En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/9273-ECOSOC/6108

IL FAUT FAIRE PLUS POUR QUE, DANS LES DECISIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES, LA VOIX ET LA PARTICIPATION DES PAYS EN DEVELOPPEMENT SOIENT RENFORCEES, DECLARE KOFI ANNAN

26/04/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9273
ECOSOC/6108


IL FAUT FAIRE PLUS POUR QUE, DANS LES DECISIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES, LA VOIX ET LA PARTICIPATION DES PAYS EN DEVELOPPEMENT SOIENT RENFORCEES, DECLARE KOFI ANNAN


Vous trouverez ci-dessous l’allocution liminaire du Secrétaire général, Kofi Annan, à la réunion du Conseil économique et social des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et de l’Organisation mondiale du commerce, faite aujourd’hui à New York:


J’ai un grand plaisir à vous voir tous ici à l’occasion de cette importante réunion annuelle. Je tiens à remercier les éminents ministres et autres invités d’avoir pris le temps de venir malgré leurs multiples activités. J’attends avec un vif intérêt ces débats dont je compte qu’ils aideront nos efforts pour améliorer la coopération et la coordination entre nos organisations respectives.


Je pense que vous conviendrez tous que, lorsque le monde s’est entendu sur les objectifs du Millénaire pour le développement, l’an 2015 – date fixée pour les atteindre – semblait encore loin. Ces objectifs étaient certes ambitieux, mais presque tous les experts les jugeaient réalisables.


Or, au bout de quatre de ces 15 années, les résultats sont, au mieux, mitigés.


Même si la relance actuelle de l’économie mondiale s’accélère ou se répand encore, elle ne suffira pas pour que le monde atteigne ces objectifs. Car ce n’est qu'en faisant fond sur l’esprit et les promesses du Consensus de Monterrey – sur lequel la réunion actuelle est axée – qu’on peut espérer les atteindre. Or, deux ans après la Conférence de Monterrey, les décisions qui y ont été prises sont appliquées trop lentement; et le manque de cohésion, pourtant essentielle au Consensus, reste, comme alors, un problème.


Au coeur du Consensus était un pacte – la reconnaissance de ce que, pour construire une économie mondiale ouverte et équitable, les pays tant développés qu’en développement ont des responsabilités précises.


Les pays en développement ont accepté d’améliorer leur gouvernance, leur gestion économique et leur climat d’investissements, et d’étoffer leurs ressources humaines. Certes, tous n’ont pas fait des progrès suffisants, mais il est manifeste que, dans l’ensemble, le monde en développement a pris nombre de mesures positives dans ce sens.


De leur côté, les pays développés ont augmenté l’assistance publique au développement et accordent plus d’importance à la question de la dette extérieure. Mais là où les progrès sont le plus nécessaires – c’est-à-dire le commerce – le bilan est généralement décevant. Et avec l’échec de Cancun et le recours grandissant aux accords de commerce bilatéraux, on a même fortement reculé.


Mais il n’est pas trop tard pour reprendre le chemin sur lequel on s’était engagé avec tant d’espoir.


Vous pouvez nous remettre sur la voie en poursuivant vos efforts pour que vos politiques et vos ministères n’oeuvrent pas contradictoirement. Il nous faut démontrer nettement, pour la revue de la Déclaration du Millénaire l’an prochain, que nous sommes bien décidés à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement.


Car, malgré tous nos problèmes, il reste vrai que presque tous les pays pourront atteindre ces objectifs en 2015, si des réformes sont mises en oeuvre et si un appui extérieur suffisant est fourni. Mais, l’an prochain, il risque d’être déjà trop tard.


Ma note, dont vous êtes saisis, et qui a été préparée en consultation étroite avec la Banque mondiale, le FMI, la CNUCED et le PNUD, entreprend d’exposer quelques-unes des choses à faire pour mettre le monde sur la bonne voie.


D’abord, il faut veiller à ce que les politiques, ressources et stratégies nationales soient axées sur les objectifs du Millénaire pour le développement. Les ressources internes, principale source de financement du développement, peuvent être particulièrement efficaces si on les consacre à l’éducation, à la santé, à l’infrastructure, à l’édification des capacités et des institutions, et aux efforts pour améliorer les cadres réglementaires et l’administration publique.


En deuxième lieu, il faut davantage d’investissements étrangers dans les pays en développement, et surtout chez ceux qui ont pris des mesures pour améliorer le climat à cet égard.


En troisième lieu, il faut que, pour ces pays, les négociations de Doha se traduisent par des gains réels tels que le libre accès aux marchés et l’élimination des subventions.


En quatrième lieu, il faut une aide accrue et meilleure et une action sur certaines des idées prometteuses qu’on a proposées telles que la facilité financière mondiale.


En cinquième lieu, il faut se pencher sur le lourd fardeau de la dette pour les pays à revenus bas et moyen non couverts par l’Initiative PPTE.


J’espère que la réunion vous servira à déterminer comment mieux faire dans tous ces domaines vitaux et à renforcer la coordination et la coopération dont dépend tout progrès. Il nous faut aussi faire plus pour que, dans les décisions économiques internationales, la voix et la participation des pays en développement soient renforcées. Le Consensus de Monterrey a lancé un processus qui a fait les premiers pas dans ce sens, en reconnaissant fort justement que la démocratisation de la gouvernance économique mondiale est aussi essentielle que tout projet de développement et qu’elle est indispensable pour que le système inspire confiance.

Excellences,


Nous tenons ces réunions depuis déjà plusieurs années. Elles sont un complément très important à l’oeuvre du Conseil économique et social. Mais, comme c’est le cas de maintes entreprises, le moment vient de faire le point et de voir comment améliorer leur efficacité. Comment ajuster leur mire? Comment maintenir leur élan et tirer le maximum de nos débats sur nos problèmes communs? Lors de cette réunion, Je vous invite à réfléchir aussi à cette question afin que nous bénéficiions tous de vos idées.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.