LE SOUTIEN DE LA TRANSITION POLITIQUE EN IRAQ DOIT NOUS RASSEMBLER, AFFIRME KOFI ANNAN
Communiqué de presse SG/SM/9612 IK/464 |
LE SOUTIEN DE LA TRANSITION POLITIQUE EN IRAQ DOIT NOUS RASSEMBLER, AFFIRME KOFI ANNAN
Pour le Secrétaire général, la communauté internationale doit tout entreprendre pour inciter les divers groupes iraquiens à participer à la réconciliation nationale
On trouvera ci-après le texte du discours prononcé aujourd’hui, 23 novembre, par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, devant la Conférence internationale pour l’Iraq à Charm el-Cheikh (Égypte):
Je remercie le Gouvernement égyptien d’accueillir cette conférence en ce moment décisif de l’histoire iraquienne.
Ce n’est pas la première fois que le peuple iraquien est mis à l’épreuve et nul ne peut douter qu’il aura le courage et la capacité de surmonter les obstacles auxquels il fait face aujourd’hui. Les Iraquiens veulent pour leur pays un avenir meilleur et ils sont déterminés à l’obtenir.
Comme toute autre nation aspirant à la paix, ils ont impérativement besoin d’édifier un pays stable et unifié, en paix avec lui-même dans une région elle-même paisible; un pays qui soit le reflet de la diversité religieuse et ethnique de ses habitants; un pays où tout citoyen ait le sentiment de façonner à égalité avec tous les autres l’avenir qu’ils ont en commun; un pays dont les blessures se refermeraient grâce à une évolution politique sans exclusive, faite de participation et de transparence et embrassant la sécurité nationale, la participation politique et la justice économique.
Les élections qui doivent se tenir en janvier sont une étape décisive de la transition en Iraq. Elles sont menées par la Commission électorale indépendante iraquienne, à laquelle l’ONU prête son aide et son concours. Il est absolument nécessaire qu’elles se déroulent dans un climat favorable.
Le plus grand obstacle à la transition, c’est l’insécurité générale qui règne dans le pays, notamment les actes terroristes, qui frappent aveuglément. Le retour de la sécurité est une nécessité essentielle. Les autorités iraquiennes ont le droit, elles ont le devoir, de maintenir l’ordre sur tout leur territoire. Mais elles doivent en même temps prendre garde aux conséquences plus larges de leurs interventions sur le processus de transition.
La date des élections se rapproche et nous devons tout entreprendre pour inciter les divers groupes iraquiens à participer à la réconciliation nationale, une réconciliation fondée sur le dialogue et la volonté de s’entendre, et d’apporter une réponse à des préoccupations et des griefs légitimes. Il faut convaincre aussi largement que possible l’opinion publique iraquienne qu’il est dans l’intérêt de tous de faire valoir le potentiel qu’offre un pays pacifique et unifié.
Les pays de la région ont intérêt eux aussi à ce que l’Iraq soit stable et prospère. Ils devraient mener le mouvement de normalisation des relations de l’Iraq dans la région et dans le monde, à la lumière des principes énoncés dans la Charte des Nations Unies: la non-ingérence, la souveraineté, l’indépendance politique, l’intégrité territoriale, l’unité nationale.
La communauté internationale doit se fédérer tout entière dans le cadre de la résolution 1546 du Conseil de sécurité. Le soutien de la transition politique en Iraq est une mission qui doit nous rassembler. Telle est la meilleure façon de nous assurer que l’Iraq, souverain, sûr de lui-même et de sa sécurité, prendra sa place dans la région et deviendra même l’exemple qui inspirera d’autres nations.
C’est dans cet esprit que l’ONU s’est engagée à aider l’Iraq. Nous exécutons le mandat que nous a confié le Conseil de sécurité dans la mesure où les circonstances le permettent, selon les termes de la résolution. Mon Représentant spécial travaille aux côtés du Gouvernement intérimaire et du peuple iraquiens; et nous mettons en place dans le pays du personnel supplémentaire. Mais nous ne pouvons ignorer les risques, même s’ils ne nous empêchent pas de faire tout ce que nous permettent les circonstances du moment pour aider le peuple iraquien.
L’engagement de l’ONU en faveur de l’Iraq ne date pas de la crise actuelle et il n’est pas près de prendre fin. Nous faisons de notre mieux dans des circonstances difficiles pour aider les Iraquiens à former un gouvernement intérimaire et une commission électorale. Aujourd’hui, nous nous efforçons de coordonner l’aide internationale et de seconder les autorités électorales du pays. Mais à l’avenir nous serons encore aux côtés de l’Iraq. Notre succès ne se mesure pas au nombre de fonctionnaires que nous envoyons; il se mesure à la manière dont notre engagement se concrétise en soutien effectif. Je suis certain qu’avec l’aide que nous trouvons en Iraq et celle qui nous vient de l’extérieur nous pourrons faire notre part et seconder le peuple iraquien.
Nous devons aujourd’hui adresser aux Iraquiens ce message unanime: la communauté internationale a foi en vous; nous vous aiderons à réussir.
Pour favoriser cette réussite, nous devrions mettre en place dès maintenant un mécanisme traduisant nos belles paroles en une action commune.
Que les Iraquiens se rassemblent en un seul peuple. Que les nations de la région et le reste du monde se rassemblent pour les aider. Et tendons tous vers un seul but: un Iraq stable, un Iraq pacifique, un Iraq démocratique, un Iraq nouveau.
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