanistan, premier producteur mondial, était de 3 600 tonnes en 2003 et devrait augmenter en 2004.  Le deuxième cas concerne le trafic de la cocaïne et montre que, si tous les groupes insurgés et paramilitaires colombiens continuent de bénéficier de ce trafic, le déclin actuel de la culture de la coca en Colombie a réduit le nombre des attaques, comme cela avait été le cas dans les années 1990 au Pérou pour le « Sentier lumineux ».  Le troisième cas identifie le trafic de haschisch au Maroc comme la principale source de financement de trois opérations terroristes majeures: la tentative manquée contre un navire de la marine américaine à Gibraltar en 2002, les attentats de Casablanca en 2003 et les attentats de Madrid du 11 mars 2004.


Selon le Directeur exécutif de l’ONUDC, il est devenu de plus en plus difficile de distinguer clairement entre les groupes terroristes et les unités de la criminalité organisée dans la mesure où leurs tactiques se chevauchent considérablement.  Le monde assiste à la naissance d’une nouvelle forme hybride de « criminalité organisée – organisations terroristes » et il est impératif de couper les liens entre criminalité, drogue et terrorisme dès maintenant. 


Dans son discours, M. Costa met en avant les progrès accomplis par l’ONUDC dans sa lutte contre le trafic illicite des drogues, et sur l’assistance apportée par l’Office aux États dans la ratification et la mise en œuvre des conventions internationales de lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, la corruption et la drogue.  Tous ces instruments juridiques exigent des États parties qu’ils incriminent et poursuivent les activités criminelles concernées, qu’ils s’accordent une assistance juridique mutuelle, qu’il extradent, et qu’ils échangent des informations sur les mesures préventives à prendre face aux groupes criminels.


« Les menaces mondiales exigent des réponses mondiales fondées sur une réaffirmation collective de l’état de droit », souligne M. Costa.


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