LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ENCOURAGE LES AFRICAINS À PENSER DE MANIÈRE INDÉPENDANTE ET EN FONCTION DE LEUR RÉALITÉ PROPRE
Communiqué de presse SG/SM/9470 |
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ENCOURAGE LES AFRICAINS À PENSER DE MANIÈRE INDÉPENDANTE ET EN FONCTION DE LEUR RÉALITÉ PROPRE
On trouvera-ci après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, aux participants du Symposium international organisé à l’occasion du 80ème anniversaire de la naissance d’Amilcar Cabral*. Le message a été lu par M. Ahmed Rhazaoui, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général et Directeur du Bureau de l’Afrique de l’Ouest:
Je rends hommage à la Fondation Amilcar Cabral pour avoir organisé ce symposium marquant le quatre-vingtième anniversaire de la naissance d’un grand Africain. En gardant vivant le souvenir d’Amilcar Cabral, vous réaffirmez l’importance de ce pour quoi il a milité, et la valeur de sa contribution pour l’avenir du continent africain.
Aujourd’hui, l’Afrique est confrontée à de nombreux défis: mettre un terme aux conflits meurtriers qui divisent les Africains; instaurer la bonne gouvernance; faire converger toutes les énergies du continent vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, en vue notamment de réduire la pauvreté et d’enrayer la propagation meurtrière du VIH/sida. L’Afrique doit relever ces défis dans un contexte de mondialisation rapide qui ouvre certes de nombreuses perspectives mais qui est aussi, pour ceux qui ne sont pas bien armés face à une telle évolution, source de menaces pour l’identité et le bien-être social et économique.
La part infime qui revient à l’Afrique dans les échanges commerciaux mondiaux illustre parfaitement le déséquilibre de l’ordre mondial et la difficulté du combat que doit mener le continent. Sur le plan international, il y a encore fort à faire pour multiplier les possibilités offertes aux pays en développement et améliorer la gouvernance mondiale. Jour après jour, l’Organisation des Nations Unies s’emploie à promouvoir cet objectif. Toutefois, aucun pays ne devrait invoquer ce déséquilibre de l’ordre mondial comme excuse pour éviter d’aborder les problèmes qu’il a les capacités de régler. C’est pourquoi je me réjouis des efforts déployés au cours des dernières années par les Africains eux-mêmes en vue de prendre en mains la destinée de leur continent. La création de l’Union africaine, l’adoption du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et le rôle de plus en plus actif que jouent les dirigeants africains dans le règlement des crises et la promotion de la bonne gouvernance, notamment grâce au Mécanisme d'évaluation intra-africaine, laissent espérer qu’avec l’aide de partenaires qui tiennent leurs promesses, les pays africains parviendront à trouver les solutions aux problèmes de l’Afrique.
Amilcar Cabral aurait très certainement approuvé une telle démarche. Son parcours nous rappelle l’importance d’une direction dynamique des affaires, et la nécessité pour tous les Africains de penser de manière indépendante et en fonction de leur réalité propre. En 1949, il écrivait: « Je vis ma vie intensément, et tout ce que j’ai vécu a donné un sens à ma vie, une direction que je me dois de suivre, quelles que soient les pertes que cela peut entraîner sur le plan personnel. C’est là ma raison d’être. » En ce jour où nous commémorons le combat courageux qu’a livré Amilcar Cabral en faveur de la liberté et de la dignité, nous tous, Africains et amis de l’Afrique, devons choisir de mettre cette vision en pratique pour résoudre les problèmes auxquels le continent africain est confronté aujourd’hui.
Je vous souhaite à tous un fructueux symposium.
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* Amilcar Cabral (1924-1973) fut le leader de la lutte pour l’indépendance en Guinée-Bissau et au Cap-Vert.