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SG/SM/9279-OBV/416

KOFI ANNAN EXHORTE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A PROTEGER DAVANTAGE LES JOURNALISTES ET A GARANTIR LA LIBERTE ET L’INDEPENDANCE DES MEDIAS

28/04/04
Communiqué de presse
SG/SM/9279
OBV/416


KOFI ANNAN EXHORTE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A PROTEGER DAVANTAGE LES JOURNALISTES ET A GARANTIR LA LIBERTE ET L’INDEPENDANCE DES MEDIAS


Vous trouverez ci-après le texte du message du Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse qui sera célébrée le 3 mai 2004 :


L’information est sans conteste une source de pouvoir. Ceux qui ont accès à des médias libres et indépendants ont davantage de possibilités, et aussi l’information dont ils ont besoin pour en tirer le meilleur parti. La Journée mondiale de la liberté de la presse vient nous rappeler fort opportunément le rôle que les journalistes jouent en cette ère de l’information, en particulier en ce qui concerne la protection des droits de l’homme et la promotion du développement.


C’est aussi une journée où il nous faut rendre hommage à la mémoire des journalistes qui ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, ou qui ont diffusé des informations ayant conduit à leur emprisonnement et à leur détention. Le Comité pour la protection des journalistes continue de réunir des données peu réjouissantes sur les dangers et l’hostilité auxquels sont exposés les journalistes. Trente-six journalistes ont été tués en 2003 et au moins 17 l’ont été au cours des trois premiers mois de 2004. Ils sont morts parce qu’ils s’efforçaient de nous livrer les faits, de nous relater en direct des événements importants et de nous fournir des éclairages sur les tendances de notre temps – tout ce qui constitue en somme la tâche essentielle du journaliste au quotidien. En effet, certains ont été délibérément visés en raison des informations qu’ils diffusaient ou de leur affiliation à un organe de presse. D’après le Comité pour la protection des journalistes, 136 autres journalistes étaient en prison à la fin de 2003 simplement parce qu’ils faisaient leur métier.


Le journalisme, en tant que profession, a fait preuve de détermination face à de tels dangers. Toutefois, les menaces constantes contre l’intégrité personnelle et professionnelle des journalistes doivent être une préoccupation pour nous tous qui comptons sur les médias comme véhicule de la libre expression et comme moyen souvent très isolé d’interpeller la conscience de l’humanité.


Il n’est pas nécessaire que les problèmes et les événements aient un caractère immédiat ou traumatisant. Bien que, récemment, la guerre en Iraq ait été une préoccupation majeure de la presse tout comme des hommes politiques, des combats d’un autre type – contre la pauvreté, la discrimination et la maladie par exemple – méritent tout autant de retenir


l’attention. A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse l’année dernière, j’ai demandé pourquoi certaines situations et certains problèmes attirent l’attention de la presse alors que d’autres, qui semblent tout aussi importants, ne suscitent guère d’intérêt. La question se pose toujours aujourd’hui. Tout comme il ne faut pas attendre qu’un État s’effondre pour que la communauté internationale intervienne, il ne faut pas non plus attendre que des situations dégénèrent en crises pour que la presse s’y intéresse. Même en temps de paix, il y a des nouvelles importantes méritant d’être relatées sur des événements qui influent sur la vie quotidienne d’enfants, de femmes et d’hommes dans le monde entier.


À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, nous devons réaffirmer notre attachement à la liberté et à l’indépendance des médias, condition indispensable à l’édification d’un monde meilleur et plus juste. Nous devons aussi nous engager à tout mettre en oeuvre pour que les journalistes – ces hommes et femmes qui ont pour mission de nous aider à nous comprendre et à comprendre le monde dans lequel nous vivons – puissent accomplir la tâche cruciale qui est la leur en toute sécurité et à l’abri de la peur.


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